BROKEN

By bejaouiolfa

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[ UNE RÉÉCRITURE EST PRÉVUE ] Il voulait se venger, elle voulait mourir. « Tu es l'erreur de l'erreur » Accab... More

Avant propos
Prologue
1.
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50.
51.
Epilogue + remerciements
BONUS

10.

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By bejaouiolfa





( TW: automutilation )

Rosa

J'ai passé toute la nuit à essayer de dormir sans jamais y parvenir à cause de toutes les questions qui parcourent mon esprit sans jamais réellement trouver une réponse. Les heures passent tellement lentement que je décide de me lever et ranger mes livres dans la bibliothèque.

J'allume la lumière et avance vers la valise contenant les livres et la renverse faisant attention à ne pas abîmer les livres. J'ai cru que ça n'allait pas faire de bruit mais le résultat a été l'exact contraire du souhait.

- Merde... - murmure-je.

Avant de donner l'attention à mes livres, je me lève et avance vers la porte sur la pointe des pieds et ouvre de quelques centimètres la porte pour vérifier si j'ai réveillé le Fou. Pour l'instant il n'y a pas de mouvement ou un signe qu'il est réveillé. Soulagée, je souffle, referme la porte, avance vers les livres et commence à prendre une pile que je range dans la bibliothèque.

45 minutes après, tous les livres sont rangés dans la bibliothèque, étant donné que la fatigue ne s'est toujours pas présentée je saisis un livre et m'assoit sur le lit pour lire. Les pages défilaient comme des heures, j'étais tellement prise par la lecture que sans m'en rendre compte j'ai tourné la dernière page ce qui m'a forcé à fermer le livre mais surtout à revenir à la réalité.

Revenir à la réalité après avoir été plongé dans un univers où tu te sentais loin de tout tes problèmes est toujours une chute tellement violente que quand tu reviens à la réalité tu n'as qu'une envie de retrouver cette paix intérieure le plus rapidement possible au point que tu te demandes si la lecture te fais du bien ou du mal en t'éloignant de ton entourage et de tes proches puisque physiquement t'es avec eux mais mentalement t'es littéralement ailleurs.

Me levant de ma place je grimace de douleur, ce qui me rappelle que je dois désinfecter la blessure. Je pars donc à la recherche de la trousse de secours.

Où est la trousse de secours dans cette baraque

Je me lève et avance vers la salle de bain, puisque c'est la pièce qui me semble la plus logique, et ouvre tous les tiroirs dans le but de trouver quelque chose qui ressemble à une trousse de secours. Ils sont tous vides.

Ils sont vides comme l'âme du propriétaire de cette baraque.

Après quelques minutes de recherche sans aboutir à mon objectif, je laisse tomber ma recherche et décide de prendre un anti-douleur. Au moment où je prends la boîte du médicament je réalise qu'il n'y a pas de bouteille d'eau. Pendant quelques instants, avant de tenter de quitter ma chambre pour récupérer une bouteille d'eau, je réfléchis en analysant les pour et contre. Supposons que je croise le Fou qu'est-ce je m'en fou. C'est moi qui devrait être énervé après ce qu'il m'a dit hier soir?

Menteuse...tu te chie dessus à la simple idée de voir son ombre.

Orh ta gueule toi.

J'attrape la boîte du médicament et sort d'un pas décidé de la chambre pour descendre et aller à la cuisine. Je fais quand même attention à ne pas faire de bruit, c'est toujours mieux d'éviter DeRossi. Je prends un verre que je pose sur le comptoir, me retourne vers le frigo et prend la bouteille. Alors que je me retourne pour avancer vers l'endroit où j'ai laissé mon verre, je me cogne contre un corps. Sans avoir besoin de relever mon regard, je sais que c'est le Fou. La seconde d'après mon corps se fait basculer de côté pour qu'il ait accès au frigo, comme si je n'existais pas.

Sa présence me stresse ce qui provoque mes tremblements, je souffle et prend le verre que je remplie d'eau. Au moment où je dirige le verre vers mes lèvres, mes tremblements finissent par le faire glisser de mes mains et le faire tomber par terre où il finit par se briser.

- P-pardon pardon...je ne l'ai pas fait exprès...je j-je suis désolée - dis-je en paniquant en me baissant rapidement pour ramasser les morceaux de verre cassé.

- Depuis que t'es arrivée t'as fait que ramener des problèmes avec toi - il dépose brusquement sa bouteille de bière sur le comptoir, ce qui me fait sursauter légèrement, et avance vers moi. Une fois devant moi, il se baisse et saisit mon poignet pour me relever brusquement en me bloquant contre le meuble - tu sais - commence-t-il en prenant le médicament que j'avais déposée sur le comptoir - je pense que t'aura besoin d'une autre boite de ces anti-douleur, même si je déteste les médicaments -suite à sa manière de parler je comprends qu'il est bourré et que la bière qu'il a posé sur le comptoir n'était pas la première. Sa main, emprisonnant la dose de médicament, se dirige vers ma bouche et avec le bout de ses doigts entre ouvre mes lèvres, cependant son regard reste plongé vers celles-ci pendant que son regard se plonge vers mes lèvres - ouvre ta bouche - en sentant ses doigts toucher mes lèvres, je les serre. Ce qui explique sa demande. Je finis par l'écouter rassurée par l'idée qu'il veut tout simplement me donner l'anti-douleur - très bien - fait-t-il doucement laissant le médicament glisser dans ma bouche, puis il saisit la bouteille que j'avais prise et me fait boire. Son regard est toujours planté sur mes lèvres.

Un sourire en coin s'affiche sur sa figure alors que son regard descend vers le sol, mais il finit par froncer les sourcils. Je suis son regard. Il regard ma main couverte de sang. Je comprend rapidement que j'ai serré de mes forces les morceaux de verre pointues entre mes mains jusqu'à me blesser. Mon corps ressentait le besoin de calmer la panique qui avait pris place. J'ai échoué, ça va faire bientôt deux mois que j'ai arrêté cette pratique. Mon visage inondé de larmes et la déception se transforme en colère, mon poings se serre encore plus laissant le verre s'enfoncer dans ma paume. Le sang coule comme des ruisseaux et tombe par terre.

T'es faible.

Tu fais pitié.

Tu n'es qu'une erreur.

Inutile.

Je suis fatiguée.

Fatiguée de cette vie.

Fatiguée de me battre.

je suis épuisée.

Ma main s'ouvre, malgré ma vue embuée par les larmes je détaille la blessure. Étrangement ça me fait pas mal, ce qui ne me satisfait pas. J'ai comme l'impression que mon âme s'est détachée de mon corps et qu'elle admire la scène de loin en tant que spectatrice. Sans réfléchir je me baisse et ramasse un gros bout de verre assez pointu et remonte la manche de mon pull dévoilant mes anciennes cicatrices et commence à enfoncer doucement le verre dans ma peau.

Pendant ce temps là DeRossi me regarde, de temps en temps il regardait ailleurs sans laisser une réaction exprimer ses ressentis.

C'est ma seule occasion pour terminer cette torture et mettre fin à mes tourments.

Je suis assoiffé de la mort, je l'ai toujours réclamé et cette fois-ci je ne vais pas perdre l'occasion. Le verre pénètre encore plus dans mon avant-bras dans l'espérance de couper les veines puisque jusqu'à maintenant c'était une coupure superficielle. Soudainement, la main de DeRossi s'enroule autour de mon poignet, me forçant à lui faire face- T'aurais pas pensé que je t'aurais laissé mourir - grince-t-il des dents m'arrachant brusquement le verre et le jette loin - je vois que tu veux pas rentrer cette information dans ta tête. La cause de ta mort, ça sera seulement moi Amore - termine-t-il.

Ma main libre se lève s'apprêtant à le gifler mais son réflexe a été plus rapide puisqu'il arrête le mouvement en attrapant ma main.

- Je te déteste plus que de - commencé-je à déclarer mais m'arrête le laissant en suspens et détourne la tête de côté, renifle et reprends - non pas plus que lui. Même toi t'es pas arrivé à le dépasser - avoue je d'un rire nerveux.

- On verra - révèle-t-il avant de me relâcher.

J'essuie mes larmes et sort de la cuisine pour retourner dans la chambre, je l'entends dire quelque chose mais je ne prête pas attention et décide de ne pas prendre la tête. Donc je l'ignore tout en montant les escaliers. En entendant ses pas s'approcher j'accélère mes pas jusqu'à ma chambre où je m'enferme. J'essaye de verrouiller la porte mais il n'y a pas une clé. Comme une folle je cherche un endroit pour m'enfermer. Mon regard tombe sur la porte de la salle de bain où, quelques secondes d'après, je me retrouve à l'intérieur. Cette porte aussi n'a pas de clé. Mes yeux se ferment pour mieux me concentrer, puis une idée me parvient. J'ouvre le robinet du bain laissant l'eau couler, espérant que grâce au bruit il va croire que je suis en train de me laver.

J'entends ses pas approcher à la porte de la salle de bain et s'arrête juste devant et dire:

- Sors.

Je ne réponds pas.

Il racle sa gorge alors qu'il s'éloigne de la porte, je ne sais pas s'il a quitté la chambre ou pas. Une trentaine de minutes doivent avoir couler comme l'eau qui a rempli la baignoire, pendant tout ce temps je n'ai plus entendu aucun bruit de sa part. Il doit sûrement être parti.

En sortant de la salle de bain je le retrouve assis sur le bord du lit avec une clope à la main, remarquant ma présence il relève son regard vers moi et tire une taffe en plissant légèrement le coin de ses yeux et se lève pour s'approcher de moi.

J'ai peur qu'il me touche.

Je ne veux pas qu'il me fasse du mal.

Je ne peux plus me le voir.

J'avais échappé à ma famille pour trouver une vie normale et me voilà marié et renfermé avec un Fou qui ne veut pas me laisser tranquille.

Il attrape mon avant-bras et me tire avec lui jusqu'au lit où il s'assoit en me bloquant debout entre ses jambes, j'essayé de me défaire de son emprise mais ma force est rien comparé à la sienne. Il sort une trousse de secours derrière lui, il a dû partir la chercher pendant que j'étais enfermé dans la salle de bain. Il ouvre la trousse et prend un désinfectant et des compresses, le tout il l'a fait avec une seule main puisque l'autre retient mon bras blessé.

Il s'apprêtait à relever la manche de mon pull sauf que par réflexe je retiens sa main pour l'arrêter mais il finit par dégager ma main. Je ne veux pas qu'il voit les autres cicatrices, surtout celles que lui m'a procurées.

- Je peux le faire toute seule - insiste-je détournant mon regard pour éviter de croiser le sien. Comme il aime bien faire, il ignore mes paroles et tire une taffe de sa clope qu'il a coincé précédemment entre ses lèvres et relève son regard.

- T'étais pas en train de te doucher - remarque-t-il d'un ton confiant, comme une affirmation. À sa remarque, mes sourcils se froncent ne comprenant pas comment il l'a compris aussi rapidement. En regardant mes vêtements, je vois que le sang a taché mon bas et également ma manche. Si je m'étais réellement douché j'aurais pas porté des vêtements sales mais je décide quand même de nier les faits en le regardant droit dans les yeux pour que je sois plus crédible dans mon mensonge - Si, je me douchais.

Il hoche sa tête en crachant la fumée sans jamais enlever sa clope, par la suite il plonge son regard dans le mien en penchant sa tête de côté et plissant légèrement ses yeux comme s'il me détailler - Sur quoi d'autre tu m'a menti? - sans m'en rendre compte je retrouve sa main attraper le bas de mon pull et m'approcher encore plus vers lui - t'as essayé de me mentir sur ton nom, t'as laissé Zack mentir à ta place par rapport l'histoire du livre que t'as volé mais également sur le trafic que ton père fait partie...tu mens comme tu respires - à la dernière phrase sa voix se fait plus basse et affirmative.

Je ne savais vraiment pas que mon père faisait du trafic d'enfants. Mon père ne nous a jamais dit explicitement en quoi consiste son travail. Même si je lui ai posé à plusieurs reprise la question il avait une réponse à tout " tu le découvrira toute seule parce que tu ne l'apprécieras pas"

Je savais que ce que mon père faisait était tout sauf légal, j'étais consciente qu'il faisait des choses horribles comme le trafic d'armes et de la drogue puisqu'il ne l'a jamais nié, mais je n'aurais jamais pensé au trafic d'enfants.

La dernière mission qu'il m'a confiée c'était le jour où j'ai signé le contrat du mariage, si DeRossi vient à connaissance de celle-ci il va sûrement me la faire payer.

- Je t'ai pas menti, je ne savais pas que mon père faisait du trafic d'enfants - insiste-je assez calmement espérant le convaincre.

Avec ses iris verts, il analyse mon visage et la réaction de mon corps. Ce qui me met mal à l'aise. Il rive à nouveau ses yeux dans les miens, ce n'est pas le même un regard rempli de doute, c'est un regard différent.

- Je vais te désinfecter le ventre, le bras tu le fera seule - fait-t-il ennuyé.

Et s'il va me blesser encore plus?

Je regarde la clope qu'il serre entre ses lèvres.

Et s'il me brûle avec?

Lisant le doute dessiné sur mon visage, il souffle en ajoutant impatiemment - J'ai juré à Ben que je te l'aurais désinfecté donc arrête d'hésiter et laisse-moi désinfecter ta cazzo de blessure pour que je puisse aller prendre ma cazzo de douche.

Il m'accorde un moment pour réfléchir sans me mettre la pression ou quoi que ce soit, chose que honnêtement j'apprécie. Fait mon choix, je lui accorde la permission d'un hochement de tête. Sa main agrippe doucement le pull le faisant monter jusqu'à dévoiler la blessure situé sur le côté droit, juste en dessous des côtes.

- Tiens ton pull.

Je fais ce qu'il a demandé et il commence à enlever la compresse imbibée de sang, ça ne m'a pas fait mal. Il jette par terre l'ancienne compresse et approche le coton avec le désinfectant dessus. À peine y'a eu le contact avec la blessure que mon visage se crispe de douleur et j'essaye de reculer. Mon mouvement se fait arrêter par sa main qui se pose sur ma taille me tirant encore une fois vers lui. La froideur de ses bagues provoque des frissons laissant mon épiderme se couvrir de chair de poule.

- Arrête de bouger putain - râle-t-il en serrant sa mâchoire au point que j'ai l'impression que sa clope va se couper en deux.

- Ça brûle.

- J'en ai rien à foutre - rétorque-t-il brusquement en croisant son regard avec le mien, pour ensuite s'en détacher pour se focaliser à nouveau sur la désinfection.

- Je t'ai pas demandé de m'aider - lui rappelle-je sur le même ton. Le fait que je sois debout et lui assise le force à relever son menton, accompagnée d'un sourire en coin. Un détail qui attire mon attention est sa fossette accentuée. Il se racle la gorge et précise:

- Même si tu me l'aurais demandé je ne l'aurais pas fait...et tu sais pourquoi?

- Surprend moi - dis-je ironiquement.

- Je ne suis pas vétérinaire.

Oh le bâtard, il vient réellement me comparer à un animal?

Je trouve rapidement une réponse ce qui me fait pencher la tête légèrement de côté affichant un petit sourire défiant alors que mes sourcils se haussent et répondre du tac à tac - pourtant tu prends soin de toi.

Je savoure sa réaction, il claque sa langue contre son palais et recouvre la plaie avec une nouvelle compresse et finalement se décide d'enlever sa main de ma taille pour attraper la clope avec ses doigts.

- Baisse ton pull et va dormir - fait-t-il en se levant, me regardant depuis sa hauteur me rappelant la différence de taille. Cette différence m'agace, d'habitude sont rares les moment où les mecs sont plus grands que moi à cause de mes 173 cm, en temps normal je préfère les mecs grands mais le fait que mon actuel ennemi ressent cette supériorité à moi à cause de ça m'irrite encore plus.

- Je n'ai pas sommeil et arrête de me donner des ordres - assume-je étant donné que c'est la vérité.

- Va dormir. - se répète-t-il sèchement.

- Tu ne vas pas me forcer à dormir.

Ses doigts pincent l'arrête de son nez ronchonnant dans une murmure qui m'est impossible à comprendre puis dans un battement de cil je me retrouve sur son épaule me laissant un hoquet de surprise quitter mes lèvres puis me jette sur le lit d'une manière plus ou moins brusque.

- Tu vas dormir maintenant et je vais rester ici jusqu'à que tu t'endors - dicte-t-il en s'affalant sur le canapé en face de moi. Sachant d'avance qu'il ne compte pas partir jusqu'à que je m'endors. Un souffle de ma part se fait entendre pendant que je tourne de l'autre côté en lui tournant le dos.

Je vais faire genre de dormir pour qu'il parte.

ça doit faire plus de 30 minutes, le silence installé est apaisant mais le bruit dans ma tête m'empêche de me détendre. J'ai fait attention de ne pas bouger trop souvent, je me suis tout simplement retourné à ma position initiale. J'ai fait également attention de ne pas effectuer le moindre bruit. Je sais qu'il est toujours là parce qu'il n'a pas quitté la chambre encore moins bouger ce qui a suscité ma curiosité et décide d'ouvrir mes yeux. L'instant où je les ouvre, je sursaute.

En ouvrant mes yeux je sursaute légèrement écarquillant les yeux et la bouche entrouverte retrouvant le Fou debout en face de moi me regarde insistèrent.

- Je savais que tu dormais pas, dors - affirme-t-il avec fierté ce qui me fait redresser en m'asseyant et mettant le dos contre la tête du lit pour le détailler reprenant mon souffle alors que je sens le battement de mon cœur tambouriner mes oreilles tellement il est sur le point d'exploser.

- Tu n'avais pas envie de te doucher? C'est pas en restant ici que tu vas te laver - je lui rappelle d'une voix remplie de haine mélangée à l'ennui.

- Le seul moment où je peux te voir morte sans que tu le sois vraiment c'est quand tu dors.

En premier, face à sa confession, j'ai ressenti la panique à l'idée qu'il m'a déjà observée plusieurs fois pendant que je dormais. Puis la frustration remplace la panique, réalisant que je l'ai satisfait. ça peut paraître con mais le fait de l'avoir satisfait me fait serrer les dents.

- je suis insomniaque, tu perds ton temps et même si j'avais sommeil je ne t'aurais pas satisfait - réplique-je d'une voix monotone.

Click

Click

Click

C'est le bruit de son briquet, déclenchant le mécanisme faisant apparaître la flamme et allumer la clope avec le bout de feu.

Il tire une taffe sous son regard observateur reprenant la parole - je te rappelle que c'est pas la première fois que tu dors ici - avançant à reculons jusqu'à la porte, toujours prenant soins de ne pas me quitter des yeux, où il s'arrête laissant son corps se pencher vers l'encadrement de la porte utilisant son épaule comme appuie, pour ensuite reprendre - la meilleure période c'était quand t'étais dans le coma...putain qu'est-ce que c'était bien de te voir dans cet état là.

Pourquoi me regarder alors que mon état m'empêchait de fuir?

Il s'apprêtait à partir mais s'arrête pour m'annoncer:

- Demain tu vas venir avec moi dans mon Quartier Général pour que tu signes le reste. - il pince la cigarette entre ses lèvres et regarde l'heure sur sa montre - je veux te trouver prête dans 2h30 -me scrutant du haut au bas pour qu'une grimace de dégoût s'affiche sur sa figure et dire - dors, je ne veux pas que mes hommes pensent que je me suis marié avec un zombie. T'as déjà des cernes quand tu dors, n'empire pas les dégâts avec des poches sous tes yeux - comme toujours il arrête de parler pour cracher la fumée et termine sévèrement - sois présentable - Il termine sa phrase en quittant la chambre sans fermer la porte.

~~~~~~~~~~

Alors que j'étais plongée dans un sommeil profond, un bruit que je reconnais parmi tous me fait marmonner m'empêchant de continuer mon sommeil jusqu'à me réveiller

Click

Click

Click

Ce bruit se fait à nouveau entendre. Le briquet de DeRossi. S'il continue je vais l'arracher de ses mains et le jeter dans sa vieille gueule.

Tu ne le feras jamais.

Chut laisse moi dans mon délire bordel.

L'odeur de la cigarette et du parfum s'infiltrent dans mes narines, j'entrouvre légèrement les yeux et retrouve le Fou en face de moi en train de me regarder. Je ne pense pas qu'il a remarqué que je me suis réveillée.

Il porte une chemise blanche avec les premiers boutons déboutonnées, un collier argenté, et un pantalon noir. Rien de spécial. Mon regard se promène vers sa main emprisonnant une paire de gants en cuir alors que l'autre tient la clope.

Je décide de l'ignorer et de couvrir ma tête avec la couette afin de retrouver sommeil. Déjà pourquoi est-il ici et pourquoi est-il bien habillé?

La couette se fait glisser de mon corps me provoquant des frissons de froid. DeRossi vient de m'enlever l'objet qui réchauffait mon corps frileux et me dicte d'une voix rauque:

- Lève-toi.

J'ai envie de le trucider.

- Putain t'as tout taché - remarque-t-il avec un ton énervé alors que ses yeux se balader sur le matelas. À moitié endormi, je souffle et m'assois, cherchant à comprendre ce qu'il raconte. Mon regard se baisse vers le matelas et effectivement j'ai vraiment tout salit avec le sang de ma blessure à la main et aussi avec celle du bras. La seule réponse que je lui offre est un haussement des épaules.

Il n'avait qu'à choisir des draps noirs comme le reste de la maison.

- Dépêche-toi. On va être en retard - fait-t-il en regardant l'heure sur sa Rolex.

- On? - demande-je en baillant et fronçant les sourcils.

Il passe une main dans ses cheveux rebelles avant de répondre d'une voix pleine, essayant de garder son calme - On doit aller au Quartier Général pour que tu signe le reste - la fumée de la clope quitte sa bouche, se dissipant dans l'air alors que d'un pas lent il se dirige vers moi et m'attrape par le bras, celui pas blessé, et me fait descendre du lit jusqu'à qu'on se retrouve devant l'armoire qu'il ouvre. Il fouille dans mes vêtements sans jamais me dire ce qu'il cherche. Toujours concentré dans sa recherche il me demande:

- T'as pas une robe?

- Non.

Il cesse sa recherche et se redresse laissant l'index caresser ses lèvres alors que son regard concentré regarde les vêtements présents dans l'armoire. Un hochement de tête s'applique lorsqu'il semble avoir prise une décision et sort une chemise blanche en satin et un pantalon noir.

C'était la tenue que j'avais préparée pour l'entretien d'admission pour l'université. Ce souvenir m'attriste et décide de l'oublier puisqu'il ne se réalisera jamais.

Il lance les vêtements vers moi que j'attrape à l'arrache alors qu'il se s'assoit confortablement sur le bord de mon lit.

Il ne compte pas sortir d'ici pour que je puisse me changer ?

Par flemme d'engager une conversation avec lui, je souffle et avance vers la salle de bain où je me lave et prépare. J'en ai profité pour désinfecter les blessures que je me suis procurées hier soir.

À peine j'ouvre la porte pour sortir il me regarde du haut au bas en analysant chaque détail de la tenue et dire - La tenue irait mieux à ta sœur- remarque-il d'un ton neutre - La tenue en soit est pas mal, c'est la personne qui la porte qui gâche tout.

Au fond ses remarques me blessent mais je décide de ne rien montrer. Mon père me faisait déjà ce genre de remarque. À force j'ai pris l'habitude même si ce genre de propos restent tout de même blessants.

- Tu veux que je fasse quoi exactement avec cette information ? - rétorque-je nonchalamment m'empressant à la recherche de mes baskets alors qu'il se lève retroussant soigneusement les manches de sa chemise.

- Ton insolence sera la deuxième cause de ta mort.

Même le culot est choqué de son culot.

Sans prendre en considération de son énième menace de mort je prends les baskets noires, voyant mon choix il se marmonne, surement contrarié de mon goût vestimentaire et prends une paire de talons noir me les tendant en disant - Mets ça et enlève moi cette merde.

Sans l'écouter, j'enfile mes baskets et commence à faire les lacets. Concentré à faire les nœuds, mon corps se fait lever par le saisissement de mon bras me forçant à lui faire face. Je détourne mon regard pour éviter de croiser le sien.

- Regarde-moi quand je te parle porca troia ( putain de merde ) - s'enrage-t-il.

Que je le regarde ou pas il va s'énerver, je préfère donc de ne pas le regarder. Ça m'évitera de gerber en voyant sa gueule. Il va faire quoi même? Me forcer à le regarder?

Soudainement sa main attrape ma mâchoire et me force à le regarder - fais ce que je t'ai dit, ensuite ignore moi autant que tu veux - un regard furieux est la seule réponse que je lui offre ce qui lui permet de relâcher ma mâchoire pour me donner, pour la deuxième fois, les talons. Je regarde les chaussures qu'il m'offre, j'avoue que pendant quelques instants j'avais hésité à faire ce qu'il demande, mais cette fois-ci je ne vais pas l'écouter et décide d'avancer vers la porte en le contournant. Malheureusement il n'a eu qu'à se mettre devant moi, me bloquant le passage.

- Bouge. - dis-je sèchement les traits tiré

- Quand t'aura changé les chaussures.

- Je ne vais pas porter les talons - je relève ma tête en le défiant du regard - de toute façon tu pourras pas m'obliger à les porter, donc lais- mais?! -

Sans que je termine ma phrase, je me retrouve, pour la deuxième fois, porté sur son épaule. Donnant quelques coups avec les coudes, j'essaye de le déséquilibrer, mais cela ne semble pas l'affecter. Au contraire, il se baisse et ramasse les talons qu'il a dû laisser faire tomber pour m'attraper, et se dirige vers le lit - DeRossi, lâche moi, s'il te plaît - tenté-je de l'amadouer avec la politesse, chose qui n'a pas marché.

Arrivé devant le lit il me jette dessus en me faisant retrouver à moitié allongé, ensuite il attrape mes chevilles pour me tirer vers le bord du lit laissant un hoquet de surprise me quitter. L'instant d'après il s'agenouille, les yeux assombris de rage rivé vers les miens, et prend mon pied pour enlever la chaussure alors que moi, appuyé sur mes coudes je le fusille du regard alors que mes dents se serrent.

Il est prêt à tout pour appliquer ses ordres et satisfaire son ego.

Mon pied essaye de s'éloigner mais sa main s'agrippe au mollet le tout en me jetant un regard arrogant.

- Va en l'enfer - dis-je entre mes dents alors qu'il finit de m'enfiler la deuxième chaussure, ce qui le force à pencher légèrement la tête vers le bas laissant quelques mèches tomber devant ses yeux. Une fois fois fini il repousse sur le coté ma jambe et se relève en répliquant sèchement - C'est toi mon putain d'enfer - il contourne le lit pour récupérer ses gants et quitter la chambre sans dire un mot.

Je dois le suivre?

- DESCENDS MERDE! - crie-t-il en descendant les marches.

Sans me mettre la pression, je prends le temps de me lever en cherchant le bon équilibre sur les talons pour que je ne tombe pas. Une fois en bas je le retrouve dans le hall en train de parler au téléphone, sur son bras est posé une veste en cuir noir.

- Oui on arrive bientôt...t'as préparé ce que je t'ai demandé? - il se pince son nez en fermant les yeux faisant des aller retour - Ben, j'en ai rien à foutre de ce qu'elle veut faut juste que ce putain de mariage soit crédible aux yeux des autres. - et raccroche sans laisser le temps à son ami de répondre. À ce que j'ai compris je suis le sujet principal de son appel.

En rangeant son téléphone, il me fait signe avec la tête de le suivre. On descend les mêmes escaliers qui mènent à la cave, sauf qu'au lieu de prendre la porte qui donne l'accès aux caves il ouvre la porte qui est à côté nous faisant nous retrouver dans un immense garage très lumineux et moderne. Je ne sais pas combien de voitures y a ici mais une chose est certaine, c'est qu'il a largement le choix. Pour certaines voitures il possède le même modèle mais de différentes couleurs.

On avance jusqu'à nous retrouver dans un espace où sont présentes que des motos. Il prend deux casques et m'en donne un.

On va prendre la moto pour se déplacer?!

Déjà quand il conduit une voiture il ne connaît pas les limites de vitesses, j'ose même pas imaginer en moto.

Me voyant immobile il prend le casque de mes mains et me le met en le sécurisant. Une fois qu'il a fait de même pour lui pour ensuite monter sur la moto alors que, perplexe, je reste à ma place serrant mes lèvres. - On ne peut pas prendre une voiture? - demande-je, peut-être que par chance il va changer d'avis.

Il m'ignore et commence à faire tourner la poignée de gaz provoquant un bruit insupportable provenant du moteur.

- On peut prendre une voiture? - je réessaye en criant un peu plus fort pour qu'il puisse m'entendre. Il me regarde en tapotant son indexe sur son casque au niveau de son oreille pour me faire comprendre qu'il ne m'entend pas, alors qu'en réalité je sais très bien qu'il est en train de faire genre et qu'il a bien entendu les la première fois que je lui ai posé la question.

- Monte.

Avec la tête je refuse. Sans descendre du véhicule, il me tire par le bras en m'approchant vers lui pour ensuite remonter la visière de son casque pour que je puisse voir la colère qu'il ressent à travers ses yeux.

- Tu m'as assez cassé les couilles avec tes caprices de gamine donc maintenant monte sur cette putain de moto.

Sa voix me fait comprendre qu'il va bientôt passer aux menaces ce qui me motive à faire ce qu'il me demande.

Une fois montée, mes mains ne savent pas où se mettre. Pendant que je réfléchissais aux différentes options; la moto avance d'un coup sec, par réflexe et surtout par sécurité, mes bras s'enroulent au niveau de sa taille. Dû au tissu léger de sa chemise, j'ai conçu la contraction de ses abdos lorsque mes mains s'étaient posées dessus. Cela est sûrement dû à la mal aisance du contact physique.

En sortant du garage, la cadence de la moto augmente. Cela ne fait même pas 5 minutes qu'on est en route que je suis en train de geler regrettant l'idée de ne pas penser à ramener une veste. De plus mes pieds sont également en train de geler à cause des talons. Plus il augmente la vitesse, plus je me serre contre lui. Voir le paysage se défiler au point que ça devient une sorte de filament, je décide donc de fermer mes yeux pendant tout le trajet.

Sans que je m'en rende compte, nous nous retrouvons à destination. Sans qu'il se retourne complètement, il peut voir que mes yeux sont toujours fermés et que mon emprise est toujours forte - Tu t'es accroché à celui qui sera la cause de ta mort pour la fuir durant les dernières minutes - son regard se baisse vers mes doigts où mes ongles sont en train de s'enfoncer au niveau de son abdomens et laisse un rire nasale lui échapper - Si tu comptes me griffer je te conseille de déboutonner la chemise pour que tu puisse mieux me marquer Amore.

Son allusion sexuelle me fait redresser à une vitesse hallucinante dégageant rapidement mes mains de sa taille et lui dire:

- Les seuls marques que t'auras seront celles que je t'infligerai avant le coup fatal.

Les deux on finit par descendre de la moto dans un silence plus ou moins gênant. J'essaye d'enlever le casque sans jamais y parvenir puisque je ne trouve pas le système d'accroche. En me voyant en difficulté, il s'approche en râlant en m'informant:

- Il y a que Ben et Zack qui savent que c'est un mariage arrangé, faut que tu sois crédible. - du bout de ses doigts il relève le bout du casque m'incitant à lever ma tête pour chercher le système d'accroche reprenant son monologue - Comporte toi comme si tu n'avais d'yeux que pour moi et rien d'autre, c'est simple - retrouvé le système d'accroche, il libère ma tête du poids du casque.

- Vanessa ne le sait pas?

- Non.

Sans surprise sa réponse était sec et tranchante, comme toujours. Un blanc, surement parce qu'on est en train de penser à la même chose.

On doit faire quoi pour que notre mariage soit crédible aux yeux des autres?

Je décide de briser le blanc en lui posant la question vu que normalement il a toujours un plan:

- ehm...tu veux que je fasse quoi exactement? Pour que ça soit crédible?

il me détaille du regard et passe une main sur son visage

- Pour commencer on peut entrer et marcher côte à côte.

Ça semble simple. Ce n'est rien de compliqué. Je peux le faire. Puis une proposition parvient dans mon esprit. Mes lèvres se serrent avant de lui parler- On peut faire des règles?

Il me regarde en haussant ses sourcils d'ennui. Au moins il ne semble pas contrarié et ouvert à une conversation - comme quoi?

- Pour le moment j'en ai pas mais-

En baissant son regard vers la montre il constate l'heure et l'interrompt en disant:

- Tu m'as fait perdre assez du temps aujourd'hui. Fait moi le plaisir de te la fermer - fait-t-il en soufflant avançant vers l'entrée. Remarquant mon absence à ses côtés il se retourne me retrouvant admirer l'immense bâtiment moderne qui se trouve en face de moi.

Une fois à l'intérieur, on prend l'ascenseur et on monte au dernier étage. Arrivé à l'étage, en sortant de l'ascenseur, il se retourne pour m'attendre et s'assurer que je sois à côté de lui.

Il y a beaucoup de personnes. Ils sont tous occupés avec leur travail, certains s'échangent quelques documents d'autres prennent leur pause. Vu comme ça on dirait que c'est une entreprise normale, si on va regarder en quoi ils travaillent je peux parier sur le fait qu'ils parlent d'armes, drogue et d'autres affaires illégales. Alors qu'on avançait dans le couloir, un homme blond s'approche

- Don DeRossi - commence-t-il en opinant légèrement sa tête, en signe de bonjour.

- Lorenzo

- Je vois que tu nous a ramené une nouvelle - il me regarde et se présente - Enchanté je suis Lorenzo. Lorenzo Miller. Peut-être que t'as déjà rencontré mon frère Carlo.

Avec un sourire, je serre sa main et commence mes présentations en retour.

- Enchanté, je suis Rosa DeAn-

- Rosa n'est pas une nouvelle - l'informe le Fou en me coupant la parole - C'est - il marque une pause et me regarde avec un sourire. C'est un sourire très différent des précédents qu'il m'a offert - C'est ma femme.

Lorenzo écarquille les yeux face à l'information qu'il vient d'apprendre.

- Mais, félicitations patron! - il félicite DeRossi pour ensuite me regarder et dire par la suite d'un ton moqueur - j'espère que vous arrivez à le détendre parce qu'il est toujours sur les nerfs avec nous - il regarde à nouveau son patron qui est en train de le fusiller du regard en serrant sa mâchoire, ce qui déstabilise le jeune homme - bien sûr que je rigole - se justifie-t-il en se grattant la nuque et reculer de quelques en s'éloignant - je vais retourner au travail.

Si seulement il savait.

Une fois que Lorenzo parti, DeRossi se retourne vers moi pour me dire.

- Quand tu vas te présenter tu vas utiliser mon nom de famille.

Je penche légèrement ma tête de côté avec un sourire et répond.

- Et c'est quoi?

Des sillons se creusèrent sur son front alors que sa bouche s'étire en un sourire au coin et répliquer d'une voix grave.

- Devrais-je commencer par t'appeler Madame DeRossi pour que tu te rappelles de notre nom de famille?

Je dois l'avouer, il m'a laissé bouche bée mais je ne veux pas lui laisser la satisfaction de dire le dernier mot ce qui incite ma bouche à s'ouvrir pour protester - Je préfère que tu m'appelles pas tout simplement, encore plus lorsque tu te la ferme.

En temps normal je n'aurais jamais osé le provoquer. Je profite du fait qu'on est en public et qu'il a une image à donner et surtout de garder un profil bas.

- Continue à jouer avec mes nerfs, je t'en prie. Après ne m'en veut pas si la torture devient trop souffrante sur ta sœur.

Comment ça, ma sœur ?

Fils de chien.

- T'as pas le droit de faire ça - dis-je le regard insistant , les sourcils froncés et les lèvres pincées alors que mes poings se serrent. Ses menaces commencent sérieusement à me casser les couilles, spécialement lorsque ça concerne ma famille. Gardant le contact visuel et les mains dans les poches, il recule avançant dans le couloir sans me donner une réponse. J'ai envie de crier de rage.

Il arrive devant à une porte et d'un geste de la main m'invite à rentrer me voyant à la même place les yeux brillant de haine. En claquant mes talons sur le sol en marbre je rentre dans la pièce où je retrouve Zack et Ben assis. Ce dernier, en me voyant, ses yeux s'agrandirent de joie et exclame - Cara t'es enfin là !

- Tu vas bien Tesoro? - me demande Zack à son tour.

- Oui, je vais bien merci - affirme-je en soupirant.

- Cara, est-ce que Angelo t'as désinfecté la blessure ? - me questionne Ben.

- Oui, il l'a fait hier soir.

- Je savais qu'il allait être un bon mari - termine Ben en jetant un regard amusé au concerné alors que ce dernier le regardait de travers. Les talons commencent à me faire mal aux pieds et décide de prendre place sur le fauteuil en cuir noir à côté de Ben, juste en face du bureau. Le Fou fait de même en s'installant derrière le bureau. Il ouvre un tiroir pour sortir des documents et les glisser sous mon nez - Tiens, signe ça - d'un ton montrant tout type de contradiction. Je prends les feuilles et commence à lire où j'apprends que c'est un contrat d'interdiction de divulguer tout type d'informations.

Oh putain.

Si jusqu'à hier j'hésitais à accepter la mission d'espionner DeRossi que mon père m'a engagé, maintenant j'ai une très bonne raison pour la refuser.

Le jour du « mariage », si je peux l'appeler de cette façon, quand le Fou avait quitté ma chambre et sortit de la villa pour rejoindre les garçons, mon père m'a rejoint dans la chambre.

"T'as la possibilité de sauver la dynastie et te rendre utile pour une fois dans ta vie, tu vas espionner et me passer toutes les informations sur DeRossi" - m'avait dit mon père. Je m'attendais qu'il me remercie ou encore de me parler en tant que père et pas en tant que DeAngelis, finalement il m'a déçu pour l'énième fois et sort de la chambre sans jamais lui donner réellement une réponse.

- Cara? - fait la voix de Ben me menant à nouveau à la réalité, déboussolé et angoissé je coince une mèche derrière mon oreille alors que ma langue lèche mes lèvres qui s'étaient asséché - T'as un stylo ? - je lui demande le regard rivé sur le contrat.

- Non désolé Cara j'en ai pas. Angel-...oh

Un petit objet se cogne contre ma tête, sans me provoquer aucune douleur, et tombe sur le sol dans un bruit imperceptible. Mes yeux se baissent vers l'objet et découvre que ce n'est rien d'autre qu'un stylo que DeRossi a lancé intentionnellement. Ce dernier semble amusé et fière de son geste enfantin.

- Mec c'est pas parce que t'es mon ami que je vais supporter les violences conjugales - fait Ben avec ironie face à l'action de son ami. D'ailleurs ne m'a pas quitté des yeux et ignore le brun.

- Si t'es en train d'hésiter c'est parce que Gabriele t'as sûrement demandé de m'espionner - proclame-t-il avec assurance. Chose qui est vraie mais que je ne vais pas assumer.

- Non.

Sous son regard analyseur, son dos se pose contre le dossier de son fauteuil alors que son bras posé sur l'accoudoir et ses doigts s'occupent à faire tourner un stylo - Menteuse.

- Ce n'est que la vérité - insiste-je mon mensonge. Comme s'il s'attendait à ma réplique il allume son ordinateur et tapote sur le clavier et dire orgueilleusement:

- Comment tu penses justifier cette conversation ?

Il appuie sur un bouton du clavier démarrant un enregistrement.

J'entends la voix de mon père...ensuite la mienne.

Comment il a eu ça ?

- Ramène toutes tes affaires, tu n'as plus une place ici - commence-t-il comme prétexte d'engager une conversation ce qui me fait souffler et me retourner lui faisant face.

- Tu veux quoi Papà ?

- T'as la possibilité de sauver la dynastie et te rendre utile pour une fois dans ta vie, tu vas espionner et me passer toutes les informations sur DeRossi.

Ensuite, le seul bruit qu'on entend sont mes pas qui descendent les escaliers. Ce qui me fait comprendre que j'ai un micro sur moi.

Il est où...

- Comment t'as eu cette conversation? - demande Zack les clignant des yeux.

Sans surprise DeRossi ignore la question donnant toute son attention sur moi, le regard furieux et déclare avec dégoût - la seule chose que tu sais faire est mentir.

- Je n'ai pas accepté sa mission - l'informe-je le fuyant du regard me sentant prise dans le piège.

- Il attend ta réponse, c'est différent - le bout de ses doigts caressent ses lèvres alors que ses sourcils se froncent de réflexion. Encore une fois, il n'a pas tort - Comment tu lui aurais transmis ta réponse - finit par me demander avec curiosité.

- Je ne voulais plus le contacter ou avoir un lien avec lui - assume-je sèchement. Ce qui semble suffisant comme réponse puisqu'il me dit de signer. Dégoûté par le fait qu'il m'a eu dans le mensonge je finis par signer ces documents de merde et les jeter sur son bureau. Je refuse de le regarder ou de lui donner la moindre attention, mais ce qu'il fait par la suite m'intrigue. Il pose son téléphone sur le bureau et met le haut-parleur.

- Baissez vos armes, Elena DeAngelis n'est plus une cible. - annonce le Fou à son interlocuteur.

- Entendu - accepte l'homme sur la ligne pour ensuite raccrocher.

Si je n'avais pas signé, il aurait tué ma sœur.

Si je n'avais pas signé, j'aurais eu sa mort sur la conscience.

Encore une fois une personne serait morte à cause de moi.

- Ne me sous-estime jamais - me dit-t-il insouciant mais assez convaincu pour ne pas le prendre à la légère.

- C'est quoi le plan Angelo? - demande Zack afin de détendre l'atmosphère et changer de sujet. DeRossi finit par inspirer profondément et accepter d'expliquer

- Aujourd'hui on va partir en Italie, à Como plus précisément. J'ai été invité à une enchère pour des trafics d'humain et d'enfants.

- Attend attend - se redresse Zack à l'annonce - depuis quand ils t'invitent à ce genre d'enchères ? Ils savent que tu t'occupes de la production des armes et de la drogue ?

Le regard du Fou se pose sur moi le tout en répondant à Zack.

- Ce qui appartient à ma femme m'appartient aussi...c'est ce qu'il y'a écrit dans l'accord - il sort son paquet de clope le tout en parlant - DeAngelis a transféré tous ses biens et son pouvoir à Rosa. Maintenant les autres gangs pensent que je suis impliqué dans ce genre d'affaires ce qui explique l'invitation.

- T'as toujours saboté ce genre d'événements pour libérer les victimes...spécialement les enfants - ajoute Zack dans l'incompréhension - Pourquoi t'as accepté ?

- Pour gagner leur confiance leur faisant croire que ma femme à réussi à me faire intéresser à ce genre d'affaires. De cette manière je pourrai appliquer mon plan dans le calme sans que personne ne suspecte rien. D'ailleurs, on va partir à 13h.

Enfin je vais rester tranquille pendant quelques jours sans la présence du Fou.

- Y'aura qui? - demande Ben.

- Les gens présents dans cette pièce, Vanessa et Carlo.

Réalisant que moi aussi je vais devoir partir en Italie avec eux, mes yeux s'écarquillent alors que ma bouche s'entrouvre légèrement et s'arrondit, tandis que mes sourcils remontent haut sur mon visage. Je croyais que j'allais enfin passer quelques jours de tranquillité, malheureusement il me mène avec lui.

- Mais je croyais que les animaux étaient interdits dans ton jet - fait Ben d'un ton ennuyant.

- Ça ne me dérangerait pas de laisser Rosa ici - déclare DeRossi du même ton que son ami.

Il vient sérieusement de me comparer à un animal ou j'hallucine?!

- Mais...je ne parle pas de Rosa, je parle de Vanessa ! - précise Ben en tapant sa main contre son front, exaspéré par les propos de son ami.

- On termine la conversation ici. Rentrez chez vous pour préparer vos affaires. On se rejoint à la piste avant le décollage - termine DeRossi se levant de sa place.

Alors que tout les quatre on se dirigeait vers l'ascenseur Ben fait une remarque sur les tenues de DeRossi et moi:

- Oh vous êtes habillé pareil, hasard de dingue !

La remarque laisse échapper un rire nasal de la part de DeRossi relevant son menton de fierté sans prendre le temps de vérifier si ce que son ami dit est réel ou pas, chose que je fais. Je regarde ma tenue ensuite celle de DeRossi et effectivement la remarque de Ben est correcte. On dirait qu'on s'est mis d'accord alors que c'est un pur hasard.

~~~~

Arrivé à la maison il me donne 30 minutes pour me préparer et préparer mes affaires. Une fois dans ma chambre, la première chose que je fais c'est d'enlever ces insupportables talons.

je les détestes.

Pendant que je me douchais les questions commencent à bombarder mon esprit

Comment il a réussi à enregistrer la conversation entre moi et mon père?

Pourquoi avoir accepté le mariage arrangé ?

Comment je me suis retrouvée dans cette situation?

Le picotement de la blessure présente sur ma paume attire mon regard l'analysant attentivement. La blessure en n'est pas profonde ou grave, d'ici quelques jours elle sera partie. Pendant mon observation, le petit objet brillant présent sur mon annulaire qui n'est rien d'autre que la bague du faux-fiançailles que Le Fou m'avait donnée le jour du Gala.

J'ai pas eu la possibilité de l'enlever puisque j'ai été en coma pendant 3 semaines et l'enlever maintenant est inutile. J'approche la bague à mes yeux pour mieux la détailler. Elle est simple avec une pierre encastrée.

J'avoue que Le Fou a bon goût.

Terminé ma douche, je me prépare rapidement et place mes affaires à l'intérieur de la valise. Je m'assure de faire de la place pour trois livres. Une fois tout prêt, je sors de la chambre en même temps que le Fou, puis je me rappelle d'avoir oublié mes médicaments.

- Attends, j'ai oublié mes médicaments - l'informe-je en posant la valise par terre.

- T'as pas besoin de cette merde, descends - réplique-t-il froidement.

Pardon?! C'est pas à lui de décider ce que j'ai besoin et pas.

Au moment où je m'apprêtais à faire demi-tour vers ma chambre, sa voix m'arrête en me faisant figer suite à sa déclaration - Tu ne les retrouvera pas. J'ai tout jeté - m'annonce-t-il calmement comme si ce qu'il a fait n'est rien de grave, ce qui fait retourner lentement mon corps dans sa direction le regardant avec toute la haine que mon corps possède - Donne-moi mes médicaments - crache-je sévèrement le visage crispé - Change ta façon de me parler - réagit-t-il du même ton.

Sans réfléchir, d'un pas rapide j'avance vers lui - Trouve une putain de solution. Je ne vais pas sortir d'ici sans mes médicaments - maintenant on est face à face, un rictus malsain s'affiche sur sa figure.

- T'as vraiment cru que les menaces d'une sale gamine allaient me faire changer d'avis? - abasourdi, un rire provoquant quitte sa bouche alors que sa tête bouge de gauche à droite - Maintenant écoute moi - il sort une clope qu'il allume, ce qui l'a forcé à marquer une pause pour ensuite reprendre - tu vas faire bouger ton joli cul dans ma putain de voiture et tu vas la fermer - encore une fois il marque une pause pour cracher la fumée de côté et continuer en plissant ses yeux - et tu sais pourquoi tu vas faire ce que je t'ai dit? - je sais d'avance qu'il ne s'attend pas réellement une réponse de ma part et qu'il compte donner sa propre réponse - parce que tu n'es qu'une bonne put-

Sans lui laisser le temps de terminer sa phrase, ma main claque violemment sa joue au point que sa tête s'est retournée sur le côté faisant tomber sa clope par terre.

Réalisant ce que je viens de faire je recule rapidement en couvrant ma bouche avec mes mains tremblantes de peur - je suis désolée, je ne voulais pas, vraiment j-je ne - je recule encore plus rapidement en le voyant se masser la mâchoire avec un sourire flippant alors qu'il avançait vers ma direction. À son action, mon reculement se fait encore plus rapide - je ne voulais pas, crois moi s'il te plait - mais c'était trop tard puisque je me retrouve contre le mur avec lui pas loin de moi. Furieux, le visage serré et les yeux brillant de colère. Il s'apprêtait de faire un pas de plus mais il s'arrête et me menace - Ose seulement me toucher encore une fois et tu vas retrouver ta sœur dans ma putain de cave à payer les conséquences à cause de sa incapable sœur qui était censé la protéger et ne pas la foutre dans une merde encore plus grosse.

Mes yeux se ferment et je tourne ma tête de côté, j'avale difficilement le peu de salive que j'ai et hoche rapidement la tête, signe d'avoir compris.

Après, dans un silence total, on prend nos affaires et on descend au garage où nous montons dans la voiture. Une trentaine de minutes plus tard, on arrive au lieu de rencontre où on retrouve les garçons, Vanessa et Carlo.

Avant de descendre de la voiture, Le Fou jure en serrant ses dents et m'attrape par mon bras en voyant que je m'apprêtais à descendre de la voiture et me tire vers lui au point où je sens sa respiration sur mon visage se mélanger à la mienne.

- Comme tu sais Vanessa est au courant qu'on est marié, elle est en train de nous regarder, joue le rôle - commence-t-il à m'expliquer me regardant droit dans les yeux.

Son bras se lève, se dirige vers mes cheveux et commence à jouer avec mes cheveux et ranger les mèches derrière mon oreille. Je reste immobile, j'ai peur que le moindre geste que je pourrai effectuer fasse foirer l'image du mariage qu'on est censé monter, je décide donc de le laisser gérer la situation. Sa main remonte et se pose sur ma nuque se nichant sous mes cheveux.

- Elle n'est pas conne, c'est sûr qu'elle se doute de quelque chose, elle va surement te poser des questions - son regard se détache du mien pour regarder vers la direction de la concernée et reprend - tu ferais mieux de gérer la situation en lui enlevant tous les doutes, à part si tu veux que ta soeu-

- J'ai compris - je lui réponds sèchement connaissant déjà la suite de son insupportable menace.

La main qui était posé sur ma nuque se détache et glisse vers mon visage, du bout de ses doigts il suit le contour de ma mâchoire et approche son visage vers mon oreille et chuchote - très bien Amore maintenant tu vas afficher ton meilleur sourire hypocrite et raconter à quel point t'es amoureuse de moi. Si tu veux le savoir, actuellement elle est en train de nous manger des yeux. De son point de vue on dirait que je suis en train de t'amadouer- continue-t-il avec sa voix rauque, son souffle chaud effleure mon oreille me causant des frissons partout.

Il recule et descend, alors que moi je reste figée et déstabilisée. Mon regard se pose sur le groupe qui était en face de la voiture et constate qu'effectivement Vanessa était en train de nous regarder depuis notre arrivée ce qui explique pourquoi le Fou a juré en la voyant mais, ce qui justifie également sa réaction.

Sans m'être rendu compte la porte à côté de moi s'ouvre, relevant mon regard je vois que c'est DeRossi qui me l'a ouverte et d'une main il m'incite à sortir. Une fois descendu nos affaires, il m'invite à avancer en posant délicatement sa main sur mon dos.

Ça m'angoisse.

- Heureusement que t'acceptais pas les retards - lui fait remarquer Ben en regardant l'heure.

- Ben laisse le profiter de ses noces avec sa femme - dit Zack en se moquant de son ami

- Félicitation - me félicite Vanessa sans que son sourire ne monte aux yeux, je la remercie avec le même sourire. Carlo finit également par nous féliciter. Ensuite nous rentrons tous dans le jet. Chacun d'entre nous prend une place pendant ce temps l'équipage fait monter nos affaires et nous prépare pour le vol.

Le Fou a pris place à côté de moi, quant à Zack et Ben, ils se sont mis en face de nous alors que Vanessa et Carlo se sont assis dans des endroits respectivement opposés.

- Une fois arrivé on va dormir où? - demande Ben pris par l'ennuie du silence.

- Chez ta grand-mère - réplique DeRossi avec sarcasme sans quitter l'écran de son téléphone.

- Je ne veux pas dormir dans un cimetière - se plaigne faussement déçu avant que DeRossi réponde sérieusement à sa question principale.

- J'ai une maison, on va dormir là-bas.

- QUOI?! Ça veut dire que je vais dormir sous le même toit que Vanessa?! Ah non mec je refuse.

- j'en ai rien à foutre, maintenant ferme ta gueule.

Le voyage va être insupportablement long. De plus, la boule au ventre n'aide pas à me détendre en ressentant un mauvais pressentiment. La dernière fois que j'en ai eu un j'ai fini par rester en coma pendant trois semaines. Cette fois-ci qu'est-ce qu'il m'a prévu le futur?


__________________________________


Hey!

nous voilà à la fin de ce chapitre, j'espère que vous avez kiffé

C'était un chapitre assez calme mais je vous préviens que les prochains vont être plus mouvementés

n'hésitez pas à voter et surtout à me donner des conseils


Baci, Olfa

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