Regrets

By mishastaa

2.9M 328K 38K

L'amour résiste aux épreuves, à l'espace....et au temps More

prologue
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
13
14
15
16
17
18
19
20
21
22
23
24
25
26
27
28
29
30
31
32
33
34
35
36
37
38
39
40
41
42
43
44
45
46
47
48
49
50
51
52
53
54
55
56
57
58
59
60
61
62
63
64
65
66
68
Ceci n'est pas une partie.
Epilogue
Re- salut
hello

67

32.6K 3.6K 425
By mishastaa

P.d.v. de Bachir

Je crois que je n'ai pas besoin de vous raconter ma nuit d'hier, ni de vous décrire la peur que j'ai ressenti, la panique, l'angoisse...

Cette clinique n'est pas prête à m'oublier, je crois, vu le scandale que j'y ai créée.
J'étais tellement sur les nerfs, ne supportant pas de voir Mously souffrir.

J'avais limite frôlé la crise cardiaque quand on m'a appris que ma femme allait finalement accoucher, à quelques jours de la date prévu par le médecin.

Mais alhamdoulillah tout s'est bien passé puisque dans la matinée, mes deux bébés sont nés.

Je ne vous décrirais pas non plus la joie que j'ai ressenti quand je venais de rencontrer ces deux petits êtres pour la toute première fois.

Quand je suis entré dans la salle et que j'ai été accueilli par les pleurs de l'un d'eux, j'en ai ressenti des frissons.

Des frissons qui ont abouti à quelques gouttes de larmes que je m'étais dépêché d'effacer pour accueillir celui que tenait l'une des infirmière tandis que l'autre était dans les bras d'une Mously qui semblait tellement fatiguée mais tellement heureuse...

Deux garçons...

Elle venait de faire de moi, encore une fois, le père de deux magnifiques garçons tout petits, tous fragiles mais hélas aussi beaux que leurs parents...

Après Mareme, je pensais ne plus jamais ressentir ça et voilà que le destin me fasse cette belle surprise, nous fasse cette belle surprise qui de loin a dépassé toutes mes attentes...

Car oui, pour moi, avoir Mously à nouveau chez moi était déjà un idéal, quelque chose d'inespéré et de largement suffisant.

Mais encore une fois, elle venait de mettre son pouvoir en marche: ce pouvoir de toujours faire de moi l'homme le plus heureux sur cette terre: ce pouvoir qui lui ai propre à elle seule et qui fait d'elle la prunelle de mes yeux, ma raison de vivre, la femme de ma vie...

Je m'étais approché d'elle, un des bébés dans mes bras et l'autre dans les siens pour longuement l'embrasser sur le front: elle m'avait souri et je lui avais sorti, ému, la seule phrase que j'étais capable de lui sortir à cet instant:

- Je t'aime Mously Sarr!

*****

Quelques jours après...

P.d.v. de Kader

Je venais de franchir la porte de mon appart, exténué par une longue journée de boulot quand je fus accueilli par une délicieuse odeur émanant de la cuisine qui me rappelait que je n'avais rien mangé de la journée.

Curieux de savoir qui avait bien pu faire irruption dans mon chez moi sans prévenir, je m'y dirige pour tomber, sans très grande surprise, sur ma mère.

J'avais instinctivement souri, sans me demander comment elle avait eu mes clefs. J'étais juste heureux de m'être réconcilié avec elle même si pour ce faire, j'ai été contraint de lui mentir.

-On ne t'a pas appris à prévenir les gens avant d'entrer chez eux?

La chariai-je et comme je m'y attendais, elle s'est tourné vers moi pour me lancer un regard noir et répondre:

- Kader mane douma sa morom! Et puis, c'est à cette heure-ci que tu te pointes?

-On est sur un gros contrat; je te l'avais dis non?

Lui répondu-je en lui faisant la bise alors qu'elle me sourit tendrement:

-Tu n'es pas trop fatigué?

-Regarde ma tête rek!

-Massa! J'ai eu raison de te concocter un petit truc alors, vas te rafraîchir, j'ai presque terminé.

-Okey!

Obéis-je en allant joindre ma chambre où j'ai rapidement pris une douche pour enfin me débarrasser des vêtements encombrants que j'avais sur le dos pour les remplacer par une tenue plus confortable.

J'avais terminé de rattraper mes prières quand je l'ai trouvé dans le séjour à mater la télé, la table déjà dressée.

A cet instant, je savais qu'elle voulait me parler, tout ce que je voulais éviter raison pour laquelle; je suis direct allé m'attaquer à mon dîner projetant de sortir à la seconde où j'aurai terminé sous prétexte que j'avais oublié quelque chose au bureau.

Mais malheureusement pour moi, c'est à table qu'elle m'a rejoins pour me demander:

-Dis; Kader, est ce que tu as gardé contact avec Nyka?

-Nyka? Non, pourquoi?

-Parce que je l'ai rencontré au pas de l'immeuble en venant.

-Ah! D'accord!

Elle m'avait regardé en arquant un sourcil, trouvant sûrement ma réponse vague ce qui me pousse alors à lui expliquer:

-Sûrement elle était venu me répéter qu'elle regrettait et encore me demander de lui pardonner.

-Lui pardonner?

-Tu ne voulais pas savoir les raisons de notre divorce non, pensant que c'était moi qui suis en tort?

- Et je persiste là dessus: tu es en tort car quoi qu'elle ait fait, tu as ta part de responsabilité dans votre divorce précoce Kader!

-D'accord!

Lui sortis-je avec la flemme de débattre encore une fois avec elle.

Non mais sérieusement, en quoi c'est ma faute d'avoir été trahi par mon ex femme? Hum?

- Et Maréme?

Me demande t-elle comme je m'y attendais et à moi de lui demander:

-Quoi Maréme?

- Elle sait que ton ex te tourne autour?

-Euh...oui.

-Oui?

- Je veux dire non...non, bien sur que non...Tu la connais, elle risque de...d'en faire tout un plat inutilement.

- Hum...à mon avis tu devrais lui dire pour éviter tout problème avec elle. D'ailleurs, je suis passée à sa boutique cet après midi...

Commença t-elle manquant de me faire m'étouffer avec ma nourriture.

- Kader, ça va?

J'étais pris par une quinte de toux qui la poussa à rapidement me servir de l'eau que j'ai rapidement bu pour lui demander malgré mon état:

-Tu lui as parlé? Tu as parlé à Maréme?

-Évite de parler le temps que ça se calme et non, elle n'y était pas. Khamna je vais y retourner demain Incha'Allah.

M'explique t-elle me coupant tout appétit.

Si elle lui parle avant moi, je suis mort donc il faut que je la vois même si ça ne s'annonce pas facile pour moi vu la manière dont on s'est quitté l'autre soir.

Je lui avais avoué mes sentiments et tout ce qu'elle a trouvé à faire, c'est me rire au nez avant de sauter dans sa voiture me laissant planté comme un con.

Et le pire; c'est que depuis, non seulement je n'ai pas eu le temps de me rendre à sa boutique pour lui faire comprendre que je suis sérieux mais je n'arrive même plus à la joindre: à chaque fois que je l'appelle, elle laisse sonner sans décrocher.

Entre temps, j'avais presque oublié ma mère et le mensonge que je lui avais servi ce qui me pose un tout autre problème car si Maréme était prête à jouer le jeu pour m'aider, je ne sais pas si maintenant, elle voudra toujours le faire.

Je n'aurai peut être pas dû lui dire...

Mais que dis-je! Bien-sûr que j'ai bien fait de lui dire sachant que je me suis voilé la face un peu trop longtemps.

J'ai juste l'impression qu'elle ne me prend pas au sérieux par contre!

Si seulement elle savait!

Si seulement elle avait idée du combat de titan que j'ai mené contre mes propres sentiments et que j'ai lamentablement perdu.

Si seulement elle avait idée du nombre de fois que je me suis retrouvé à lutter contre mes propres pensées menées vers elle alors que j'étais marié à une autre.

Sûrement elle ne se doute pas que c'est exactement pour cette raison que je l'ai évité tout le temps que j'ai été uni à Nyka et qu'elle même fait partie des raisons pour lesquelles j'ai accéléré mon mariage car à dire vrai, j'avais peur.

Aimer a toujours été ma plus grande crainte: ma plus grande peur.

L'amour que je porte à ma mère et à mon travail étaient pour moi suffisant et pour moi, moins on aimait et plus on était libre et moins vulnérable et dépendant.

Mais malheureusement pour moi, Cupidon m'avait eu le jour même où j'ai rencontré cette petite insolente pour la première fois.

Seigneur! Me voilà maintenant à parler comme un crétin de romantique!

Bien-sûr que si ça ne tenait qu'à moi, j'allais garder mes sentiments pour moi mais à quel fin?

Mon plan était de jouer aux amoureux avec elle pour duper ma mère le temps de récupérer définitivement mon héritage mais plus j'y repensais, plus l'idée de réellement tenter quelque chose avec elle me gagnait.

Et la revoir encore plus belle et plus elle-même que dans mes souvenirs ne m'a pas aidé.

Ensuite, je me suis retrouvé sincèrement blessé par son insouciance à mon égard, au fait qu'elle agissait tout le temps comme si je n'étais absolument rien pour elle: et ça me faisait tellement mal que j'avais explosé, lui exprimant de manière voilé ce que je ressentais car toujours en était-il que j'avais toujours peur de me lancer...

Et maintenant que c'est fait, il n'y a plus de retour en arrière possible et ça me travaille comme pas possible.

Oui, je suis tenaillé entre la crainte qu'elle me rejette qui est tellement probable en ce moment et dont je suis tellement sûre que j'en serais affectée...et entre l'espoir qu'elle partage ce que je ressens pour elle....

Ma mère est restée environ une demi-heure de plus à me parler de sujets dont je ne manifestais aucun intérêt, la tête ailleurs. Heureusement que l'ayant remarqué, elle s'est juste dit que j'étais fatigué, et est finalement rentré histoire de me laisser me reposer.

Et à la seconde où elle est partie, je me me suis saisi de mes clefs pour sortir: décidé à parler à Maréme. Il faut que je sois fixé.

P.d.v. de Jules

Quand le juge a prononcé sa sentence, la seule chose que j'avais entendu, c'était le coup du marteau sur le socle mettant fin à la séance.

J'avais l'impression que mon cerveau ne pouvait se faire à l'idée que c'était fini: que toute cette histoire était bel et bien terminée.

Que j'étais enfin libre.

Oui, libre de toute cette culpabilité qui m'a pesé pendant toutes ces années tel qu'un poids sur les épaules: car enfin justice à été faite pour Ayram et pour notre enfant.

Ely avait écopé d'une peine de vingt ans pour leur mort et cinq ans pour les délits financiers commis au sein de l'entreprise dans lesquels je suis disculpé vu que j'étais indexé comme son complice.

Donc finalement, les choses se sont passées telles que je l'avais espéré et fort heureusement, mes plus grandes craintes sont maintenant écartées: Alhamdoulillah!

Et Elimane Diop était finalement tombé.

Je n'ai pu m'empêcher de ressentir un léger pincement au cœur quand j'ai vu les policiers l'embarquer dans leur voiture sous les flash et les caméras des journalistes car je savais qu'à cet instant; il vivait les pires moments de son existence: ce qu'il a toujours cherché et ce par tous les moyens à éviter: le déshonneur.

Ely est après tout mon père et je ne pense pas que j'oublierai de sitôt le regard qu'il m'a lancé suite à la décision du jury: les liens du sang semblent être bien plus fort que ce que je m'étais imaginé.

Quoiqu'il en soit, je ne peux que me réjouir ou essayer de me réjouir de la situation actuelle car maintenant, je n'ai plus de prétexte: plus rien ne m'empêche de m'ouvrir davantage à mon futur: et quand je parle de mon futur, je parle bien-sûr de Souadou.

Quand j'avais balayé du regard la salle du tribunal sans la voir, ce que j'avais ressenti était juste indescriptible.

Je sais qu'elle m'en veut et je sais qu'elle a raison.

Au tout début, j'étais limite surpris par sa réaction que j'ai trouvé excessif mais plus j'y pense, plus je me rends compte du con que j'ai été et de combien j'ai dû la blesser, sans même m'en être rendu compte.

Et je dois aussi avouer qu'il y avait une part de vérité dans tout ce qu'elle m'a dit.

Notre cercle fait partie des choses que tout le monde ne peut pas ou ne veut simplement pas comprendre comme c'est son cas à elle.

Oui, nous sommes sans doute le groupe d'amis le plus bizarre au monde, qui se sont fait du mal et qui sont arrivés à se pardonner pour continuer à être ensemble mais ça, ça c'est parce que nous nous considérons comme membres à part entière d'une même famille. Nous avons commencé à traîner ensemble depuis quoi? La maternelle? Sans parler de la manière dont on s'est soutenu pendant tout ce temps, dans les moments les plus durs...

Ce que je veux dire par là, c'est que je ne voulais pas me trouver dans le dilemme de devoir choisir entre elle et eux sachant que mon choix se porterait indéniablement vers elle.

J'avais peur d'être ingrat avec mes amis et au final, c'est envers elle que je l'ai été.

Elle qui a été là pour moi dans les moments difficiles et qui n'a pas une fois raté l'occasion de me témoigner de son soutien.

Elle qui a tellement été forte pour moi que j'en avais oublié ses propres souffrances.

Ouais, j'ai été un parfait connard avec elle, un connard qui ne mérite même pas son amour!

Je n'ai pas eu l'occasion de la revoir, les jours qui ont suivi le procès parce que j'avais entendu dire que sa mère avait accouché sans parler des tonnes de choses importantes que je devais régler au sein de l'entreprise d'Ely avec l'avocat, les associés, la justice...

Moi qui pensais pouvoir disparaître à la seconde même où il serait jugé, me voilà contraint à assurer l'intérim d'une société qui de sûre va droit à la faillite. J'espère juste que j'en terminerai avec les formalités au plus vite pour ne plus rien avoir à faire avec elle.

En attendant, il va falloir que j'essaie de reconquérir l'amour de ma vie sinon je risque de la perdre, ce qui est bien-sûr la dernière chose que je souhaite: je dois lui demander pardon.

A ce propos, je me suis débrouillé pour me libérer, aujourd'hui dans l'espoir de la voir pour m'expliquer et espérer qu'elle revienne sur sa décision de me quitter sachant que je ne peux pas vivre sans elle.

Malheureusement pour moi, quand je me suis rendu à son lieu de travail, on m'a signalé qu'elle l'avait quitté plutôt que d'habitude.

De crainte qu'elle soit malade ou qu'il lui soit arrivée quelque chose, sachant que j'ai perdu le contact avec elle depuis ce jour là( elle m'a bloqué) je me suis directement rendu chez elle où je n'ai trouvé que sa mère avec qui j'ai longuement discuté et qui m'a finalement invité au baptême de demain afin que je puisse en profiter pour essayer de me racheter.

J'espère que ça marchera parce que,encore une fois, je l'aime tellement que je ne pourrai pas vivre sans elle.

P.d.v. de Maréme

J'étais rentrée plutard que prévu, fatiguée et en colère contre Souadou qui a faussé notre rendez-vous chez le tailleur pour aller je ne sais où avec Fadel.

Cette fille, je vous jure!

En tant qu'aînée, c'est normalement elle qui devait se charger des préparatifs du baptême mais bien-sûr, elle en à rien à faire du tout, comme toubab bou doff, elle ne connaît rien de rien!

Du coup, voilà que c'est moi la plus jeune qui doit me charger de tout, ne lui ayant confié qu'une seule mission: m'accompagner récupérer nos vêtements mais mademoiselle a d'abord prétendu qu'elle passerait me prendre dès qu'elle aurait terminé ce qu'elle faisait avant de tout bonnement éteindre son portable.

Je sais, Bachir dis qu'il n'y aura pas de fête: juste une cérémonie avec les proches. Toutefois, il va bien falloir qu'on s'habille et qu'on mange aussi alors même si je leur concède le fait que je suis aussi "beug khew" que mon homonyme, je n'ai encore rien fait de débordant d'autant plus que c'est l'arrivée au monde de mes petits frères là: ça mérite tout de même un tout petit peu de fantaisie non?

Bien-sûr que si puisque mes prières ont été exaucée et qu'il n'y a pas eu de fille, ce qui veut dire que je suis toujours la benjamine de la famille Ndiaye, les deux autres étant des garçons.

J'espère juste que mes parents s'arrêteront à ces deux petits anges qui font le bonheur de toute la maison. Mdr...Je sens déjà qu'ils seront pourris comme tout ces deux là, ils sont tellement adorable qu'on ne peut que les aimer: mes deux nouveaux potes.

Parlant d'eux; j'ai été accueilli par leur cris depuis le séjour où j'ai aperçu Bachir et Mael qui essayaient de les calmer pendant que Mously était dans la cuisine sûrement en train de se préparer sa bouillie ou leurs biberons.

Amusée par la voix de mon frère qui torturait les pauvres petits par la berceuse qu'il leur chantait, je n'ai pu m'empêcher de rigoler en les saluant brièvement pour monter dans ma chambre, j'avais besoin d'une bonne douche avant tout!

J'empruntais ainsi les escaliers quand mon portable s'est mis à sonner: je n'avais pas enregistré le numéro et pensant que c'était le traiteur qui je devais recontacter dans la soirée pour nous mettre d'accord sur le menu, j'ai décroché en baillant un:

-Allô?

-S'il te plait ne raccroche pas, Maréme!

Kader!

Bien-sûr!

J'allais lui répondre quand il se dépêche de me sortir:

- Je suis garé juste devant chez toi, s'il te plait, il faut qu'on parle.

-QUOI? Non mais tu es malade?

Finis-je par chuchoter quand ma mère qui joignait le séjour m'a dépassé avec un regard légèrement confus.

- Je ne suis pas malade, je veux juste qu'on discute.

- Mais on n'a rien à se dire! Laisse-moi tranquille...

-Tu veux peut-être que j'entr...

- Je te jure, Kader Aïdara, que si tu fais ça, je te tue de mes propres mains.

-Dans ce cas, rejoins-moi vite: je ne serais pas long, promis.

Et il avait raccroché, le sale crétin, je vais le tuer, non mais quelle audace il a!

Il oserait sérieusement entrer? Alors que Bachir est là?

Je respire un gros coup pour dissiper la colère qui commençait à naître en moi avant de faire demi-tour, attirant à nouveau l'attention de Mously qui me demande quand je touche à la porte de sortie:

-Il y'a un problème, Maréme?

- Non, maman, j'ai oublié un truc, j'arrive.

Lui sortis-je avant de sortir; marchant très rapidement, décidée à étrangler un petit arrogant qui s'est dernièrement décidé à jouer avec mes nerfs.

Il était garé juste en face de la maison et de peur qu'on nous voit; j'ai direct contourné la bagnole pour m'installer au siège passager et me tourner vers lui: énervée:

- Je peux savoir c'est quoi ton problème, Kader?

- On peut discuter quelque part de plu...

-On n'ira nul part!

Le coupai-je.

Je le vois alors soupirer avant de se tourner vers moi et me répondre:

-D'accord, ne t'énerve pas...

-Bien-sûr que je suis énervée. Tu allais vraiment entrer?

-Évidemment que j'allais le faire puisque tu me fuis depuis l'autre soir.

J'ai rigolé pour lui demander:

- Moi? Moi, Maréme, te fuire? Non mais tu es sérieux?

-Dans ce cas, pourquoi tu ne prends jamais mes appels et pourquoi à chaque fois que je viens à ta boutique, on me dit que tu es sortie, même quand je vois ta voiture garée devant, hum?

J'avais ouvert la bouche pour répondre mais aucun mot n'était sorti puisque je ne trouvais pas quoi répondre.

D'accord! Ça va faire près d'une semaine depuis que je le...fuis. Oui, c'est ça le mot: fuit.

Tout ce que j'ai cherché à faire ces derniers jours, c'est éviter de le croiser et lui parler raison pour laquelle j'avais tout bonnement filtré son numéro et j'ai eu exactement le même comportement avec sa mère qui est passé me voir entre temps sans me trouver dans les lieux.

Mais bon, ce n'est pas comme si je pouvais les éviter éternellement alors autant l'affronter dès à présent et à ce propos, je finis par lui sortir sous son regard insistant:

-D'accord! Et je peux savoir ce dont tu cherches si désespérément à me parler.

- De mes sentiments pour toi.

-Est-ce que tu sais au moins qu'en ce moment, j'ai tout sauf le temps pour tes farces?

-Toi-même tu sais que ce n'était pas une farce sinon, pourquoi m'aurais-tu évité pendant tout ce temps?

Me demande t-il le regard encré dans le mien alors que je continuais à le regarder sans un mot.

A dire vrai; moi-même je ne sais pas pourquoi je l'évitais car même si d'une part, j'essayais de me convaincre qu'il plaisantes, de l'autre coté, je suis un peu convaincu qu'il soit sincère raison pour laquelle je lui avais juste ri au nez avant de sauter dans ma voiture sans lui dire un mot.

D'ailleurs, je restes septique à l'idée qu'il soit sincère car j'ai beau chercher, je ne vois pas ce qui pourrait l'intéresser chez moi...lui.

Je ne parle pas de physique sachant qu'à ce niveau, je suis certaine qu'il ne trouvera jamais mieux que moi mais au vu du profil de Nyka, je suis carrément le contraire de son genre de fille.

Que dis-je! Qu'est ce que je connais de son genre de fille moi!

D'ailleurs, qu'est ce que je connais de Kader et qu'est ce que Kader lui, connais de moi qui pourrait le pousser à vouloir de moi.

A premier abord, je dirai que c'est un gros immature, insolent et arrogant même si en réalité, je sais que d'un côté, le premier adjectif le qualifie bien moins que ce que l'on pourrait croire.

Et puis, que voudra t-il bien faire avec moi alors qu'on passe le plus clair de notre temps à nous disputer.

Moi je crois plutôt qu'il cherche toujours à tromper sa mère avec son deal mais à quel fin puisque j'étais déjà d'accord pour l'aider?

-Kader, écoute, si c'est pour ta mère, je t'avais déjà dit que j'étais prête à jouer le jeu...

- Mais pourquoi refuses-tu de croire que je suis réellement amoureux de toi, Ndeye Maréme?

J'avais encore perdu mes mots, me contentant de le regarder renchérir:

-Tu connais pourtant la situation délicate que je vie avec ma mère et pourtant, connaissant ton fort caractère, j'ai tout de même pris le risque de tout t'avouer quand tu étais prête à m'aider parce que je n'y tenais plus.
Maréme, je me suis voilé la face assez longtemps parce que ma plus grande peur a toujours été d'aimer mais c'est plus fort que moi, là!
Je t'assure, depuis l'autre soir; je vie un véritable calvaire, appréhendant ta réaction.
Et tout ce que je veux, en ce moment, tout ce qui m'empêche de dormir, c'est de savoir, Maréme.
Je veux juste savoir si mes sentiments pour toi sont réciproques.

Plus je l'écoutais et plus je me sentais perdu.

- Je sais que tu es très véridique, que tu ne caches jamais ton ressenti et c'est une des innombrables choses qui m'ont plus chez toi depuis le début raison pour laquelle j'ai toujours, toujours eu confiance en toi Maréme alors s'il te plait, réponds à ma question que je puisse savoir si tu ressens quelque chose pour moi.

- Je ne sais pas, Kader! Je n'en sais rien, je suis encore surprise par tes aveux et....

Ne sachant pas quoi ajouter, je m'étais tut, me massant nerveusement la face avant d'enlever mes mains pour lui faire face avec une expression dont je suis sûre, reflète tout mon désarroi du moment.

Je le vois en ce moment remettre une mèche de mes tresses derrière mon oreille, le regard toujours dans le mien.

Je le regardais juste faire pour ensuite lui dire:

- Je ne sais pas quoi dire Kader! Ni ce que tu attends de moi...

- Je veux juste qu'on essaie pour voir ce que ça va donner.

-Essayer quoi?

Lui demandai-je ne comprenant pas, ce qui le fais sourire, l'air amusé pour finalement me sortir:

- Ça se voit que j'aurai plein de trucs à t'apprendre; toi!
Je parle d'une relation, que veux-tu qu'on essaie d'autre?

Je secoue la tête sur le coup pour dire:

- Non...

-Pourquoi?

- Je ne veux pas! Je...J'ai des tas de trucs en tête, des projets à aboutir, et ma mère a besoin de...

-Hey! Ce n'est pas une demande en mariage, non plus! Tu sais très bien que je ne te freinerais jamais sur tes responsabilités ou tes projets, ce que je veux, c'est juste qu'on essaie pour voir si ça peut marcher...

Je m'étais nerveusement mordu la lèvre quand il a repris:

- Je veux être avec toi, Maréme et comme je te l'ai dis, ce sera juste un essaie, après si ça ne marche pas, chacun poursuivra son chemin: ça ne te tuera pas, tu sais?

M'explique t-il.

Je ne sais pas!

- Allez, je sais bien que je ne te laisse pas indifférent, sinon tu ne serais pas aussi confuse.

-Tais-toi, tu dis n'importe quoi...

-Tu veux que je te montre peut-êtr...

- Si tu m'embrasses, je t'assassine et on n'en parle plus. Tu me connais non?

L'arrêtai-je voyant où il voulait en venir.
Il s'est mis à rire amusé avant de répondre:

-J'aurai tout de même pris le risque si je ne voulais pas bousiller mes chances.
Mais en attendant, promets-moi d'y réfléchir, s'il te plait.

J'avais hoché docilement la tête comme une enfant et je l'ai vu sourire à nouveau, me poussant à lui donner une tape :

-Et arrête de te moquer de moi, comme ça!

- C'est que tu es tellement mignonne quand tu es docile comme ça!

-Pff! Je rentre.

Lui sortis-je en voulant ouvrir la portière qu'il avait verrouillé.

-Si je t'embrasse, tu vas me tuer, non?

M'a t-il alors demandé quand je me suis tourné vers lui pour l'interroger du regard.
Je lui répond alors d'un ton menaçant:

-Essaie pour voir!

-Euh...non, par contre, toi, tu vas le faire sinon je ne te laisse pas sortir.

-Ouvre cette portière, Kader.

-Ce n'est pas ta mère que je vois là bas?

Me demande t-il d'un ton blagueur; me poussant à me tourner pour voir Mously qui semblait me chercher depuis le seuil de la maison.

-Merde; ouvre cette portière, avant qu'elle ne nous voit.

- Non!

Je le fixais avec de gros yeux prêt à le trucider quand j'ai aperçu ma mère qui discutait avec le gardien qui lui montrait la bagnole du doigt: merde!

La voyant s'apprêter à traverser la route, je me suis dépêchée de donner un bisou à ce connard qui s'est tourné pour le transformer en un smack.

Je l'ai regardé avec de gros yeux sourire, fier de son coup et il a eu la chance que je devais me précipiter pour sortir quand il a déverrouillé les portières. Je ne voulais pas que Mously, qui le connaît déjà nous voit ensemble mais il me le payera.

En attendant, je me dépêche de rejoindre ma génitrice qui j'ai dû mentir lui faisant croire que c'était le photographe que j'avais engagé pour le baptême qui était venu repérer notre adresse et heureusement qu'elle m'a cru...enfin, elle semblait m'avoir cru!

Et c'est ainsi que je suis rentrée chez moi, confuse car mes pensées ne l'ayant pas quitté de toute la nuit, cet idiot!

Le lendemain

P.d.v. de Fadel

-Tu sors...avec deux filles en même temps? Deux filles, Fadel?

- Je sors pas avec elles, c'est elles qui sortent avec moi et parle doucement, tu vois pas que Marémenteuse est là?

Chuchotais-je à mon frère pour parler de Maréme alors qu'il me regarde comme si j'avais des antennes. De mon côté, j'essaie de trouver par quel côté doit entrer ma tête dans cette tenue assez compliquée à mettre, regrettant d'avoir permis à l'autre folle de choisir un modèle pour moi.

-Et tu les as invité toutes les deux? Non mais tu es malade?

Me demanda à nouveau Mael, parlant aussi bas que possible pour ne pas que la moucharde qui nous sert de petite sœur aille tout rapporter.
On lui a jeté un coup d'œil en même temps pour remarquer qu'elle ne nous prêtait pas attention, concentrée sur son cellulaire, trop à cœur dans son rôle d'organisatrice, heureusement!
D'un ton empli de précautions, je réponds à mon frère:

-Tu feras semblant d'être moi avec l'une tandis que je gèrerai l'autre, c'est à ça que ça sert d'avoir la même tête non?

- Non et ne compte pas sur moi. Compris?

-Tu ne vas tout de même pas me lâcher, frère!

-Fallait y penser avant de jouer aux charo! Non mais sérieux!

Me répond ce traître qui je me suis mis à fixer espérant lui faire changer d'avis ce qui ne risque pas d'arriver vu que cette tête de mule s'apprêtait à sortir quand Bachir est entré dans ma chambre où nous nous prépariions:

-Vous avez bientôt finit? Les invités arrivent, je vous signale!

Nous prévient notre père tellement beau dans sa tenue que nous l'avons accueilli par des applaudissements et des sifflements et bien-sûr, avec sa modestie légendaire, il nous a sorti:

-Doucement les enfants! Doucement!

-Jurez qu'il est pas beau mon Papa!

- Pas aussi beau que moi, mais tout de même, Bach, t'es frais, today!

-Bimay frais dioudogo, et je te signale que t'as mis ta tenue à l'envers. Mareme, qu'est ce que tu fais là? Ta mère n'arrête pas de demander après toi!

Me clasha t-il vite fait sous les moqueries des deux autres pour finalement s'adresser à sa protégée qui lui répond:

-Les grand-parents ont envahi ma chambre et j'avais besoin d'un endroit tranquille pour régler les derniers détails avec le photographe qui est en route d'ailleurs.

- Je vois! Où est Soua?

-Dans la chambre des bébés.

-D'accord! Je vais les voir, quand à vous deux, faites vite et allez accueillir les invités!

Nous ordonne t-il prêt à partir quand Maréme l'interpelle par:

-Papa, attends il faut que je te dise. Fadel a deux petites amies, il les a invité toutes les deux et veut que Mael fasse semblant d'être lui avec l'une tandis qu'il gérera l'autre.

Déballa t-elle d'un coup, sans même prendre la peine de respirer, avant de prendre la fuite pour se placer derrière son père quand j'ai voulu l'attraper et lui faire ravaler sa langue, cette pipelette, secrétaire d'ibliss que je vais étrangler un de ces quatre!

J'étais occupée à la fusiller du regard sans remarquer que Bachir faisait de même avec moi.

-Yaw leegui da ngay dokhane? (Tu t'es mis à la drague maintenant?)

-Bach, je t'assure, j'ai dokhane personne, elles ne m'intéressent même pas vu que j'essaie de recoller avec Malika!

-Ouais, j'avais oublié de te dire qu'ils ont commencé à se fréquenter à nouveau, son ex et lui ce qui fait qu'il a maintenant trois petites amies; Papa!

Se permet de renchérir Maréme, non mais...

-Yaw meuno nopi? (Tu ne peux pas te taire toi?)

-Nopiwoul! Anh leegui tu collectionnes? Tu n'as rien et tu te permets de collectionner des filles? Anh Fadel?

-Mais j'ai rien collectionné, Mael parle-lui toi au lieu de rester là á me regarder.

-Dou ya dougueul sa bop, lofiy toudé Malika? (Tu t'incrimines tout seul là à parler de Malika)

Me répond mon traître de frère, voyant comme moi que Bachir commence à s'énerver ce qui n'augure rien de bon.
Sérieux, rappelez-moi de tuer Maréme!

-C'est juste pour qu'il comprenne que j'aime encore mon ex et qu'il ne prenne pas en compte tout ce que sort cette machine à mensonge là! De toutes façons, j'avais décidé de rompre avec les deux autres!

Expliquai-je rapidement à Bach qui répond, calme:

-T'aimes toujours ton ex, t'as décidé de rompre avec les deux autres, ba paré tu les fais entrer dans ma maison au cours d'une cérémonie familiale? Yaw wer nga est ce que? (Tu as toute ta tête, tu penses?)

-Werr na kay (bien-sûr que j'ai toute ma tête) ,je voulais juste....

-D'accord! Je pense que diok ci yaw mi ngui beug diott. Yaw nangouwo liguey beug ci bolé beug djiguén, dou meun nék...

-Au cas où tu aurais oublié, je travaille pour toi, et bientôt je le ferai pour Mously donc...

-ok! Leegui laisse-moi te prévenir, si une seule, je dis bien une seule de ces deux filles entre dans ma maison, je te les maries, toutes, dou kham ngama? (Tu me connais non?)
Et avant que tu ne m'apportes de mauvaise surprise, je te donne trois mois, je dis bien trois mois pour te marier, sinon, mon père choisiras pour toi parmi tes cousines une fille que je te marierai moi-même. Et je te jure que je suis plus que sérieux nak, réwo sakh!

- Bach boul juré, looy tek ni! ( Bach ne jure pas, qu'est ce que tu racontes là)

-Limay tek ni di ngako kham bientôt... (tu sauras ce que je racontes bientôt)

- Mais Bach attends! C'est pas loyal ça! Comment ça trois mois, et Mael alors...

-Mec oublie-moi, j'ai pas trois copines!

- Mane Mael sakh dama titeuloul puisque khamagoul djiguén contrairement à yaw weuyou bi seuy ba tass té boulma wakhlo ci kanamou khalé bi nak, dégg nga? ( Mael ne m'inquiète pas puisqu'il est puceau contrairement à toi le voyou qui es divorcé et ne me fais pas parler devant la petite.)

Dit-il faisant allusion à Maréme sous le gloussement de l'autre.

-Princesse, viens, on va voir ta mère.

Renchérit-il alors d'un ton dur visiblement énervé contre moi alors que je lance un regard tueur à l'autre xmgmbffjjcx qui me sourit pour me narguer en même temps que mon jumeau alors qu'elle vient de me foutre dans un problème que je ne saurais régler maintenant!

Continue Reading

You'll Also Like

348 52 6
Il n'existe aucun remède quand le coeur et l'âme sont réduites en poussières.
151K 7.3K 8
Comme le titre l'indique,venez découvrir par vous-même le contenu de cette histoire et vous en ferez votre propre description....... ?AUCUN PLAGIAT ❌...
527K 68.7K 83
Lorsque tu te crois abandonner par ton père et que tu te sens seul avec ta brave mère qui s'est donnée corps et âme juste pour te voir heureux, épano...
751K 53.7K 168
Moi zahra, 21ans, Mère d'un petit garçon de 5ans, vit seule avec une famille qui ma renié. Je vous laisse imaginer la réputation que j'ai pas.