NASTASYA
Il revint deux minutes plus tard avec une tasse fumante dans chaque main.
Je le remercia quand il me tendit le thé bouillant.
- « Bon, je pense qu'il est temps que nous commencions à travailler, affirma Adrik. J'ai déjà eu un client juste avant votre arrivée et le prochain a rendez-vous dans un peu plus d'une heure. Il nous reste donc tout juste assez de temps pour que je puisse vous expliquer comment nous travaillerons ensemble, comment les dossiers sont organisés etc... »
Nous travaillerons ensemble. Lui et moi. Cinq jours par semaine. Presque huit heures par jour dans SON bureau. Mon cœur bouillonne rien que d'y penser.
Il dépose sa tasse et pars fermer à clef la porte de son bureau.
- « Je n'aime pas être dérangé quand je travaille. » se justifia-t'il.
J'hochai la tête faiblement et fis mine de ne pas y avoir vu de sous entendus dans sa dernière phrase.
J'ai tellement besoin de le toucher, de sentir son odeur qui m'a manquée pendant le week-end.
Il s'approcha de ma chaise et se pencha au dessus de moi de façon à ce que son torse soit en contact avec mes épaules.
Ses bras musclés passant de chaque coté de moi, Il prit une feuille sur mon bureau et écrivit une courte liste des choses dont je devrais me charger aujourd'hui, prenant soin de les énoncer à haute voix.
Son souffle dans mon cou me fit frissonner et son odeur maintenant présente tout autour de moi me donna envie de lui sauter au cou et de l'embrasser.
Bien sur, je me suis retenue car ça ne fait pas très professionnelle pour un premier jour de travail, je pensais, riant intérieurement sachant que nous nous sommes déjà embrassés auparavant et avons même été bien plus intimes au cours de mes services à la maison close.
Depuis qu'il a arrêté de venir pour mes services à la maison du plaisir, j'ai l'impression que les deux soirées intimes que nous avons eues ensemble n'ont jamais eu lieu. Que nous sommes repartis à zéro car nous voulions peut être oublier le vrai pourquoi de notre rencontre, en créer une plus romantique.
Ça me fait tout drôle de me dire qu'il y a quelques semaines, je le prenais pour un client et maintenant, nous avons en quelques soit échangé les rôles ; il est mon patron et je suis sa secrétaire !
À vrai dire j'espère quand même être un peu plus que sa simple secrétaire vu la déclaration qu'il ma faite l'autre jour mais elle ne s'est pas reconfirmée les jours suivants... Ou peut être que je n'ai pas su en voir les signaux ?
- « Nastasya ? Vous m'entendez ? »
Bois, miel et noisette....
Yeux émeraude et chevelure blonde d'or...
- « Mademoiselle Zaysteva, ce n'est pas le temps de rêver ! S'exclama Adrik.
Le contact de sa main sur ma peau me fit revenir à la réalité.
- Hum, excusez mon absence je répondis, les joues en feu.
- Donc je disais, reprit Adrik, notre client est monsieur Petrova, créateur d'une entreprise de voitures, il nous confie la comptabilité de son affaire car il compte bientôt agrandir son chiffre d'affaire en investissant dans de nouveaux modèles de voitures.
C'est un gros projet que nous avons là. Son entreprise a un chiffre d'affaire de plusieurs millions de roubles !
Durant ses contrôles réguliers au cabinet, vous resterez avec mon client et moi ici, dans mon bureau. Vous serez chargée de taper le compte rendu des visites afin d'en donner une copie au client.
La rigueur est notre maître mot. Je dois ne commettre aucune erreur car plusieurs millions de roubles sont en jeu. » dit-il sérieusement.
Mon pied tapa frénétiquement au sol.
Des millions de roubles... Je dois être irréprochable aussi si je ne veux pas retourner à la maison du plaisir.
- « Je sais que je vous déballe tout cela d'un coup, que ça fait beaucoup à encaisser, beaucoup de responsabilités mais si je vous ai proposé ce travail, c'est que j'ai confiance en vous Nastasya. Me dit-il en passant derrière mon oreille une des mèches qui me tombait devant les yeux.
- Je ne vous décevrais pas Monsieur Guseva » lui déclarai-je les yeux encrés dans les siens et le sourire aux lèvres.
Il hocha la tête satisfait et sorti le gros dossier de monsieur Petrova.
Durant quelques minutes, assit sur son fauteuil en cuir, il me détailla le déroulement des visites de tous les jours, son rôle dans tout cela, les calculs qu'il effectue, tout le nécessaire à savoir en tant que secrétaire.
Vingt minutes plus tard, à quinze heure, la sonnette retentit et Adrik se leva, mais avant d'atteindre sa porte de bureau, il s'approcha de moi et me déposa un léger baiser entre ma mâchoire et mon cou puis il parti vite accueillir son client pendant que j'essayais de me remettre de ce baiser surprise.
Adrik doit sûrement être doté de pouvoirs ou je ne sais quoi car juste cette petite douceur me donna soudain assez de force et de confiance pour assurer ma première réunion de la journée à mon poste de secrétaire.
ADRIK
Monsieur Petrova est parti depuis une quinzaine de minutes, Nastasya a tenu son poste à la perfection et mon client l'a même félicitée pour son efficacité et sa discrétion.
Tout à l'heure, je n'ai pas pu m'empêcher de l'embrasser, même si ce n'était pas sur la bouche, c'était trop tentant. Je crois que ça lui a plu car depuis que Monsieur Petrova est parti, elle n'arrête pas de m'envoyer des regards enjôleurs à travers la pièce.
Je pense que je ne vais pas tarder à recommencer car, il faut bien la détendre un peu avant notre dernier client de la journée...
Avant ça, il faut que j'aille lui chercher quelque chose que je lui ai préparé dans la cuisine.
Nastasya ne m'a pas suivi dans la salle commune, elle attend patiemment à son bureau que je réitère mon action de toute à l'heure.
Dans la cuisine, les deux frères Uglof discutent et boivent un café en attendant eux aussi leur dernier client.
Ils me saluent et Pablo déclare : « Depuis quand cherchais-tu une secrétaire Adrik ? Tu ne nous en a jamais parlé si ? En tout cas elle est charmante ! Tu l'as bien choisie ! » s'esclaffe-t'il.
Son frère Boris, un peu plus âge que Pablo , lui donne une petite tape dans le dos et m'envoie un clin d'œil amusé.
Je passe sans vraiment leur répondre et me contente de prendre ce pourquoi j'étais entré ici puis quitte la pièce, les Uglof regardent étonnés le plateau que j'ai dans les mains .
Je reviens dans mon bureau peu de temps après, Nastasya recoiffe ses cheveux auburn avec une pince.
Elle sourit et fait une moue à craquer quand elle voit le contenu du plateau que je dépose sur la table basse près du canapé.
Le plateau contient des biscuits faits maison accompagnés de smokvas et une tasse de thé chaud.
Après avoir à nouveau fermé la porte derrière moi, je l'invite à s'asseoir sur le grand canapé gris pour prendre une pause et je la rejoins aussitôt.
- « Ohh, c'est adorable, merci !
- Je me suis dit que tu devais sûrement avoir faim et puis, c'est ton premier jour, si je ne t'amadoue pas un peu avec mes super biscuits maison tu chercheras à t'enfuir » dis-je sous le ton de l'humour.
Je me rends compte que c'est l'une des premières fois que je la tutoie.
Elle rit de toutes ses dents et mon envie de l'embrasser sur le champ ne fait qu'augmenter.
Elle admire avec envie les gourmandises que je lui ai apportées et comprenant qu'elle n'osera pas se servir si je ne lui dis pas, je prends les devant et lui amène moi-même un biscuit aux bord des lèvres.
Elle sourit et l'accepte volontiers en en croquant une bonne bouchée.
Même en mangeant un biscuit elle est irrésistible.
Elle finit le gâteau et se sert en thé avant d'en boire une gorgée.
Nous sommes assis côte à côte sur le canapé et nos jambes sont collées l'une contre l'autre.
Elle passe lentement sa main sur ma cuisse et dessine des motifs imaginaires dessus avec ses doigts. Si elle venait à monter un peu plus haut sur ma jambe, je ne sais pas si je réussirai à cacher mon envie de lui faire plus qu'un simple baiser.
Nastasya laisse aller son regard à ses mains sur mes cuisses puis à mon cou, à mes yeux et maintenant elle ne quitte plus ma bouche.
Hypnotisée.
Je m'oriente de façon à l'avoir en face de moi et lentement nous nous rapprochons l'un de l'autre comme des aimants.
Elle passe une main dans mes cheveux et j'enveloppe son visage des miennes avant de capturer ses lèvres et de l'embrasser comme je me retiens de faire depuis qu'elle est entrée dans mon bureau.
Maintenant, elle s'assoit à califourchon sur moi et continue de m'embrasser, ses mains se promenant sur mon torse, par dessus ma chemise. J'agrippe son fessier à pleines mains à travers sa jupe et elle laisse échapper une petite exclamation de sa bouche et ça me fait craquer.
Nos langues se rencontrent et elle a encore le goût des biscuits et du thé aux épices.
Sa poitrine se soulève rapidement au rythme de sa respiration et à peine vingt secondes plus tard, la sonnette nous interrompt.
Heureusement, me dis-je intérieurement car je ne pense pas que j'aurais réussi à me détacher de Nastasya et du parfum addictif de ses lèvres sans l'arrivée de mon dernier client.
Ma « secrétaire » part vite déposer le plateau de gourmandises dans la cuisine tandis que je vais ouvrir à monsieur Zlatinkov.