Charles Leclerc.
| Porto-Cervo. Dimanche 13 Août 2023. |
Essoufflé, je parcours à pied les quelques centaines de mètres qui me sépare de la maison de location après une heure de courses à travers le chemin rocailleux des hauteurs de l'île italienne. Il est encore tôt et surtout, il fait encore frais alors c'est le moment idéal pour le faire avant que le soleil ne se lève en même temps que la chaleur écrasante.
J'essaie toujours d'être aussi prêt que possible, d'être le meilleur athlète possible à l'extérieur comme à l'intérieur de la voiture et cela passe aussi par ma préparation. Je pense que là où ça change légèrement, c'est la gestion du temps. Avec autant de course dans l'année, il faut être à 100% de la première course à la dernière course et donc ce qu'on fait entre les courses est encore plus important. Il faut toujours que je donne le meilleur de moi-même et c'est pour ça que je ne peux pas non plus me permettre de me laisser trop aller pendant les trêves.
... - Je me fais avoir à chaque fois, Charles. C'est pas possible !
Je rigole en entendant mon frère maugréer son mécontente en tentant de garder le rythme de mes pas. Il faut dire aussi que je ne lui ai pas vraiment fait de cadeau.
Arthur n'a pas souhaité m'accompagner ce matin, prétextant l'envie de faire une grasse matinée alors j'ai réveillé Lorenzo qui, en parfait frère ainé, à accepté sans broncher.
Moi - Encore cinq-cent mètres, allez !
Lorenzo - Je te déteste !
Et pour le coup, je crois que je me déteste aussi parce que la dernière montée est de loin la plus dure de toutes. Je parcours les derniers mètres en soufflant avant d'enfin apercevoir les barrières de la maison que nous occupons depuis mercredi. C'est une vieille maison méditerranéenne en pierre complètement rénovée. Ma mère a eu le coup de cœur dès qu'elle a vu passer l'annonce sur le site de location et je ne peux que la comprendre. L'extérieur est rempli de verdure et la piscine à débordement qui donne sur les hauteurs de la ville est parfaite pour tout ce que nous avons prévu de faire cette semaine, c'est à dire : profiter d'être ensemble.
Nous faisons le tour du jardin pour arriver directement sur la terrasse et si ma mère nous accueille avec un grand sourire, ce n'est pas le cas du reste. Mon frère est en train de manger silencieusement ses céréales à un bout de la table, le nez plongée dans les dessins de la boite en carton devant ses yeux pendant que Carla boit son café à l'autre extrémité, ses lunettes de soleil sur le bout du nez et le visage complètement fermé.
Moi - Sacrée ambiance par ici.
Ma réflexion me vaut immédiatement un regard noir de la part d'Arthur mais il faut dire ce qu'il en est. Quand il est passé la semaine dernière parce qu'il venait de se disputer avec Carla, je pensais que ce n'était qu'une passade et ça semblait être derrière eux lorsque nous avons manger chez maman lundi soir mais hier, mon frère a eu le malheur de pousser sa copine dans l'eau alors que cette dernière lui avait dit non, s'en est fini par des reproches de tous les côtés. Il lui a reproché son manque d'enthousiasme à chaque proposition de sa part alors qu'elle lui a reproché le fait qu'elle avait constamment l'impression d'être en couple avec un enfant et depuis, c'est de nouveau la soupe à la grimace entre les deux. Sacré ambiance chez les Leclerc.
Pascale - Votre course s'est bien passé, demande ma mère en changeant de sujet. Vous avez été par où ?
Lorenzo - Il m'a trainé dans des chemins escarpés en plein soleil, il souffle en se laissant lourdement tombé sur un des fauteuils autour de la table. Je suis épuisé !
Arthur - À deux doigts de nous faire claquer le papi.
Lorenzo - Mais ferme ta gu_
Pascale - Stop ! Surveiller votre langage, vous voulez ?
Arthur - Écoute ta mère, il lui fait un grand sourire. Tu veux ?
Pascale - Et ça fonctionne pour toi aussi, Arthur !
Cette fois, c'est au tour de Lorenzo de se moquer de lui alors qu'il s'enfonce dans son fauteuil en soufflant. Ma mère secoue la tête d'un air presque désespéré avant de reprendre sa lecture là où elle en était.
Carla - Au fait... Nora m'a appelé, son avion a du retard !
Moi - Pourquoi elle ne m'a pas appelé ?
Je sais qu'elle se parle pas mal depuis le rencontre de lundi. Elles se sont d'abord suivi sur Instagram avant que ma copine ne me demande le numéro de la jeune monégasque et depuis, elles ne cessent de discuter. Quelque part, je suis content parce qu'elle n'a pas énormément de connaissances sur la principauté alors si ça peut lui permettre de sortir la tête de ses ordres de bourses alors ça me va.
Carla - Elle a essayé mais tu n'as pas répondu, Charles.
Moi - Non mais je l'aurai forcément entendu !
En discutant, je glisse mes mains dans les poches de mon short avant de réaliser que je ne suis simplement pas parti avec mon téléphone. Une vague de panique me traverse avant de réalisé que je suis simplement parti courir sans téléphone. Tout seul, je prend toujours mon téléphone et mon casque pour écouter de la musique mais étant accompagné de mon frère et sachant que nous allions forcément discuter, je n'ai pas trouver judicieux de le faire mais j'aurai probablement dû.
Moi - Je reviens.
Je les abandonne pour me dépêcher d'aller jusque dans ma chambre. Mon téléphone est exactement là où je l'ai laissé en partant, c'est-à-dire en train de charger sur la table de chevet. Je m'empresse de le prendre en m'allongeant sur le lit et réalise que j'aurais probablement dû le prendre quand je vois que j'ai trois appels manqué et deux messages provenant tous de la même personne : ma copine.
De Nora à moi_
L'avion a du retard, je n'ai pas encore décollé. Je te rappelle quand je pars... 🙃
Le message qui suit m'indique qu'elle s'apprête justement à décoller et il a été envoyé il y a une demi heure, ce qui veut dire qu'elle est enfin en chemin mais qu'elle va avoir presque deux heures de retard, peut-être moins si la circulation entre Olbia et Porto-Cervo se veut clément.
Je n'ai pas l'air comme ça mais en réalité, je suis extrêmement impatient à l'idée qu'elle arrive parce que même si on se parle tous les jours, la voir et me réveiller à ses côtés me manque alors même si cette semaine risque d'être vraiment, chill, j'ai hâte de la passer avec elle.
Demain, j'ai loué un bateau pour qu'on passe la journée en mer et ensuite ça sera des restaurants tout en profitant de la piscine et des randonnées autour de la maison. Finalement, la semaine risque de passer extrêmement vite parce qu'on repart directement vendredi pour quelques jours à Londres et pour ça, je n'ai pas fait de programme. Je laisse ma copine me guider chez elle, je veux qu'elle me traîne dans tous les endroits qu'elle fréquentait avant d'arriver. Je veux m'imprégner un peu plus de sa vie.
Après avoir traîné un peu sur les réseaux sociaux, je décide de passer rapidement sous la douche pour me débarrasser de toute la transpiration que j'ai accumulé durant ma course à pied avant de prendre directement un short de bain que j'enfile pour aller retrouver tous le monde dehors. Mes frères sont tous les deux dans la piscine pendant que ma mère discute de son coté avec Carla, avec qui elle s'entend très bien. En réalité, il est rare que ma mère n'apprécie pas quelqu'un. Si c'est le cas, on le voit tout de suite sur son visage alors même si je n'avais aucun doute, j'étais soulagé de voir qu'elle validait complètement ma petite amie au point de l'inviter à nos vacances. J'étais d'autant plus surpris que Nora accepte mais je crois qu'elle avait juste besoin de se sentir à l'aise et c'est ce qui est arrivé. Ma mère a un don pour ça.
Ne voulant pas les interrompre et préférant les laisser vaquer tranquillement à leur discussion, je décide de rejoindre directement les garçons à la piscine en prenant le temps de récupérer notre ballon que j'envoie directement dans l'eau. Malheureusement, mon coup n'est pas suffisamment maitrisé et il arrive dans la tête de mon frère qui s'empresse de râler alors que j'étouffe un rire.
Arthur - T'étais pas obliger de me l'envoyer dans la tête !
Moi - Désolé, c'était gratuit.
Il devrait s'en remettre alors je plonge dans l'eau pour arriver à leur hauteur et récupère le ballon qui flotte.
Moi - On fait un volley ?
Lorenzo - C'est parti !
En quelques minutes, nos règles sont établi et la partie est lancée. Évidemment, on passe plus de temps à débattre pour savoir qui a marqué plutôt qu'à jouer réellement mais c'est cool. On prend ça beaucoup trop à cœur et personne n'y échappe. On se coule, on s'éclabousse, on se comporte comme trois gamins alors que le plus jeune d'entre nous à vingt-deux ans et que le plus vieux en a presque quinze de plus.
... - Bienvenue au centre aéré !
Quand je tourne la tête, je suis ébloui par le soleil et ne remarque qu'après coup la petite brune qui se trouve debout aux côtés de ma mère, dans sa robe bleu. Il ne me faut pas longtemps pour arrêter toutes activités et sortir de la piscine en attrapant la première serviette sur mon chemin pour me sécher rapidement et me précipiter, comme un enfant le jour de Noël, vers ma petite amie qui vient tous juste de se faire alpaguer par mes frères et Carla. Elle est accueilli par tous le monde mais entre nous, je crois que je suis le plus impatient et je m'impatiente presque en voyant qu'elle traîne à s'approcher de moi.
Moi - On peut la laisser respirer ?
Son rire s'échappe alors qu'elle se détache des bras de la blonde à ses côtés. Elle remonte ses lunettes de soleil sur son crâne et s'approche de moi, un sourire figé aux lèvres.
Moi - C'est pas trop tôt !
Je murmure presque en glissant mon bras derrière son dos pour la prendre dans mes bras alors que ses mains se glissent dans mon cou. Elle m'embrasse la joue avant déposer tendrement ses lèvres sur les miennes.
Cette fois, mes vacances peuvent réellement commencer.
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Bonjour à tous ! J'espère que ce chapitre vous a plu ! J'attends vos avis avec impatience pour la suite !
Prenez soin de vous ! 🫶🏼
À très vite,
Léna ♥️