Peter, d'un ton sérieux- Diane, lève-toi. Dépêche-toi s'il te plaît.
Je gromelle, mais pas trop. Si Peter est si sérieux, c'est qu'il se passe quelque chose de grave. Je me dépêche de m'habiller assez correctement (ça veut dire jogging et tee-shirt) et je sors de ma chambre, ni coiffée ni vraiment réveillée.
Diane- Qu'est-ce qu'il se passe ?
Peter- Viens en salle de réunion avec moi. C'est urgent apparement.
Diane, en marchant- Tu peux m'en dire plus ?
Peter- Je sais rien de plus que ce que je viens de te dire.
Je hoche la tête alors que nous rentrons dans l'ascenseur. J'essaye de plaisanter, mais il est super tendu.
Diane- J'espère au moins que c'est important pour me sortir de mon lit.
Il ne répond pas. Il fixe les portes de l'ascenseur. J'ai limite l'impression qu'il m'évite du regard.
Diane- Peter, tu es sûr que ça va ?
Peter- J'espère que c'est pas grave non plus. Quand Steve m'a demandé de te réveiller, il avait l'air furieux.
Je comprend pas. Est-ce que cette attitude est justifiée ? Ça a vraiment l'air important...
Les portes s'ouvrent. On arrive à la salle de réunion.
Steve se tient au bout de la table. Il nous lance un regard plein de colère, je suppose que c'est une mauvaise matinée. Nat à l'air au bord de la crise de nerfs, Sam joue nerveusement avec ses doigts, et Bucky ne m'adresse même pas un regard. Il se mord les lèvres en regardant le sol.
Leurs têtes me perdent. Il se passe quoi ?
Diane- Bon, Steve, il se passe quoi là ?
Steve- Il se passe ça.
Steve appuie sur un bouton. Un enregistrement passe. On entend une femme crier. Des frissons me parcourent toute entière, et les larmes montent. Cette femme, ou plutôt cette fille, c'est moi. Je savais qu'HYDRA enregistrait tout ce qu'il se passait pour garder des données, mais je pensais pas qu'ils étaient capable de...
Diane- Stop. Ça suffit.
Steve, hésitant- Diane, il va parler juste mainte-
Diane- J'ai dit STOP !
Nat se jette sur le bouton pause. Elle se retourne vers moi et constate comme les autres que je suis en pleine crise de panique. J'arrive pas à me calmer. Peter me prend les mains, me parle, essaye de me rassurer mais je cherche désespérément Bucky des yeux. Il n'a pas bougé. Mais son corps entier tremble, pas beaucoup mais assez pour que je puisse le voir. Il se retient de me regarder, ça saute aux yeux. Mais... pourquoi ?
Je finis par sortir de la salle, bras-dessus bras-dessous avec Natasha et Peter. Ils m'emmènent a la cuisine pour que je puisse boire de l'eau et me calmer.
Natasha, se mettant accroupie devant moi- Ça va mieux ?
Diane, d'une voix colérique- Pourquoi Steve a laissé l'enregistrement continuer ?
Natasha- Je... j'en sais rien, Rumlow allait parler, il a dû penser que 3 secondes de plus ne seraient pas catastrophiques. Mais on voit bien que si. Je sais de quoi je parle.
Diane- Je sais Nat.
On se regarde mutuellement d'un air désolé avant de pouffer doucement de rire. Peter nous regarde en se prenant aussi un verre d'eau. Il a dû avoir peur le pauvre, mes crises d'angoisse sont assez impressionnantes. J'ai repris des couleurs quand Sam et Tony viennent me voir à leur tour.
Tony- Hey princesse. C'est passé ?
Je fait oui de la tête.
Sam- Tu as déjà meilleure mine.
Diane- Comment va Steve ?
Sam- Mal. Il se sent coupable.
Diane, encore une pointe de colère dans la voix- Tu m'étonnes.
Tony me prend la main. Je lève les yeux vers lui.
Tony- Tu devrais aller le voir.
Je ris d'un rire narcissique et mauvais.
Diane- Ça, c'est hors de question. C'est à lui de venir me voir, tu ne crois pas ?
Il ne dit rien, mais semble du même avis que moi.
Je me lève et sors du QG. Je veux aller au jardin. Un petit coin entouré de buissons de fleurs de toutes sortes, avec des bancs et une balançoire (sur ma demande, évidemment). Je m'y sens naturellement bien. Alors dès que ça va mal, j'y vais. Comme maintenant.
Je m'assoie sur la balançoire, mais je n'ai aucune envie de me balancer. Je fixe le sol herbassé, et avec la fatigue, cela créé une illusion d'optique faisant que l'herbe bouge bizarrement, comme si l'image que je voyais tournait et se mélangeait. Bucky me sort de mon illusion.
J'entends d'abord des pas sur les cailloux, je m'attends à n'importe qui. Puis des cheveux fraîchement coupés sur une tête blanche aux yeux bleus sort de derrière un buisson de l'entrée du jardin. Il s'assoie sur le banc à la gauche de la balançoire.
Diane- Tu m'as ignoré avant.
Bucky- Je sais.
Diane- Tu as une raison particulière, ou tu voulais juste me laisser souffrir seule par plaisir ?
Mon ton montait. J'étais furieuse, à vrai dire.
Bucky- Tu n'étais pas seule.
Diane- T'es sérieux ? Je suis toujours seule. Je te l'ai dit.
Alors qu'il regardait l'horizon, il a dû se sentir coupable parce que ses yeux se sont baissés.
Bucky- Je suis désolé. Steve avait passé l'enregistrement une première fois sans Peter et toi, et... Rumlow parlait de toi, de nous, l'enregistrement c'est passé quand tu étais encore emprisonnée plus jeune, et que je venais à peine de m'échapper.
Diane- Je m'en souviens. En m'arrachant la peau, il m'a parlé de toi. Il arrêtait pas de prononcer ton nom en parlant de "sa plus belle création". Il me rabaissait en disant que je serais jamais à ta hauteur, qu'il me torturait pour son seul bonheur, que je ne servait à rien, que je ne serais jamais un soldat comme toi. Jamais un soldat tout court. "Personne ne dépasse le soldat de l'hiver".
À ces mots, ses poings ce sont brusquement serrés. Ses yeux s'étaient relevés, et il m'a fixé. Ce n'était plus Bucky, mon auditoire. C'était le principal intéressé.
Diane- Bucky, calme-toi.
Je suis doucement descendue de la balançoire. Il restait assis et me suivait de son regard froid et sans émotions. Puis, un son se fit entendre. Un son familier. J'ai compris quand une boule a attérit à mes pieds. J'ai essayé de m'en éloigner avant que la grenade n'explose, mais Bucky s'est jeté dessus. L'explosion a été très puissante, mes accouphènes en ont soufferts, mais j'ai couru vers le corps inanimé de Bucky.
Diane- Bucky ! Buck réveille-toi, je t'en supplie...
Je pris son pouls pendant que j'entendais Tony arriver dans son armure. Il battait, mais Bucky était tellement amoché...
Diane- Tony, dépêche-toi de l'emmener. Je sais pas... je sais pas si...
Tony- Diane, rentre au QG. Natasha et Captain vont suivre ces connards. J'emmène Terminator, ne t'en fais pas.
Diane- Ils- ils faut qu'ils fassent attention, c'est des mercenaires ultra-entraînés au combat...
Tony- Ne t'inquiète pas. Rentre, mets-toi à l'abri avec Peter.
Je me lève et marche difficilement jusqu'à l'entrée du QG. Peter me réceptionne, mais je lui fait clairement comprendre que je veux aller voir Barnes à l'infirmerie. Il ne peut pas me le refuser, alors il m'y emmène.
Encore tremblante et mal assurée sur mes pas, je me ramasse une dizaine de fois avant d'arriver à la vitre de son bloc opératoire. J'étais tellement choquée et secouée, j'ai même pas penser à absorber, je m'en veux horriblement. Il faut qu'il reste... pour les Avengers... pour le monde... pour moi...
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PDV Bucky :
Je me réveille dans un salle froide et blanche. Rien ne me rassure. Je ne connais pas l'heure actuelle. Je ne sais pas où je suis.
Je me redresse dans mon lit et parcours des yeux la pièce qui me paraît de plus en plus froide. J'ai mal aux abdos et... un peu partout d'autre. Je me lève, ignorant la douleur. Il faut que je trouve quelqu'un.
La porte est verrouillée, alors, pas le choix, je la force. Quand je dis que je la force, je veux dire que je l'envoie voler à l'autre bout du couloir. Je tombe nez-à-nez avec... je... je la connais...
Diane- Mais bon sang, qu'est-ce que tu fais debout ?
Elle court vers moi. Je reste sur la défensive. Elle le voit. Elle s'arrête doucement.
Diane- Bucky, tu devrais pas être debout.
Bucky- C'est qui ça, Bucky ?