BROKEN

By bejaouiolfa

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[ UNE RÉÉCRITURE EST PRÉVUE ] Il voulait se venger, elle voulait mourir. « Tu es l'erreur de l'erreur » Accab... More

Avant propos
Prologue
1.
2.
3.
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5.
7.
8.
9.
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49.
50.
51.
Epilogue + remerciements
BONUS

6.

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By bejaouiolfa




Rosa

- Cara...Réveille-toi

Une voix lointaine me parvient alors que mon corps se fait secouer légèrement ce qui finit par me réveiller d'un coup m'éloignant de la personne en glissant à reculons jusqu'au mur alors que je regardais autour de moi déboussolée

- Ne me touche pas...Ne me touche pas - le souffle court, je répète sans cesse la phrase jusqu'à ça soit une murmure - Cara, c'est moi...Benito - d'une voix rassurante Benito tente de me calmer, initialement il a hésité de s'approcher mais il a finit par ne pas le faire afin de ne pas dégrader la situation.

- Écoute, Angelo est sorti, il a des affaires privées qui vont l'entretenir toute la journée et bizarrement il m'a donné la journée libre, chose qui est très rare mais on en reparlera plus tard de ça - il commence à m'expliquer alors que je reprends petit à petit mes esprits - Je suis seul et...- il se gratte la nuque - je me suis dit pourquoi ne pas te faire sortir d'ici pendant l'absence de Angelo - alors qu'il parlait ses épaules se haussent. Face à mon silence il finit par reprendre la parole - J'ai préparé des lasagnes...et aussi un tiramisù... - il me tend sa main m'invitant à l'attraper et le suivre - Allez viens - m'incite-t-il doucement.

Je le regarde hésitante.

C'est un piège, il va profiter de toi.

Mais il est le seul gentil ici.

il ment, le Fou est surement là

Pour une fois, je décide d'ignorer la voix dans ma tête. Mon bras s'allonge en sa direction, pas pour serrer sa main, mais pour lui tendre mon petit doigt. Je sais que c'est ridicule pourtant pour moi ce n'est pas le cas. Son regard est perdu ne comprenant pas le motif de mon geste.

- Tu me le promets - l'observe-je.

- Promettre quoi Cara. - répondit-il avec un sourire chaleureux.

T'es vraiment stupide Id- Rosa à vouloir le croire.

- Euh...que le Fou n'est pas là et... que tu ne vas pas me faire mal - mes paroles lui provoquent un rire amusé

Pourquoi il rit? Mes propos sont futiles? Il se fout de ma gueule ou peut-être parce que je suis ridicule?

Alors que mon anxiété me bourdonne mes esprits créant le chaos total, le brun s'accroupit me souriant chaleureusement, ce qui me soulage légèrement dégageant certaines incertitudes que j'avais initialement.

- Cara, si pour te rassurer tu veux que je fasse la promesse avec le petit doigt je le ferai - affirme-t-il en approchant son petit doigts au mien d'une manière hésitante, ayant surement compris que je n'aime pas qu'on me touche, je lui offre mon accord avec un petit sourire

Alors que nos doigts se serrent, il affirme - Je te promets que Le Fou, comme tu l'appelle, est réellement absent et que je ne vais pas te toucher ou m'approcher sans ton autorisation - son ton est sincère, du moins le déni ne s'est pas mis en jeu.

- Merci.

- Perfetto (parfait) -exclame Benito en se frottant les mains alors qu'il se redresse - On y va, le repas va se refroidir.

Il me propose à nouveau sa main pour m'aider à me lever, cette fois-ci j'accepte me laissant traîner dehors de la sombre pièce. On monte les escaliers, je connais déjà la route pour aller à la cuisine puisque l'autre jour. Je crois que c'était hier, si je n'avais pas perdu la notion du temps, Benito m'a fait manger alors que DeRossi était dans son bureau avec un de ses hommes.

C'était un soulagement, je dois l'avouer et je le remercie de cette attention, mais honnêtement le fait de ne pas manger ne me dérangeait pas. Après tout, une punition que je recevais c'était que mon père me privait de manger. Ensuite, pendant l'adolescence, je me privais de manger de mon propre gré à cause de différents problèmes mais également parce que je n'aimais pas mon corps. Toute ma vie, jusqu'à maintenant, le fait de ne pas manger n'est rien d'autre qu'une simple routine.

Alors que mes yeux se baladaient découvrant la sombre maison, le propriétaire rejoint mes pensées.

DeRossi, depuis que je me comporte d'une manière anormale, il ne s'amuse plus à me faire peur ou me menacer...ou c'est peut-être dû au fait que je suis la fille de son ennemi, comme il l'a dit l'autre jour, il a besoin de moi.

Je le déteste.

Je le haïs.

Ceux qui sont supposés m'aimer ont étés ceux qui m'ont le plus procuré de la souffrance et des déceptions, alors pourquoi une personne qui me déteste ne ferait pas de même?

Après tout, moi même je me fais du mal.

Physiquement et mentalement.

Surtout mentalement.

Je suis fatiguée.

A cette pensée un souffle assez fort quitte ma bouche remplissant mes joues d'air, ce qui finit par attirer l'attention de Benito.

- Ça va Cara ? - me demande-t-il, étrangement inquiet. Je hoche rapidement ma tête de haut en bas accompagné d'un sourire forcé afin de rendre ma réponse plus crédible alors qu'au fond c'est la catastrophe. Une fois que le brun a été rassuré, il me demande - Tu veux manger au salon ou dans la cuisine ? - alors qu'il préparait le strict nécessaire pour le repas.

- Ehm...comme tu veux - rétorque-je en me grattant nerveusement le bras.

- Tu es mon invité, à toi de choisir. Ici ça va être chez toi pour un certain moment donc commence à t'y habituer.

Mes sourcils, ahuri, se froncent à l'appréhension de ces nouvelles informations.

Pourquoi vais-je rester ici pour un certain moment?

Je veux retrouver ma vie normale

T'en a jamais eu idiote

C'est vrai pourtant je pense que j'en mérite une ce qui explique le motif de pourquoi j'ai décidé de fuir de chez moi. Mais la réalité me gifle en me rappelant où je suis et surtout dans quelle situation je me retrouve.

Le point positif c'est que ma famille ne va jamais douter du fait que je suis retenue ici, ce qui les empêcherait de me retrouver. Alors que le point négatif c'est que je suis renfermé avec un Fou et actuellement je suis en compagnie d'un de ses hommes qui semble être trop pur pour ce monde même si je suis certaine qu'il a les mains recouvertes de sang de personnes innocentes.

- Alors? - alors que j'étais en apnée dans mes sombres pensées, sa question me rappelle que je lui dois une réponse. Je tourne ma tête vers le salon, qui est énorme, et analyse le canapé immonde recouvert de coussins. Il a l'air d'être affreusement confortable. Ensuite mon regard se plonge vers la cuisine avec des meubles noirs brillants donnant une vue au jardin grâce à la baie vitrée - Cuisine ? - grimace-je incertaine en pinçant mes lèvres - Ça serait dommage de salir le canapé.

- On s'en fout. Espérons que Vanessa casse les couilles pour qu'il lui ordonne de nettoyer, après si on a pas de chance je le ferai. Je peux pas me la voir, meuf la blonde ne sait faire rien d'autre que casser les couilles et lécher le cul à Angelo, je souffle fort. - Ses propos me font rire comprenant que lui aussi ne supporte pas la blonde nommée Vanessa.

Lui et moi on va bien entendre, du moins je l'espère.

- Alors pourquoi me laisser choisir- dis-je en riant alors que Benito avance vers le salon avec les assiettes à la main

- Pourquoi pas - il pose les objets qui encombrent ses mains, sur la table basse - Mets-toi à l'aise, j'arrive - la seconde d'après sa silhouette disparaît de ma vue. J'en profite donc pour mieux détailler la décoration et la pièce qui l'entourent.

J'aime la couleur dominante.

Le noir.

Noir comme l'âme du propriétaire.

Dans un coin, je remarque une bibliothèque ce qui attire immédiatement mon attention, laissant mes jambes me conduire jusqu'à me retrouver en face de celle-là. Elle n'est ni trop grande, ni trop petite mais les étagères sont remplies de livres. Mes yeux parcourent toutes les étagères découvrant les titres de chaque livres. Il y a différents genres, des classiques, thrillers, poèmes. Je comprends qu'il est étrangement passionné par l'histoire spécialement des grands événements historiques contemporains.

Je continue ma recherche de l'espoir de retrouver de la romance même si j'en doute. Je finis par saisir un livre au hasard le cachant dans l'élastique de mon bas et baisse le pull afin de le mieu cacher. Heureusement que je porte des vêtements larges même si c'est ceux de l'homme qui me retient prisonnière ici.

Tant que c'est un livre ça me va

- Mamma mia, c'est les meilleures recettes que je n'ai jamais préparé, on va tout manger - crie Benito depuis la cuisine en fermant la porte du four. D'un pas rapide je retourne vers le canapé reprenant place sur le canapé, pile au moment où Benito revient avec le plateau contenant les lasagnes.

L'odeur du plat empire la pièce jusqu'à rejoindre mes narines. Ça sent tellement bon.

Il pose le plateau sur la table basse, coupe soigneusement une grosse tranche et la pose dans mon assiette. Je regarde l'assiette ensuite et relève le regard vers lui face à l'énorme tranche qu'il m'a offert.

- Non non c'est trop grand pour moi, je n'ai pas trop faim. - proteste-je en agitant les mains devant moi, alors que mon ventre me trahit en gargouillant.

Il me regarde avec un sourire au coin.

- Je peux être pire que les mamies quand c'est en rapport avec la bouffe. Allez mange.

Il termine de se servir et me regarde remarquant mon refus, il finit par dire - Je ne vais pas manger tant que tu ne commences pas.

Ma bouche s'ouvre face à son initiative. Les premières minutes je le défie croyant qu'il allait céder à la tentation de sa famine. J'apprends finalement qu'il était sérieux ce qui me fait me sentir coupable du fait que je suis la cause de son empêchement de manger. Je décide donc de prendre la fourchette et le couteau pour couper un morceau que je mange.

C'est affreusement bon et succulent.

- Bordel...c'est tellement bon. - j'affirme alors que je m'apprêtais à couper le prochain morceau

Depuis que j'ai mangé le premier morceau et s'assurer que je continue mon repas, il commence à profiter également de son repas

- Ça me fait plaisir - il exprime son avis la bouche pleine - tu veux regarder quelque chose ou parler? - propose-t-il.

- Comme tu veux - rétorque-je en levant les épaules.

- Tu veux que je t'appelle Ida ou Rosa?

- Comme tu veux.

Il me regarde alors qu'il se nettoie la bouche avec son mouchoir

- Tu veux que je t'appelle « comme tu veux » ? C'est bizarre comme surnom - se moque-t-il de ma réponse, ce qui m'arrache un petit sourire sincère.

- Moi aussi je ne sais plus comment je veux que les gens m'appellent. Je te laisse le choix.

- Si ce n'est pas indiscret, pourquoi t'as changé d'identité.

A sa question le sourire que j'avais s'efface d'un coup.

- Cara, si tu ne veux pas me répondre je comprends, je ne vais pas t'obliger - me rassure-t-il calmement

On a passé le reste de la journée à parler, manger et à regarder les Peaky Blinders. J'ai découvert qu'il est aussi fan que moi de cette série. Vers la fin de la journée il m'a donné des vêtements d'homme, 6 paquets de serviettes hygiéniques et 3 paquets de tampons. En découvrant les objets qu'il m'a donnés, je reste stoïque dû à la surprise.

- Meuf ne me regarde pas comme ça. Vanessa m'avait dit qu'un paquet ou deux auraient suffit, je croyais qu'elle se foutait de ma gueule et je ne voulais pas que t'en paye les conséquences - se justifie-t-il d'une manière que je trouve drôle.

Il finit par me diriger à l'étage et rentrer dans une chambre, sans surprise elle est noire comme le reste de la maison. Dans le coin il se trouve une porte qui doit surement donner accès à la salle de bain.

- Cara, c'est pas que je ne veux pas que tu sois à l'aise mais je t'ai fait une promesse, que je compte respecter. Angelo va bientôt rentrer et je ne veux pas qu'il te fasse mal.

- D'accord, merci - je lui réponds avec un sourire pour le remercier.

Renfermée dans la salle de bain je m'empresse à retirer le livre, que j'ai volé au début de l'après midi, le posant soigneusement à coté de l'évier en marbre noir. Je finis par rentrer sous la douche laissant le jet d'eau chaude brûler ma peau jusqu'à laisser des plaques rougeâtres.

Il faut que je me dépêche.

Alors que je me lavais, mon cerveau s'est fait un malin plaisir à me bombarder de questions.

Pourquoi le Fou ne veut pas me rendre les médicaments?

Pourquoi il a besoin de moi?

Surtout, est-ce qu'il compte me tuer ?

Que des Pourquoi, pourquoi, pourquoi ...

De longues minutes se sont écoulées, je décide donc de sortir. Une fois portés les vêtements je reprends le livre le cachant à nouveau sous mon pull et m'empresse à sortir de la salle de bain.

Alors que je m'apprêtais à tourner la poignée de la porte, des voix résonnent dans le couloir, ce qui arrête mon geste.

- Angelo j'ai préparé les lasagnes elles sont tellement bonnes, tu dois les goûter - fait la voix de Benito. Mes yeux s'écarquillent en réalisant à qui il est en train de s'adresser.

- J'ai pas faim.

Merde merde merde !

- Arrête de me rester collé au cul Benito.

- J'ai acheté des joints.

- Quelle nouvelle, bouge - Leurs voix trop proches. Trop proches. Ils doivent être à quelques mètres de la porte qui nous sépare. Mon cœur bat à la chamade alors que la boule dans le ventre se fait confortablement une place.

- Merde...je les ai oublié dans la chambre ahaha je suis vraiment con. Attends-moi dehors je vais te les ramener.

- J'en ai pas besoin, tu me fais chier bordel- le Fou marque une pause et reprend - Si tu ne dégage pas je vais te buter te laissant te vider du sang et pourrir ici - sa voix n'était pas menaçante, non, elle est plus basse et perturbé.

- Angelo, t'es parti le voir c'est ça ? - le ton de Benito est soudainement devenu perplexe. Sa question met en place un silence lourd mais qui a été brisé par Benito - D'accord va dans ton bureau je vais te rejoindre.

Aucun des deux n'a plus ouvert sa bouche. Puis des pas, qui me sont devenus familiers, s'éloignent à l'opposé alors que ceux de mon sauveur s'approchent et ouvre la porte vérifiant attentivement son dos s'assurant que son ami n'est plus un danger.

- Cara - m'interpelle dans un chuchotement - On va descendre en bas. Il est rentré plus tôt que prévu - afin d'éviter tout type de bruit, je hoche ma tête et le suis silencieusement.

Arrivée au rez-de-chaussée, la porte d'entrée s'ouvre sur le brun aux yeux bleus. Si ma mémoire ne me trompe pas, il s'appelle Zack. Son regard croise le mien, ses sourcils se rapprochent d'interrogation, se questionnant sûrement sur ce que je fais ici puisque j'étais censé être renfermé en bas. Je jette un regard furtif à Ben, ce dernier ne semble pas inquiet que l'homme nous ait vu. Au contraire, il semble soulagé par sa présence.

- Zack, j'ai besoin de toi. Ramène la en bas et ne dit rien à personne, surtout à Angelo - murmure-t-il à Zack.

- Mec tu joues avec le feu, non mais même pire, avec le diable - rétorque l'homme faisant attention de garder son ton bas - tu veux rejoindre Monsieur Viande haché ou quoi !

- Si on continue à parler, Angelo va venir me chercher, il est dans son bureau.

Angoissé par l'information, les yeux bleus de Zack s'écarquillent alors que sa main passe nerveusement sur son visage.

- En plus il est là?! Mais t'es complètement taré?! T'es malade?! T'es un fou?! - chuchote-t-il en criant -T'es complètement con...merde?! Putain mais qu'est-ce qu'il est con.

- Ferme ta gueule et dépêche toi.

- Tu m'expliquera après.

Zack avance vers moi et d'un geste de la main m'incite à le suivre, nous éloignant. Nous sommes dans les escaliers qui mènent au sous-sol.

- En plus tu l'as suivie. - me reproche le brun pendant le trajet. C'était pas dans la mauvaise intention, je l'ai compris grâce à l'intonation utilisé - j'avoue que si j'étais à ta place je l'aurais également suivi - à l'improviste, les mains dans les poches, il s'arrête m'adressant un regard compassionnel. Un petit sourire s'affiche sur son visage, sûrement à cause de ses pensées et dire - Tu peux lui faire confiance. C'est Ben, ne doute jamais de lui. Ici, il est le seul qui a encore un cœur.

J'ai écouté attentivement ses paroles sincères envers son ami. Je lui souris pour le remercier d'avoir partagé son opinion. On finit de traverser le sombre couloir froid jusqu'à arriver devant la porte de ma merveilleuse cave, qu'il déverrouille. Il déverrouille la porte de ma cellule.

Sans attendre qu'il me le dise, je rentre dans la pièce, les bras croisés faisant attention pour ne pas faire tomber le livre caché à ma taille. Et je me retourne vers Zack pour le remercier mais on a fini par ouvrir la bouche au même moment, ce qui a empêché à l'autre de parler.

- Dis moi - l'incite-je doucement avec un léger sourire.

Il ne semble plus certain de vouloir partager ses mots. Ses lèvres se pincent, après quelques secondes d'hésitation, il décide de parler.

- Angelo est très impulsif. Des fois il peut être aussi très impatient. Mais également le contraire. - il soupire et reprend la parole - enfaite on ne sait jamais ce qu'il a dans son crâne, je veux juste te conseiller de faire très attention.

- Ok...merci.

Tout ce que Zack vient de me dire, sont des choses que j'ai remarquées. A force de rester enfermé ici j'ai largement le temps pour repasser les scènes de la journée et analyser en détaille le comportement du concerné.

Alors que le brun s'engageait à partir, il s'arrête nettement me faisant à nouveau volte face et affirmer.

- Il ne va jamais te tuer.

À la fin de sa phrase il est déjà parti. Me revoilà à nouveau avec la solitude comme seule amie de compagnie.

Je suis seule.

Tu ne l'es pas, je suis toujours là.

orh ferme là.

À l'apparition des voix, je cligne des yeux pour me débarrasser des larmes qui commençaient à se former dans le coin de celles-ci, alors que mes paumes bouches les oreilles dans l'espoir d'étouffer les voix qui deviennent de plus en plus bruyantes. Malgré tout, elles continuent à me parvenir, je veux que ça cesse. Je veux plus les entendre.

Faut que je me focalise sur autre chose. Il faut que je me distraie. J'ai besoin de quelque chose...

...le livre!

Je m'empresse à sortir le livre et à l'ouvrir. D'une main tremblante, je fais tourner les pages jusqu'à trouver le premier chapitre. Mes yeux se posent sur les premiers mots sans comprendre, ce qui fait froncer les sourcils en découvrant la langue dans laquelle est écrit le livre. C'est en italien, si je ne me trompe pas. Pourquoi je suis étonnée, après tout il est italien. Je le suis aussi mais mes parents ne m'ont jamais appris la langue, la seule chose que je connais c'est les gros mots.

Déçue de ne pas pouvoir lire, je pose le livre de côté. Bon le point positif c'est que l'effet surprise m'a déconnecté des voix qui dominent mes pensées. Je m'allonge sur le matelas, les mains sur le ventre, me laissant parcourir à nouveau les événements clés de cette journée.

« t'es aller le voir c'est ça ? »

Qui est allé voir le Fou pour qu'il se comporte de cette manière au point d'inquiéter Benito?

Il était froid mais à la fois calme, sauf qu'il ne l'était pas, cachant sa nervosité derrière ses mots. C'est compliqué à comprendre ce qu'il ressentait.

Puis une autre pensée me parvient:

« Il ne va jamais te tuer »

Depuis la seconde où j'ai croisé DeRossi, j'ai toujours cru qu'il allait me tuer... Après tout c'est ce qu'il m'a fait comprendre suite à ses actions et également à ses propos.

Zack doit sûrement me mentir. Ils ont tout simplement besoin de moi pour je ne sais pas quelle raison.

La seule option que j'ai opté c'est de fuir, dans tous les cas je n'ai rien à perdre. Soit c'est ma famille qui va me retrouver soit c'est le Fou qui va le faire pour une question d'égo.

J'ai personne.

Je suis seule.

Je suis personne.

Moi même je n'arrive plus à gérer mes actes et mon comportement. Je réponds au Fou alors que ma conscience me crie constamment de ne pas le faire puisque c'est du suicide ce que je fais.

Je ne sais pas ce qu'il m'arrive. Je ne sais pas pourquoi je me comporte différemment avec le Fou ou même avec Vanessa alors que je l'ai vu qu'une seule fois.

Il n'est pas le seul à être imprévisible. Je le suis aussi et je ne sais pas comment gérer la situation.

Je suis faible.

Je suis inutile.

Je suis une erreur.

Le bruit de la serrure se déverrouille me fait me relever m'appuyant sur mes coudes. Je n'ai pas entendu les pas s'approcher tellement j'étais plongée dans mon analyse. Mon regard tombe sur le livre que j'ai précédemment volé et le cache rapidement sous le matelas.

La silhouette du Fou débarque silencieusement dans la pièce en regardant les alentours alors qu'il se dirige vers moi. Mes sens sont en alerte, ce qui me fait avancer à reculons laissant mes fesses glisser sur le matelas jusqu'à me retrouver coincée contre le mur. Il finit par m'attraper par le bras, me lève brusquement et nous extirpe de la cellule. Je suis dans l'incompréhension totale et me laisse guider par les griffes du loup. Nous montons les escaliers puis on avance du côté opposé de la chambre où je m'étais lavé, il nous arrête devant une porte qu'il ouvre. Il nous embarque à l'intérieur, découvrant que la pièce n'est rien d'autre que son bureau. Le Fou libère mon bras et se dirige à sa place derrière le bureau alors que Ben et Zack sont déjà présent.

- Assieds-toi Cara - m'invite chaleureusement Benito tapotant sur la chaise à côté de lui.

- Non.- refuse d'un ton tranchant le Fou, ce qui me force à rester debout alors que Benito me regarde d'un air désolé.

Je ne comprends pas l'utilité de ma présence. Peut-être que j'aurais des réponses dans cette sorte de réunion. DeRossi reprend la parole:

- DeAngelis m'a proposé un accord et m'a invité à son gala pour donner une suite à l'accord.

Le nom de ma famille me fait frémir. Mon père a proposé un accord à son ennemi, pourquoi? Il a découvert que je suis renfermé ici?

- Bien sûr je ne vais pas l'accepter. Pourtant il est sûr de lui, pensant que je vais accepter.

- Ton plan a marché ? - demande Zack ayant comme réponse un hochement de tête de la part de DeRossi. Je les regarde essayant de suivre la conversation. De quoi ils parlent bordel.

- Tu sais c'est qui? - cette fois-ci c'est Benito qui pose la question.

- Non. Des sources assez sûr m'ont confirmé que DeAngelis est au courant de « mon plan ». - Il marque une pause pour poser ses yeux sur moi alors que son dos se pose sur le dossier de son fauteuil, écartant ses jambes laissant son bassin légèrement glisser pour être assis plus confortablement.- Il n'est pas au courant que sa fille est avec moi - pendant qu'il parle il s'occupe à sortir une clope pour la fumer, toujours sans me quitter des yeux - Tu viendras en mission avec nous. On va rendre visite à ta chère famille.

À la découverte de la nouvelle mes yeux s'écarquillent de surprise alors qu'une boule dans le ventre s'accroît, réalisant le fait que je vais revoir ma famille.

Non non non je ne veux pas les voir.

- N-non, je ne veux pas. - dis-je en bégayant.

À mon refus, ses yeux se plissent pendant qu'il tire une taffe. Ses expressions ne m'aident pas.

- Sortez, laissez-nous seules - ordonne-t-il fermement aux deux hommes

- Tu nous fait pas confiance ou c'est comment Angelo - rétorque Benito d'un ton moqueur dans le but de lui faire changer d'avis, mais le concerné fini par le fulminer du regard, ce qui force les deux hommes à quitter la pièce.

Une fois seul, DeRossi se lève, la tête haute et la clope serrée entre ses lèvres, avance nonchalamment dans ma direction. Par instinct, je recule en arrière.

- Tu penses que je ne sais pas qui tu es Rosa DeAngelis? - annonce-t-il avec sa voix rauque, s'assurant de faire pression au deux derniers mots. Plus il s'approche, plus l'odeur de sa cigarette et de son parfum dégagée par son corps emplit mes narines - Je sais tout sur toi. Littéralement tout.

Mon reculement a été arrêté par le canapé, causant ma chute me retrouvant assise sur ce dernier. Avec son index, il éteint la clope. Il l'a fait d'une manière tellement naturelle que la brûlure ne lui a provoqué aucune douleur, encore moins une réaction. À chaque confrontation, il me donne une raison de plus pour l'éviter le plus possible.

Maintenant qu'il est en face de moi, j'essaye de garder ridiculement une distance entre nous deux. Je pose donc mon dos contre le dossier du canapé pour m'éloigner, il finit par poser ses bras à côté. Sa position le force à être proche, il est trop proche.

- Tu fuis ta famille - déclare-t-il calmement ce qui rend sa voix plus grave - Tu ne veux pas être utile pour une fois? - il essaye de me caresser les cheveux mais j'esquive l'empêchant d'atteindre son geste.

Il te manipule.

Mais il est gentil...il ne m'a pas fait mal.

J'avale difficilement ma salive. Comme si ses yeux arrivaient à voir à travers ma peau. il regarde mes lèvres pour ensuite descendre vers mon cou, comme s'il suivait le parcours de ma salive. Je ferme les yeux. Son regard est trop lourd, malgré mes yeux fermés je sens toujours son regard braqué sur moi.

- J...je je veux mes médicaments - évoqué-je faiblement.

- Pourquoi t'en a besoin - sa voix est étrangement toujours calme, elle n'a jamais été aussi calme.

- Pour qu'elles arrêtent de parler...pour que je puisse être normale.

- Ouvre tes yeux - suite à l'intonation je comprends que c'est un ordre, ce qui me force à l'écouter. Mes yeux s'ouvrent, il est toujours dans la même position. Il me détaille sans dire un mot jusqu'au moment où il décide de reculer - T'auras la première dose après la mission. C'est-à-dire dans trois jours.

Trois jours.

Encore trois jours pour que je puisse retrouver la paix avec moi-même comme avant. C'est beaucoup attendre trois jours, je ne sais pas je vais pouvoir encore résister.

- Je ne veux plus rester renfermé en bas - proteste-je nerveusement lui. Il est presque étonné par mes propos.

- Mmhh - il hoche doucement sa tête - Et?

À son insolence je fronce les sourcils alors que je me redresse. Comment ça et?

- Tu veux que je développe? Je te croyais intelligent - crache-je sans réfléchir

J'ai peur.

Moi aussi.

Le concerné esquisse un sourire... je dirai un sourire méprisant. Il ne dit rien alors que son regard reste braqué dans ma direction. Sa bouche s'ouvre déclarant dans le plus gros calme:

- Je comprends pourquoi ton père préfère Elena.

Je cache ma surprise en gardant une expression neutre. Il m'a déjà dit qu'il sait tout sur moi et apparemment aussi sur ma famille.

- Regarde toi, tu ne prends pas soin de toi...tu parles toute seule...t'as une voix dans ta tête...je pourrais continuer.

Je l'écoute comme une imbécile alors qu'il me crache la vérité à la gueule ce qui me blesse intérieurement.

- Elena...elle est belle, féminine et apparemment elle n'est pas faible...elle est exactement la version opposée de toi

- C'est bon, t'as eu ton petit moment ?

- Baisse d'un ton.

Irrité et fatigué par son comportement merdique, je me lève du canapé et me mets face à lui le défiant du regard

- Sinon quoi?

Alors que je m'attendais à une réponse de sa part, à l'improviste je me retrouve plaqué contre le canapé retrouvant la position précédente, sauf que cette fois-ci ses énormes mains me retiennent par les épaules alors qu'il est au-dessus de moi. Je ne supporte pas le contact physique et je crains pour la suite de ce qu'il pourrait me faire subir sachant que je ne pourrais pas me défendre. Finalement il finit par me crier dessus disant - Je veux tellement te tuer cazzo, cela ne ferait que te satisfaire puisque tu n'attends rien d'autre que je te tue - une main hésite à plusieurs reprise à se poser sur mon cou, surement pour le serrer, mais il finit par la garder sur l'épaule.

Je commence à rire. Pas d'amusement, non. Je dirai plutôt de la frustration. Je suis frustré du fait qu'il ne compte pas me tuer et qu'il a comprit à quel point je souhaite la mort. La seule réaction que j'ai eu de sa part c'est un regard assombri suite à mon soudain fou rire. Agacé, il se détache, ne s'attendant à une réaction de ce genre de ma part.

T'es folle Rosa

Sans réfléchir, il s'exécute à saisir brusquement mon bras nous faisant quitter le bureau, descendre les escaliers nous faisant retrouver dans le hall devant la porte principale qu'il ouvre. Nous voilà à l'extérieur, contourner la villa jusqu'à arriver à une niche extérieure pour chiens. Son emprise libère mon enfin mon bras.

- Tu ne voulais pas dormir dans la cave? Très bien, tu vas dormir avec la même espèce que toi! - m'annonce DeRossi en criant de colère. Au moment où je voulais répondre il était déjà parti.

Super!

Maintenant j'ai un chien. Je n'ai même plus le privilège d'avoir une lampe ou encore un matelas.

T'aurais dû la fermer idiote.

Je n'y arrive pas bordel!

Les températures de fin d'été sont agréables, spécialement la nuit. Au moins je suis dehors, après avoir passé des jours renfermé dans la cave ça me fera du bien de respirer de l'air propre. Finalement, l'idée de passer la nuit dehors n'est pas si mauvaise. Je décide de m'allonger sur l'herbe fraîchement tondue et admire le ciel recouvert d'étoiles.

~~~~~~~~~

3 jours après chez DeAngelis

- Oh cazzo! - s'écrie une voix paniqué

- Cara! Reste avec moi d'accord? Aller Rosa t'es forte.

Le froid empire mon corps maintenant lourd. Depuis un moment mes yeux n'arrivent plus à s'ouvrir alors que les voix deviennent de plus en plus lointaines.

- EL..le pe...rd beau...coup de san...

Puis plus rien.

Il y'a que le noir et moi.

-------------------------

Hey!

Nous voilà à la fin de ce chapitre.

Les problèmes arrivent😏

Alorsss

Angelo Angelo Angelo ce mec est trop intelligent vous verrez

Benito et Zack? Mes chouchous

On n'a pas vu Vanessa, Carlo et Isaac mais ils vont revenir prochainement 😃

Vous en pensez quoi? Si vous avez des avis ou des conseils à me proposer n'hésitez surtout pas à me dire 💕

Baci, Olfa💞

Insta: bookaddictolfa
Tiktok: bookaddictolfa

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