Chapitre 23: Mort Vivant ?

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- « Alors comme ça je pars faire un tour deux minutes et quand je reviens on m'a déjà remplacé ?

- Césaire ? Mais tu...

- Est en vie ? Oui. Déçu ?

- Non, je pourrai te tuer deux fois ainsi. 

- Certainement pas ! » j'interromps, le ton levé.

Paniquée à l'idée qu'Alessandro tue Césaire, enfin, devrais-je dire, retue ?, j'emmagasine toute la force qu'il me reste, et grâce à l'idée de Palmyr tire sur mon poignet le plus fort possible, parviens à me dégager et donne un coup de coude dans l'endroit sensible d'Alessandro.

Le souffle coupé il se plie en deux tout en reculant de quelques pas.

En d'autres circonstances, Césaire aurait ri, il aurait ri aux éclats. Je me tourne vers lui et m'aperçois que son visage est épris d'une telle fureur que j'en aurai peur. Je n'ai pas peur pour moi je sais qu'il ne me fera pas de mal, mais j'ai peur pour les autres. J'ai peur qu'il tue Alessandro et le regrette toute sa vie.

Je l'observe plus ardemment ce qui me permet de constater qu'il ne se tient pas droit, comme s'il se tenait droit il déchirerait sa peau. Sa chemise blanche tachée sur une grande surface de sang flotte dans le vent. Ses cheveux pleins d'herbes font les mêmes mouvements que ses habits, encouragés par le vent. Ses yeux marrons transpercent mon âme lorsque nos regards se croisent.

Je sens comme un pincement dans la poitrine lorsque je vois la lueur de tristesse présente dans son regard. Mon estomac me joue des tours, mon cœur bat plus vite et inexplicablement, mes joues rosissent.

Tout en gardant un œil sur Alessandro, je continue mon observation.

Césaire, les yeux braqués sur Alessandro ne semble pas être au mieux de sa forme. Son visage, blanc comme un linge, affiche un rictus énervé.

Alessandro se relève, saisie une épée à terre, se positionne à équidistance de Césaire et moi, formant un triangle.

Il nous regarde avec hargne, une envie de meurtre se reflétant dans ses yeux.

- « Je vais vous tuer. Vous tuer tous les deux.

- Oh ça suffit, vous commencez sérieusement à me fatiguer ! »

Palmyr frappe pour la seconde fois Alessandro sur le crâne. Je pars dans un rire malgré-moi face à la ténacité de mon amie. Alessandro indigné de s'être, encore, fait avoir pousse un cri de défaite.

Léonce, Arthur et d'autres hommes arrivent à notre niveau et encerclent l'ennemi.

- « Laisse tomber Alessandro, tu vois bien que tu es cerné ! Tous tes hommes sont soit morts soit blessés à terre. Tu ferais mieux de te rendre. Ouvre les yeux ! » j'éclate.

Alessandro observe apeuré les alentours. Effectivement, tous les hommes portant un costume sont vaincus, leur nombre bien que favorable n'a pas suffi face au niveau de nos alliés.

La pression se fait sentir. Les hommes habillés de noir serrent leurs épées à s'en couper la circulation du sang, ils veulent venger leurs morts. Césaire veut se venger, se venger d'un ami qui l'a trahi. Moi, contrairement à ce que j'aurai cru, je n'ai pas envie de le tuer. J'ai pitié, j'ai pitié du père qu'il a, de l'enfance qu'il a sans doute eu, des choix que son père lui a fait faire. J'ai pitié de l'homme qui est devenu.

Alessandro affronte du regard toutes les personnes qui l'encerclent.

- « Ne le tuez pas. »

Tous les regards se dirigent sur moi, certains me regardent outrés, d'autres juste surpris. Même Alessandro semble consterné.

RaphaëlleWhere stories live. Discover now