Nora Wilson.
| Monaco. Lundi 31 Juillet 2023. |
Les successions ne sont jamais des moments facile à vivre pour nous mais aussi pour eux. C'est une autre facette du métier, on accompagne les familles dans leur deuil en essayant de leurs faire prendre conscience de la réalité de l'héritage qu'ils ont perçu. En général, on intervient après les banques privées, quand les héritiers ne savent pas quelle stratégie adopter pour préserver au mieux le placement de l'héritage familial. On les aide aussi bien souvent à comprendre leurs droits dans ses situations parce que certains ont beau avoir des comptes à sept ou huit chiffres, ils ne connaissent pas forcément toutes les formalités et les droits dont ils disposent. Ce n'est jamais facile d'intervenir dans ses conditions mais je crois sincèrement que c'est la partie de mon métier que je préfère parce que le côté humain ressort toujours beaucoup plus que lorsqu'on leur vend un placement intéressant.
Moi - Je crois que notre rendez-vous s'arrête ici, je souris à l'homme assit en face de moi. Vous avez d'autres questions, monsieur Bonelli ?
Le vieil homme secoue la tête négativement.
Moi - Très bien... Je vous recontacterai dans la semaine, lorsque tous les fonds auront été versés et que nous aurons eu un retour du notaire. Ça vous va ?
Monsieur Bonelli - Très bien, il esquisse un sourire. Et avant que j'oublie...
Il se penche sur le côté de sa chaise pour attraper la anse d'un petit sac en papier vert nacré qu'il me tend.
Monsieur Bonelli - Avec mes enfants, nous voulions vous remercier pour tout ce que vous avez fait pour nous ses dernières semaines alors c'est pour vous... J'espère que vous aimez les macarons ?
Moi - Euh, oui ! J'adore ça mais, je... Je n'ai fait que mon métier.
Monsieur Bonelli - Vous nous avez été d'une grande d'aide, Nora... Ce n'est pas grand chose mais j'insiste.
Moi - C'est très gentil, j'esquisse un sourire. Je manquerais pas de le partager avec mes collègues.
Monsieur Bonelli - Vous pouvez aussi les garder pour vous, je me met à rire. Je crois qu'il y quelques gourmands, ici !
Moi - Je vois que vous connaissez bien mon frère !
Monsieur Bonelli - Ça oui, il se met à rire à son tour. Vous lui passerez le bonjour de ma part !
Moi - Je n'y manquerai pas.
Je me lève pour le raccompagner jusqu'à la porte d'entrée. Il me salue une dernière fois avant de remettre sa casquette sur la tête pour repartir sous le chaleur éclatant de ce jour.
Je referme la porte derrière moi et reviens à mon bureau en prenant le temps de regarder mon portable. Je l'ai entendu sonner pendant mon rendez-vous mais je ne pouvais pas décrocher alors c'est le moment de lire me messages reçus, surtout le dernier.
De Charles à moi_
Andrea et Joris viennent de me déposer à l'appartement. J'ai hâte de te voir. ❤️
Je répond à son message en souriant. Plus qu'une heure trente avant de partir pour retrouver la tête brune de mon pilote. J'ai vraiment hâte de le voir et de le serrer dans mes bras pour le féliciter de vive voix pour sa troisième place sur le podium d'hier. Il partait en pôle alors ce n'est pas les résultats qu'espérait l'équipe mais je sais qu'il était tout de même satisfait de cette position. Ça l'a reboosté pour la deuxième partie de saison qui débute dans un mois mais pour le moment, place au calme et au repos. Évidemment, je sais d'ors-et-déjà que ça ne sera pas du repos à proprement parlé parce qu'il a une tonne de choses de prévu mais au moins, il ne sera pas sur les circuits à subir le décalage horaire et la frustration.
Quand mon regard se pose sur le sachet devant moi, je suis incapable de résister à l'envie de les ouvrir pour en prendre un. Il ne faut jamais me mettre des macarons sous le nez parce que je suis beaucoup trop tenté alors sans attendre, je sors délicatement la boîte de son sachet pour pouvoir l'ouvrir. Visiblement, l'appel de la nourriture est bien trop forte parce que c'est ce moment que choisi Lorenzo pour rentrer dans mon bureau.
Lorenzo - C'est quoi, ça ?
Moi - Un cadeau de monsieur Bonelli, je dis en ouvrant la boîte. Des macarons !
Lorenzo - La chance !
Moi - T'en veux, je lui demande en lui tendant la boite. Je garde la pistache, je te préviens !
Il prend quelques secondes avant de choisir un macaron au chocolat. C'est parfait ! Je suis de nature généreuse, ça ne m'embête pas de partager mais il y a quand même des limites et les macarons à la pistache en font parti.
Moi - Tu voulais me dire quelque chose, je lui demande après avoir croquer dans mon macaron.
Lorenzo - Ouais, il se gratte l'arrière de la tête l'air embêté parce qu'il va me demander. Ça... ça t'embêterait d'assurer mon rendez-vous de 18h30 demain soir ? Je sais que tu avais prévu de terminer plus tôt mais je... j'ai un rendez-vous.
Si j'en crois la gênance avec laquelle il me demande ça, je suppose tout de suite que ce n'est pas un rendez-vous professionnel mais plutôt un rendez-vous d'ordre privé.
Moi - Donc je dois assurer ton rendez-vous pendant que toi, tu vas à un rendez-vous galant ?
Lorenzo - Je n'ai pas dit que s'en était un.
Moi - Parce que ça n'en est un, peut-être ?
Il se mord la lèvre et je comprend à cet instant que je n'ai pas tord.
Lorenzo - C'est la troisième fois qu'on se voit, à vrai dire.
Moi - Eh beh ! Je vois qu'on a tous nos secrets, monsieur Leclerc !
Lorenzo - S'il te plait... Je te revaudrais ça !
Il me supplie tellement avec son air chien battu que j'en viens à vouloir le laisser mariner un peu mais je ne suis pas si méchante que ça. Je sais qu'il aura forcément une occasion de me rendre service en contrepartie, je lui fais confiance là dessus.
Moi - D'accord, je souris. Si ça peut t'aider à conclure, je veux bien te rendre ce service !
Lorenzo - Je te remercie pour ta compassion, il rigole. Je savais que je pouvais compter sur toi !
Je me met à rire. J'aurais très bien pu lui dire en voyant la réaction qu'il a eu en découvrant que je sortais avec son frère mais finalement, ça lui est vite passé. Ce que je veux dire par là, c'est que même si il a mal réagi au début, ça n'a pas duré longtemps. Il a réagit sur les coups de la surprise et je ne peux que le comprendre. En venant toquer chez son frère, il ne s'attendait pas à me voir et encore moins à apprendre que nous sortions ensemble depuis plus d'un mois. Il a dû se sentir complètement trahi par rapport à son frère qui ne lui avait rien dit et par rapport à moi aussi. On travaille ensemble depuis le moins de mars mais nous avons quand même réussi à créer un certains liens tous les deux, j'adore discuter avec lui. J'ai encore en tête cette discussion que nous avions eu peu de temps de temps après mon arrivée où on avait passé près de deux heures assit sur la banquette de mon bureau à discuter ensemble de notre vie et pour être honnête, mes pauses déjeuner n'ont jamais été aussi drôle que depuis qu'on bosse ensemble.
Lorenzo - Oh, et au fait ! Vous venez tous les deux à la soirée de samedi ?
Moi - Tous les deux ?
Lorenzo - Charles et toi, à la soirée pour l'agence.
Moi - Oh, euh je... Non ! Enfin... C'est mieux si on arrive pas ensembles.
Lorenzo - Je comprend...
Pour être tout à fait honnête, nous n'en avons pas plus discuté que ça. Cette soirée va probablement ressembler un peu à la soirée qu'ils avaient organisés pour mon arrivée sur l'agence de la principauté avec certains perturbateurs en moins. Ça risque d'être une soirée très formelle et ennuyante alors je n'avais, dans un premier temps, pas envie de lui faire subir ça mais il a dit qu'il serait là alors on se retrouvera là-bas. On se fera évidemment le plus discret possible parce qu'en faisant ça, on se protège encore du monde extérieur. Ce n'est pas vraiment facile de vivre caché aux yeux du monde, c'est même complètement inhabituel mais je vois trop de choses passer sur les réseaux sociaux et je ne suis pas encore complètement prête à supporter tout ça. J'ai encore besoin de mon intimité avant de me retrouver complètement exposé aux yeux des gens.
Une heure plus tard, je suis sur le chemin en direction de l'appartement de mon petit ami. Je fais un court arrêt à mon appartement pour récupérer quelques affaires dans un sac avant de rejoindre l'immeuble qui se trouve à quelques minutes du bien. Comme d'habitude, le concierge de charles me salue avec son plus grand sourire auquel je répond avec plaisir avant de m'immiscer dans l'ascenseur pour rejoindre le septième étage et me diriger directement vers l'appartement. J'ai à peine le temps de sonner à l'interphone que la porte s'ouvre sur mon brun qui s'empresse de me faire rentrer pour me saluer de la plus tendre des façons. Il m'embrasse avant de me serrer contre lui.
Moi - Bonjour, monsieur le pilote...
Charles - Ça va ?
Moi - J'avais hâte de te voir mais ça va !
Charles - Moi aussi, il sourit. J'ai quelque chose pour toi, en plus !
Sans attendre, je m'empresse de me détacher de lui pour me déchausser et déposer mes affaires dans sa chambre. Je le retrouve quelques minutes plus tard dans le salon, tenant un énorme bouquet fraîchement emballé dans sa main. Il s'agit exactement des même fleurs que le soir où nous avons officialisé et je ne peux m'empêcher de sourire en me pinçant la lèvre lorsqu'il me le tend.
Charles - Je t'assure que ce n'est pas une idée de Pierre, aujourd'hui...
Je me met à rire avant de me hisser sur la pointe des pieds pour l'embrasser.
Moi - Des macarons tout à l'heure, des fleurs maintenant... j'adore cette journée !
Charles - Qui t'a offert des macarons ?
Moi - Un client.
Je croise son regard et je ne peux m'empêcher de rire. Il chercher vraiment à en savoir plus, comme si ce cadeau allait venir d'un homme de mon âge.
Charles - Et c'est un client de type ?
Moi - Un papi de soixante-dix ans qui vient de perdre sa femme, il se détend légèrement. On est loin de Ryan Reynolds, ouais...
Charles - Je préfère ça, moi !
Moi - Tu m'étonnes, j'esquisse un sourire. Merci pour les fleurs... Elles sont magnifiques !
Je souris et il m'embrasse le nez avant de me proposer de les mettre dans l'eau pour ne pas qu'elles aient trop chaud avec cette chaleur. Évidemment, il n'en a pas vraiment alors je me contente de mettre ça dans une grande carafe en verre. D'ici que je les ramène chez moi, ça fera largement l'affaire.
Il n'est pas tellement tard mais avec la chaleur, je rêve de me poser pour ne rien faire et je ne parle même pas de Charles qui vient de faire plus de dix heures de voitures pour revenir chez lui. Il a l'air complètement épuisé et manque de m'entraîner avec lui lorsqu'il s'allonge dans son canapé.
Charles - On pourrait se faire un truc sur le bateau demain soir, non ? Je pourrais dire aux garçons et Marta et marie devenir.
Moi - Ça serait génial mais je ne sais pas à quelle heure je vais finir.
Charles - C'est à dire ?
Moi - Lorenzo m'a demandé de le remplacer sur son rendez-vous de 18h30 parce qu'il a un date.
Charles - Un date ?
Je réalise à ce moment que j'en ai peut-être un peu trop dit. Lorenzo m'en a parlé parce que je l'ai démasqué mais il ne voulait probablement pas que ça se sache avant que ça ne soit officiel.
Nora - Ne me regarde pas comme ça, je lève la main l'air innocente. Je n'en sais pas plus que toi et je ne vais pas m'en mêler.
Charles - Moi je vais m'en mêler !
Moi - Ce n'est pas mes affaires, ni les tiennes d'ailleurs !
Charles - Je considère que ça devient mes affaires quand je ne peux profiter de toi à cause de ça !
Le ton qu'il emploie me fait sourire mais quand il soupire, je sens toute la contrariété à travers son regard et son ton lasse. J'ai accepté de dépanner son frère, je ne pensais que ça l'embêterait autant.
Moi - Tu fais la tête ?
Charles - Non, il souffle. C'est juste qu'on a jamais vraiment fait de sortie depuis qu'on est ensemble alors c'était l'occasion...
Et il n'a pas totalement tord. Depuis que nous sommes ensembles, on se fait discret alors on évite les sorties de couple en boîte de nuit et dans le centre-ville de Monaco pour éviter de se faire surprendre. Nous sommes sortie une fois en boîte de nuit lorsque j'ai rencontré ses amis et j'avais passé ma soirée avec les filles, me sentant beaucoup plus rassuré que si j'avais été photographié auprès de lui.
Moi - Dans ce cas, on pourrait faire ça la semaine prochaine... Tu peux t'organiser avec eux et moi, je m'organiserai avec Lorenzo. Il m'en doit une, maintenant!
Charles - Fin de semaine prochaine ?
Moi - Ça me va !
Charles - D'accord, je vais voir avec eux !
Moi - Alors arrête de bouder et fais moi un sourire de beau-gosse !
Il me fait un grand sourire avec ses dents apparente. Je rigole avant de me pencher pour lui embrasser la joue, le nez et enfin la bouche pendant qu'il m'emprisonne entre ses bras. Je me retrouve caler entre le dossier du canapé et son corps contre le mien.
Charles - On va avoir des vacances chargés toi et moi, il presse son corps contre le mien alors que glisse ma main dans son cou. T'es sur ma to-do-list pour toutes les vacances.
Moi - Carrément ?
Charles - On a beaucoup de pièces à inaugurer !
Ses lèvres se posent à nouveau dans mon cou. Dans un soupir, mes doigts se nouent instantanément à sa nuque tandis que ma jambe remonte contre son corps lorsque celui-ci se presse encore plus contre le mien.
Moi - Alors peut-être qu'on devrait commencer vite, je souffle. Genre maintenant, par exemple !
Mon message rempli de sous entendu ne passe pas inaperçu quand ses lèvres se posent enfin sur les miennes et qu'il prend le dessus en balançant son tes-shirt au travers de la pièce. Le moins que l'on puisse dire, c'est que j'adore la façon dont commence cette trêve estivale.
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Hellooooo ! Il y a des chapitres un peu moins interessant que d'autre, je le sais. Celui-ci en fait probablement partie mais je l'aime quand même.. J'adore la relation Lorenzo/Nora. 🙊
Merci encore pour tous vos petits commentaires, ça me fait vraiment plaisir que l'histoire vous plaise autant. 🫶🏼
En tout cas, j'espère que le chapitre vous a plus ! J'attend vos avis.
À très vite,
Léna ♥️