« Ce n'est pas parce que c'est la dernière semaine avant les vacances que vous devez vous relâcher Nam Jun ! Au lieu de discuter avec Hyeon Kyu , venez donc devant, aux côtés de... Taehyung ! Vous avez un bac blanc dans quelques semaines, donc travaillez un peu ! Ceci est valable pour tous ! Bon, exercice cent-neuf page deux-cent-treize, vous avez dix minutes. Sans calculatrice !
Les plaintes fusent, réveillant deux dormeurs du fond, le blond s'approche dangereusement de moi, putain, pourquoi toujours moi ?!
Il tire bruyamment sa chaise, et s'assoie lourdement dessus.
« Bonjour princesse. »
Je me concentre sur mon livre, laissant ces viles remarques de côtés. Depuis le bal, les insultes féminines fusaient encore plus qu'habituellement.
Il tire sur mon manuel, nos doigts se frôlent. Putain, j'avais une de ces envies de lui planter mon compas dans sa main si blanche qui avait pourtant fait tant de connerie !
Remarquant que je m'agrippais à ma feuille vierge, il me dit de me calmer, amusé.
« Je te fais tant d'effets que ça ? »
Ta gueule, ta gueule, ta gueule ta gueule, ta gueule, ta gueule !
« Lâche mon manuel s'il-te-plait. »
- J'ai pas le mien.
- T'avais pas qu'à l'oublier.
- J'ai pas dormi chez moi hier, j'étais chez...
- Je m'en contre-fous !
- Jaloux.
- Lâche mon manuel.
- Arrête donc de changer de sujet. Tu m'aimes ?
Comment quelqu'un peut t'aimer putain, t'es le pire des connards ! Je décide d'oublier sa présence et commence à me pencher vers mon exercice. Oh, il est simple. C'est juste une factorisation.
Je commence à écrire avant de remarquer que deux yeux noirauds se tournent vers mon cahier, énervé, je tapote le bout de mon stylo sur la table d'un geste répétitif et stressant, puis je prends du courage avant de me tourner férocement vers mon voisin de gauche.
« Tu comptes continuer longtemps ? »
- A faire quoi ?
- Ne pas bosser.
- Je bosse là, écris un peu plus gros s'il-te-plait, on ne voit pas grand-chose.
Oh putain, il me saoule à mort là.
Je prends son cahier et, en grosses lettres, y marque : JE NE SUIS PAS TON CHIEN !
Ça ne lui plaît pas, il récupère son cahier et commence à chercher une solution au problème, seul. Il affichait un regard dur sur les nombres, comme s'ils avaient commis un crime.
Non, il ne réfléchissait pas à la factorisation, il cherchait une revanche, un plan pour me faire encore plus souffrir. Toujours plus.
« Qui veux venir au tableau ? »
Aucune main ne se lève.
« Vous gagnerez deux points à votre prochaine évaluation si vous y allez. »
La classe s'agite un peu plus, et sur vingt-six élèves, dix-huit agitèrent la main, même Nam Jun fit l'effort.
« Taehyung, vous faites les deux premiers calculs, Park Jeon, le C et le D et Fumino les deux dernières. »
- Et on aura tous les deux deux points d'avance ? Lance Kim Sung.
- Vous êtes trois à aller au tableau.
- Quoi ? L'autre moche là qu'à un cocard sur la gueule ? C'est personne lui.
- Vous pouvez oublier les deux points, visez même le zéro sur cent Kim Sung, et exclusion de cours. Maintenant.
Il se lève, et sors de la salle en un raffut volontaire, faisant tomber ma trousse qui s'éparpilla sur le sol. Bien entendu. Je me lève et pars les ramasser, un pied m'écrase la main avant de se replier sur un surligneur jaune. Je me remets debout, et le regarde dans les yeux.
« S'il-te-plait, Nam Jun. »
- Et si ça me plaît pas ?
- Mon surligneur.
- Quelle couleur ?
- Quoi ? Euh jaune.
Il se baisse sous sa table et le ramasse puis le range dans sa trousse noire.
« J'avais justement perdu le mien. »
Je me rassoie à ma place et me tait, à quoi bon parler, j'avais déjà perdu.
Puis la cloche sonne.
Je sors du cours de maths, mon sac sur l'épaule, et me dirige vers la salle d'économie et sociale. Les lycéens me regarde intensément, me dévisageant sur mon passage, ça me gêne, je me sens mal. Je repense à la façon dont je suis habillé, rien d'anormal, j'étais comme eux après tout, mes baskets ne collaient pas au sol, je n'avais pas de chewing-gum, je n'avais pas non plus de petits soucis au niveau de mon entre-jambe – parce que bon, ça ne se contrôle pas vraiment -, je continue de me chercher un défaut inhabituel, peut-être que c'est le bleu que j'ai sur la joue, oui, sûrement.
J'attends le professeur, adossé à un mur visible à la fin d'une série de casier verte, me faisant discret.
« Hey ! Tae ! »
Par réflexe à l'entente de la voix, je tourne ma tête. Il se rapproche et caresse mon visage, il se tenait un peu trop près à mon goûts.
« Ça fait mal, si j'appuie là ? »
Avec son index, il appuie sur ma peau, et j'échappe un cri de douleur. Ma peau bleu-violette me brûlait.
« Alors t'as mal p'tite salope ?! »
- Jimin, lâche-moi...
- Supplie-moi. A genoux.
- Jimin..
Il me pince la joue, quelques larmes montent, je tente de le repousser, mais il était bien plus fort que moi. Puis, il était Jimin, j'avais beau le détester, au fond je souhaitais qu'il revienne en s'excusant.
« A genoux ! T'aimes bien ça généralement, être à genoux devant un mec donc bon. »
Il m'empoigne les cheveux et les tirent en hauteur, bien trop haut pour que mon mètre soixante-dix-huit ne suive correctement le mouvement.
« Jimin, Jimin, Jimin! »
Je l'implorais, j'avais mal, tout mon cuir chevelu me brûlait.
« Jin! Passe un ciseau, que je lui refasse sa coupe. »
Il rit machiavéliquement, et son ami lui tend l'arme. Il l'approche de mes cheveux, en l'ouvrant et le refermant vite, bien trop vite, le son était affreux, tranchant et déroutant, on aurait dit qu'il allait me l'enfoncer dans la poitrine d'un coup sec et sanglant. Les spectateurs s'étaient tuent. Personne ne réagissait, et dans un coin, je pouvais voir So Ji Hun filmer la scène. Putain et ils sont où tous ces cons de profs ?!
« Jimin, ne... ne me tue pas... »
Murmurais-je entre deux sanglots. Tue-moi, si, au contraire, tue-moi pauvre con ! Comme ça je n'aurais plus à souffrir !
Il rit de nouveau.
« Je ne vais pas te tuer Kimi, je ne suis pas si con, j'vais pas aller en taule pour ta sale petite gueule, je compte juste te faire... »
Qouïq. Les lames du ciseau venaient de se refermer sur une de mes mèches qui tombe devant mes yeux. Cinq centimètres d'une pointe, assez fine mais déjà trop épaisse. Et une deuxième plus petite se rajouta au sol. Moi qui aimait tant mes cheveux.
Dans mon oreille, il me souffle un mot, mais pas anodin :
« mal. »
- Jimin, lâche-moi, je me mets à... genoux si tu veux ! Putain c'est bon arrête !
Ma voix déraille plusieurs fois, il me lâche et je me rétame par terre, à genoux.
« Supplie-moi »
- Je te supplie Jimin...
- Répète après moi : Je suis.
- Je suis...
- Le jouet.
- Le... j-j-jou-et...
- De Park Ji Min.
Je le regarde d'un air suppliant, horrifié par ses propos.
« Répète ! »
- De Park Ji Min.
- En entier.
Avec sa main droite, il perpétuait des cercles invisibles, comme pour montrer un disque qui tourne encore et encore sur une même chanson.
« Je suis le jouet de Park Ji Min. »
Je lève les yeux vers lui, et les lèvres de l'adolescent s'étire en une grimace diaboliquement belle.
« Bien. Rejoins-moi devant mon casier dès que tu as finis ton cour. Fais-le, Jungkook n'hésitera pas à te punir sinon, et n'oublie pas, tu es notre jouet. »
Je suis leur jouet.
Ces paroles restèrent gravées toute l'heure dans ma tête. Le professeur, qui n'était arrivé qu'après que Nam Jun soit monté à l'étage pour son cours et que tout le monde pianotait illégalement sur son portable, faisant mine de rien. Dix minutes plus tard, il était arrivé, en nous disant de nous ranger, ne remarquant pas mon mal-être, du moins, s'en moquait. Une fois dans la salle, je me souviens de ma place, que nous ne pouvons pas changer dans cette matière, seul le surveillant le pouvait. Tant pis, je lui demande. Mais avant cela, je jette un coup d'œil à mon voisin qui me faisait non de la tête, une expression sévère sur le visage, me pointant Jungkook du menton. Le noiraud lui, me dévisageait, d'un regard qui se voulait pervers et effrayant.
Je m'assoie lentement, et, pendant que le cours commence, Jimin se tourne vers moi.
« Écris mon cours. »
Il me tend son cahier, que je ne prends pas, il était agacé.
« Fais-le. »
Puis, voyant que je ne bronchais pas, il jette une boule de papier sur son meilleur ami, et fais un geste avec ces mains, comme quoi il devait m'étrangler. Ok, je note son putain de cours. Et bien entendu, je n'ai le temps de prendre aucune note pour moi, que la cloche sonne.
Je range mon crayon Bic dans ma trousse, ma main était meurtrit, Jimin me disait de continuer à écrire, encore et encore, et lorsque le prof ne dictait pas, je devais noter : « Jimin-hyung est vraiment très bon au lit, j'ai atteint l'orgasme avant même qu'il ne se soit déshabillé. »
Ce dernier range ces affaires, et me chuchote :
« Devant mon casier. »
Je jette mon sac dans mon petit local rouge, et me dirige, tremblant, de l'autre bout du couloir, vers les bleus. Vers mon ancien ami, même si je ne peux pas le considérer comme un ami, ancien ou pas, qui tripotait publiquement la poitrine d'Ha-Neul, une pute du lycée quoi. Je me poste à quelques mètres d'eux, essayant de me rendre invisible, mais le châtain me remarque.
« Viens à sa place Taehyung. J'ai envie de nouvelles expériences. »
- N... Non !
- Tu es mon jouet.
- BAH VAS-Y ! DIT QUE JE SUIS PIRE QUE CETTE PEDALE AUSSI !
- Ha-Neul, ta gueule.
La brune partit en furie, j'aurais préféré qu'elle reste, même pour m'insulter, au moins je ne serais sûrement pas au centre de l'attention de ce monstre en ce moment-même.
« Tu... Tu l'as laisse partir ? »
- T'inquiètes pas, toi je ne te laisserais pas t'en aller comme ça.
- Qu... Qu'est-ce que tu veux ?
- M'amuser. Allez viens, j'ai la dalle.
Il avance vers le réfectoire d'un pas décider, j'aurais pu rentrer chez moi à cet instant même, mais je savais qu'il allait me le faire payer, ils allaient me le faire payer.
Tae, tu contrôles ta vie putain ! Réponds un peu ! C'est ta vie, pas la leur ! Tae ! Arrête de te faire bouffer par les autres ! T'étais pas comme ça avant !
Avant, j'étais différent, je dominais, maintenant, j'ai changé, et je suis dominé.
« Je veux des œufs mimosas, du riz, du poissons, mets des assortiments, et deux madeleines. Dépêches-toi un peu putain ! »
- Si tu me le disais dans l'ordre, ce serait plus simple !
- Tu fermes ta gueule et tu me sers !
Je dispose les plats dans un plateau gris et lui tends.
« Euh... T'as cru quoi là ? Trouves-nous une table de six, et pose le dessus, recule ma chaise aussi. »
Des yeux je recherche une table libre, et me précipite dessus avant un seconde, qui me pousse brusquement, je manque de tomber, mais un bras me retient, et un corps se collent à moi.
« Tu le touche pas ! Ou je te refais le portrait petit con ! Kimi, c'est mon jouet, pas le tien. »
- Suga...
- Va servir Nam Jun.
Quoi ? Je dois les servir, tous les cinq ?! Le blondinet s'impatientait à l'entrée, regardant son plateau vide d'yeux énervés, il bloquait la queue.
« Macaronis, un kimchi, deux yaourts, un beignet, là, cette chose gluante, ça a pas l'air dégueu, et cinq tranches de pains. Puis une canette de Coca. »
Je le sers, sous les yeux ébahis des cuisiniers, qui ne bronchent pas pour autant.
« Beignet, deux pains, viandes, tomates. Pas de cuillères. »
- Pourquoi pas de cuillère ?
- Tu vois peut-être avec quoi l'utiliser ?!
- Bah je sais pas...
- Putain, grouilles-toi l'pédé !
Les commentaires négligents des personnes se trouvant dans la queue augmentaient. Putain, j'en ai marre !
« Jungkook, tu veux quoi ?! »
- Baisse d'un ton l'esclave.
Un coup de couteau en plus.
« Ça, ça, ça, et ce... kimchis ? VOUS ÊTES SÉRIEUX ? Vous pouvez pas nous faire de la vraie bouffe au lieu d'aller l'acheter au supermarché du coin ? Même moi je cuisine mie...
Il se tait, remarquant une sorte de gaffe. Il m'arrache son plateau des mains, laissant les cuisiniers continuer leur boulot - qui consistait à remplir de deux coups de cuillères une assiette jaunis par le temps - et pars rejoindre ses camarades à tables.
« Donc, comme ça, tu cuisines ? »
- Ta gueule Jin.
Le jeune homme ria, et Jimin, qui attendais que je le serve, commença à râler.
Une fois son plateau mis sur la table, il me dit d'aller chercher le mien et de venir entre Suga et Jungkook. Soit en face de Nam Jun.
Je me dirige vers le bout de la file, puis attends. Une minute, deux minutes, cinq minutes, sept minutes. Dire qu'il y a à peine six mois, je les aurais déjà grattés.
« Euh Kimi, tu fais quoi là ? »
Je lève les yeux vers la personne qui me parle. Arracheur de lobe.
« Je fais la queue Suga. »
- Non, t'es sérieuse Kimi ?
- Non.
Il attrape fermement mon bras et gratte tout le monde. Ils lui faisaient un passage, tel Moïse et la mer rouge.
« Pourquoi il gratte lui ? »
Le garçon à la crinière de feu se tourne vers l'innocent qui a osé lui parler. Me tenant toujours, il se baisse à son niveau, encore un seconde, assez petit, un mètre soixante au maximum.
« T'as quelque chose à redire, merdeux ? »
Il le pousse, l'adolescent tombe au sol d'un geste lourd et ridicule.
« Bon, grouille-toi. »
Suga me pousse contre les plateaux, j'en fais tomber la moitié du côté des cuisiniers, qui commence à gueuler.
« Putain mais c'est pas moi ! »
- Je t'ai très bien vu !
- C'est pas ma faute là !
- Si, je t'ai vu.
- Peut-être que si vous regardiez moins son cul, vous feriez plus attention à l'équilibre des plateaux sale perverse !
Cette dernière, en tort vu son comportement, retourne se cacher derrière ces plats, et une main m'arrache mon plateau des miennes, avant de me prendre par le bras comme Suga l'avait fait quelques minutes plus tôt. Le brun me tire vers les plats, me sers sans me demander ce que je veux et m'emmène à sa table. Entre lui et Suga.
« Jimins, t'as vraiment pris le jouet le plus incapable du monde. »
- T'avais qu'à le faire Jin.
- Perso, je le trouve distrayant.
Je me sentais de trop, plus habitué à manger seul qu'accompagné, et encore moins accompagné par les cinq plus gros connards du lycée. Dont deux, qui d'une façon méchante et mystérieuse, m'avait aidé, au fond, assez gentiment.
Le commentaire de Jungkook m'avait laissé toute bizarre, m'imaginant que c'était plutôt lui qui me matait. Pourtant, il avait l'air loin d'être gay.
« Taehyung, ouvre ma canette. »
Je prends le coca que me tends le plus baraqué des cinq, et essaye de l'ouvrir, mais mes mains étaient trop moites, j'avais tellement peur, ici, entre deux de mes pires ennemis, sous leurs regards moqueurs. Tant pis, on passe aux dents. Je porte l'objet métallique à mes lèvres pleines quand une main me la prend et l'ouvre, cette dernière émet un bruit de bulle qui me donne l'eau à la bouche.
« J'avais demandé au jouet, pas à toi Jungkook. »
- On ne va peut-être pas lui péter ces dents non plus. Son oreille à suffit, du moins, pour l'instant.
Il fit un clin d'œil au blond. Je commence à manger, gêné et apeuré, puis Jimin prend de nouveau la parole :
« Tu seras notre jouet jusqu'à jeudi soir, fin des cours. T'as intérêt de faire tous ce qu'on te dit, compris ? »
- Euh... oui.
- Jeudi, tu manges avec nous.
Puis s'en suivit d'un fou rire général entre les garçons. Putain, il va se passer quoi jeudi ?
« Si j'apprends que tu t'es plains à quelqu'un ou que tu as refusé un ordre des gars, tu verras ça avec Jungkook, mais sache qu'il va pas être tendre. »
Ne pleure pas, ne pète pas ton câble, ne pleure pas, ne pète pas ton câble. Mange, mange, pense pas à autre chose. Hmm, c'est bon le kimchi, non ? Non non non Tae, ravale cette larme, ne leur montre pas à quel point tu es faible, penses à... penses à... à plus tard, tu seras psychologue, tu gagneras plein d'argent, tu sortiras avec de beaux garçons, pas Suga, pasJin, pas Jimin, pas Nam Jun, pas Jungkook, non, quelqu'un qui t'aimeras, et plus personnes ne se moquera de ton homosexualité, tu pourras t'assumer sans aucune honte et...
« TU NOUS ÉCOUTES ?! »
- Quoi ? Euh oui, oui Jin.
- Ce soir, tu feras nos devoirs.
Bv3