Ma Double Vie - Livre I : Per...

Da Rose_wtpd

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Votre mère ne vous a jamais caché votre véritable identité ? Vous n'avez jamais découvert que vous faisiez pa... Altro

"Ma Double Vie"
Avant-Propos
Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16
Chapitre 17
Chapitre 18
Chapitre 19
Chapitre 20
Chapitre 21
Chapitre 22
Chapitre 23 - Chapitre dernier
Le mot de la fin
La suite...

Chapitre 10

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Da Rose_wtpd

Elle contenait mon portable ! Cette pochette contenait le portable que je me suis fait voler. Que Lucas m'a volé.

Je ne peux plus supporter sa présence près de moi. Je tourne les talons, pressée de m'éloigner de lui. C'est alors que je prends conscience qu'il détient encore quelque chose qui m'appartient.

— Tu sais quoi ? En fin de compte, je vais reprendre mon téléphone. Tu ne mérites pas d'avoir un de mes objets en ta possession.

Je lui tends la main afin qu'il me rende l'objet que je lui ai jeté à la figure. Hors de question que je courbe l'échine devant lui. Il s'accroupit, saisit la pochette et me la rend. Une fois chez moi, je prends soigneusement le temps de fermer tous les rideaux qui donnent sur la rue et qui fourniraient potentiellement à Lucas le moyen de me voir.

Je m'allonge à terre et fourre mes mains dans mon visage. Le carrelage frais me fait un bien fou. J'ai besoin de me calmer.

Mais pourquoi est-ce qu'il a fait ça ? Pour une mauvaise blague, encore une fois ? Mon chat vient près de moi, me réclamant des caresses. Des fois, j'aimerais bien être à sa place. Sa vie a l'air si facile, il mange, il dort et se balade. Il n'a pas besoin de se justifier ou d'être à la hauteur de ce qu'on attend de lui. Personne ne l'embête.

Pourquoi m'a-t-il pris mon portable ? Dans quel but ? Non, en fait je ne veux même pas le savoir. Ma mère m'a engueulée pour quelque chose dont je ne suis pas responsable et ça n'a fait qu'aggraver mon état du moment. Pourquoi on me fait ça, à moi ? J'ai fait quelque chose de mal ? Pourquoi tout me tombe dessus d'un coup, comme ça ?

Mon portable, toujours dans la pochette, sonne. La photo de Telma s'affiche. C'est elle, avec un cachemire noir et un collier ras de cou comme elle à l'habitude d'en porter. Sur cette photo, elle est toute souriante et rayonnante. Comme toujours.

— Allô. Comment as-tu su que j'avais retrouvé mon portable ? je demande.

— C'est Lucas qui me l'a dit.

— Non mais je rêve ! Et il t'a dit quoi exactement ?

— «Steacy a retrouvé son portable. Tu ferais bien de l'appeler«. Ni plus ni moins et je n'ai pas exigé plus d'infos, je t'ai tout de suite appelé.

Mais quel culot ! Il se permet de jouer les héros en prévenant mon amie que j'ai besoin d'elle ! Il se prend pour qui ? C'est à cause de lui que je suis dans cet état.

— En effet, je l'ai retrouvé. Mais, je crois que j'aurais préféré ne jamais le revoir.

— Je ne vais pas te demander plus d'informations, mais je veux juste que tu me dises si ça va, s'inquiète-t-elle.

Je garde le silence un instant et me mets à pleurer. Je dois avoir l'air bête, allongée sur mon carrelage, à sangloter au téléphone. Heureusement pour moi il n'y a que mon chat pour me voir.

— Steacy, calme-toi et explique-moi ce qui se passe.

Je prends une grande inspiration.

— C'est Lucas qui a pris mon téléphone... c'est lui qui me l'a volé. Il me l'a rendu tout à l'heure en venant me parler de notre relarion. Il est venu chez moi juste pour ça.

Ce que je dis n'a sûrement ni queue ni tête. J'essaye tout de même de me faire comprendre, partagée entre colère, déception et tristesse.

— Donc, si je saisis bien, tu es en train de me dire qu'il s'est excusé de t'avoir dit que tu n'aurais jamais une relation stable, résume-t-elle.

— Oui.

— Et après, il t'a rendu ton portable qu'il t'avait volé ?

— Oui.

— Et tu me dis que tu es déçue de lui.

— Oui.

— Tu ne ressentirais pas quelque chose pour lui ?

— Non !

Je reste quelques minutes sans voix.

— Mais comment peux-tu me dire ça après ce qu'il vient de me faire ?

— Je ne sais pas, tu veux le rendre jaloux, tu n'aimes pas le fait qu'il ait une copine, tu...

Je ne veux pas entendre la suite, je lui raccroche au nez. Mais comment ose-t-elle ? Dois-je lui rappeler qu'il m'a volé mon téléphone ? Il ne l'a pas piqué ou emprunté pour me faire une blague, il me l'a volé alors qu'il était dans mon casier. Je suis dans un piètre état mais elle trouve tout de même un moyen de ramener ça aux sentiments... Il n'y a pas que Lucas qui me déçoive dans cette affaire.

Je viens de raccrocher, lorsque j'aperçois un message de ma mère.

Maman : Voilà les dates des rendez-vous pour le MDV :

- rencontre de du roi Samedi prochain.

- ...

Je pense que c'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase. Je jette mon téléphone par terre, de toutes mes forces. Plus il sera loin de moi, mieux je me porterai. Je me lève, saisis une veste et sors.

Il doit être dix-neuf heures trente, il commence à faire nuit et la température baisse. Respirer l'air frais me fait beaucoup de bien. Je marche sans vraiment savoir où je vais. Je me laisse guider par mes pas, lents et sans entrain. Je revois Lucas me tendre la pochette. Cette image ne veut pas s'effacer de ma mémoire. Des larmes de colère se mettent à couler sur mes joues.

J'ai bien trop besoin d'évacuer cette colère, de l'extérioriser. Alors, sans réflechir, je lève mes paumes vers le ciel, mes doigts se crispent et, d'un seul coup, tout devient noir et gris, la ville s'assombrit, des nuages masquent le soleil. Un froid glacial m'enveloppe. Les lampadaires grésillent, les gravillons, les feuilles, les déchets... tout ce qui m'entourait est maintenant dans les airs et tourbillonne autour de moi. Je prends soudain conscience de ce que je suis en train de faire : je me sers de mes pouvoirs afin de satisfaire ma colère. Un temps apocalyptique est en train de s'élever. Une terreur sourde m'envahit. Je relâche mes muscles et mes mains. Celles-ci retombent lourdement le long de mon corps. Les feuilles qui voltigeaient retombent sur l'asphalte, les nuages disparaissent et tout redevient comme avant. Effrayée, je cours aussi vite que je le peux, je veux fuir. Fuir cet endroit que j'ai hanté.

Je regarde ma montre. Dix-neuf heures quarante-cinq. Je continue de marcher. Les rues sont désertes. Ma mère part en général du boulot vers dix-neuf heures trente, ce soir elle passera chercher ma sœur chez une copine. Ça me laisse un peu de temps.

Tu sais ma belle, tout le monde arrive à survivre aux lendemains. Plus les jours passent, mieux ça ira. Souviens-toi que tout ce qui ne te tue pas te rendra plus forte !

Je marche pendant très longtemps mais je n'ai aucune envie de retourner à la maison. Je décide donc de poursuivre ma route. Je regarde les arbres, le vent souffle dans mes cheveux et sèche les larmes chaudes qui roulent sur mes joues. Je n'ai ni téléphone, ni sac. Coupée du monde. Ça me soulage.

Le bâtiment se dresse face à moi, quand j'entends un coup de klaxon. Je me retourne et vois maman dans sa voiture, avec Lola à l'arrière. Elle descend en trombe, et m'étreint. Je ne comprends pas tout de suite pourquoi.

— Tu nous as fait si peur ma puce. Pourquoi n'es-tu pas rentrée ?

Je jette un coup d'œil à ma montre. Vingt heures trente. Je ne m'étais pas rendue compte qu'il était si tard !

— Je suis rentrée plus tôt à la maison, explique maman, j'ai vu que tu n'étais pas là. J'ai aperçu ton téléphone sur le sol, tu nous as vraiment fait peur !

Le fait que maman ressasse les houleux événements de ma journée me replonge dans un sale état. Je me mets à pleurer, lovée au creux de ses bras.

Elle m'amène à la voiture et tente de me calmer en me disant qu'on va rentrer et discuter. Elle se saisit de son téléphone et passe quelques coups de fil.

— Oui, c'est bon, je l'ai retrouvée, elle n'a rien de grave. Merci !

— ...

Elle me regarde, m'explique.

— J'étais tellement inquiète que j'ai appelé les parents de Telma pour savoir si tu étais chez eux.

— Non, le ton est un peu monté entre nous deux... je n'avais pas très envie de retourner à la maison. Je suis désolée.

Maman opine, puis elle reprend la route, direction notre chez-nous. De retour à la maison, l'état du salon me coupe le souffle. Mon téléphone a explosé en mille morceaux sur le carrelage, des bouts de verre, et de métal jonchent le sol. Je suis partie directement après avoir jeté mon téléphone, je ne m'étais pas rendu compte de ce que je laissais derrière moi. Comment est-ce que j'ai pu faire une chose pareille ? Je reste figée devant les dégâts.

Maman m'attrape par la main et m'attire dans ma chambre où je m'échoue sur mon lit.

— Tout d'abord, je tiens à m'excuser, commence-t-elle. Je m'en suis prise à toi et je n'aurais pas dû. J'aurais dû écouter ce que tu avais à me dire. Je suis consciente que ton casier volé n'est pas de ta responsabilité.

— Ça a été la pire journée de toute ma vie !

Je lui énumère tout ce qui me tracasse.

— Maman, je suis à bout ! je conclus.

Et pour la énième fois de la journée, je me mets à pleurer.

— Une mauvaise note, ça arrive à tout le monde. Tu as d'excellents résultats en général. Ce n'est pas une note en dessous de la moyenne qui va changer ça ! Je tiens aussi à m'excuser pour le Monde Du Vol. Je ne me rendais pas compte que je te mettais autant de pression. C'est vrai que le rôle qu'on te donne est important et je sais que tu veux toujours tout bien faire. C'est une de tes grandes qualités. Mais, si tu ne te sens pas capable d'assumer un tel rôle, ou du moins pour le moment, on peut trouver quelqu'un pour te remplacer. Ce sera compliqué mais ce n'est pas un problème.

J'avoue que tout ce que me dit maman m'a beaucoup rassuré. Je me sens comprise. Même si elle me proposait quelque chose qui pourrait sûrement me soulager, je ne veux pas décevoir toutes les personnes qui attendent une nouvelle reine. Je ne veux pas me décevoir moi-même.

— Merci maman. J'aurais dû te parler de tout ce que je ressentais avant au lieu de te faire une telle frayeur. Pour ce qui est du MDV, je ne veux pas laisser ma place à quelqu'un. J'ai décidé que je vais assumer ce rôle.

Un peu à contre-coeur, je souris.

Maman me sourit, ensuite de quoi la sonnette retentit.

— Je suis très fière de toi, ma chérie. Et, la prochaine fois, n'oublie pas que si tu as le moindre souci, tu peux venir me voir et m'en parler. Je serai là pour t'écouter. Je t'aime.

Elle m'embrasse et se lève pour aller ouvrir.

Je me retrouve seule dans ma chambre, avec mes idées mieux arrangées. J'en profite pour repenser à tout ce qui vient de se passer. Je pense qu'à leur place, j'aurai eu très peur. Je m'en veux de leur avoir causé une peur pareille.

La plupart de mes problèmes sont en train de se régler petit à petit. Mais il me reste tout de même quelques petits soucis. Le premier, c'est Telma, la dernière fois qu'on s'est parlé ça ne s'est vraiment pas bien passé. Et le deuxième, c'est mon téléphone. Il est actuellement éclaté en mille morceaux dans le salon. Je ne sais pas comment je vais faire, je n'ai pas du tout assez d'économies pour m'en racheter un. Honnêtement, ce sujet me tracasse moins que le premier. Si seulement je pouvais faire ctrl + Z, rien de tout cela n'arriverait, je m'y prendrais mieux.

Je suis en pleine réflexion, quand Telma rentre en trombe dans ma chambre. J'étais justement en train de penser à elle. Avec un peu de chance, mon téléphone fera son entrée lui aussi dans quelques secondes.

Elle me serre aussi fort que possible dans ses bras.

— Tu m'as fait tellement peur ! Ne refais plus jamais ça !

Elle s'installe à mes côtés, puis fixe droit devant elle. Je crois que c'est une manie lorsque les gens viennent chez moi, ils fixent mon mur. Je me demande ce qu'il a de si particulier.

— Je suis tellement désolée, tu ne peux pas savoir comment je m'en veux. J'ai été la pire amie de tous les temps. Jamais je n'aurais dû te dire que tu aimais cette espèce de gros... de gros... je n'ai même pas les mots pour le décrire ! C'est vraiment horrible ce qu'il t'a fait et moi, la seule chose que je trouve à te dire, c'est qu'il t'intéresse. Je crois que mon côté romantique prend parfois le dessus. Je suis désolée. Je suis tellement désolée.

Eh bien, c'est la journée des excuses. Je la regarde pendant un long moment.

— C'est pour ça que je t'adore, espèce de romantique !

Je lui donne un coup de coude qui déclenche une crise de rire.

Qu'est-ce que ça fait du bien de se réconcilier avec les gens qu'on aime ! Nous continuons à papoter pendant quelques minutes, puis on toque à la porte. Tiens, serait-ce mon téléphone ?

La réalité est toute autre ; sur le seuil, Lucas. Mon sourire se mue immédiatement.

— Je vous laisse ! s'empresse Telma.

Elle me salue, et se faufile sur la gauche de Lucas, lui frôlant les reins.

— Salut.

Je m'efforce de lui faire un de ces sourires de politesse, de ceux qu'on ne fait que pour la forme, mais je n'y arrive pas.

Il me fixe, je sens son lourd regard peser sur moi. Moi, je regarde droit devant moi, la tête haute.

— Tu nous as fait peur, tu sais, avoue-t-il.

— Je sais, et je m'excuse.

Réponse brève, parfaite pour clore la conversation. Il ne croyait tout de même pas que j'allais me mettre à genoux et le supplier de me pardonner ?

— Je suis vraiment désolé, je n'aurais pas dû faire ça, admet-il. J'enchaîne merde sur merde.

— Non, tu n'aurais pas dû.

— Je ne voulais pas te faire peur, j'avais juste besoin de...

Je ne le laisse pas finir : je me tourne vers lui, le regarde bien en face.

— Je n'ai pas besoin d'entendre tes excuses.

Un peu sonné par ce que je viens de dire, il accuse le coup. Après quoi, il se lève, muet, et s'en va.

***

Le lendemain matin, je me suis levée plus sereine que la veille. Je me suis réconciliée avec Telma, maman m'a donné des serviettes hygiéniques, je n'ai pas oublié de mettre mon réveil et nous n'avons aucun contrôle.

Devant le portail du lycée, j'aperçois Lucas. Je passe à côté de lui, sans lui prêter aucune attention.

— Steacy, attends !

J'aurais dû m'en douter, il ne va donc jamais me laisser tranquille ? Telma est déjà rentrée dans l'enceinte de l'école, alors je considère Lucas.

— Quoi ? je lui demande, agacée.

— Hier, j'ai appris que tu avais cassé ton téléphone et comme c'est un peu de ma faute, j'ai voulu me rattraper.

Il me tend une boîte blanche. Sur le rabat, figure un téléphone.

En temps normal, j'aurais dit quelque chose comme : «Je ne peux pas accepter ça» ou «c'est trop gentil, merci». Mais là, je me contente de saisir la boîte, je lui lance un regard réprobateur en murmurant un petit «merci». Je n'ai toujours pas oublié ce qu'il m'a fait mais je suis quand même assez bien élevée pour le remercier d'un tel présent.

— C'est toi qui m'as acheté ça ?

— Oui, je suis vraiment désolé. Je me suis comporté comme un con.

— Tu n'aurais pas dû, finis-je par dire en désignant la boîte.

— Tu sais, chez nous, ce n'est pas l'argent qui manque alors autant en faire bon usage.

Le père de Lucas occupe une place de choix dans son entreprise. Sa mère, quant à elle, est chirurgienne. L'aisance financière des Gondsallece ne m'étonne pas.

Je souris et nous rejoignons nos amis.

--

Alors ? Qu'avez-vous pensé de ce nouveau chapitre ?

Est-ce que vos intuitions concernant cette suite étaient bonnes ?

FAQ des personnages ->

J'espère qu'il vous a plus, je vous fais plein de gros bisous et je vous dis à très vite pour le 11ème chapitre ! 

Bisous, Rose <3


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