Nora Wilson.
| Londres. Dimanche 20 Août 2023. |
Je me réveille avec la sensation peu familière des draps sur mon corps et de l'odeur qui semble émaner de la cuisine. Si j'en crois la lumière du jour qui traverse les rideaux, il semble faire déjà jour. Je roule dans le lit en écartant mes cheveux de mon visage avant d'attraper mon téléphone qui affiche presque dix heure. J'ai vraiment fais une bonne nuit, loin des nuits agités que j'ai eu ces derniers jours alors j'ignore si il s'agit de la soirée d'hier mais je me sens étonnement apaisée ce matin.
De l'autre côté du lit, il ne reste plus que la forme du corps de mon pilote dans les draps qui a dû se réveiller il y a un petit moment. J'examine la pièce un instant. Le drap est complètement enroulé autour de mon corps, une partie des oreillers trainent par terre et je ne suis même pas capable de dire où se trouve l'autre partie.
Je reste quelques minutes dans le lit, le temps pour moi d'émerger doucement avant de me décider enfin à me lever pour rejoindre le salon. Après quelques pas, je finis par m'arrêter quelques secondes dans l'embrasure en découvrant mon brun, torse-nu, atteler à la préparation de ce qu'il semble être notre petit déjeuner. J'adore cette idée et j'en arrive rapidement à la conclusion que chaque dimanche matin devrait commencer de cette manière.
Moi - Bonjour...
Il sursaute, probablement parce qu'il ne m'avait pas entendu et me fait un sourire alors que je m'approche de lui. Je me hisse sur la pointe des pieds en arrivant à sa hauteur pour l'embrasser.
Charles - Bien dormi ?
Moi - Comme un bébé, je jette un coup d'œil à l'assiette posé sur le plan de travail. Tu prépares le petit déjeuner ?
Charles - Je me suis dit que j'allais te donner une nouvelle raison de me rappeler que j'étais un canard en te ramenant le petit déjeuner au lit mais malheureusement, je n'ai pas été assez rapide.
Moi - Je peux y retourner si tu préfères ?
Charles - Non, il glisse sa main sur ma hanche. T'es là et ça me va très bien aussi.
Il m'embrase la joue alors que je ne peux pas m'empêcher de sourire. Je le taquine beaucoup avec ça mais je mentirais si je disais que ça ne me plaisait pas. J'aime son côté sensible et romantique que je découvre au fur et à mesure et que finalement, peu de gens connaissent.
Moi - Tu veux de l'aide ?
Charles - Les pancakes sont prêt, il ne manque plus que le café.
Il dépose le dernier pancake qu'il vient de faire cuire dans l'assiette pendant que je fais couler mon café à la machine et que je sors la pâte à tartiner parce qu'après tout, je peux bien faire ça. Une fois fait, on décide d'aller s'installer tous les deux dans le canapé pour déjeuner tranquillement devant une série qu'il me laisse le droit de choisir et bien évidemment, je choisis de reprendre la première saison de gossip girl au grand damne de mon brun qui ne semble pas être d'accord mais qui fini par accepter après négociation. On mange tous les deux en se partageant l'assiette en se taquinant comme deux ados avant de se poser tranquillement pour regarder la suite de notre épisode, la main de Charles se baladant doucement dans mes cheveux.
Charles - Ton père t'a dit ce qu'on devait ramener pour ce soir ?
Moi - J'imagine qu'on doit se ramener nous et c'est déjà pas mal.
Charles - Je suis sérieux, bébé.
Moi - Tu veux acheter quelque chose à mes parents ?
Charles - T'as ramener des fleurs à ma mère, je dois me mettre à ton niveau.
La rencontre entre mes parents et Charles a lieu ce soir et je crois que je ne l'ai jamais vu flipper comme ça. Il veut bien faire et je le conçois complémentent parce que j'ai fais exactement la même chose avec sa mère mais je sais qu'il a absolument tout pour conquérir mes parents.
Moi - Alors achète des fleurs pour ma mère, je souris. Ça lui fera plaisir !
Charles - Sauf qu'elle n'aura pas le temps d'en profiter si elle repart en rotation, il me dit après réflexion. On va aller acheter du vin et des chocolats, ça sera bien.
Je ne peux pas m'empêcher de sourire en le voyant si obstiné avant de me replacer dans ses bras pour me consacrer à l'épisode alors que ses doigts continue de se balader dans mes cheveux. Je m'endors à moitié, bercé par sa main quand j'entends la porte d'entrée claquer. Je sursaute en me redresse pour échanger un regard avec Charles alors que mon meilleur ami apparaît dans le salon avec une tête qui ne présage rien de bon sur la façon dont s'est encore déroulé sa soirée et sa matinée.
Ben - Salut, Charles. Salut, Lalou.
Charles - Salut, Ben.
Moi - Ça va ? Ça n'a pas l'air.
Ben - Ça va, il dit en soufflant. Je suis désolé de rentrer si tôt mais on s'est encore engueulé avec Peter.
Moi - Oh...
Je me lève pour le suivre jusqu'à la cuisine où celui-ci se sert un grand verre d'eau qu'il boit d'une traite pendant que je le fixe en attendant qu'il m'en dise plus.
Ben - Je sais ce que ça a l'air, Lalou. On fait que de s'embrouiller mais_
Moi - Mais quoi, Ben ? Tu restes parce que tu l'aimes ? Parce qu'à chaque fois il s'excuse donc il n'y a plus de soucis même si ça recommence deux jours après ?
Je ne suis pas énervée. C'est juste que je vois qu'il n'est clairement pas heureux dans cette relation et qu'il faut qu'il se pose les bonnes questions. Je ne dis pas qu'il faut qu'une relation soit belle, rose et parfaite en toute circonstances parce qu'il est aussi censé y avoir du noir, des choses qui ne vont pas mais ce n'est pas censé être plus noir que rose et dans son cas, j'ai bien l'impression que c'est ça depuis le début.
Moi - C'est pas censé aller toujours mal ! C'est pas censé être toujours un problème ! C'est pas censé être quelque chose qui te fait du mal, Ben !
Ben - C'est pas le moment de me faire une leçon de moral, Nora.
Moi - Ben...
Je réalise lorsqu'il me laisse dans la cuisine que j'ai peut être fait preuve d'un manque de tact. Oui, je trouve que cette relation n'est pas saine mais non, je ne peux pas me mêler de ce qu'il ne me regarde pas et le regard de Charles me le confirme lorsque je viens me rassoir dans le canapé à ses côtés.
Moi - J'aurais peut-être dû me taire.
Charles - Disons qu'il n'avait peut-être pas besoin de ça aujourd'hui.
Moi - C'est vrai mais je suis vraiment inquiète pour lui.
Charles - Alors va lui parler...
Moi - Il ne va pas vouloir me parler, je souffle. Je vais commencer par aller me doucher et on verra après !
Charles - Comme tu voudras !
Il m'embrasse la tempe et me laisse partir pour aller me laver. Je prend tout mon temps pendant que l'eau chaude coule sur mon corps avant d'en ressortir pour retourner dans la chambre. Je prend le temps de choisir une tenue avec ce que j'ai dans ma valise et même si j'ai fait quelques machines entre ici et la Sardaigne, je ne trouve plus grand chose à me mettre. En fait, tout me semble faire trop « été » avec le temps que nous avons actuellement à Londres parce qu'ici, il y a énormément de vent malgré le soleil qui éclaire l'appartement depuis ce matin. Après une longue réflexion, je finis simplement par enfiler une paire de jeans claires avec un gilet au dessus d'un caraco. Je laisse mes cheveux et me maquille légérement avant de sortir de ma chambre pour rejoindre celle de mon meilleur ami, bien décidé à crever l'abcès en l'emmenant faire un tour à l'extérieur.
En ouvrant la porte, je le découvre allongé, en train de fixer le plafond avec les mains derrière la nuque. Il est probablement dans la même depuis qu'il est rentré dans la chambre et m'observe simplement lorsque je m'avance vers lui.
Moi - Lève-toi, on va prendre l'air.
Ben - J'ai pas envie de sortir.
Moi - Moi si, je m'assois au bord du lit. J'ai des courses à faire alors t'as cinq minutes pour te lever ! Je t'attends dans le salon !
Je sors de la chambre pour aller retrouve Charles dans le salon, toujours assit dans le canapé avec son téléphone. Il me fait un sourire en me voyant arriver.
Moi - Je sors faire un tour avec Ben. Ça t'embête si_
Charles - Vas-y, il me coupe en souriant. Il a besoin de toi.
Moi - Je vais aller acheter le vin et les chocolats pour mes parents. Ça sera fait comme ça.
Charles - C'est comme tu veux, il hausse les épaules. Je te donne ma carte ?
Moi - Je vais me ruiner avec tout ça, c'est vrai.
Charles - C'est moi qui suis invité.
Moi - Et donc ?
Charles - Je dois payer.
Moi - On est plus dans les années cinquante, Charles.
Charles - Je te rembourserai, alors !
Moi - On verra, oui !
Au même moment, mon meilleur ami fait son apparition dans le salon et semble être prêt à partir alors je me hisse sur la pointe des pieds et embrasse mon brun une dernière fois avant de sortir en compagnie de Ben qui se plaint déjà lorsque je referme la porte derrière nous.
Ben - Tu m'emmènes ou ?
Moi - Je dois acheter du vin pour papa ce soir.
Ben - Et j'étais obligé de venir avec toi ?
Moi - Oui parce qu'on a pas passé énormément de temps ensemble depuis vendredi et qu'il est temps de remédier à ça !
En bas de l'immeuble, je croche son bras pour marcher bras dessus bras dessous dans les petites rues de mon ancien quartier. On longe le parc jusqu'à la rue commerçante dans laquelle on s'aventure.
Son téléphone se met à sonner à plusieurs reprise et quand il fini par le sortir, le prénom « Peter » apparaît sur l'écran. Mon meilleur ami regarde l'écran un instant avant de rejeter l'appel en soupirant.
Ben - Parfois, j'ai l'impression que je lui en demande trop et c'est peut-être pour ça que ça ne va pas.
Moi - Tu n'en demandes pas trop, je lui répond. Tu sais, je crois que tu demandes juste à la mauvaise personne.
Ben - Mais_
Moi - Quand je dis la mauvaise personne, ça ne fait pas de lui quelqu'un de mauvais. C'est juste qu'il n'est peut-être pas en mesure de répondre à tes besoins de la même façon que toi, tu n'es pas en mesure de répondre aux siens.
C'est peut-être ce que l'on a tous fait à un moment ou un autre mais le but premier d'une relation n'est pas de diminuer tout ce qui nous définit pour que ça colle avec la personne. On ne devrait pas avoir à changer qui on est pour être avec quelqu'un juste parce qu'on veut que ce soit cette personne alors qu'elle n'est certainement pas en mesure de le faire et il faut l'accepter.
Moi - Il faut parfois accepter que la personne en face de nous n'est pas capable de faire ce qu'on attend d'elle et ça ne fait, ni d'elle, ni de toi, une mauvaise personne. Vous êtes juste deux personnes incompatibles dans une relation malsaine et ça ne peut pas continuer.
Ben - Peut-être que ça finira pas devenir sain. C'est possible ?
Moi - Ben, je souffle. Une relation saine, ça doit te donner assez d'espace pour te permettre d'être toi-même alors est-ce que c'est ce que tu vis ? Je ne pense pas.
Ben - Non... Mais c'est ce que toi, tu vis.
Je me tais, ne sachant pas vraiment où il veut en venir.
Ben - Mais je suis content et tu sais pourquoi, je secoue la tête. Tu rayonnes depuis qu'il est entré dans ta vie et je suis heureux parce que tu mérites un amour sain aussi gros que ton cœur. Tu mérites qu'on t'aime de la même façon que tu aimes les autres alors même si tu ne gères pas tout ce qui est en train de se passer, ne le laisse pas croire que c'est le cas parce que je suis persuadé qu'il peut tout comprendre.
Je n'avais pas prévue que cette discussion se retourne contre moi mais en quelques minutes, il a mit des mots sur ce que je vis depuis quelques mois et en fait, c'est ça. C'est juste de l'amour sain.
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Bonjouuuur ! Vous allez bien ?
Voilà le chapitre du week-end, j'espère qu'il vous a plu !
Prenez soin de vous.
À très vite.
Léna ♥️