Entre deux Sexy Boys

Bởi aminaVehabovic9

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Emily Jensen, 23 ans, termine ses dernières années de fac en Psychologies. Colocataire dans un petit appartem... Xem Thêm

- PROLOGUE -
CASTING #1
CHAPITRE 1
CHAPITRE 2 - Emily -
Jesse Chardson
James Fleming
CHAPITRE 3 - Emily -
CHAPITRE 4 - Emily -
CHAPITRE 5 - Emily -
CHAPITRE 7 -Emily-
CHAPITRE 8 - Emily -
CHAPITRE 9 - Jesse -
CHAPITRE 10 - Jesse -
CHAPITRE 10 (2) - Emily -
CHAPITRE 11 - Jesse -
CHAPITRE 12 - Emily -
CHAPITRE 13 - Emily -

CHAPITRE 6 - Emily -

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Bởi aminaVehabovic9

Coucou les amours ! Nouveau chapitre, un peu plus long que le dernier, alors préparez votre cacao chaud, et une blanket tout doux...*muah muah hihi* 

Warn. : langage explicite

----------------------------

* Emily * 

Hier soir j'ai promis à Kehlani qu'on ira au musée des Arts. La journée est toujours très ensoleillée, pas un seul petit marshmallow blanc flottant. Prenez le soin sil vous plait, de bien penser à appliquer de la crème solaire dans ces conditions. Sinon, il pourra bien arriver malheur... Je pense à ce qui s'est passé l'été dernier. Un putain d'enfer. Kehlani, Scott et moi sommes allés au bord de l'océan, et sommes restés toute une journée exposés au soleil. Comme j'étais super contente, je n'ai même pas pensé à prendre à manger alors que tout le monde avait son pique-nique, sauf moi. Mais quand c'était pour choisir un maillot de bain pendant toute une soirée, j'y étais ! Résultat, j'ai crevé de faim - partager le sandwich de Kehlani n'a pas assez rempli mon estomac - et je me suis transformée en poulet rôti. Ma peau a souffert pendant deux bonnes semaines, j'ai dû rester à l'ombre - chez moi - le plus longtemps possible pour que les fichues brûlures passent. Le pire, ce sont les épaules, et le visage. Il y a cette peau sèche qui s'enlève. Limite, on ressemblait à un bacon, ou à un vampire en train de se détériorer petit à petit. J'en ai des frissons rien qu'en y pensant. 

Mais cette année, je ne ferai plus cette erreur. Je vais penser à tout mettre dans mon petit sac à dos. Crème solaire, deux litres d'eau - au cas où si j'ai besoin de prendre une douche froide -, des mouchoirs - on sait jamais, il m'arrive de saigner du nez quand je marche trop sous la chaleur suffocante -, des chewing-gums à la menthe pour de la fraicheur, des lunettes de soleil - très très important, j'ai pas envie de devenir aveugle quand j'aurais atteint mes trente ans -, mon argent et mon petit ventilateur. Ah oui, et ma carte d'identité au cas où Kehlani aurait besoin de s'hydrater avec de l'eau de vie.

Nous marchons dans les rues de New York, toujours pleines et difficilement accessibles de liberté. Il fait très chaud.

- C'était une mauvaise idée...On va crever...Se plaint Kehlani.

- On y est presque. Encore quelques mètres.

- Ca fait plus de vingt minutes que tu le dis. Nous soupirons en synchronisation.

Mais après l'effort, le réconfort. Nous pénétrons dans le musée, où il fait beaucoup plus frais.

- Vive les musées, argh !!! Tu veux pas qu'on s'installe ici ? Me demande Kehl. Il fait beaucoup plus frais que chez nous, tu trouves pas ?

- Arrête de bavarder ma tête va exploser. Nous avançons, et regardons les tableaux. Je prends quelques clichés en chemin avec et sans la tête de mon ivre amie.

- Putain je transpire comme une chatte excitée.

- Kehlani ! Hurlai-je pour la faire taire.

- Sorry j'ai juste trop soif...

- Oui, désolée...c'est vrai qu'avec cette chaleur...Ca ne peut que provoquer de la nervosité. Bon on termine la visite et ensuite on ira faire un truc plus freeze.

Comme il est dit, nous visitons le quart du gigantesque musée. C'était très intéressant. J'ai enfin pu voir La Nuit étoilée, de Van Gogh. Je m'y connais pas en postimpressionnisme ou dans l'art moderne, mais cette huile sur toile a toujours ébloui mes yeux bleus. Je la préfère à La Nuit étoilée sur le Rhône. Je veux dire, toutes les deux peintures sont extraordinaires, mais celle-ci a bien quelque chose en particulier. Ces formes de spirales jaunes, qui sont en fait des étoiles et la Lune, sur le font bleu envoutant m'hypnotisent. Prenez-moi pour une folle, mais je vais bien dire ce qu'ai ressenti devant un « dessin » pour les non-amateurs des arts. D'ailleurs, je ne serai pas la seule à être folle si je vous disais que j'ai pleuré en observant le bleu, parce que c'est juste ma couleur préférée. J'ai appris que Van Gogh était à l'asile psychiatrique quand il l'a peint, un an avant de se suicider. Face à l'oeuvre que je contemple depuis plus de cinq minutes - j'ai perdu le fil du temps -, Kehlani fit :

- Attends, c'est pas le tableau qu'on a vu dans l'épisode 16 de la saison 2 de Supergirl ? S'exclama t-elle d'une voix aiguë. Je ricanais, puis me tais. C'est vrai qu'il est beau ce tableau, mais tu crois pas qu'on devrait y aller ?

- Van Gogh est meilleur qu'Albert Biestadt, Louis Francois LeJeune. Meilleur que Picasso. En fait, c'est le meilleur. Fis-je en ignorant sa question.

- Ca fait longtemps que je ne t'ai pas vue si impressionnée. Je vais faire quelque chose de cet instant histoire de ne pas oublier. Elle sortit son téléphone, et me prit en photo. Je tournai ma tête vers la caméra, les sourcils froncés et la supplie d'un regard. Focus, Kehl, s'il te plait...

- J'ignorais que tu étais si romantique, Emily. Me fit remarquer Kehlani.

- Je ne crois pas que ce soit du romantisme...Pensai-je. Tu devrais le savoir, c'est toi qui as fait option arts visuels au lycée.

- Mouais mais je m'en souviens plus trop...Elle soupire avant de reprendre. Elles te manquent à toi les années de lycée ? Me demande t-elle.

- Oui et non.

- Pareil. Nous soupirons. Le passé doit rester du passé. Eh merde...quand on en reparle, le passé reste toujours présent. Je n'ai jamais réussi à y échapper. Et je pense que personne y arrivera. C'est très pessimiste comme paroles de psychologue, mais c'est mon point de vue personnel. Je ne dirai jamais « le passé te hantera jusqu'au restant de tes jours » à un de mes patients sinon il sera fort tenté de sauter par une fenêtre ou un toit, et se suicider comme Van Gogh. Alors je me tais, et médite pour moi-même ou avec Kehlani. Même si quatre-vingt-dix-neuf pour cent de nos discussions n'ont pas de sens.

- Il y a des moments que je voudrais revivre plus de cinquante fois.

- Comme...?

- Le bal de Promo. Quand j'ai dansé avec toi. Fit-elle.

- Tu as des sentiments pour ta meilleure amie ? Tu crains...ironisai-je. Nous pouffons.

- Je ne disais pas ça. Mais tu te souviens de nos têtes ? Toutes les filles avec leurs longs cheveux de sirènes, dans les années 2000's quand tout le monde les avaient rouges alors que nos parents n'acceptent pas qu'on les teignent...Nous étions plantées comme des navets au beau milieu de la piste, alors que les chansons romantiques défilaient. Je bouffais des curly's et toi tu buvais le fameux mélange Cola-sprite.

- Je m'en souviens. Le sourire aux lèvres, les sourcils haussés. Je m'en souviens. Tu avais une très belle robe rouge.

- Mais elle était encore plus belle quand la tienne dansait avec la mienne. La voix de Kehlani se fait plus grave, j'ai la gorge serrée tout d'un coup. Un silence s'installa, avant qu'elle reprenne :

- C'est à ce moment-là que j'ai décidé que je ne voulais plus me séparer de toi, Emily Jensen.

Si qui que ce soit me voit pleurer, je supposerai que c'est à cause des étoiles de Gogh. Elles brillent trop. Mais des étoiles, j'en ai eu pleins les yeux avec Kehlani aussi. Bien plus longtemps que jamais.

- J'ai toujours voulu avoir une soeur. Mais comme la vie est une putain et que ma mère est stérile, fallait bien que je me démerde pour te trouver.

Vulgairement dit, mais touchant.

Je sens son regard posé sur le vide de la peinture, et prends le temps de respirer un bon coup avant de reprendre mes émotions en main. J'aurais dû lui dire « Je t'aime » ou « Tu es ma soeur petit connasse », ou encore « Je suis la plus heureuse de t'avoir »...mais rien de tout n'est sorti. Je ne sais pas pourquoi. Mes joues sont toute plâtrées, mes lèvres sèches, mes yeux humides. Mon cerveau, parti en poussières.

- Tu te souviens de la semaine ''spécial camping'' ? Je me mords la lèvre pour ne pas éclater de rire.

- Et comment je pourrais l'oublier ?

- Une semaine d'enfer ! Et pourtant, qu'en j'y repense, c'était le meilleure de ma vie.

Complètement d'accord.

- Les Marshmallows autour d'un feu de camp. Nous étions une quarantaine, c'était comme dans un film. On avait les tentes, les burgers, les lampes bas de gamme...et tu souviens de monsieur LeTrousse ? Celui avec la moustache toute froissée ? Sa face était un cauchemar ! Nous éclatons de rire.

- Mais c'était génial. Tu te rappelles du coup que je t'ai fait avec Scott ? Il était un peu plus de vingt-trois heures, tout le monde dormait, et toi tu étais partie faire pipi dans les buissons.

- Je vous ai détesté pendant deux semaines.

- Ouais c'était le coup de gueule du siècle. Je ris.

- Mais j'avais des motifs ! Vous m'avez fait peur, j'ai crié comme une dinde, ensuite mon cul a atterri sur un coussin d'orties ! J'ai encore mal rien qu'en y pensant. Elle se gratte la fesse.

- Mais tu nous as pardonné. C'est l'essentiel. Ajoutai-je.

- Mouais. Je vous ai pris vos sandwichs du lendemain.

- C'est maman qui les avait fait. Murmurai-je. Le silence de Kehlani m'embarrassa plus que tout au monde. Ca va ? Lui demandai-je froidement. Je la regarde dans les yeux, ils sont rouges. Sa joue droite tremble. C'est un des « symptômes de la tristesse ». Quand Kehlani est triste, elle blanchit immédiatement, et ses pupilles sont dilatés au maximum. Du coup, on voit que du noir et du rouge.

- Toi ? Articula t-elle à peine.

- Moi ? Oui ! Je souris. Tu veux de l'eau ? Tu as l'air complètement déshydratée. Je me précipite de sortir une bouteille, et lui la tends.

- Non, merci. Je range la bouteille dans le sac, confuse. Je n'ai pas envie d'en parler, je déteste en parler. Ca ne sert à rien d'en parler. En parler, et blablater...des heures. A quoi bon ça sert ? Le passé, c'est du passé. Il faut le garder enfermé là où il doit rester.

- Ces formes sont harmonieuses... soufflai-je. Le paysage est si calme, c'est apaisant...

- Hm...non...Regardez bien, mesdemoiselles. Fit une voix masculine qui nous fit sursauter toutes deux, comme des sauterelles.

- Vous faites face à une folie. Nous nous retournâmes. Je découvris le visage d'un jeune homme. Van Gogh était un fou sublime et beau. Ne le voyez-vous pas avec les coups de pinceaux ? Si brutaux, courts, comme la vie. La Vie a emporté tellement de choses, et il a perdu ses idées. Les spirales, les boucles, le vent, où nous-mènent t-ils à votre avis ?

- Vers l'inconnu. Fit Kehlani.

- Il n'y a pas de réponse juste.

- Et les étoiles ? Demandai-je, les yeux fixés sur le visage concentré du jeune homme.

- Les étoiles ? Il sourit. Chacune est spéciale, mais toutes sont belles. Celle-ci, c'est Vénus. Comme disait Van Gogh dans une lettre destinée à Théo, « la vue des étoiles me fait rêver aussi simplement que les points noirs représentant sur la carte villes et villages ».

- Quel est ce village qu'il a représenté ?

- Il est fictif. Il n'existe pas. Ce qui existe, ce sont les troubles psychologiques du peintre, qui se trouvent au ciel.

« Quelle déprime », a soufflé Kehlani avant que nous quittions le musée pour aller gouter la vraie vie. Je pensais aux glaces à la noix de coco et au biscuit. Nous rentrons à la maison vers dix-sept heures, et je me préparai aussitôt pour aller travailler. Je prends le temps de m'épiler - j'aurais dû le faire plus tôt dans la journée -, prendre une souche bien fraiche et appliquer la crème de nuit bien en avance. Je suis toute fraiche, et ça fait vraiment du bien. J'enfile une robe monochrome, rouge, en col V, avec des manches mi-longues à volants. J'adore cette robe, son tissu est léger comme le vent. Avec, je mets mes petites sandales style Hercule. J'aurais gagné quelques petits centimètres. Je suis prête !

- Je rentrerai tard ce soir, tu fermeras l'appartement à clé d'accord ? Fis-je.

- OK ! Bye Bye ! Fit Kehlani depuis le canapé, étalée comme un saumon.

Je rejoins le cabinet et m'installe le plus rapidement possible. En m'asseyant, je ressens quelques courbatures. J'aurais pas dû autant marcher... Avec cette canicule, rien ne va mieux. J'écoute mes premiers patients, et monsieur Trésor est présent toutes les semaines. Mr Trésor a perdu sa femme il y a deux mois de cela, et depuis, il a que des insomnies, des cauchemars, un énorme vide qui le remplit tous les jours. Ca doit être horrible de perdre une partie de soi. Je le comprends... Voilà ce qui va se passer pendant cette séance : Je vais lui dire les phrases et les citations les plus positives autant que vraies, mais que je ne vais jamais réussir à suivre pour mon propre bien.

- Comment allez-vous ? Est-ce-que votre soeur a pu vous « ressaisir » ? Lui demandai-je en souriant.

- On passe beaucoup de temps ensemble, et ça change. C'est tout ce que je peux dire. Répond t-il, souriant à son tour.

- C'est un début. Si ça change c'est que vous commencez à oublier ces journées qui se répètent sans cesse, vous laissez certaines choses en arrière en adoptant de nouvelles habitudes.

- Oui, je me suis remis au sport, et avec ma soeur on part boire les matins au café bar. Après...c'est vrai qu'il m'arrive à repenser à ma femme. On buvait aussi dans ce café bar. En fait, c'est là-bas que nous nous étions rencontrés. Fit-il d'une voix triste, puis il soupire. Il me demande d'un regard si il peut « continuer à parler », j'acquis d'un bref sourire.

- Elle adorait l'odeur du cappuccino à la vanille. Elle le buvait souvent avec du chocolat blanc, pendant que les oiseaux chantaient. Elle me parlait de tout et de rien, mais je l'écoutais toujours. Je préférais le son de sa voix à n'importe quoi. Elle était mon petit matin, celle qui réchauffait mon coeur. Il s'arrêta puis reprit en riant : faut croire que maintenant le soleil ne donne que des coups !

- Oui ! M'exclamai-je, enfermée dans la petit bulle d'amour que Mr Trésor voulait tant partager avec sa femme.

- Ne me regardez pas comme ça. Bafouilla-il.

- Comment ? Je fronçai les sourcils.

- Avec cet air d'abattue. Je vous promets, vous en parler me fait un bien de fou. Il sourit.

- Je suis très contente, alors ! Ca me soulage.

- Alors on est deux.

- Vous prenez des cachets pour vous endormir ?

- Je prends quelques médicaments contre les insomnies. Elles sont toujours là, mais je...gère.

- D'accord. Eh bien, on observe des progrès, mais c'est surtout vous qui devez le remarquer, le sentir. Ca doit être le cas, vous êtes plus...enthousiaste, vous retrouvez un peu vos couleurs.

- Hm. Il hoche timidement la tête. Je pourrai prendre rendez-vous encore un petit temps ? parce que j'ai toujours cette frontière derrière moi, qui m'attire.

- Oui, bien sûr, nous allons fixer ça avec la secrétaire. Il n'y a pas de soucis ! M'exclamai-je.

- J'apprécie voir votre enthousiasme Madame Jensen. Ca fait plaisir.

- Retrouver votre sourire aussi. Continuez ainsi Mr Trésor, n'oubliez jamais que le passé reste dans le passé, mais que les souvenirs sont toujours quelque part en nous, et que nous pouvons revivre chaque instant pour s'offrir encore plus de bonheur.

- Bonne soirée, Madame Jensen. Le quarantenaire s'en alla. Je soupirai et m'affalai sur mon fauteuil. Je ressens une grande satisfaction, quand on arrive enfin au bout d'un parcours qui n'a pas été facile, et que nous obtenons ce que nous attendions. Le bonheur des autres est le mien. Si la personne est heureuse, alors moi aussi. Je regarde ma montre. Dix-neuf heures et demi. Mon téléphone vibre. J'ignore. Les cinq premiers patients sont passés, et je crois avoir battu le record avec madame Rave. Elle a parlé sans reprendre son souffle pendant une heure et deux petites minutes. Actuellement, ma tête est en train de pulser. Je prends deux cachets au miel, et joue ma playlist Relax dans mes écouteurs. Palette d'émotions, la musique influence notre production de neuromédiateurs concernant la récompense et le plaisir. C'est un boost, un leave-control, un antidépresseur. Mon téléphone vibre. J'ignore.

Baby, can't you see

I'm falling

A guy like you

Should wear a warning

It's dangerous

I'm fallin'

There's no escape

I can't wait

I need a hit

Baby, give me it

You're dangerous

I'm lovin' it...

L'odeur du café s'est évaporée, la lavande chatouille mon nez. C'est comme revivre un moment intime avec Grave. Ses caresses...je les croyais osées, mais elles étaient loin de dépasser la frontière. L'activité au sein de notre couple était innocente, comme un bonjour dans la rue. Je referme encore plus fort les yeux, et ne pense plus à lui. Il est avec une autre fille, imbécile. C'est sale de ma part de penser à lui.

Mon téléphone vibre - encore - et j'ignore encore. Pas le moment de tout arrêter. Je suis chaude comme la braise, et tellement bien sur ce fauteuil...

Soudain, la porte s'ouvre, une silhouette noire débarque. Je découvre le corps de Chardson le con qui avance à toute vitesse. J'enlève aussitôt mes écouteurs, perturbée.

- Bonjour Chardson, je ne crois pas avoir rendez-vous avec vous ce soir. Fis-je maladroitement. Je veux dire... vous n'êtes pas sur ma liste. Argh ! Je ferais mieux de la fermer, pensai-je.

- Pourquoi tu ne réponds pas ? Fit-il d'un ton sec en s'arrêtant fermement. Sans plus attendre, le con en costard cravate super beau me souleva et me prit par-dessus ses épaules. Je criai aussitôt :

- Non mais ça va pas ? Reposez-moi !

La première chose à laquelle j'ai pensé, c'est à ce que le reste du monde pouvait voir : mon joli petit cul. L'embarras total. Je suis en robe, plus légère qu'une plume, et je regrette. Je me dandine essayant en vain de retourner sur terre. Nous traversons le couloir, les gros yeux bleus de la secrétaire se posent sur le miens. Mes joues retrouvèrent la couleur de ma robe. Oh mon dieu, un de mes patients est sérieusement en train de m'enlever de mon lieu de travail, avec comme témoins tous mes autres patients et ma secrétaire ? La honte de chez honte...Chardson a intérêt à avoir une bonne excuse.

- Je gère madame la secrétaire. A demain si je ne reviens pas ! Hurlai-je tandis que nous nous éloignons. Elle me renvoya un sourire coquin, je secouai la tête, désespérée.

Dehors, Chardson me porte toujours.

- Lâchez-moi ! Il soupire, un fil de l'écouteur pendant toujours à mon oreille.

- Tu crois vraiment que c'est l'heure de la pause ? Gronde-il. Si seulement je pouvais voir sa tête et lui en coller une... Une voiture noire arrive, je la reconnais. C'est celle de Rick. vous allez jamais me croire, mais son nom entier, c'est : Ricker Snick Guilter Bay. C'est moche, hein ?

Il s'avance, et je gronde à mon tour, bredouillant comme une gamine mécontente. Je suis furieuse. Une main atterrit brusquement sur mes fesses. Chardson vient de me donner une fessée, je n'ai pas pu m'empêcher d'étouffer un cri de surprise. Pour parler de surprise, c'était plaisant... Ca me rappelle quelque chose, mais c'est trop vague.

Nous entrons dans la voiture, et je me trouve face au maitre des cons. Les bras croisés sous la poitrine, je le fixe, colérique. Du moins j'essaie.

- Vous pouvez m'expliquer ce qui se passe ?

- Il se passe que tu ne réponds pas à mes appels. Tu as raté notre séance. Fit sa voix grave.

- Excusez-moi. Je me gratte le cou, nerveuse.

- Détendez-vous. Vous écoutiez quoi ? Surement pas du Mozart...Il ricane. Comment peut-il passer si vite d'une émotion à une autre ? C'est effrayant !

- Ce ne sont pas vos affaires. Rétorquai-je le regard ailleurs.

- Ouh...tu fais la lourde, maintenant.

- Pardon ? Je tournai la tête, il prit mon téléphone. Hé !

-  Sérieux ? ll fixe l'écran en maintenant mon téléphone.

Je rougis. Mais au lieu d'exploser de rire, Chardon garda le calme, et d'une voix rauque, d'une voix assez faible pour que le chauffeur ne l'entende pas, il murmura en se penchant vers moi :

- Tu aimerais que je te te prenne lentement, très haut ?

Mon corps se crispa. Je crois être déjà assez rouge, je ne peux que fumer. Mon ventre se noua.

- Je pourrai le faire, parce que j'en ai vraiment besoin. Son souffle s'abat sur mon cou moite, ce qui excita quelque chose en bas.

Merde...il commence à faire très chaud. J'hochai de la tête, hors de moi, il leva les sourcils.

- Rick, dépêchez-vous s'il vous plait, je ne suis pas du genre à attendre. Fit-il en me regardant. Je déglutis, en essayant de contrôler les pulsions de mon intimité. Des images défilent des possibles scénarios qui pourraient arriver dans son bureau, je n'arrive plus à garder le peu de sérénité.

Nous entrons dans le bureau. Il fait étrangement froid. Je m'éclaircis la gorge :

- Vous n'allez pas me dire que je vous manque, vous avez eu une séance hier soir. Je ne veux pas dire que je trouve ennuyeux de fréquenter mes patients tous les jours...les soirs en ce qui vous concerne, mais vous avez besoin de temps pour réfléchir entre la séance passée et la prochaine, et nous avons besoin de ce temps pour faire un bilan correct à chaque fin de séance. En prenant le temps de se poser entre nos rendez-vous, nous observons les évolutions, si il y en a ou pas.

- Je n'ai pas pigé un mot de ce que tu viens de dire, et je m'en branle. Fit-il en souriant ridiculement. En fait, si tu m'a bien entendu, c'est là le problème. Il s'approche. Je n'ai pas arrêté de penser au sexe depuis que vous êtes sortie de mon bureau.

- Mais vous avez promis qu'il ne se passerait rien entre nous.

- Je sais. Fit-il sèchement.

- Ca veut dire quoi « je sais » ? et pourquoi j'ai l'impression que chacune de ses phrases est en suspension ?

- Et je garde mes promesses. Ajouta-il.

- Je suis soulagée.

- Parlons si vous en avez besoin. Sans mots vulgaires, si possible. 

- D'accord. On commence par quoi ? Il tient ses mains croisés sous sa poitrine. Un vrai professionnel...paumé.

- Ah...Monsieur est perdu. Il ne sait pas par où commencer. Je ne vous pensais pas douteux Chardson, ironisai-je. Eh bien on commence par le commencement. Ou par ce que je dois faire : poser des questions. Sauf que comme le con m'a kidnappée de mon bureau, je n'ai pas de support. Je lève les yeux au plafond. Et ce sourire sur son visage, c'est parce qu'il est encore fier de m'avoir mené dans un tel pétrin ? Connard.

- Question un peu personnelle. Je rougis face à mes propres mots que je m'apprête à sortir. Combien de fois, vous vous...Enfin...vous voyez...

- Quoi ?

- Bah...vous vous vous...

- Dites-le, m'encourage t-il. Il me montre ses dents.

- Vous vous masturbez. Lâchai-je, frustrée. Gênée. Je n'ai jamais été si embarrassée.

- Hm. il ricane.

- Qu'y a t-il?

- Je vous adore. Vous êtes si belle quand vous rougissez. Je savais ce que vous alliez demander. Je voulais vous embarrasser.

Il voulait m'embrasser, m'embraser ou m'embarrasser ? Parce que ce sont trois mots très similaires mais aussi très différents...

- Vous avez réussi. Je claque de la langue.

- Oui. Il penche sa tête en arrière pour rire, j'observe sa pomme d'Adam, monter, puis descendre. Des endroits de mon corps dont j'ignorais leur capacité à provoquer le feu en moi commencèrent à me démanger.

. Je me branle au moins trois fois par jour. Matin. Midi. Soir.

J'éclatai de rire. Il l'a dit si comiquement. mais dans sa voix, il est si désespéré. Je passai un doigt pour effacer ma larme.

- Vous vous moquez de moi ?

- On dirait.

- C'est pas drôle.

Je continue de rire. Je m'affale une dernière fois avant de reprendre sérieusement. Enfin, j'ai essayé.

- Désolée...Ouf ! Vous dites que vous ne pensez qu'à faire l'amour, mais...

- Baiser. Je ne fais pas l'amour. 

- Mais est-ce-que cela vous empêche de faire autre chose ?

- Ca dépend. Parfois je suis obligé de...voilà, pour ne plus y penser.

- Vous utilisez donc le sexe pour vous détendre, comme un peu une drogue. Mais vous savez, vous pouvez faire l'amour tous les jours, je ne vois pas le problème parce que...

- Attends, je t'arrête. ( Il me fit signe de me taire. ) Parce que tu fais l'amour tous les jours ? Me demande t-il d'un sourire que je n'arrive pas à traduire. Je lui réponds un « ce ne sont pas tes affaires » et poursuis.

- Je disais que vous pouviez faire l'amour tous les jours du moment que cela ne vous empêche pas de faire autre chose, comme votre travail. Ou du moment que vous ne développez pas une certaine violence.

- Pourquoi est-ce-que je deviendrais violent ? Me demande-il troublé.

Sa question me rassure. Ca veut dire qu'il n'est pas arrivé à ce stade. Peut-être. Je ne l'espère pas.

- Le sexe, c'est comme une drogue, vous dites. Eh bien quand on prive une personne dépendante de l'alcool ou de la drogue, elle devient violente, parce qu'elle en veut, elle en a besoin un point c'est tout. L'addiction empêche de vivre, elle étouffe.

- Alors je suis définitivement addict...Fit-il d'un ton inquiet.

- Je croyais que vous le saviez. Vous êtes venu vous-même me le dire.

- Je plaisantais à moitié...enfin...je crois, quand j'ai dit ça, c'est parce que je ne savais pas comment m'exprimer.

- Est ce que quelqu'un de votre entourage vous a fait une remarque à propos de votre comportement ?

- Non. Répond Jesse. Je ne suis pas très présent au sein de mon entourage. Il prend un verre de Whisky et s'en sert un. Tu veux boire quelque chose ? Faut que je te le dis combien de fois Jensen ? Tu fais trop « interview », j'ai l'impression d'être en entretien pour mon oral de bac.

 Il est vrai que parfois il m'arrive de me sentir hyper tendue avec Chardson sans aucune raison. Peut-être parce qu'il est attirant. Je veux dire, il est bel homme.

- Entre dans mon monde. J'avais jusqu'à maintenant les yeux distraits par New York, comme à chaque fois que je venais ici. Mon oreille se tend vers ce qu'il vient de dire, je méditai rapidement.

- Comment voulez-vous que j'entre dans votre monde ?

- Suis-moi. Aide-moi à sortir de cette boucle infernale. Cherche le « pourquoi » avec moi. Crois-moi, j'ai cherché la réponse, mais seul j'y arriverai pas. C'est pour ça que j'ai besoin de toi.

Cet homme à tomber par terre - même si une barrière se tendait elle-même pour me tenir debout- me demande de franchir la ligne rouge. J'ai toujours peur de sortir du cadre professionnel. Chardson est tentant, je ne mentirai pas. C'est de cela que j'ai peur aussi. Maman disait que pour connaitre ses vraies limites, il fallait déjà les avoir dépassées.

- D'accord.

- D'accord. D'accord ? Dis-moi que tu veux voir mon monde.

- Je veux le voir.

- Dis-le, Emily.

- Montre-moi ton monde. Pourquoi tient-il tant à l'entendre ?

Ses yeux ne quittèrent plus les miens. Il posa son verre d'alcool à moitié vide sur son bureau, puis approcha. Jesse se plaça derrière moi, et je crois qu'il n'a jamais été aussi proche jusqu'à maintenant. Je fixais le coucher du soleil, avec cette chaleur qui montait en moi, lorsque Jesse caressa le long de mon bras de ses doigts. Son parfum devait être soit du Channel, du Bad Boy, ou peut-être du Dior, mais il sentait très fort, et très bon, mélangé au chocolat à la menthe et au verre qu'il vient de boire. Sa senteur me fit tourner la tête, j'eus l'envie de me poser contre son torse. Même Grave ne sentait pas si bon. Heh.

- Je suppose que maintenant je peux vous dire à quel point vous me faites bander. J'ai adoré te poser sur mon lit, pour ensuite couvrir ton corps nu plongé dans le sommeil. Vous êtes une très belle femme.

Il vient de dire plus de compliments que Grave m'en a dit en cinq mois. Son souffle s'abat sur mon cou, ma poitrine se leva au moment où Chardson posa sa main sur ma hanche pour se rapprocher.

- Bienvenue dans mon monde. 

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