Chris, ou comment se prendre...

By Carazachiel

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Chris, geek, membre d'une Team de Streamers connus (les Slayers~Hunters) décide de jouer les Cupidons pour ca... More

🎅🎅
Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6.1
Chapitre 6.2
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
ILLUSTRATION
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16
Chapitre 17
Chapitre 18.1
Chapitre 18.2
Chapitre 19
Chapitre 20
Chapitre 21
Chapitre 22
Chapitre 23
Chapitre 24.1
Chapitre 24.2
Chapitre 25
Chapitre 26
Chapitre 27
Chapitre 28
Chapitre 29
Chapitre 30
Chapitre 31
Chapitre 32
Chapitre 33
Chapitre 34
Chapitre 35
Chapitre 36
Chapitre 37
Chapitre 38.1
Chapitre 38.2
Chapitre 39
Chapitre 40
Chapitre 41
Chapitre 42
Chapitre 43
Chapitre 44.1
Chapitre 44.2
Chapitre 45
Chapitre 46
Chapitre 47
Chapitre 48
Chapitre 49
Chapitre 50
Chapitre 51
Chapitre 52
Chapitre 53
Chapitre 54
Chapitre 55
Chapitre 56
Chapitre 57
Chapitre 58
Chapitre 59
Chapitre 60
Chapitre 61
Chapitre 62
Chapitre 63
Chapitre 64
Chapitre 65
Chapitre 66
Chapitre 67
Chapitre 68
Chapitre 69
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Chapitre 12

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By Carazachiel

27 novembre

— Debout la marmotte !

La voix trop enjouée de sa sœur résonna désagréablement aux oreilles de Chris.

[Je n'ai rien trouvé de pire que d'être tiré du sommeil par l'enthousiasme de quelqu'un. Laissez-moi comater le temps d'émerger. Laisser -moi râler le temps d'avaler mon café ! Laissez-moi le temps tout court !]

— Rentre pas chez moi, bougonna-t-il en rabattant sa couette sur sa tête.

— Je suis déjà chez toi, sinon tu m'entendrais pas, se moqua Lise. Alors, lève-toi ! Sinon j'ordonne à Renoncule de t'attaquer !

En entendant son nom, la chatte se redressa.

— Renoncule, fais pipi !

— Ca va, ça va, je me lève, soupira Chris, résigné. Mais si ta bestiole me pisse dessus, j'en fait une descente de lit. Ou des pantoufles. C'est bien, ça, les pantoufles. 

Une menace de qualité qui terrorisa tellement Lise qu'elle éclata de rire alors que son frère émergeait enfin, les cheveux en bataille, la mine chiffonnée de fatigue.

[Ce n'est un secret pour personne dans cette maison que je préfère la présence des félins à celles des humains, et ce même s'ils m'urinent dessus de bon matin.]

— Qu'est-ce tu veux, Lise ? Attends... pourquoi t'as un bonnet de père Noël ?

— Parce que c'est le grand jour ! Le jour de la déco !

— Tu te fous de moi ?

— Pas du tout ! J'ai été pas mal prise par... un truc, ces derniers temps, mais quand on est allé se promener hier, je me suis rendu compte qu'on était en retard !!

Un sourire fier aux lèvres, Lise brandit deux paquets débordant de guirlandes, puis, du pied, lui montra un carton griffonné d'un gros "santons" autour duquel commençait à trottiner Chardon.

— J'suis pas de corvée de crèche, cette année, c'est toi, protesta Chris.

[Et notre mère se montre intraitable avec la corvée de crèche. Chaque année, il faut trouver un nouveau décors, toujours naturel. Il faut tout agencer avec soin, trouver une cohérence et surtout, surtout, cacher une nouveauté. Elle est persuadée que les enfants du village regardent notre création en mode " Où est Charlie ?" En vérité, ce sont surtout des personnes âgées qui s'extasient devant. Ou des touristes. Ou des touristes âgés. Beaucoup de touristes âgés.]

Lise déposa les sacs et s'agenouilla pour farfouiller dedans. Alors que les chats s'approchaient d'elle, curieux, elle en sortit une guirlande lumineuse et un paquet de boules tout en babillant :

— Mais cette année, j'ai envie de le faire avec mon grand-frère adoré.

[Même si je m'entends plutôt bien avec ma sœur, elle ne réserve le "grand frère adoré" qu'à deux situations :  quand je viens de lui offrir un cadeau... ou quand elle a besoin de mon aide pour quelque chose.

Et même si ma simple présence est le plus beau des cadeaux (surtout pour Cam), il me semblait évident que ce n'était pas pour ça que Lise me léchait les bottes ce matin... ce midi-là.]

— Laisse-moi prendre un café avant de me bourrer le crâne avec tes problèmes, râla Chris en s'extirpant de son lit. 

Il ne fit que trois pas avant de se souvenir de l'état de ses placards. Bien malgré lui, il jeta un regard vers la porte extérieure, puis vers sa sœur.

— Cam est pas là, par hasard ?

Elle en suffoqua de surprise.

— Tu... oh mon Dieu, Alléluia ! Tu as ouvert les yeux !

Il demeura interdit et la dévisagea comme si elle avait perdu l'esprit. 

[Le pire ? Elle s'attendait vraiment à ce que je comprenne de quoi elle parlait. Alors que je manquais visiblement de café, et que mon humeur frisait la jauge "massacrante" à cause de cette visite inopportune.]

— Ouais, ben j'ai beau ouvrir les yeux, je vois pas la moindre goutte de café, déplora Chris. j'i oublié de dire à Maman que j'ai plus rien.

— Quel rapport avec Cam ?

— Cam m'a apporté du café hier.

— Attends... tu veux voir Cam juste pour avoir un café ?

— Et pour quoi d'autre devrais-je avoir envie de voir Cam ? retorqua Chris, agacé.

— Parce que... parce que c'est ton ami.

Chris roula des yeux comme si sa sœur venait de déblatérer une platitude.

— Evidemment que c'est mon ami, je laisse pas entrer n'importe qui chez moi. Bref... j'vais affronter les parents pour me faire un café. Et laisse pas Chardon jouer dans les sacs, c'est son premier Noël, il va faire un carnage !

Pris la patte dans le sac, le chaton se figea une seconde avant de s'enfuir, un morceau scintillant entre les dents. Et de voir ce serpent argenté le suivre, il paniqua, sauta sur le bureau, renversa une tasse (heureusement vide) avant de détaler vers la salle de bain.

— Chris, aide-moi !

— J'peux rien faire tant que j'ai pas envie. Et sans café, j'ai pas envie. 

[La mauvaise foi n'est pas mon seul défaut quand je manque de caféine : j'ai aussi une patience plus que limitée. Et courir après un Chardon ravagé était clairement au delà de mes limites. Tellement au delà que j'ai pris le risque de retrouver mon studio sans dessus dessous. J'ai pris mon téléphone, mon dodécaèdre et j'ai tout simplement rejoint le côté maison en ignorant ma sœur. 

Selon ma mère, quand on fait partie d'une fratrie, c'est carrément un talent de réussir à ignorer les autres. Bon, dans mon cas, c'est surtout un moyen de survie. M'isoler, rester dans ma bulle, et dans les moments de trop fortes sollicitations, quand la menace du débordement émotionnel plane : le casque anti-bruit.

Pour être honnête, ce casque prenait plus souvent la poussière qu'autre chose, il fallait vraiment que je sois dans un sale état pour m'en servir. 

Comme lorsque Côle m'a largué et a utiliser un chanel général pour annoncer à tous les joueurs présents dans une des villes que je m'étais tapé un mec en ligne (sans préciser qu'il s'agissait de lui, bien sûr). Nous étions en plein Stream. Les questions ont explosé dans le tchat. Je n'ai pas supporté d'entendre ma Team répéter les mêmes choses, encore et encore, que notre vie privée ne concernait que nous et que si je ne voulais pas en parler ils devaient le respecter.

J'ai fini par couper mon micro et mettre mon casque. 

J'aurais pu couper le son, tout simplement, mais l'idée d'un silence total m'angoissait. Avec le casque, je percevais les voix, les bruits du jeu. Une ambiance sonore atténuée et apaisant et surtout, la sensation de maîtriser quelque chose.

Toujours est-il que ce matin-là, je n'avais clairement pas besoin d'autre chose que d'un bon café avec un nuage de lait !]

Au grand soulagement de Chris, en dehors de Chiendent assis devant sa gamelle vide, la cuisine était déserte. Le jeune homme s'immobilisa, indécis. 

[Parfois, dans la vie, nous sommes mis face à des dilemmes. Et là, je me demandais quoi de la tasse ou de la gamelle je devais remplir en premier.]

Chiendent et son regard humide l'emportèrent de peu face à la promesse d'un café fumant. Puis l'arrivé d'un SMS repoussa encore l'utilisation de la cafetière. 

[Typiquement le genre de choses qui m'aurait fait râler en temps normal. Sauf que je n'échangeais des SMS qu'avec une seule personne. Et même embrumé et privé de sa boisson préféré, mon cerveau compris en une seconde que le SMS provenait de Cam.

Avec le recul, il m'apparaît plus que clairement que j'étais déjà dingue de lui ; dans le cas contraire, il n'aurait jamais bénéficié de tous ces passe-droits.

Un truc qui m'a toujours fasciné, c'est le déni de grossesse. Comment le cerveau peut-il s'aveugler au point de rendre un bébé invisible à sa propre mère ?

Ca m'échappait et me paraissait impossible. En réalité, j'étais persuadé que les mères mentaient.

Bon, ça m'échappe toujours, mais je sais désormais que le déni n'a rien d'un mensonge aux autres. C'est un mensonge que l'on se raconte à soi-même pour une raison ou pour une autre.

Dans mon cas, c'était un mécanisme de défense.

Un mélange de peur et de réticences né de mes expériences passées. 

Pour éviter de revivre l'abandon vécu au lycée. Pour éviter de revivre la trahison de Côle, les souffrances qu'il m'avait infligées (et il n'avait, hélas, pas fini !). Peur de m'attacher à quelqu'un, peur de m'empêtrer dans une relation qui ne me correspondait pas.

Et quand mon regard sur Cam a changé, mon déni a évolué de manière à me cacher l'indéniable attraction entre Cam et moi.

Pas d'attirance, pas de risque. Pas de risque, pas de problème. 

Je m'en étais persuadé parce qu'il m'évitait des heures et des heures d'analyse, de planifications de conversations et de prévisions des réactions. 

Le nombre de discussions que je me suis projetées dans mon lit jusqu'à en faire des nuits blanches pour finalement les éviter !

Concernant Cam, mon cerveau avait fait un blackout. C'était un refus pur et simple d'y réfléchir, d'y penser, de l'envisager. Un refus encore conforté par mes certitudes à ce moment-là.]

Chris se surpris à hésiter avant d'ouvrir le message de Cam. Son ventre se serrait et ses mains tremblaient un peu.

— Le manque de café, c'est tout.

— Miah, confirma Chiendent avant d'aspirer des croquettes.

— Mais mâche au lieu d'avaler tout rond, tu vas encore dégobiller stupide chat !

— Et comme t'es son maître par intérim, c'est toi qui ramasseras, s'exclama Lise en abattant sa main sur l'épaule de son frère.

Le sursaut qui secoua Chris propulsa son téléphone sur le plan de travail. Le cœur battant, le jeune homme se dégagea de l'étreinte et fit volte-face, mâchoire et poings serrés.

— Mais ça va pas bien ?

Elle leva les mains en signe d'apaisement.

— Désolé, j'avais oublié !

[Si elle n'avait pas parut si démunie à ce moment-là, je pense que j'aurais pu l'insulter. Sauf que ma chère sœur semblait réellement avoir oublié que je détestais le contact. Renoncule dans les bras, Chardon accroché à une de ses jambes, Lise mâchouillait une de ses mèches de cheveux, comme à chaque fois que quelque chose la turlupinait.]

— Crache le morceau, soupira Chris tandis qu'il récupérait son smartphone et un rythme cardiaque plus normal.

— En fait... c'est pas vraiment pour les décos que je suis venue te voir.

— Sans déconner.

Elle l'ignora. Lui ouvrit sa messagerie.

— Tu te souviens, reprit-elle, quand je suis venue dans ta chambre l'autre soir ?

— T'as squatté toute la nuit, c'est pas le genre de truc qu'on peut oublier.

Lise haussa un sourcil, surprise par le ton inhabituellement doux de son frère.

— Qu'est-ce qui t'arrive ? T'as pas pris ton café, mais t'es... gentil.

[J'étais en train de lire (enfin!) le SMS de Cam, et même si mon adorable voisin ne m'apprenait rien de transcendant, il me racontait sa soirée karaoké avec un tel enthousiasme que sa bonne humeur déteignait sur moi.

Je sais, ça aurait dû m'interpeler, mais le déni est tenace.

Alors au lieu de m'interroger sur ma réaction, j'imaginai le dialogue à venir...

— Je lis un SMS de Cam.

— Oh, encore Cam ? Mais alors, tu vois, hier, j'avais raison !

Hors de question de parler de Cam, donc, le risque d'alimenter les folles théories de ma soeur était bien trop présent.

— Je discute avec la Team.

— Oh, c'est vrai ? Je peux voir ! 

Et là, elle se pencherait sur mon épaule, je serais obligé de cacher mon tel et elle se poserait des questions.

— Maman m'a envoyé un message.

— Sérieux ? Depuis quand Maman envoie des SMS, elle a toujours mis des post-it sur le frigo !

Oui, non, évidemment, Maman, c'est impossible.

— Je regarde une vidéo...

Non, pareil, elle voudra voir l'écran. Idem pour les réseaux sociaux.

Je n'ai jamais eu l'occasion de trouver la solution : Lise étant Lise, elle ne respecte jamais les dialogues dans ma tête.

— Bon, alors, tu me réponds ou je t'arrache le téléphone pour voir !?

— Si tu fais ça, je t'aide pas. Alors, qu'est-ce que tu veux ?

Elle plissa les yeux... et abandonna. 

— Le sujet doit être sérieux pour que tu abandonnes si vite... 

— Oui, je... c'est un truc auquel je pense depuis un moment, mais l'autre soir dans ta chambre, de voir et parler à Lizzie, comme ça, je... Chris. J'ai besoin que tu joues les Cupidons pour moi. 

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