📆 jeudi 29 août
- 𝐅𝐞𝐫𝐦𝐢𝐧 -
Désormais devant l'immeuble de Camille, je suis étonné que la porte me soit ouverte. Je monte en vitesse les quelques étages qui me sépare de ma chérie, qui rejette chacun de mes appels depuis hier.
Lorsque je suis remonté après le match, Camille n'était plus là. C'est Loïs et Joao qui m'ont informé du départ précipité de ma copine, dont j'ignorais la raison. Mais lorsque Joao m'a rattrapé, j'ai compris. J'ai compris que Camille avait tout vu, et à nouveau, je m'en suis voulu au possible. Alors j'ai tout fait pour la rattraper. Je l'ai appelé je ne sais combien de fois, laisser une cinquante de messages mais toujours rien.
Je me souviens encore de ce que m'a dit Loïs avant que je ne quitte le stade : « elle était si fière de toi et du match que tu venais de faire, et encore une fois tu as tout gâché ».
Cependant, en arrivant devant son appartement, je respire un grand coup avant de toquer. Je ne sais pas dans quel état elle est, ni dans quel état d'esprit se trouve Camille mais je crois que je suis sur le point de le découvrir.
- Salut !? demande son ex étonné de me voir ici.
- Oh... hum... Camille est là ?
- Non, c'est aujourd'hui que prenait fin notre contrat de logement... je vais quitter l'appartement aussi.
- Elle est partie quand ?
- Ce matin tôt. Pourquoi ? quel est le problème ?
- Tu sais où je peux la trouver ? je demande tracassé.
- Hum... oui. Mais tu n'as pas répondu.
- J'ai merdé grave, je dois la retrouver.
- Oh, c'est pour ça qu'elle était dans un état pareil... tout s'explique.
- Où est ce qu'elle est alors ?
- Chez tes amis.
- Lesquels ? Ferran et Ella ou Joao et Loïs ?
- Joao et Loïs il me semble.
- Ok ça marche. Merci beaucoup mec !
Il me souriait avant que je ne redescende les marches à une vitesse folle. Je reprenais rapidement ma voiture avant de filer en direction de chez mes amis, dans l'espoir de pouvoir parler avec Camille.
Sur le chemin, je suis carrément en stress. Si elle ignore mes messages et mes appels c'est qu'elle m'en veut plus que je ne le crois. Et quand je repense au fait que c'était ma dernière chance, je suis certain qu'à l'heure actuelle elle et moi ne sommes plus ensemble. Par ma faute. Encore.
Quelques dizaines de minutes après j'arrivais enfin chez Joao. J'avais roulé plutôt vite et je n'ai qu'à espérer ne pas avoir été flashé par un radar pour vitesse excessive.
A nouveau, je respire un grand coup avant d'aller sonner chez mes amis. Un brin tendu, je patiente calmement devant la porte. Les secondes semblent une éternité mais par chance, Loïs m'ouvre enfin. En revanche, vu sa tête, je sais que je vais en prendre plein la gueule.
- Qu'est ce que tu veux ? demande-t'elle visiblement déçue.
- Voir Camille. Je sais qu'elle est ici.
- Elle n'est pas la.
- Je suis allé chez elle, je sais qu'elle est ici, c'est son ex qui m'a dit.
- Entre, mais tu verras qu'elle n'est pas là.
J'entrais quand même avant de croiser mon ami. On se faisait une accolade rapide mais je savais qu'il m'en voulait aussi, et je le comprenais totalement.
- T'es vraiment con Fermin ! dit-il en s'asseyant sur le canapé.
- Y'a un gros malentendu, tu dois me croire !
Désormais tous les trois assis dans le salon, j'essayais de me défendre comme je pouvais même si en réalité, c'est évidemment que j'étais indéfendable.
- C'est elle qui m'a embrassé ! dis-je.
- T'es resté bien dix minutes à discuter avec elle alors que Camille t'attendait en haut ! répond mon ami. Rien que ça déjà c'est limite. Surtout pour l'entendre dire que tu lui manques...
- Mais si Camille m'a vu, elle a forcément vu que je n'avais rien fait !
- J'étais avec elle, à sa place j'aurai eu la même réaction de partir comme elle l'a fait !
- C'est super humiliant, t'imagines même pas ! dit Loïs. T'es là tu viens supporter ton chéri et pendant que tu l'attends impatiemment lui il te trompe ! wow super !
- Qu'est ce qui est si compliqué à comprendre que je n'ai rien fait ? c'est ELLE qui m'a embrassé ?
- Alors pourquoi tu n'as pas stoppé ça ? Pourquoi au contraire tu l'as attrapé par les hanches ? demande Joao.
- Je... je ne sais pas...
- De toute façon tu sais que c'est terminé maintenant. Elle t'avait laissé une dernière chance, pas une de plus... dit Loïs.
- J'ai vraiment besoin de parler avec elle. De lui dire que je n'ai rien fait et que je regrette ce qui a pu se passer. Elle est où ?
- Elle était chez nous jusqu'à... quelques minutes avant que tu n'arrives.
- Comment elle allait ? je demande.
- A ton avis ? Ne crois pas qu'elle pete la forme, parce que c'est loin d'en être le cas.
- Je sais bien. Mais dans quel état d'esprit elle est ?
- Je peux te poser une question Fermin ? vraiment juste comme ça... demande Loïs en se redressant.
- Hum... oui ?
- Tu sais quel jour on est aujourd'hui ?
- Euh bah... le vingt neuf août ?
- Exactement. Et il n'y avait pas un événement important aujourd'hui ?
- Son anniversaire est en début d'année... donc... je ne crois pas...
- Et un avión de programmé ca ne te vient pas à l'esprit ?
- Elle m'a dit hier qu'elle restait à Barcelone.
- C'était avant de te voir fauter ! dit Joao.
- Elle est a l'aéroport actuellement. La faute à qui ? se plaint Loïs.
- Elle est quoi ? où ? tu plaisantes j'espère ? je demande en me levant d'un coup.
- J'aurai préféré ! j'aurai préféré que ma copine reste ici, avec un mec qui l'aime et qui le lui montre, mais figure toi qu'elle a décidé de prendre cet avion et d'être loin de toi !
- Putain de merde ! m'énervais-je.
J'étais tellement hors de moi que sans plus attendre je partais de chez eux en direction de l'aéroport. Je ne pouvais pas la laisser partir, pas là, pas maintenant, pas après tout ce qu'on a vécu cet été ensemble. Il est hors de question que Camille ne monte dans cet avion.
Alors que je reprends le volant, tout un tas d'émotions se mélangent en moi. La culpabilité m'envahit principalement et je n'ose même pas imaginer mes prochains jours sans Camille. Je ne peux pas, c'est juste pas possible. Pourquoi est ce que j'ai été aussi con ? Pourquoi est ce que je n'ai pas remballé Lara, mon ancien plan cul, lorsqu'elle s'est approchée de moi. C'était évident qu'elle tenterait des choses, et putain, en plus de m'avoir dragué et embrassé, elle a aussi brisé mon couple.
Sur le chemin, je me demande si même le destin n'est pas contre moi. Comme si ce n'était pas suffisant, voilà que je me retrouve dans les bouchons. Il y a un monde pas possible sur la route, ce qui signifie la fin des vacances pour tout le monde. Je profite alors de ce moment pour appeler Pablo.
Lorsqu'il me répond, je lui raconte tout ce qui a pu se passer depuis le match de la veille. Mon meilleur ami n'en revient pas et à nouveau, je me prend une belle leçon de morale dans la tronche. Je sais qu'il appréciait bien Camille, il trouvait que c'était LA fille qu'il me fallait, qui me rendrait heureux et avec qui je pourrai aller loin. Mais ça c'était dans le seul cas où j'aurai été l'homme qu'il fallait que je sois. Aujourd'hui j'ai merdé, pas une fois, deux fois. Et même si Camille m'avait laissé une seconde chance, je m'étais juré de ne jamais la décevoir, de toujours la protéger et toujours la rendre heureuse. Mais j'ai été trop con.
Après avoir raccroché avec mon ami qui m'a donné quelques conseils pour espérer récupérer Camille, je finis enfin par sortir de cet embouteillage. J'ignore si son avion est déjà parti mais j'ose espérer que non.
Quinze minutes après je suis à l'aéroport. Je me gare à l'arrache et cours à l'intérieur. Je cherche le panneau d'affichage avant de chercher son vol. Je sais que Camille devait atterrir à Lyon. Par chance, son avion n'a pas encore embarqué, ce qui me laisse tout le temps de la retrouver.
Après quelques grosses négociations avec les forces de l'ordre et la sécurité, je peux passer les différents portiques jusqu'aux portes d'embarquement. Et c'est à cet instant précis que je suis content d'avoir une certaine notoriété, parce que sans celle-ci, je n'aurai pas fait un pas de plus dans cet aéroport.
En revanche, l'aéroport de Barcelone est immense. La porte d'embarquement de Camille n'a pas été annoncé, ce qui ne m'aide pas vraiment. Me voilà en train de courir partout, à sa recherche.
- Pardon ! Pardon ! m'exclamais-je en bousculant quelques personnes.
A bout de souffle, je décide de faire une pause. Je regarde sur mon téléphone si un avion pour Lyon n'a pas enfaite déjà décollé. Et la, je réalise que si. Tout juste dix minutes avant que je n'arrives sur place.
De nombreux scénarios fusent dans ma tête et je me dis que j'ai raté Camille. A quelques minutes. Mais je refuse d'y croire. Elle n'a pas pu partir sans me dire au revoir. Elle n'a pas pu partir tout court.
Je regarde une nouvelle fois le panneau des départs au dessus de ma tête et remarque que la porte du prochain avion pour Lyon vient d'être annoncé. Il ne me reste qu'à courir, le plus vite possible, pour espérer y trouver Camille. Espérer la voir, lui parler, m'excuser et lui dire tout ce que j'ai sur le cœur.
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