📆 dimanche 2 février
- 𝐅𝐞𝐫𝐦𝐢𝐧 -
Sept longues heures de route après, nous arrivions à Lyon. Le GPS m'indiquait le chemin à prendre pour rejoindre l'hôpital et je dois avouer que plus on approche, plus je stresse. Je stresse de retrouver Camille, mais surtout, de savoir ce qu'il s'est passé pour qu'elle se retrouve à l'hosto. Cela fait près de six mois que nous n'avons plus eu aucun contact, et Dieu sait combien cette situation a été compliqué pour moi.
Alors, dès que j'ai appris que Camille était à l'hôpital, il était impensable pour moi de ne rien faire. C'est pourquoi, j'ai sacrifié ma carrière pour la retrouver. Je ne veux même pas imaginer qu'il lui soit arrivé quelque chose de grave, pourtant, si l'on vient de faire sept heures de route, il faut se rendre à l'évidence : son cas est urgent.
Je vais rater les prochains entraînements et très probablement le match. Je n'ai pas encore prévenu le coach, préférant voir l'évolution de la situation, mais j'estime qu'il y'a des priorités, et des choses plus importantes dans la vie.
Je n'ai jamais réellement fait de Camille une priorité lorsque nous étions ensemble. Et c'est lorsque je l'ai perdu que j'ai compris et réalisé à quel point je n'avais pas été l'homme idéal avec elle. Alors... peut être que c'est trop tard, et je le comprendrais, mais monter sur Lyon pour m'assurer de son état de santé est devenu une priorité très rapidement, peut importe ce que me dira le coach sur mon absence précipitée.
- On est arrivés ! dis-je en garant la voiture.
- On devrait se dépêcher, je ne suis pas sure que les visites soient encore acceptées... dit Ella.
Tous les trois, nous sortions de la voiture avant de nous précipiter à l'intérieur. A l'accueil, on se débrouillait pour parler français et nous exposions notre situation. Par chance, la secrétaire nous indiquait le numéro de chambre de Camille, c'est pourquoi, sans plus attendre, on montait en vitesse.
- Fermín... dit Loïs devant la porte. On ne sait pas ce qui lui est arrivé, ça fait six mois que vous ne vous êtes pas vu et elle ne s'attend pas à te voir alors... sois délicat...
- Je vais rester en retrait... c'est promis.
- Je pense qu'elle aura juste besoin de temps. Elle ne sait pas qu'Ella et moi sommes également venues.
- D'accord.
Après un briefing rapide, Ella toquait à la porte. Au même moment, c'est une infirmière qui sortait de la chambre, nous laissant libre accès à celle-ci. On entrait alors rapidement, avant de tomber sans grande surprise sur Camille, réveillée dans un lit d'hôpital. A ses côtés, un homme. Grand, musclé, beau, très proche d'elle, je prie pour que ça ne soit pas ce que je pense.
Mais alors que les filles se jettent sur leur copine, c'est à cet instant précis que je croise enfin son regard. Son regard si puissant, si ténébreux. Cela faisait six mois que j'en rêvais, me voila aujourd'hui devant elle.
- Fermín ? elle demande étonnée. Qu'est ce que tu fais là ?
- On faisait un repas chez Ferran et Ella, explique Loïs. Lorsque tu m'as appelé, il était là, alors... il a un peu insisté pour venir...
- Je... je ne m'attendais pas à te voir... avoue-t'elle.
- Est ce que ça va ? je demande en m'approchant doucement.
Les filles reculaient finalement et faisaient la bise à ce garçon qui accompagnait Camille. Je me contentais de lui serrer la main avant de me remettre un peu à l'écart.
- Qu'est ce qu'il t'arrive ma biche ? demande Ella. Tu nous as fait tellement peur. On vient de se taper sept heures de bagnole, heureusement que tu as le sourire pour nous accueillir !
- Ca va mieux, c'est vrai... commence Camille. Mais, je me suis réveillée ce matin à peine.
- Raconte nous, parce que je ne comprends pas vraiment... dit Loïs.
- J'ai été renversé par un bus en sortant de la fac... j'étais inconsciente à l'arrivée des secours. J'ai été plongée dans un coma artificiel, il y a trois jours de ça.
- Oh putain...
C'étaient les seuls mots qui sortaient de ma bouche. M'imaginer la violence du choc me fait mal à la tête, mais quand je pense au fait que Camille ait vécu ça, cela me brise le coeur. Elle semble encore bien fatiguée et peu remise de cet événement, mais comme toujours, elle garde le sourire et relativise.
Les filles lui remontent le moral et lui promettent de rester sur Lyon quelques jours à ses côtés. De mon côté, toujours un peu à l'écart, je ne sais trop comment agir.
- Tes parents ne sont pas là ? demande Loïs.
- Non, ils sont restés les premiers jours. Ils étaient là à mon réveil, mais ils sont partis en début d'après midi, après que je t'ai appelé.
- Et puis... tu m'as l'air bien accompagné ! dit Ella sourire en coin.
- Oui, j'ai la chance d'avoir Loris avec moi... dit-elle en prenant sa main dans la sienne. Depuis que l'on s'est retrouvé, il faut dire qu'on ne se lâche plus...
Depuis que l'on s'est retrouvé ? Mais qui était ce type ? étais-ce un ex dont j'ignorais l'existence ? ou bien une ancienne connaissance ? En tout cas, au vu de leur comportement, j'ai bien peur qu'ils ne soient pas de simples amis, et putain oui, ça me fait chier de l'admettre, je n'aime pas ça.
- Ecoute, Lois et moi avons un peu faim alors... on va aller voir si on peut se prendre quelque chose. Peut être que, et si tu le veux bien, tu pourrais parler avec Fermín... dit Ella.
Camille leur souriait avant qu'elles ne quittent la chambre. Après m'avoir demandé si je voulais quelque chose, ce à quoi j'ai répondu positivement, je me retrouve seule avec mon ex et cet homme dont j'ignore toujours l'identité.
- Je vais vous laisser... dit-il à Camille. Je crois que vous avez besoin de parler... je vais aller te chercher de quoi manger un peu d'accord ?
- Merci Loris...
Ce fameux Loris se penchait puis déposait un baiser sur le front de mon ex. Ensuite, après un franc sourire, il quittait lui aussi la chambre. J'étais désormais gêné d'être dans une situation pareille mais je n'avais pas fait des heures de route pour rien.
- Je suis désolé qu'il te soit arrivé cet accident... dis-je en m'approchant.
- Ca fait partir des aléas de la vie... comment est ce que tu vas toi ? elle demande apaisée.
- Je ne vais pas te mentir, j'ai connu mieux...
- Tu ne t'es pas remis de notre rupture ?
- Non...
- Je... je suis désolé Fermín... vraiment.
- Tu as continué de regarder les matchs ? je demande en m'asseyant sur le siège à côté de son lit d'hôpital.
- Non, j'ai franchement lâché l'affaire. Je regarde simplement les résultats.
- Je ne joue plus enfaite... enfin, disons que j'ai laissé passer ma place de titulaire... je suis sur le banc maintenant...
- Oh... qu'est ce qu'il s'est passé ? elle demande surprise.
- Depuis que tu es partie je n'y arrive plus Camille... dis-je en baissant la tête. Jusqu'à il y a quelques jours, je n'avais plus le moral, je ne souriais plus, je restais chez moi les week end et refusais de sortir. J'avais l'impression d'être dans une deprime passagère, qui ne passait finalement pas...
- Je ne pensais pas que ton moral serait tombé aussi bas... mais, moi aussi ça a été compliqué au début, mais je sais que j'ai fait le bon choix. On avait besoin de cette séparation Fermin, je t'assure.
- Alors tu ne regrettes pas ta décision ?
- Non. C'est peut être dur à entendre mais non je ne regrette pas, même si j'aurai préféré ne jamais avoir à prendre une décision pareille. J'aurai bien sûr préféré qu'entre nous ça se passe bien mais... on fait tous des erreurs dans la vie.
- Et encore une fois Camille, je suis sincèrement désolé. Je n'ai jamais autant regretté. Et notre rupture m'aura au moins permis de réaliser à quel point j'avais été con, et combien j'avais perdu ce que j'avais de plus cher...
- J'espère simplement que tu en tireras des leçons Fermín. Tu as pu retrouver quelqu'un depuis ?
- Non... depuis toi je n'avais pas même fréquenté une nana jusqu'à la semaine dernière à peine...
- C'est tellement dommage... en deux mois de relation tu m'as trompé deux fois, et en cinq mois de rupture tu ne fréquentes personnes...
- J'ai pris une bonne leçon rassure toi...
- Alors tant mieux. Peut être que ça fait mal sur le moment, mais avec le temps ça va.
- Et... et toi ? tu as l'air heureuse avec cet homme non ?
- On n'est pas ensemble lui et moi. Disons qu'on apprécie les moments que l'on passe ensemble. Ça nous fait du bien et on préfère ne pas poser de mot sur notre relation.
- Mais vous...
- On agit comme un couple oui, mais nous ne le sommes pas.
- Ah... c'est... étrange...
Camille riait et j'étais finalement rassuré de la retrouver si apaisée et souriante après ce qu'il lui était arrivé. Après six mois, je la trouvais encore très jolie, et je dois dire qu'elle m'a énormément manqué.
- Tu as toujours ignoré mes messages... remarquais-je.
- C'était le mieux pour nous...
- Tu les lisais ?
- Quelques uns, oui.
- Et tu as finis par me bloquer...
- Quoi ? non. Je n'ai plus de téléphone depuis l'accident, il est mort...
- Oh... mais... tu as pu appeler Loïs non ?
- C'était avec le téléphone de Loris.
- Je comprends mieux... je pensais que tu en avais eu marre de mes messages...
C'était un moment étrange que l'on vivait elle et moi, et je trouvais ça étonnant que l'on discute ainsi, après ce qu'il lui es arrivé, et surtout, entre ex. Mais j'étais rassuré sur le fait que cela se passe aussi bien, et pour rien au monde je ne regretterai d'avoir fait des kilomètres pour la revoir.
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désolé à toutes les personnes qui pensaient qu'elle était enceinte haha !!
peut être une prochaine fois ! ou jamais 🤣