Nora Wilson.
| Monaco. Jeudi 1er Juin 2023. |
Encore rêveuse de ma soirée de l'autre soir, j'arpente les rues monégasques en direction d'un appartement que j'ai prévu de visiter avec mon frère et l'agent immobilier que j'ai consulté pour m'aider dans mes recherches. Depuis que je suis arrivé, je n'ai pas eu le temps de faire des visites ou plutôt, je ne l'ai pas trouvé. J'ai passé beaucoup de temps à essayer de m'adapter à cette nouvelle vie, à ses nouveaux clients mais maintenant, il est sérieusement temps que je m'y mette. Non pas que la cohabitation avec Livia et Gaby soit compliqué parce que c'est bien loin d'être le cas. Ils m'ont accueillis les bras ouverts, j'ai mon espace, je suis comme à la maison mais ce n'est pas chez moi. Je ne me vois pas encore faire de la colocation avec mon frère et ma belle-soeur durant des mois encore. Même eux, je pense que même si ils me disent qu'ils sont heureux que je sois là, ils aimeraient avoir un peu plus d'intimité. Ça reste leur appartement.
Arrivée à mon point de rendez-vous, je me met à observer les alentours. Malgré ma pauvre connaissance des quartiers de la principauté, je connais celui-ci parce qu'il s'agit du quartier de Saint-Roman, celui dans lequel dans lequel vit actuellement mon frère et d'un premier abord, l'immeuble semble plutôt bien exposé, ce qui est un bon point pour moi alors si l'appartement me plaît, je ne devrait pas trop m'éloigner de lui, ce qui devrait le rassurer, j'imagine.
Après quelques minutes, je suis toujours seule et lorsque mon téléphone se met à sonner, je soupire en pensant tout de suite qu'il s'agit de l'agent immobilier qui doit annuler ou de mon frère qui ne peut pass venir mais en voyant le nom afficher sur l'écran, je ne peux m'empêcher de sourire en acceptant l'appel.
Moi_ Bonjour, Charles.
Charles_ Bonjour, mademoiselle Wilson.
Moi _ Que me vaut l'honneur de cet appel ?
Je l'entend rire au téléphone, comme si je venais de percer son secret.
Charles_ Je voulais savoir si je pouvais te kidnapper ce midi pour aller déjeuner avant mon départ pour Barcelone ? Au programme, un déjeuner sans verre renversé et sans voiture abîmé, je te le promet.
Je me met à rire en l'entendant évoquer ses derniers mots. Le rendez-vous n'était peut-être pas des plus parfaits mais je ne suis pas du genre m'attarder sur ses petits détails et puis, je crois que je ne l'aurais pas autant apprécié sans tout ça. J'ai passé une superbe soirée et je n'ai pas vu le temps passer.
Moi_ C'est avec plaisir que j'aurai partager ce déjeuner avec toi mais j'ai une visite d'appartement avec Gabriel dans quelques minutes et j'ai déjà prévu de déjeuner avec lui...
Charles_ D'accord, il marque une pause. Mais en règle général, un kidnappeur ne demande pas l'avis de sa victime...
Moi_ C'est vrai, je me met à rire. Du coup j'espère que ton coffre est assez grand ?
Charles_ Je pense que ça devrait le faire, il rigole.
Moi_ Dans ce cas, kidnappe-moi plutôt lundi soir. Je ferai semblant d'être surprise.
Charles_ Lundi soir ?
Un court silence s'en suit. Un silence durant lequel je ne peux m'empêcher de penser que j'ai peut-être été trop cash, ce qui n'est clairement pas dans mes habitudes.
Charles_ C'est parfait, il finit par dire. Ça me va.
Moi_ Bien... À lundi, alors ?
Charles_ Oui, à lundi alors !
Moi_ Et bon courage pour Barcelone...
Charles_ Merci, Nora...
Après quelques secondes, je finis par raccrocher, le cœur battant un peu plus rapidement que d'habitude. Je ne sais pas ce qui m'attend mais ce dont je suis sûr c'est que j'ai hâte d'être à lundi pour de nouveau partager une soirée à ses côtés.
... - Qu'est-ce qui te fait sourire comme ça ?
Je sursaute en entendant une voix à mes côtés mais me ressaisis assez vite lorsque je m'aperçois que mon frère est à mes cotés. Je ne l'avais même pas vu arriver.
Moi - Rien, j'esquisse un sourire. Je suis contente de faire cette première visite avec toi.
Gabriel - Moi aussi, il dépose un baiser sur mon front pour me dire bonjour. Je suis en retard ?
Moi - Non, je viens d'arriver et l'agent n'est pas encore là.
Gabriel - Parfait alors !
Un peu plus loin, un homme de taille moyenne, portant un trench-coat beige, avec une pile de papier dans les mains, s'avance et je devine rapidement de qui vol s'agit lorsqu'il s'arrête à notre hauteur. Finalement il n'aurait pas mit bien longtemps à arriver.
Moi - Bonjour monsieur Mancini.
Monsieur Mancini - Bonjour mademoiselle Wilson. Comment allez-vous ?
Moi - Très bien, je souris. Je vous présente mon frère. Il va nous accompagner pour la visite d'aujourd'hui.
Monsieur Mancini - Parfait, il me sourit. Donc là, nous allons visiter l'appartement qui se trouve au septième étage, juste au dessus de nous.
Moi - Parfait ! J'ai hâte de le visiter alors allons-y.
Monsieur Mancini - Suivez-moi.
Nous le suivons dans le hall de l'immeuble puis dans l'ascenseur qui nous mène jusqu'au septième étage. Une fois la porte de l'appartement ouverte, je pénètre dans une entrée petite mais lumineuse. L'agent nous laisse avancer dans l'appartement à notre guise. Il reste en retrait en répondant à mes questions et à celles de mon frère qui semblent bien plus pointu que les miennes. Je crois que j'ai bien fait de l'emmener, il va finir par souler l'agent immobilier et moi, je vais me retrouver sans logement et sans agent pour m'aider.
Gabriel - Et au niveau de l'exposition des pièces ?
Monsieur Mancini - On est une exposition plein sud pour le salon et la salle à manger. Tout est exposé à l'ouest pour le reste.
Gabriel - Très bien.
En avançant dans le couloir, j'arrive sur une chambre à coucher qui n'est pas agencé de la meilleure des façons. Je me sens encore plus étriqué dans cette chambre que dans ma chambre à Londres, dans l'appartement que je partageais avec mon meilleur ami. Il n'y a pas de rangement et je ne parle même pas de la salle de bain. Du côté du salon, ce n'est pas vraiment mieux. Le salon, la salle à manger et la cuisine sont trois pièces bien séparés et ce n'est pas quelque chose qui me plait. Le point positif ? La baie vitrée qui mène à un balcon extrêmement lumineux, avec une vue sur mer.
Monsieur Mancini - C'est un très beau balcon de neuf mètre carré exposé plein sud, il me dit en nous suivant sur celui-ci. Avec une vue plutôt sympa sur la principauté, comme vous pouvez le voir.
C'est vrai que c'est une très belle vue mais c'est probablement l'une des seules choses positifs de cette appartement avec la luminosité. Je n'ai pas le coup de coeur pour cet appartement.
Moi - C'est vrai, je souris poliment. Mais je ne pense pas que ce soit celui-ci.
Monsieur Mancini - De toute façon, vous avez un petit temps de réflexion. L'appartement vient d'être mit à la vente et aucune visite n'est prévu avant lundi matin. D'ici là, je continue mes recherches pour vous mademoiselle Wilson.
Moi - Très bien, je souris. On fait comme ça.
Nous ressortons tous les trois de l'appartement après une dernier tour et descendons. Devant la porte de l'immeuble, nous remercions l'agent immobilier avant de rejoindre l'Alfa Roméo.
Gabriel - Ce n'était pas le coup de coeur, il me dit en s'asseyant à mes côtés dans la voiture. On est d'accord ?
Moi - Pas du tout. J'espère que les prochains seront mieux !
Gabriel - J'espère aussi.
Il se met en route. La visite aura durée moins longtemps que prévu, de quoi nous laisser le temps de passé acheter de quoi grignoter quelques choses tous les deux avant de retourner à l'agence.
Gabriel - Dis-moi, il me dit après quelques minutes de silence. Tu me dirais si tu voyais quelqu'un ?
Devant ses mots, je manque de m'étouffer avec ma propre salive. Je me demande si je suis aussi expressive que ça pour que mon frère me parle de ça d'un seul coup, comme ça.
Moi - Je... Hum... Oui, je bafouille en tendant de trouver mes mots. Évidemment ! Pourquoi ?
Gabriel - Je ne sais pas, il hausse les épaules. Je te trouve différente... Depuis quelques jours déjà.
Nous y voila. Gabriel le protecteur... Je me disais bien que je ne pouvais pas revenir près de lui sans qu'il ne s'immisce pas quelque peu dans ma vie.
Moi - Eh bien... Peut-être parce que je commence à me faire à ma vie ?
Gabriel - Certainement ça alors !
Je lui sourit alors qu'il se concentre sur la route mais il finit rapidement par se retourner vers moi.
Gabriel - Écoute, il se reprend après un moment de silence. Je sais que je peux avoir l'air un peu péremptoire...
Moi - Un peu, je rigole. C'est le cas !
Gabriel - Et je sais que je me mêle de ce qui ne me regarde pas.
Moi - Aussi, je dis en lui dérochant un regard.
Gabriel - Peut-être même que tu vas penser que je m'immisce dans ta vie mais_
Moi - Peut-être, je l'interrompt. Tu diriges tout, Gab. Depuis que papa et maman ont retirés les petites roues de mon vélo jusqu'au jour où il m'ont laissée sortir après le coucher du soleil, tu as été sur mon dos et le pire, c'est que tu ne vivais même plus à la maison. J'avais seize ans.
Le visage fermé, il s'immobilise sachant pertinemment que je n'ai pas totalement tord dans les propos que j'avance.
Gabriel - Je te promet que je ne te dirai pas quoi faire mais fait attention à toi, s'il te plait... D'accord ?
J'hôche la tête.
Gabriel - Tu sais que je t'aime, hein ?
Moi - Moi aussi. La plupart du temps...
SI je dois être honnête, je ne me fais pas trop d'illusions. Je crois peu à ses mots mais je vais me contenter de ça parce demander à Gabriel d'arrêter de se mêler de ma vie, c'est un peu comme demander à quelqu'un d'arrêter de respirer pendant dix minutes. C'est impossible.
J'observe la route défiler à travers la vitre de la voiture en repensant à ce qu'il s'est passé tout à l'heure. Il faudra quand même que je lui dise un jour à Gabriel... J'ai rencontré un garçon et je crois qu'il me fait un peu tourner la tête.
Fortissimo même.
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Bonjour ! Bonsoir !
Voici le onzième chapitre de LOVE.
Première visite pour Nora et Gabriel qui commence à se poser quelques questions.
Qu'en pensez-vous ?
J'espère qu'il vous a plus.
J'attends vos avis avec impatience et je vous dis à ce week-end pour la suite.
À très vite. ❤️
- Léna.