Nora Wilson
| Monaco. Mardi 23 Mai 2022. |
Depuis hier, Gabriel et Lorenzo sont en folies. Ils se sont tous les deux mit dans la tête de me faire apprendre un maximum de chose sur la formule un avant le Grand Prix de Monaco qui a lieu ce week-end. Je crois que secrètement, ils ont juste trop peur que je leur tape la honte avec mon incompétence concernant les sports automobiles. J'ai eu l'impression d'être de retour à l'école mais j'ai apprit des choses. Je dois bien avouer que j'ai vaguement suivi la course de ce week-end pour me mettre dans le bain mais je ne me suis pas plus plongée dedans. J'ai simplement vu que Charles avait fini troisième sur les terres de son équipe. Lorenzo nous en a parlé hier en nous disant que si il n'y avait pas eu d'erreur stratégique, il aurait probablement fait mieux. Il semblait content mais nous d'après lui, le week-end prochain sera meilleur parce que c'est sa course à domicile.
D'ailleurs avec ce weekend, tout est vraiment bouché de partout. Le fameux GP à domicile est attendu ici comme le loup blanc. En prévision, ils ont commencé a mettre les barrières et fermer quelques routes. Les écoles de la principauté fermeront jeudi pour profiter du long week-end. J'imagine que c'est pour permettre aux amateurs de courses automobiles de profiter pleinement de la course et pour les non-amateurs, de probablement partir vers leurs résidences secondaires, loin de la fièvre monégasque en ces jours si spéciaux ici. Je n'y connais pas grand chose mais ça sera l'occasion de découvrir quelques chose de sympa, j'imagine.
... - Nora, mon frère se pose dans l'encadrement de la porte. Je vais déjeuner avec Livia, tu veux venir avec nous ?
Moi - C'est gentil mais ça ira, je souris. J'ai un peu de travail alors je pense juste me prendre une pause rapide.
Gabriel - T'es sur ?
Moi - Ouais. J'ai des mails à traiter, je vais être bien occupé.
Gabriel - Comme tu voudras, il me sourit. Lorenzo revient déjeuner ici aussi, il me semble. Tu ne seras pas seule.
Moi - Ça marche.
Il me sourit avant de disparaître dans le couloir. Les choses sont tellement plus simple depuis samedi. J'ai retrouvé mon frère, les choses sont exactement comme elles doivent être.
Je suis tiré de mes pensées lorsqu'un message apparaît sur l'écran de mon MacBook, relié à mon téléphone.
De Lorenzo T. Leclerc à moi_
Salut mademoiselle! As-tu mangé?
De moi à Lorenzo T. Leclerc_
Non, pas encore. Gabriel est parti manger avec Livia et j'ai du travail. Je vais me faire livrer quelque chose.
De Lorenzo T. Leclerc à moi_
Je viens de sortir de mon rendez-vous et je rentre à l'agence alors ne commande rien, je ramène de quoi manger. Tu n'as pas le choix. À toute de suite ;)
Je rigole en lui répondant positivement. De toute façon, je ne vois ce que j'aurais bien pu lui répondre parce qu'il avait l'air bien décidé et puis, il faut dire la vérité, même si j'ai apprit à connaitre Lorenzo durant cette première semaine, je n'ai pas vraiment prit le temps d'approfondir nos discussions, bien trop occupé à discuter travail alors ça sera peut-être l'occasion de le faire durant ce déjeuner improvisé.
Quinze minutes plus tard, la voix de mon collègue s'élève à travers les murs, me laissant deviner que ce dernier est enfin de retour.
Lorenzo - J'espère que tu as faim, il s'avance pour poser le sac sur mon bureau. Ça m'embêtait que tu sois seule à travailler ici.
Moi - Oh, c'est gentil !
Lorenzo - Mais de rien, il ouvre le sac. J'ai prit des lasagnes chez l'italien au bout de la rue. Tu aimes les lasagnes ?
Moi - C'est parfait, je souris. J'adore ! Je te dois quelque chose ?
Lorenzo - Rien du tout, c'est pour moi.
Moi - Oh, j'esquisse un sourire en me levant. Merci !
Je referme mon ordinateur portable et me lève pour débarrasser les quelques papiers déposé sur la table basse, vestige de mon rendez-vous en visioconférence de ce matin. Je pense que pour manger et discuter, ça sera probablement mieux plutôt de rester assis chacun d'un côté du bureau.
Moi - Installe-toi, vas-y!
Il sors les deux boîtes du sac en carton avec les deux canettes de coca zéro pour les disposer face à nous. Je n'avais pas nécessairement faim mais l'odeur de lasagne sortant du four m'ont ouverte l'appétit plus que je ne l'aurais imaginé.
Lorenzo - Voilà ! Bon appétit !
Moi - À toi aussi !
J'ouvre ma boîte et commence à manger tout en commençant à discuter.
Moi - Je peux te poser une question sans paraitre indiscrète ?
Lorenzo - Je t'écoute.
Moi - Tu as deux frères qui sont tous les deux dans le sport automobiles de haut niveau... Pourquoi pas toi ?
Lorenzo - Parce que je suis nulle ?
Moi - Ce n'est pas ce que j'ai voulu dire, je répond l'air gênée. Je me demandais juste, pourquoi est-ce que ce n'est pas ton cas...
Lorenzo - Je sais, il me sourit. Mais sache que je suis un pilote à mes heures perdus Wilson. J'ai fait quelques compétitions, j'étais au niveau national en karting et j'aimais bien ça mais j'ai vite compris que je ne ferais pas une carrière de pilote.
Je l'écoute attentivement parler sans vraiment le couper, tout en mangeant quelques fourchettes de mes lasagnes.
Lorenzo - Ça ne m'empêche pas d'être sur les circuits dès que je le peux, comme ce week-end avec Charles par exemple ! Je les accompagne comme je peux. J'ai toujours eu envie de revenir d'une certaine manière, sans vraiment savoir laquelle alors en les accompagnant dans leur passion et leur carrière, c'est peut-être la façon la plus intéressante.
Moi - Et du coup tu joues un peu le manager ?
Lorenzo - J'endosse mon rôle de grand frère en priorité. Disons que trois quarts de mon temps est consacré à mon travail et je garde le reste de mon temps libre pour mes frères.
J'ai beau être la plus jeune et avoir un frère très protecteur, je sais que si il pilotait une voiture sur un circuit à plus 300 km/h tous les week-ends, je ne serais probablement pas capable de garder mon calme. J'aurai tellement peur de le perdre à chaque seconde, ça serait tellement dur.
Lorenzo - Il y a quelques années, je... j'ai perdu mon meilleur ami, Jules Bianchi, durant une course sur le circuit de Suzuka au Japon, il marque une pause. Il est resté plus de neuf mois dans le coma avant de s'en aller. Ça a été très dur pour nous tous. C'était le parrain sportif de mon frère, il l'a toujours soutenu là dedans alors évidemment lorsque je suis sur une course où Charles ou Arthur roulent, je suis super nerveux et je ne peux pas m'empêcher de penser à Jules.
Moi - Je suis désolée...
Lorenzo - C'est comme ça, il hausse les épaules. Je suis à 2000% derrière eux. Je vis le truc à fond. C'est parfois les montagnes russes mais dans ses moments, on doit être la personne stable, il faut savoir s'effacer alors je prend sur moi...
En discutant, je découvre une facette de Lorenzo que je ne connaissais pas et j'en suis particulièrement émue. J'imagine que voir ses deux petits frères défier les lois de la vitesse pour décrocher des victoires est une immense fierté pour lui et même si je n'y connais pas grand chose en course automobile, pour ne pas dire que je n'y connais rien, j'imagine aussi tout l'angoisse que cela peut représenter pour lui et pour sa famille. Ils ont dû faire beaucoup de sacrifices pour que les enfants puissent faire tout ce dont il voulait.
Lorenzo - Quelque part, je le fais aussi pour mon père, il me dit après une pause. Il aurait été tellement fier de voir tout ce que ses enfants ont accompli depuis qu'il est parti, il y a six ans...
Ça n'a pas du être facile pour lui tout ça, il a du passer par tellement d'épreuve avec sa famille et dans un sens, ça me permet de comprendre pourquoi il a tant envie de les voir réussir. Il est fier d'eux.
Lorenzo - Mais assez parlé de moi, il se reprend rapidement après avoir déposer sa boite vite sur la table basse. Parle moi un peu de toi, maintenant !
Moi - Il n'y pas grand chose à dire, je lui répond en souriant. Je pense que j'ai eu une enfance tout ce qu'il y a de plus normal malgré une vie à cent à l'heure avec le travail de mes parents. J'ai eu la chance de voyager un peu avec ma mère malgré son travail.
Lorenzo - Et ton père ?
Moi - C'est mon père, je souris. J'ai toujours été très proche de lui et j'ai toujours voulu le rendre fière.
Je mentirais si je disais que j'ai pu profité d'eux autant que je le voulais. Les moments qu'on passait tous les quatre étaient limités mais ce sont ces moments que je garde en tête. Je sais qu'ils ont toujours tout fait pour qu'on soit heureux malgré une vie à cent à l'heure. Quoi qu'il advienne, notre bien-être et notre bonheur sont toujours passés avant tous le reste.
Moi - Quand il m'a proposé de travailler avec lui, j'étais là plus heureuse. Ça n'a pas été facile de me faire une place sans porter le chapeau de "fille de" mais j'y suis arrivée et puis, j'aime réellement ce que je fais et c'est le plus important.
Lorenzo - Et tu peux être fière, il me sourit. Et ton bilan après dix jours, alors ? Tu te sens bien ici ?
Je pense que si on m'avait posé la question il y a quelques jours, j'aurai probablement répondu non, sans aucune hésitation mais aujourd'hui, je me sens mieux et je pense que c'est principalement dû au fait que je me suis réconcilier avec Gabriel. Tout va mieux depuis.
Moi - Oui, je finis par répondre. Le début a été compliqué mais je commence à m'adapter.
Lorenzo - En tout cas, tu sais que tu peux compter sur moi. Je ne suis peut-être pas Gabriel mais je suis aussi vieux que lui et c'est mon ami alors c'est tout comme !
Moi - C'est gentille, je souris. Merci Lorenzo !
Lorenzo - De rien, il sourit. Toujours là pour la petite Wilson !
Il me caresse le dessus de la tête en riant. En arrivant, je me souviens avoir été angoissée à l'idée de rencontrer Lorenzo que je n'avais vu que par écran interposé et aujourd'hui, je peux dire que je ne le suis plus du tout. Je l'apprécie vraiment, c'est une personne qui a vraiment les pieds sur terre, le genre de personne sur qui on peut s'épauler. Je pense sincèrement que je ne pouvais rêver mieux comme binôme.
... - Il y a quelqu'un ?
Je fronce les sourcils en entendant la voix qui m'est presque familière s'élever à travers le bâtiment. Lorenzo se lève et j'en fait de même après avoir déposer ma boîte vide pour rejoindre l'entrée. En arrivant dans l'entrée, j'ai la surprise de découvrir un brun que je commence à connaître.
Moi - Oh ! Salut Charles !
Charles - Salut, il sourit. J'espère que je ne dérange pas...
Lorenzo - Pas du tout, il lui sourit. Mais qu'est-ce que tu fais là ?
Charles - Je... Je passais juste déposer les pass pour dimanche.
Lorenzo - Si tu me l'avais dit, je serais passé les récupérer chez toi.
Charles - J'étais à côté alors ça ne m'embête pas, il répond en me tendant une enveloppe. Il y a tout à l'intérieur. Les pass paddocks avec un accès à la terrasse VIP. Je me suis dit que ça serait plus sympa pour vous !
Le téléphone provenant du bureau de Lorenzo se met à sonner et nous le voyons accourir dans celui-ci en s'excusant pendant que je reste là, planter devant Charles en triturant l'enveloppe blanche qu'il vient de me donner.
Moi - Et bien... Merci, en tout cas !
Charles - De rien, il sourit. Si je peux rendre service ça me fait plaisir... Et puis si ça peut te permettre de découvrir Monaco sous un autre angle, ça me fait encore plus plaisir.
La découverte de ses quartiers depuis les jardins Saint-Martin, le promontoire de la tête de chien et maintenant le Grand Prix, j'ai plutôt l'impression que c'est son Monaco qu'il est en train de me faire découvrir et je me dois bien de reconnaître que c'est quelque chose qui commence à me plaire.
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Bonjour ! Bonsoir !
Voici le septième chapitre de LOVE où Nora en apprenons un peu plus sur Lorenzo et Charles par la même occasion. Qu'en pensez-vous ?
J'espère qu'il vous a plus.
J'attends vos avis avec impatience et je vous dis à la semaine prochaine pour la suite.
À très vite. ❤️
- Léna