NINE || TOME 2 [L.S] ✓

By L_Oceane_S

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Gloire aux survivants. Couverture: @imalovelysugar #PROJETNine sur Twitter. More

UN MOIS.
J-4.
Prologue
Chapitre 1
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16
Chapitre 17
Chapitre 18
Chapitre 19
Chapitre 20
Epilogue

Chapitre 2

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By L_Oceane_S

Hi! J'espère que vous allez bien?

Petite information: Apparement sur certains téléphones (Apple) on ne peut plus commenter... Est-ce que c'est le cas pour vous?
Bug de Wattpad qui, j'espère, sera vite réglé.
En attendant on peut toujours commenter sur ordinateur si ça peut vous intéresser. Vos commentaires sont si importants pour moi alors j'espère vraiment que tout rentrera dans l'ordre rapidement.

En tout cas merci infiniment pour l'accueil que vous avez fait sur le début du second tome de NINE. Merci infiniment d'être là.❤️

...

CHAPITRE 2

(Solitude-Felsmann + Tiley Reinterpretation_ Felsmann, M83, Tiley)

Louis.   

Je ne sais pas combien de temps j'ai marché depuis que j'ai quitté l'orphelinat. Je sais juste que je me retrouve autour de ces bâtiments en ruine. Autour de ces maisons détruites. Autour de ces tâches de sang. Tout est vide. Tout est silencieux. Et pourtant j'ai l'impression d'étouffer. J'ai du mal à respirer. Les larmes brouillent ma vue. J'ai mal à la tête, mal au coeur. C'est comme si tout mon corps menaçait d'exploser. Je n'arrive même pas à hurler et pourtant j'ai tellement mal. Je m'arrête de marcher, épuisé, et reste immobile tandis que mes pensées tournent beaucoup trop vite dans ma tête.

D'abord, je vois Paul. Je le revois avec mes yeux d'enfants tandis qu'il me tenait lorsque je faisais mes premiers pas. Je vois son sourire. Ses mains serrant les miennes pour m'empêcher de tomber. Je le vois et l'entend m'encourager. Il m'empêche de tomber. Il me rattrape. Puis je repense soudainement aux derniers mots que je lui ai dis. Sans savoir que ça allait être les derniers.

Je croyais que je pouvais compter sur toi pour me protéger. Je me suis trompé.

Puis je le revois s'interposer entre le garde et moi. Je revois cette balle s'enfoncer dans sa poitrine. Son corps tombe à quelques mètres de moi. Son regard s'ancre dans le mien et il sait que c'est la fin. A ce moment-là, c'est comme si la Terre avait cessée de tourner. Et peut-être que c'est le cas. Peut-être qu'elle-même avait peur de la suite. De nouvelles larmes s'échappent de mes yeux tandis que je secoue rageusement la tête.

Paul est mort.

Je suis désolé Louis.

Ses deniers mots résonnent en moi alors que la terre se met à vibrer sous mes pieds. Sans pouvoir le contrôler, je me mets à faire voler autour de moi de la terre, des cailloux, puis carrément des pierres, des morceaux de bâtiments en ruine. C'est plus fort que moi. Cette douleur est plus forte que moi.

Durant le vol, j'ai posé une seule question à Silas. Une seule avant d'aller m'asseoir dans un coin.

Je lui ai demandé si Paul faisait parti de la rébellion.

Le regard de Silas s'est ancré en moi et j'ai compris à la lueur qui le traversait que la réponse allait faire mal. Et ça a été le cas.

Non, Louis. Mais il voulait te protéger toi.

J'ai été sa seule raison de se rebeller à ce moment-là.

Il n'a pas prit cette balle parce qu'il était mon mentor ou pour le bien du projet.

Il a prit cette balle parce qu'il m'aimait.

Un hurlement reste coincé au fond de ma gorge, se brisant dans un sanglot qui fait trembler tout mon corps.

J'ai cru en ce projet. J'y ai sincèrement cru. J'ai cru qu'ils voulaient tous nous sauver. C'est ce qu'on m'avait appris depuis petit. Ce qu'ils n'ont cessé de nous répéter lorsqu'on est arrivé. Je pensais qu'ils nous protégeaient depuis le début. Alors que, en réalité, on était rien d'autre que leur expérience. Leur armée crée de toute pièce. Ils ont tué nos parents. Ils nous ont administré des produits. Ils ont crée ces facultés.

Je regarde les morceaux de bâtiments qui lévitent autour de moi et je me demande soudainement si Louis a déjà existé. Je me demande si ce n'est pas Saturne depuis le début. Si je ne sais pas que ça. Une arme de la base une. Une expérience. Toute mon identité leur appartient et leur a toujours appartenu.

Il n'y avait qu'avec Harry que j'avais l'impression de découvrir qui je suis. De découvrir ce que j'aime. Ce que je ressens. Ce qui me fait vibrer au plus profond de moi.

Mais penser à Harry à cet instant ne fait que déchirer mon coeur un peu plus. Le souvenir de son regard lorsque j'ai avoué ce qu'on m'avait demandé de faire crée un nouveau sanglot au fond de ma gorge. J'ai envie de vomir. J'ai envie de lui hurler dessus. J'ai envie de m'excuser. Envie de le prendre dans mes bras.

Mais, à la place, j'ai eu le droit à ses mots aussi aiguisés que des couteaux:

Toi, ne me touches pas.

Je ferme mes yeux brulants. Je repense à nos premiers rapprochements. Je repense à ses mains frôlant les miennes. Je repense à nos regards qui ne cessent de se chercher toute la journée. Je repense à ses sourires si rares mais qu'il me réservait pourtant. Je repense à mes mains sur sa taille, aux siennes sur mes joues, à nos lèvres qui se cherchent jusqu'à se trouver et ne plus se lâcher. Je repense à cette chaleur dans mon coeur à ce moment-là.

Esha m'avait dit de ne faire confiance en personne et la seule fois où j'ai refusé de l'écouter, c'était pour toi. Aujourd'hui elle est morte et je ne pourrais même pas lui dire à quel point je regrette de l'avoir fait.

Les matières autour de moi se mettent à voler de plus en plus vite. Si vite qu'elles font s'envoler mes cheveux et glacent mes larmes sur mes joues. Le regard que m'a lancé Harry à ce moment-là m'a glacé le sang. Comme si tout s'était éteint en moi. Mais, non, ce n'est même pas éteint. Parce que ça continue de brûler. Ça continue de me torturer.

Ce que je ressens est un mélange de haine, de culpabilité, de douleur et d'injustice. Parce que ce n'est pas juste. Parce que malgré la colère que Harry semblait avoir contre la base une, je n'aurais jamais pu deviner tout ça. Je n'aurais pas pu deviner qu'il avait grandit là. Au milieu de ces ruines. Au milieu de cette odeur qui me donne envie de vomir. Je n'aurais jamais pu deviner qu'il avait déjà aimé. Qu'il avait des gens qui comptaient pour lui.

Il ne m'en a jamais parlé. Parce qu'il ne me faisait pas assez confiance. Parce qu'il ne me faisait pas confiance du tout. Pourtant, je sais au fond de moi que je n'aurais pas hésité une seule seconde à le suivre. Je le sais parce que je comprends encore plus aujourd'hui l'intensité et la grandeur de ce que je ressens pour lui.

Même s'il me donne l'impression que tout a été détruit.

Que ça n'existe plus.

Que je ne le reconnais plus.

A ces pensées, je tombe à genoux. Et tout ce qui était en train léviter tombe avec moi. Des morceaux de bâtiments s'écroulent lourdement autour de moi, se fracassant contre le sol. Des débris m'atteignent, des morceaux viennent érafler mon visage, mais la douleur physique ne sera jamais aussi forte que celle qui me broie le coeur et l'estomac.

J'éclate en sanglots, frappant le sol avec mes poings. Je ne sais plus qui je déteste le plus entre la base une et moi-même. J'étais sur le mauvais chemin depuis le début. Harry a raison. J'ai été naïf. Beaucoup trop naïf. Ce que je ressens à cet instant est inexplicable. Il n'y aura jamais assez de mots pour décrire à quel point je me sens seul, perdu et foutu.

Tout tombe en ruine.

Je n'entends pas tout de suite les pas qui se rapprochent de moi. Mais lorsque je sens une présence derrière moi, j'espère le temps d'une seconde que ça soit lui. Même si je sais déjà que ça ne sera pas le cas. Et ça se confirme lorsque Polly s'accroupit en face de moi. Je relève mon visage trempé vers elle et son visage est dans le même état.

« Ils ont réussi à me manipuler, Polly.

-Ils ont réussi à tous nous manipuler. » Elle me corrige, la gorge nouée.

« Paul est... » Je n'arrive pas à terminer ma phrase à cause de ma respiration saccadée et des sanglots que je retiens au fond de ma gorge. « Et Harry il... »

Je secoue de nouveau la tête alors qu'un sanglot arrache ma gorge. La seconde d'après, Polly m'attire à elle pour me prendre dans les bras. Mon corps épuisé retombe contre le sien et elle me serre de toute ses forces. Peut-être parce que c'est ce dont elle a besoin elle aussi. Je n'arrive plus à parler. Des pensées sombres me traversent. Un mélange d'envie de vengeance et d'envie de disparaître. Comme si ma simple existence en avait déjà trop fait.

J'ai dis que je ne reconnaissais plus Harry.

Mais peut-être que je ne me reconnais plus non plus.

Harry.

Assis dans ce qui était notre chambre, je fixe le sang séché au sol. Je ne fais que de me poser la même question. Est-ce qu'il s'agit de son sang? Comment ça s'est passé après mon départ? Je me torture l'esprit au point de vouloir savoir comment ça s'est exactement passé. Est-ce qu'elle était de dos lorsqu'ils lui ont tiré dessus? Est-ce qu'elle est morte sur le coup? Ou alors est-ce qu'elle a agonisé en se voyant se vider de son sang? En fixant la même trace que moi je fixe à cet instant.

J'ai vomi, tout à l'heure. J'ai vomi plusieurs fois après avoir fuit les autres. Après avoir lâché ces mots à Louis. Ils sont parti. Je ne sais pas où, mais ils ont compris que je préférais rester seul. J'ai refais le tour de l'orphelinat. Plusieurs fois. Je vomissais à cause de l'odeur, à cause du sang séché, à cause des scènes que je m'imaginais. Pourtant, j'ai continué. Comme si je me devais d'être là. De souffrir là où eux sont morts. Parce que j'aurais dû être avec eux. Si je n'avais pas réussi à les protéger, j'aurais dû mourir aussi.

J'ai fini par m'installer de nouveau dans la chambre. Je me suis assis et, depuis, je ne me suis plus relevé. Je ne comprends pas pourquoi je ne pleure pas. Mon corps semble complètement vide et plein de douleur à la fois. Je ne comprends plus rien. Je veux rester ici jusqu'à la fin. Je ne veux plus quitter cet endroit.

Comme si je ne voulais pas les abandonner alors que, en réalité, je l'ai déjà fait.

J'entends des pas dans l'escalier. Et je me demande le temps d'une seconde si je suis en train d'halluciner. Je me demande si je vais voir Gwendoline arriver et me demander ce que je fais là tout seul. Je l'imagine me sourire tristement et venir s'asseoir à mes côtés en me prenant dans ses bras. C'est ce qu'elle faisait à chaque fois que je venais d'enterrer un enfant. Je savais que je devenais un peu plus fou à chaque nouvel enfant et, pourtant, elle réussissait à me donner l'impression que je finirais toujours par me relever. Et c'est ce que je faisais. Je me relever toujours. Et je recommençais.

Mais je me disais déjà que si c'était elle qui finissait par disparaitre, je ne me relèverais plus jamais.

Les pas se rapprochent de moi et une ombre s'assoit à mes côtés.

Mais lorsque je tourne la tête, ce n'est pas Gwendoline assise à côté de moi.

C'est Chiara.

Son regard est aussi vide que le mien mais je peux tout de même y lire de la tristesse. Comme si elle tentait de s'excuser pour ce qui est arrivé alors que c'est la dernière à devoir le faire. Des huit autres, Chiara a été la première de mon côté sans même connaître mon passé. Parce qu'elle aussi était animée par la haine.

« Silas m'a demandé de venir te chercher. Il veut qu'on se réunisse dans le vaisseau. » Elle dit doucement.

Je l'entends et, en même temps, c'est comme si je ne l'écoutais pas.

« Je veux te demander quelque chose. » Je lâche.

Ma voix est cassée, enrouée. Du coin de l'oeil, je vois Chiara tourner la tête vers moi. Et il me faut quelques secondes avant de la regarder à mon tour.

« Je veux que tu me fasses ce que tu as fais à Miguel. »

Je reste neutre lorsque je lui dis ça. Et c'est peut-être ce qui l'effraie autant. Son visage se décompose et son regard est un mélange de tristesse et de colère.

« Non.

-Chiara.

-Tu me demandes de te tuer, Harry. » Elle lâche d'une voix dure.

Je continue de la regarder, lui faisant comprendre que je sais très bien ce que je demande. Face à mon manque de réaction, elle se met à rire nerveusement, les larmes aux yeux. Et je regrette soudainement de lui avoir demandé ça. Comme si elle était une machine à tuer.

« Je suis désolé. Oublie.

-Je risque pas d'oublier que tu veux te tuer.

-Parce que je suis censé faire quoi, maintenant?! » Je réponds d'une voix glaciale, ancrant mon regard dans le sien. « Ils sont morts, Chiara. Tous les enfants avec lesquels j'ai grandi. Esha. Ismael. Gwendoline. Ceux que je considérais comme ma seule famille. Vous n'en avez peut-être jamais eu, vous, mais moi j'en avais une. Et on me l'a arraché. On les a tué. Ma seule raison de tenir dans ce monde c'était de les protéger. C'est ce que je croyais encore faire dans la sous-base. Mais maintenant j'apprends que ma propre existence a été la raison de leur mort. Et je devrais continuer de vivre? Pour qui? Pour quoi?! »

Ma voix est tranchante sur les derniers mots. Chiara ne me lâche pas du regard malgré les larmes qui naissent dans ses yeux comme dans les miens. Mais elles ne coulent toujours pas. On se fixe silencieusement jusqu'à ce que Chiara finisse par me répondre:

« C'est pas moi qui vais te faire un discours encourageant et tu le sais. Je vais pas non plus te dire que ça va aller parce que ça ne va pas et que je ne vois pas comment ça pourrait s'arranger. Mais je vais quand même te dire qu'il reste des gens ici pour qui tu comptes.

-Si tu parles de Louis... » Je commence, comme une menace.

« Je te parle déjà de moi. » Elle me coupe.

Son regard reste accroché au mien mais elle ne dit rien de plus. Parce qu'il n'y a rien à dire et que Chiara n'est pas du genre à faire une déclaration ou à dire ce qu'elle ressent. Encore moins maintenant. Je comprends mieux sa réaction face à ma demande. Sa colère. Elle ressent ce que je ressentais pour Gwendoline. De l'amitié. Et je pense que ni elle ni moi ne pensions en trouver dans la sous-base.

« Mais parce que je sais que ça ne suffit pas, je vais maintenant te dire pourquoi tu dois rester. » Elle reprend.

Son regard parcourt la chambre autour de nous. Elle s'arrête sur des taches de sang. Sur des débris. Sur la moisissure aux murs. Elle regarde ce qui était ma vie. Et ce qui l'est de nouveau aujourd'hui. Puis elle prend une légère inspiration avant de déclarer d'une voix froide:

« Pour te venger. »

Je tourne la tête vers la tâche de sang que je fixais tout à l'heure. Avant de nous enfuir, j'ai hurlé à Adelaide que je les tuerais. Que je les tuerais tous. Puis j'ai envoyé ces tornades sur la base une. Ce que j'ai ressenti à ce moment-là, c'est une envie de vengeance comme je ne l'avais jamais ressenti avant. C'est puissant, cruel, dangereux. Ça dépasse tout ce que j'ai pu ressentir avant. Ça devrait m'effrayer, ce besoin soudain de tuer. Mais c'est comme si je ne ressentais plus rien. Ou peut-être que je ressens trop de choses justement.

« Et j'espère que Silas nous réunit pour nous dire que c'est ce qu'il compte faire aussi. » Continue Chiara.

Je la regarde sans rien dire. Je ne sais pas quelles sont les motivations de Silas. Il y a encore beaucoup trop de questions sans réponses. Par commencer les questions que je me pose sur mon existence. Comment je me suis retrouvé ici et pourquoi moi. Comment mon existence a pu échapper à la sous-base alors qu'ils sont censé être ceux qui m'ont administré ma faculté.

Et je comprends que, si je veux mes réponses, je dois aller les chercher. Je dois sortir de cette chambre même si je n'en ai pas envie. Je dois me venger même si je me sens détruit et épuisé. J'ai envie de me venger et, en même temps, c'est comme si je ne m'en sentais même pas capable. Comme s'ils avaient déjà réussi à me tuer sans même m'avoir touché. Comme si ce sang séché à mes pieds était le mien que je n'ai même pas vu se mettre à couler.

Chiara se lève et me tend la main tout en me disant:

« S'il te plaît. »

Mon regard vide croise le sien et, lorsque ma main s'accroche à la sienne, Chiara me tire de toutes ses forces. Elle m'aide à me relever et nous traversons l'orphelinat silencieusement. Je sais déjà que je vais revenir à la seconde où j'aurais eu les réponses que je voulais. Je n'arrive pas à laisser cet endroit. Alors que toute ma vie j'ai espéré le quitter.

Mais je n'étais pas censé le quitter seul.

Durant le trajet jusqu'au vaisseau, je ne lâche pas un mot. Lorsque je le vois, je me rend compte qu'il est beaucoup plus immense que ce que j'avais imaginé. Je ne l'ai même pas regardé en le quittant tout à l'heure. Je ne connais pas les pièces à l'intérieur. Je ne connais que le coin où je suis resté assis pendant des heures.

« Pourquoi Silas n'est pas venu lui-même me chercher? » Je demande à Chiara avant d'entrer.

« Les mentors sont obligés de porter un masque à oxygène s'ils quittent le vaisseau. L'air ici est trop dangereux pour eux. J'imagine qu'ils essaient de garder le plus de réserves possible.

-Tu contrôles le gaz. Tu peux être leur réserve.

-Alors je crois que Silas redoute simplement de te confronter. »

Je ne réponds rien. Parce que je commence à redouter cette confrontation aussi. Silas nous a peut-être sorti de la sous-base, je n'ai confiance en personne ici. Encore moins après ce qu'il s'est passé. Silas savait depuis le début que Gwendoline et les autres avaient été tués. Mais il a attendu que son plan soit prêt pour me le dire. Et je ne peux plus accepté d'être un pion dans une partie d'échec. Même lorsque cette partie se joue entre le commandant de la base une et le commandant de la rébellion.

J'en veux à tout le monde à cet instant. Au monde entier en lui-même.

Chiara et moi entrons dans le vaisseau, dans la pièce principale avec le centre de contrôle et un grand espace derrière. Les autres s'y trouvent déjà et toutes les têtes se tournent vers nous lorsque nous arrivons. Instinctivement, mon regard tombe dans celui de Louis. Ses yeux sont éteints, gonflés, et creusés par des cernes presque grises. Il est pâle et avec quelques égratignures sur le visage qu'il n'avait pas plus tôt. C'est comme s'il pouvait tomber sous mes yeux à tout moment. Mon coeur se serre violemment mais je me force à détourner le regard pour retrouver celui de Silas.

Ce dernier me regarde en retour et, s'il a toujours ce regard neutre et sûr de lui, il y a ce petit quelque chose en plus. Ce quelque chose que je n'arrive pas encore à définir. De la crainte? De la culpabilité? Je ne sais pas.

Il nous regarde rejoindre le reste du groupe même si je reste légèrement en retrait. Zayn me rejoint et, même si je ne réagis pas, il vient serrer mon épaule dans un geste qui se veut réconfortant. Je surprends Louis suivre ce geste du regard avant de déglutir et de baisser la tête.

Une autre porte s'ouvre sur le côté et Madilyn en sort avec Michael. Ils nous regardent tout en rejoignant Silas en face de nous.

« Comment va Delilah? » Demande Luna, inquiète pour son mentor.

« Son état est stable. Elle va s'en sortir mais elle va avoir besoin de beaucoup de repos. » Répond Michael.

Je n'arrive toujours pas à croire que Michael soit un rebelle. Je ne peux pas m'empêcher de me méfier de lui. Il était le toutou d'Adelaide. Son bras droit. Et si c'était un piège? C'est plus fort que moi. Je vois le mal partout et, en même temps, c'est parce que c'est le cas.

« Parce qu'on va en avoir, du repos? » Ne peut s'empêcher de répondre Chiara. « La base une est peut-être déjà en route. C'est pas compliqué de deviner où on se cache.

-Je pense que la base une doit d'abord traiter certaines urgences. » Répond Silas. « Votre fuite et la rébellion n'étaient pas dans leurs plans. »

Il fait une pause avant de me lancer un regard et de continuer:

« De plus, nous avons encore des infiltrés sur place. Des rebelles dans la base une qui nous ont prévenu que les tornades envoyées par Harry avaient fait plusieurs blessés et quelques morts... La base une doit d'abord s'occuper de son peuple avant de mettre en place une nouvelle stratégie. »

Silas a presque baissé la voix en annonçant que j'avais fait quelques morts. Je ne suis pas bête. Je sais qu'il peut s'agir pour eux d'innocents et même d'enfants. Je le vois aux regards des autres qui semblent ne pas savoir quoi faire de cette information.

Et je ne sais pas si c'est parce que la haine me pourrit de l'intérieur, mais, de mon côté, je reste impassible. Tellement que les mots s'échappent tout seul d'entre mes lèvres:

« Seulement quelques morts?»

Silas me regarde sans rien dire tandis que je vois Louis tourner de nouveau la tête vers moi. Je croise son regard un instant. Et je n'aime pas ce que j'y vois. De la surprise, de l'inquiétude. Il ne sait pas quoi penser à cet instant. Tout comme les autres qui ne réagissent pas à mon intervention. Alors je les ignore tous, retrouvant le regard de Silas pour reprendre:

« Je ne me louperais pas la prochaine fois. »

Un nouveau silence. Liam me lance un regard mais celui que je lui rend semble le faire taire avant même qu'il n'ouvre la bouche. Il déglutit et se pince les lèvres, se contentant de demander à Silas:

« Et nous, qu'est-ce qu'on fait maintenant? »

Silas le regarde avant de reculer de quelques pas. Il s'approche de deux portes qui coulissent lorsqu'il  appuie sur un bouton. Derrière ces portes se trouve une salle avec une immense table ronde et, au milieu, un hologramme en forme d'écran.

« On doit tous se mettre d'accord sur ce qu'on compte faire.» Lâche Silas.

Puis, tout en nous faisant un signe de la main pour nous inviter à entrer, il reprend en me regardant:

« Mais ,avant ça, je vous dois des explications. »


...

J'espère que ce chapitre vous aura plu..?

Vos réactions face à la détresse de Louis et de Harry? Qui se manifestent différemment...

Je vous donne rendez-vous vendredi prochain pour des révélations...

Encore merci mille fois d'être là ! ❤️

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