Charles Leclerc.
| Monaco. Mardi 13 Juin 2023. |
Je n'ai quasiment pas fermé l'œil depuis presque vingt-quatre heure et pourtant, je me trouve devant cette porte à chercher désespérément le nom sur l'écran de l'interphone avec un bouquet de fleurs dans les mains.
Les fleurs ? C'est une idée de Pierre pour être honnête. Je n'ai pas pu m'empêcher de l'appeler lorsqu'elle m'a envoyé ce message et il m'a tout de suite dit qu'il fallait que j'apporte quelque chose pour m'excuser, comme un bouquet de fleurs par exemple. Alors, j'ai suffit ses conseils et après vingt minutes passé chez le fleuriste, j'ai fini par composer un bouquet avec des pivoines et des roses aux couleurs clairs.
Qu'on se le dise, je ne suis pas du tout le genre de personne à me pointer devant chez une fille avec un bouquet de fleurs à la main mais là, je me dois de le faire pour qu'elle se rende compte que je ne suis pas le genre de mec à embrasser des filles et à les ignorer dans la foulée. Et pourtant je l'ai fait. Je sais que je n'ai pas agit correctement avec elle. Je ne lui ai donné aucune nouvelle depuis notre baiser échangé mais j'avais mes raisons. Je n'avais rien ressenti de telle depuis longtemps, peut-être même jamais alors évidement, j'étais troublé par tout ce que je ressentais et la discussion que j'ai eu avec mon frère dans l'avion, n'a pas aidé. Ce qui m'a vraiment aidé, je crois que c'est la discussion que j'ai eu avec mes deux amis lors de la soirée post course de dimanche. J'ai passé ma dernière journée à Montréal à ruminer comme un lion en cage dans ma chambre d'hôtel et le vol du retour ne m'a jamais paru aussi long. J'avais juste envie de rentrer parce que ces quelques jours à des milliers de kilomètres de la principauté m'ont fait réalisés beaucoup de choses. Je tiens à Nora. Je tiens énormément à elle, bien plus que je ne me l'étais imaginé et aujourd'hui, je me sens prêt à me libérer de tout ça mais pour ça, fallait-il encore que je prenne mon courage à deux mains parce que c'est bien beau de conduire des monoplaces toutes les semaines sur des circuits à plus de 300 kilomètres à l'heur quand on est pas capable d'avouer ce qu'on ressent vraiment.
Après quelques minutes de recherche, je fini enfin par tomber sur le nom « Wilson » et j'appuie sur l'écran de l'interphone pour lancer la communication.
... - Oui ?
Moi - C'est moi, Nora.
Sans en rajouter, j'entends la porte automatique se débloquer, me permettant d'entrer dans le hall de l'immeuble pour me diriger vers l'ascenseur.
Partagé entre l'impatience et l'angoisse, la montée des dix étages me paraissent infiniment long. Lorsque les portes de l'ascenseur s'ouvrent, je n'ai pas loin à aller parce que la porte de l'appartement en face de celui-ci est ouverte et la brune se trouve devant la porte. En avançant vers elle, je ne peux pas m'empêcher de la contempler. Elle a attaché ses cheveux et elle porte des lunettes. Je n'avais encore jamais vraiment eu l'occasion de la voir avec mais ça lui va bien, elle est vraiment magnifique.
Moi - Salut...
Nora - Salut, Charles.
Je fais un pas vers elle mais pour être honnête, je ne sais pas vraiment comment réagir alors je me contente simplement de lui tendre le bouquet que je tiens dans mes mains.
Moi - C'est pour toi, je lui dis doucement. Il paraît qu'on peut offrir des fleurs pour demander pardon alors voilà...
Nora - C'est des pivoines ?
Moi - Je crois, oui...
Si elle semblait hésitante, elle finit par me prendre le bouquet des mains après m'avoir observé et je distingue un petit sourire se fendre sur ses lèvres.
Nora - Ce sont mes fleurs préférées. Merci, Charles...
Cette fois, c'est moi qui sourit comme un idiot. Sans le savoir, j'ai bien l'impression que j'ai marqué des points avec cette histoire de fleurs. Merci Pierrot.
Nora - Tu peux te déchausser, elle me demande en pointant mes baskets du doigt. Livia est encore plus maniaque que moi et je ne veux pas avoir de problème à son retour !
Je m'éxécute sans répliquer alors qu'elle referme la porte derrière moi et dépose mes baskets dans un coin avant de la suivre dans cet appartement que je ne connais pas. Nous traversons le séjour spacieux jusqu'à la cuisine ouverte à l'autre bout de la pièce.
Nora - Je n'ai pas eu le temps d'acheter grand chose alors j'ai acheté des sushis, elle se tourne vers moi. Tu aimes les sushi ?
Moi - Oui, j'adore ça.
Nora - C'est parfait alors, tant mieux.
Elle dépose le bouquet sur l'îlot central et se tourne vers le plan de travail pour récupérer un vase vide au dessus de l'étagère. Elle le rempli d'eau avant de déballer le bouquet dans son papier de soie pour le mettre dans l'eau.
Nora - Tu veux quelque chose à boire, elle me demande en déposant le bouquet au milieu de l'îlot. Il y a du coca zéro et je crois que Gabriel a dû laisser une bouteille de vin blanc, et de la biè_
Moi - Un coca zéro, je la coupe. C'est très bien, s'il te plaît.
Elle ouvre rapidement le frigo et en sort deux canettes de coca zéro accompagné de deux verres qu'elle dépose devant nous.
Nora - Hum, elle se frotte la nuque l'air gênée. Ça te dit qu'on regarde un film en mangeant ?
Moi - Ouais, si tu veux.
Nora - Tu veux regarder quoi ?
Je ne sais pas trop comment réagir et percevoir cette demande. À vrai dire, je suis même plutôt surprit parce que dans son message, elle avait plutôt l'air d'attendre que je lui dise tout ce que j'étais prêt à lui dire mais je ne dis rien. Je le contente de réfléchir un instant avant qu'un film ne me vienne en tête.
Moi - Mon inconnue ? On me l'a conseillé, il paraît que c'est un super film !
Nora - La personne qui te l'a conseillé devait avoir bon goût...
Moi - Et en plus elle était plutôt mignonne !
Elle me sourit légèrement en remettant une de ses mèches de cheveux derrière l'oreille. Je ne vais pas mentir, elle me fait complètement craquer lorsqu'elle fait ça mais l'atmosphère me paraît extrêmement étrange. Contrairement à tout à l'heure où je pouvais clairement voir qu'elle avait envie de me tuer juste avec un simple regard, je ne perçois pas grand chose cette fois. Je pourrais être rassuré mais en réalité, je ne le suis pas tant que ça et la suite de la soirée n'est pas faites pour me rassurer.
•••
22h30
Étonnamment, je me surprend à apprécier le film plus que ce que je ne me l'étais imaginer. Il raconte l'histoire d'un homme qui se retrouve plongé dans un monde où il n'a jamais rencontré sa femme et où il doit la reconquérir alors qu'elle ne souvient pas de lui. Comme l'avait dit Nora, c'est à la fois drôle, romantique et touchant à la fois mais je crois que ce que je retiens surtout, ce sont les éclats de rires de la brune à mes côtés durant les passages drôles du film.
Moi - Quoi, je m'enquiers alors que le générique de fin s'affiche à l'écran. Dit moi qu'il y a une suite ? Ça ne peut pas se terminer comme ça !
Nora - Non...
Moi - Mais je veux savoir si Olivia se souvient de son mari !
Nora - C'est pour faire travailler ton cerveau, elle esquisse un sourire. C'est à toi de l'imaginer.
Moi - Et tu en penses quoi, toi ?
Nora - Moi, je suppose que non parce qu'elle n'a pas eu le temps de lire la fin du roman que Raphaël à réécrit...
Moi - Oui mais vu comme ça se termine, je pense qu'elle a comprit que c'est de lui dont elle avait besoin.
Nora - C'est vrai...
Un long silence s'en suit et contrairement à nos silences habituels, celui-ci ne me plait pas plus que ça. Bien au contraire, je le déteste.
Nora - Tu sais que tu... Tu n'es pas venu pour tout ça, elle s'enquiert après quelques secondes.
On y est. Je savais qu'à un moment ou un autre, il fallait qu'on en parle. Depuis tout à l'heure, j'essaye de faire comme si de rien n'était pour éviter de me lancer mais je ne peux pas encore tourner longtemps autour du pot.
Moi - C'est vrai, je finis par répondre. Et je sais aussi que tu attends des excuses sauf que je ne vais pas te les faire.
Nora - Ok, elle souffle. Je suis vraiment trop conne !
Elle me balance le plaid que je rattrape par réflexe avant qu'il n'atterrisse dans ma tête.
Nora - Ça t'amuse de faire ça, elle hausse le ton. Tu crois que parce que tu es Charles Leclerc, ça te donne le droit de te servir des filles comme tu le souhaites ? On est pas des pions que tu peux déplacer comme ça où tu veux et quand tu le souhaites, elle prend sa tête dans ses mains avant de la relever. J'avais un minimum d'espoir en sachant que tu voulais qu'on parle mais t'es comme les autres en fait !
Moi - T'as fini, c'est bon ?
Nora - T'es vraiment une merde, elle souffle avant de se reprendre. Tire toi !
Elle s'apprête à se relever du canapé, comme pour me montrer le chemin vers la sortie mais je lui en empêche en lui attrapant la main. Elle fait volte face pour me regarder et je me rend compte qu'elle n'a pas un regard noir comme cette après midi, à l'agence. Cette fois, elle a les larmes aux yeux et c'est à cause de moi.
Moi - Je ne vais pas le faire parce que je ne peux pas m'excuser pour quelque chose que j'ai voulu et j'ai aimé, Nora !
Cette fois, c'est à mon tour de lever la voix alors qu'elle écarquille les yeux. Ce n'est pas pour l'engueuler, non. Je veux juste qu'elle prenne un peu de temps pour m'écouter et c'est probablement le seul moyen pour qu'elle le fasse.
Moi - Je crois que tu ne t'en rend pas compte à quel point je suis dans la merde !
Nora - Je te demande pardon ?
Moi - Je pensais à toi, je reprend sans prêter attention à ses mots. Je pensais à toi tous les temps alors j'ai commencé à me demander depuis combien de temps tu étais dans ma tête et puis ça m'est venu... Depuis que je t'ai rencontrée à l'agence et que je suis passé pour un imbécile, tu n'es jamais vraiment parti !
Elle m'écoute attentivement et silencieusement en me regardant presque stupéfaite. Au moins, je sais que quoi qu'il advienne après tout ça, je n'aurais aucun regret même si je dois l'admettre, je me sens encore plus fébrile. Je crois que je ne me suis jamais senti aussi mal de toute ma vie. Même les galas, les interviews, et les courses, c'est rien à côté de ce que je suis en train de vivre.
Moi - T'es toujours là ! Je pense à toi tous les jours... Je te trouve magnifique, je pourrais t'écouter parler pendant des heures et quand je te regarde, je ne peux pas m'empêcher de penser comment une femme aussi belle que toi a pu m'apporter autant d'oxygène en si peu de temps alors je sais que tu m'en veux parce que moi aussi je m'en veux. Je ne sais pas vraiment ce qu'il m'a prit de ne pas te donner de nouvelle après ce baiser mais tu ne peux pas comprendre comme je suis foutu.
Silence.
Moi - Écoute, je... Je ne sais pas quels mots utiliser, comment le prononcer, je... Ce que je veux dire, c'est que j'ai peur. J'ai peur parce que je crois que je suis en train de tomber amoureux de toi, Nora.
À la fin de mon discours, je remarque qu'elle me fixe toujours. Elle semble complètement secouée et j'arrive à percevoir quelques larmes s'échapper de ses yeux.
Nora - Putain...
Elle pousse un soupire que je ne saurais définir avant de faire un pas vers moi et là, j'ai l'impression que le monde s'est arrêté de tourner autour de moi. Sans un mot, elle passe ses mains dans ma nuque tout en gardant ses yeux plongés dans les miens. Son souffle irrégulier me parvient sur les lèvres. J'appuie mon front contre le sien et à cette instant, je sens un grondement monter de ma poitrine à ma gorge.
Nora - T'es vraiment un imbécile, Charles Leclerc...
Quand je pose enfin mes lèvres contre les siennes, j'ai l'impression d'atteindre ce soulagement dont j'avais éperdument besoin depuis la dernière fois qu'elle s'était frôlées, il y a une semaine. C'est un peu comme-ci les sentiments que j'avais envers elle se libérait, me permettant de respirer enfin quelque chose de plus pur. Ses doigts continuent d'explorer mes cheveux avec délicatesse alors que je resserre mon étreinte sur sa nuque, l'attirant encore plus près de moi. Elle laisse ma langue se frayer un chemin à travers ses lèvres pour y trouver la sienne. Quelques secondes plus tard, nos lèvres se séparent pour ne rester qu'à quelques centimètres l'une de l'autre et je remarque que des larmes se sont échappés de ses joues. Aucuns mots ne parvient à franchir la frontière de ma bouche tellement l'envie de gouter une seconde fois à ses lèvres rosées est forte mais je résiste en passant mes doigts sur ses joues pour essuyer ses larmes.
Nora - Je te promet que ce n'est pas des larmes de tristesse, elle murmure presque. Mais j'avais te tuer ce matin et là tu... t'es tellement un imbécile, Charles !
Moi - Je sais...
Sans attendre, ses lèvres se reposent sur les siennes avec beaucoup moins d'hésitation et plus d'ardeur dans nos gestes. Je l'allonge doucement sur le canapé et maintenant, ses mains me courent le long de mon dos pendant que les miennes se baladent sur ses hanches, tandis que nos langues s'entremêlent au son des battements de nos coeurs.
Un imbécile oui, mais un imbécile heureux.
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Bonjour ! Bonsoir !
Voici le seizième chapitre de LOVE (et quel chapitre) ! Il est enfin venu le temps de la déclaration pour Charles ! J'espère qu'il vous a plus !
Autre chose, en écrivant ce chapitre, je me suis rendu compte que je m'étais complètement trompé sur la date du Grand prix du Canada 2023. J'essaye de faire au mieux pour que les dates correspondent un maximum au calendrier 2023 mais il se peut que j'en modifie deux/trois. Ne m'en voulez pas. ☺️
J'attends vos avis avec impatience et vous dis a dans quelques jours pour la suite.
À très vite. ❤️
- Léna.