Le trône des magiciens - Préq...

By JupiterPhaeton

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Découvre ce qu'il s'est passé à Saphyria, 15 ans avant les événements du tome 1 du Trône des Magiciens. Comme... More

Chapitre 2 - KARma ImMinent
Chapitre 3 - Retour inattendu
Chapitre 4 - Le lion et le soleil
Chapitre 5 - La réplique exacte de son père
Chapitre 6 - Le bosquet
Chapitre 7 - Décision difficile
Chapitre 8 - Les souvenirs dont on ne veut pas se souvenir
Chapitre 9 - Danger
Chapitre 10 - Le roi de pacotille
Chapitre 11 - Dispute conjugale
Chapitre 12 - Ce n'est pas un jeu
Chapitre 13 - La matriarche
Chapitre 14 - Jarvan IV De Solaris
Chapitre 15 - Ambition et trahison
Chapitre 16 - Le cœur est lourd quand il souffre
Chapitre 17 - Déshonneur ou survie ?
Chapitre 18 - Là où tout commence et tout finit

Chapitre 1 - HÉritier royal

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By JupiterPhaeton

« Les Haut-Argent règnent depuis un siècle à Glaynor, la capitale des magiciens. Jusqu'ici, personne n'a tenté de les renverser. Jusqu'ici. »

Le garçon avait l'air concentré. Ses sourcils froncés formaient un V sur le haut de son visage. Il serrait les dents à s'en faire mal à la mâchoire. De la sueur dégoulinait le long de son front et coulait jusqu'à son menton. Mais rien de tout ça n'avait d'importance, car selon lui, le sort du monde était entre ses mains. La magie vrombit entre ses doigts. Il étouffa un cri de stupeur, puis raffermit sa concentration en fixant du regard les volutes vertes et argentées qui s'échappaient de ses paumes.

— Je... vais... y... arriver ! grogna-t-il.

Il puisa au fond de lui la force nécessaire pour faire jaillir encore plus d'énergie. L'air grésilla, sa magie parut prendre plus de consistance, comme si les volutes se transformaient en un brouillard épais. Une tige verte sortit du sol, un bourgeon se forma et, avec timidité, la fleur s'ouvrit.

— Je crois que c'est assez pour aujourd'hui, jeune prince, lança le précepteur en frappant dans ses mains.

Le bruit claqua dans l'air et rompit la concentration de Liam. L'enfant se mit à souffler. Il leva les yeux vers son enseignant, à la recherche d'un signe d'encouragement ou de félicitations. Avait-il réussi ? Ses résultats étaient-ils à la hauteur ? Le professeur pinça les lèvres, puis hocha la tête de haut en bas. Un sourire s'afficha sur son visage, ce qui fit battre le cœur de Liam plus vite.

— C'était... bien ? articula le prince en reprenant son souffle.

Le maître caressa du bout des doigts les pétales vert clair du gerbera, étonné par la complexité de la fleur. Deux cercles de pétales avaient éclos : l'un jade pastel, l'autre jaune. Ils encerclaient le cœur noir de pollen.

Il observa le visage du prince. Du haut de ses six ans, l'enfant attendait patiemment un signe de sa part. Il s'apprêtait à le féliciter quand des applaudissements retentirent dans leur dos. Le professeur se retourna, aperçut le roi et se courba aussitôt en deux, tout en replaçant une mèche de ses cheveux blonds derrière ses oreilles.

— Votre Grâce, lança-t-il.

— Nul besoin de tout ce protocole, Adamus.

— Vous êtes le roi, fit remarquer le précepteur.

— Je suis un père qui vient observer les progrès de son fils.

Il avança dans les jardins pour les rejoindre. Quatre gardes du corps le suivaient à une distance respectueuse. Le soleil dardait ses rayons sur leurs armures frappées du blason Haut-Argent. L'enseignant ne put s'empêcher de songer qu'ils devaient avoir chaud. La canicule durait depuis trois semaines maintenant, et il n'y avait pas un nuage à l'horizon. La matinée ne touchait pas encore à sa fin que déjà, la chaleur était pesante.

— Père ! s'exclama Liam avec un immense sourire.

Les visites du roi étaient de plus en plus rares. Il passait des heures enfermé dans ses appartements, et ne les quittait que pour répondre aux sollicitations urgentes.

Le roi se pencha en avant et attrapa l'enfant pour le hisser dans ses bras.

— Ce que tu es lourd !

Le jeune prince rit et désigna aussitôt la fleur qu'il venait de faire pousser.

— Ce n'est pas à la hauteur de ce que vous pouvez faire, lança-t-il. J'espérais qu'un arbre pousserait.

— Un arbre, vraiment ? s'amusa son père.

Edmond Haut-Argent laissa son fils glisser le long de son corps pour que ses pieds rejoignent la terre ferme.

— Je suis certain que vous êtes capable de faire pousser toute une forêt.

— Je crois que ce serait présomptueux de ma part d'affirmer une telle chose, rétorqua Edmond.

L'enfant fit la moue.

— Mais tout le monde raconte que vous l'avez déjà fait.

— Je l'ai fait, confirma le roi. Mais je ne suis pas certain qu'à mon âge, je puisse renouveler un tel exploit. Et surtout, personne ne te demande de faire pousser une forêt aujourd'hui, mon fils. Tu sais que les enfants de ton âge n'ont pas tes capacités. C'est tout juste s'ils parviennent à sentir la magie dans leur corps.

— Je ne suis pas comme tous les autres enfants.

Le ton était à la fois boudeur et affirmé. Le roi gratta sa barbe naissante en réfléchissant à ce qu'il pourrait dire pour apaiser le jeune prince. Il posa un genou dans l'herbe et attrapa Liam par les épaules.

— J'avais dix ans quand j'ai fait pousser ma première fleur avec succès. C'était une pâquerette.

Le souvenir remonta à sa mémoire et il sourit en songeant à la fierté qu'il avait ressentie ce jour-là.

— Tu as six ans, mon fils. Tu as le temps de progresser. Ce que tu viens d'accomplir aujourd'hui restera déjà dans les mémoires. Jamais je n'ai vu un aussi jeune magicien maîtriser ses pouvoirs avec autant de dextérité que toi.

Le précepteur fit un pas en avant pour encourager son élève :

— Ou avoir autant de détermination que vous, mon prince, ajouta-t-il.

Le roi lui sourit pour le remercier.

— Tu vois, même Adamus, qui a le compliment rare, reconnaît ton talent.

Le prince parut réfléchir avec une intensité si forte qu'elle en était perturbante. Observer un garçon de six ans faire preuve d'autant de maturité était une expérience étrange, et étonnante.

— Je ne suis pas n'importe quel enfant, reprit Liam. Je suis le fils du roi. Je serai comme vous un jour. Il faut que je sois fort pour protéger tout le monde.

Surpris, Edmond ne trouva pas les mots. Il serra son fils contre lui et ce n'est qu'en le relâchant, qu'il murmura :

— Ta mère est fière de toi.

Il caressa le pendentif en argent qui ornait le cou de l'enfant. Le cerf et l'arbre, les symboles du blason des Haut-Argent, étaient gravés sur le médaillon.

— Est-ce que je peux aller la voir ? fit Liam avec une voix fluette et enjouée, typique des enfants de son âge.

Le prince s'était effacé au profit du garçon qui rêvait de serrer sa mère dans ses bras.

— Elle est fatiguée. Demain, peut-être ?

Liam retint un soupir. Les princes ne soupiraient pas. On ne lui avait pas encore édicté toutes les règles sur l'attitude à tenir en public, mais il était bien certain que soupirer n'avait rien de royal. Il se composa un sourire de façade et acquiesça.

— Bien sûr.

Le précepteur se racla la gorge.

— Nous allons être en retard pour votre leçon d'histoire, mon prince.

Edmond se releva, embrassa son fils sur le front et lui affirma qu'il reviendrait le voir avant son heure de coucher.

— Je te promets que tu ne seras pas roi demain. Tu auras le temps de t'entraîner et de devenir le meilleur magicien possible pour guider ton peuple. Tu as raison de prendre à cœur tes responsabilités. Mais ne grandis pas trop vite, d'accord ?

Le prince pencha la tête sur le côté, comme s'il essayait de tirer toute la sagesse des paroles de son père. Adamus fit signe à Liam de le suivre. Le roi s'éloigna dans une direction opposée, tiraillé entre l'envie de passer du temps avec son fils, et celle de respecter ses obligations.

— Il est là, fit alors une voix derrière l'épaule d'Edmond en le tirant de ses pensées.

— Déjà ? s'étonna-t-il.

Il jeta un œil à l'entrée du bâtiment vers lequel il se dirigeait. Une silhouette vêtue de noir patientait.

— Pourquoi ne l'a-t-on pas fait attendre dans mon bureau, ou dans l'un des salons ?

— Je ne sais pas, Votre Grâce, répondit le garde.

— Faites en sorte que je sois interrompu dans dix minutes. Quelque chose d'important.

— Ce sera fait, Votre Altesse.

Edmond déglutit et passa mentalement son discours en revue. Il l'avait déjà tourné et retourné dans sa tête toute la nuit. La diplomatie était un art subtil, qui nécessitait un juste équilibre entre la flatterie, la fermeté et la bienveillance. Il était persuadé de contrôler à la perfection ces trois critères. Ce serait la dernière fois que Shander Gray viendrait lui exposer sa requête. Il allait le renvoyer dans son château sans provoquer de tensions.

Les deux magiciens se retrouvèrent à un pas de distance, face à face, dans l'ombre du corridor des jardins du palais. La coursive longeait le palais et protégeait du soleil.

— Votre Altesse, lança Gray en baissant la tête avec respect.

— Shander, quel plaisir de vous revoir.

C'était un mensonge, mais il n'était pas palpable. Edmond était habitué à énoncer des banalités jour après jour. Il aurait pu sourire à son pire ennemi en lui souhaitant la bienvenue que ça ne lui aurait pas posé de problèmes.

Un garde vint fouiller Shander, qui se laissa faire et écarta les bras pour permettre au soldat de s'assurer qu'aucune arme, ou aucun artefact n'était dissimulé.

— Ça ira, fit Edmond quand le garde voulut effectuer un deuxième passage de contrôle. Il n'a pas pu échapper à l'inspection à son entrée dans le palais. Je te remercie du zèle, Arold.

Shander remercia le roi d'un regard appuyé et d'un hochement de tête. Edmond fit signe à ses hommes de rester à distance pour leur donner un peu d'intimité.

— Le corridor conviendra-t-il pour notre discussion ? demanda-t-il à son invité. Je crains que la chaleur ne soit étouffante à l'intérieur.

— Bien sûr, Votre Grâce. Je vous en remercie. Mes vêtements ne sont pas propices au soleil qui sévit sur nos terres depuis des jours.

L'héritier des Gray arborait l'uniforme de sa famille. La tenue en tissu noir était rehaussée de pointes de rouge, notamment aux épaules, au bout des manches de sa veste, au col de sa chemise, à sa ceinture et en bas des jambes de son pantalon. L'emblème était cousu à même le tissu : une panthère surmontée de l'épée, symbole de la famille Gray.

— M'en voudrez-vous si je retire ma veste ?

— Je crois que rien que vous voir la porter me donne l'impression qu'il fait encore plus chaud, rétorqua Edmond.

Shander se défit de son vêtement. Une simple chemise noire habillait son torse à présent. Ses bras musclés témoignaient de son entraînement à l'épée. Ses biceps étaient plus gonflés que ceux d'Edmond ne le seraient jamais. Le roi détourna les yeux pour ne pas fixer l'animal sur la peau de Shander. Sur la clavicule de l'homme, on pouvait observer le tatouage d'une panthère. L'avait-il fait tatouer de manière traditionnelle ? Edmond paniquait à la vue d'une aiguille et ne supportait pas l'idée qu'on lui transperce la peau des centaines de fois pour que l'encre pénètre la chair.

— Vous savez pourquoi je suis venu, reprit Shander.

— Je vous ai déjà donné ma réponse.

Le corridor longeait les jardins. Edmond croisa ses mains dans son dos et en profita pour apprécier la vue de la nature, encore verdoyante malgré les fortes chaleurs. Des rondins de bois encadraient des parterres de fleurs de couleurs différentes. La cime d'un seul arbre surplombait les jardins. Disposé au cœur du labyrinthe formé par des buissons hauts, il n'avait plus une feuille sur ses branches. Tous les matins, au réveil, le roi utilisait ses pouvoirs pour reverdir la pelouse et l'empêcher de jaunir. Seuls deux de ses gardes étaient au courant de ses manigances. Il savait que ce n'était pas la meilleure utilisation de ses pouvoirs, mais Danisha, sa femme, adorait observer les jardins depuis la fenêtre de sa chambre. Il aimait voir le sourire sur ses lèvres quand elle se levait, tirait les rideaux et collait son nez à la vitre pour admirer l'orangerie, le verger et les multiples variétés de fleurs. Malgré tous les efforts d'Edmond, l'arbre ne se parait pas de feuilles vertes.

— Mon père m'a prié de renouveler sa demande.

— Shander, j'entends que vous obéissez à votre père, et vous savez à quel point je le tiens en haute estime...

Ce n'était pas tout à fait un mensonge, cette fois-ci. Edmond était abasourdi par les aspirations dévorantes du chef de la famille Gray. Il louait sa manière de renverser les obstacles sur son chemin. Rien ne semblait pouvoir l'arrêter quand il avait un but en tête.

— Je ne peux pas quitter les lieux sans avoir obtenu votre accord pour ce projet, Votre Grâce, le coupa aussitôt Shander.

— Votre idée est... ambitieuse, à l'image de votre famille.

Ce n'était pas une insulte, Edmond n'avait jamais vu la soif de réussite comme un défaut.

— Imaginez l'essor que les magiciens auraient si nous mettions la main sur cette source d'énergie. Il n'y aurait plus de guerres de minerais.

— Il y aurait une guerre pour cette nouvelle ressource, ce ne serait pas mieux.

— Nous pourrions la distribuer à tous, il y en aurait assez pour chaque famille.

— Nous n'en savons rien.

— Si nous lancions les recherches, nous en saurions plus.

Edmond s'arrêta et se tourna face aux jardins. Son interlocuteur l'imita.

— Shander, nous sommes en paix depuis bientôt vingt ans, depuis que mon père a donné sa vie pour rétablir l'ordre dans le royaume. Pourquoi est-ce que je risquerais de mettre en péril le fruit de son travail ?

— Parce que cette magie peut sauver votre femme.

Le cœur d'Edmond rata un battement. 

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