On rentre finalement au QG après être partis deux bonnes heures.
Je lui demande gentillement de m'attendre, et j'apostrophe Wanda pour lui demander s'ils sont prêts. Elle me fait un énorme non de la tête. Je lève les yeux au ciel et reviens sur mes pas. Il n'a pas bougé.
Diane- Bucky, j'ai peur que la surprise ne soit pas encore prête. Mais en attendant, on peut déjà monter ta bibliothèque et enlever les étiquettes des livres.
Bucky- Pas de problème. J'ai hâte de voir la surprise.
Je souris, il est adorable. Sam passe furtivement, et je me dis qu'on ne sera pas trop de trois pour monter cette fichue étagère. Je lui demande de se joindre à nous, et il nous suis.
20 minutes plus tard, on a déjà perdu 4 vis.
Sam- Mais bordel, où sont passées ces vis ?!
Diane- Language !
Il me lance un regard exaspéré.
Bucky- J'en ai retrouvé une.
Sam- Alleluia.
Pendant qu'ils se cassaient la tête à construire l'étagère, j'enlevais tranquillement les étiquettes des livres et je cherchais LA place pour le cactus. Finalement, je l'ai posé sur le rebord de la fenêtre. C'est marrant mais ça changeait tout de suite l'ambiance. Puis j'ai entendu les deux fous crier derrière moi, tellement cette construction les énervait.
Diane, en utilisant ses pouvoirs- Calmez-vous.
Ils ne disaient plus rien. Ils continuaient de construire dans le plus grand des silences. En soupirant, je me suis jetée sur le lit. Ça faisait du bien le calme. Surtout que grâce à ça, j'ai retrouvé les vis perdues. Une dizaine de minutes plus tard, Vision a traversé la porte et m'a fait un signe de la tête pour me dire que c'était prêt. Je lève l'enchantement et annonce :
Diane- Buck, allons-y.
Nous suivirent tous ensemble Vision, qui m'avait mis un bandeau dans les mains dans le but de le mettre à Bucky. Je lui ai mis en riant et nous sommes entrés au salon alors qu'il me tenait par la main et que Sam lui tenait les épaules. Je lui ai enlevé le bandeau. Il semblait émerveillé, et je l'étais aussi. Partout, de la déco, des banderolles, des confettis, et une montagne de cadeaux trônait dans un coin de la pièce. Ils ont tous crié "Surprise !" et ont fait entrer le gâteau. Il était phénoménal. Sur plusieurs étages, du glaçage partout, et avec écrit "Bucky 104 ans" sur le dessus. Évidemment, il n'y avait pas 104 bougies, mais juste 3 bougies en forme de 1, de 0 et de 4.
Le reste des festivités s'est super bien passé, on a rit, bu, mangé, joué et dansé. Steve était adossé au bar, et je l'ai rejoint.
Steve- Tu vois ses yeux ?
Diane- Oui ?
Steve- Ils pétillent. Je l'ai sûrement jamais vu aussi heureux de sa vie. Il n'est même plus gêné avec les autres, et tout ça c'est grâce à toi.
Je le regarde avec de grands yeux. J'ai cru mal entendre.
Diane- Grâce à... moi ?
Steve- Oui, tout à fait. Les 3 mois que tu as passé avec lui l'on fait devenir un autre homme. Il apprécie enfin de vivre.
J'ai le regard perdu sur Bucky. C'est vrai qu'il a l'air heureux.
Steve- Merci. Merci pour lui.
Sur ces mots, il s'éclipse vers la cuisine. Mon ventre est rempli de papillons qui ne veulent pas s'arrêter de voler. Les paroles de Steve tournent en boucle dans ma tête. C'est grâce à moi. Il s'est ouvert au monde. Grâce à moi.
Je ne remarque même pas qu'il s'approche du bar pour se mettre à côté de moi.
Bucky- Hey, je voulais te remercier pour tout. Cette fête est géniale.
Diane- C'est normal, tu le mérites.
Bucky- Non, je ne le mérite pas et tu l'as quand même fait.
Diane- Pourquoi tu ne le mériterais pas ? Tu es une personne admirable qui ne souhaîte que le bien autour de lui.
Bucky- Je parle pas de l'instant présent Diane, je parle du passé.
Nan mais je rêve.
Je lève les yeux au ciel, me met face à lui et lui dit droit dans les yeux :
Diane- Ce que tu as fait ou pu faire n'est pas de ta faute. Tu l'as effectivement fait, mais tu étais contrôlé Buck ! À aucun moment tu n'étais toi-même, et j'ai l'impression de te le répéter sans cesse. Alors maintenant tu vas m'écouter : je sais que pardonner à soi-même ses actes c'est vraiment pas facile, même horriblement difficile. Mais il faut le faire, surtout que tu étais inconscient de ce que tu faisais. J'ai mis beaucoup de temps à me pardonner le crime de mes agresseurs aussi, parce que je l'ai fait impulsément et de sang-froid, et surtout par vengeance. J'ai beaucoup regretté mais maintenant je vis avec. C'est à ton tour d'accepter, et ce que tu le veuilles ou non. Je peux t'aider si tu en as envie, sans être envahissante parce que c'est avant tout à toi de travailler sur le point "pardon de moi-même". Même si honnêtement, tu n'as rien à te reprocher.
Il me regarde mais semble loin. Loin dans son passé, à revoir tous ces visages hurlants et suppliants. Je l'embrasse sur la joue avant de m'écarter. J'inspire profondément. Pour une fois, je ne regrette pas mon acte.
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La nuit est tombée, il est dans les environs de 20h 30. Pourtant, on continue de fêter. Peter et moi, on a proposé un "action ou vérité" et malgré les réticences de certains, on est tous en train de participer.
Peter- Natasha, action ou vérité ?
Natasha- Action.
Peter- Va voir Happy et dit-lui qu'il est sexy dans son costar.
Elle semble super gênée mais y va quand même. Quand elle revient, on voit à sa tête que c'était très drôle.
Natasha- Bon, Diane, action ou vérité ?
Je déteste les actions, mais je ne veux pas qu'on me demande quelque chose de personnel.
Diane- Action, je sens que je vais le regretter.
Elle me lance un regard amusé et regarde autour d'elle ce qu'elle pourrait me faire faire.
Natasha- Tony a le dos tourné. Saute-lui dessus et hurle "on est attaqués".
Diane- Avec plaisir, enfin une action sympa.
Je m'exécute et brise un tympan de Tony au passage. Il s'énerve et je peux pas m'empêcher de sourire nerveusement. Je regarde Nat, elle a très envie de rire aussi. Quand il me lâche enfin, je retourne à la table.
Diane, scrutant les Avengers- Euh... Bucky, c'est ton anniversaire ! Action ou vérité ?
Bucky- Vérité, j'ai rien à cacher.
Je réfléchis un bout de temps avant de lâcher :
Diane- Tu es attiré par quelqu'un ici ?
Bucky- Autour de cette table ou dans le QG ?
Diane- Hum, dans le QG.
Bucky- À vrai dire, peut-être bien que oui.
Il ne me regarde plus. Il a tourné la tête vers une employée du SHIELD. Une colère et une déception sorties de je-ne-sais-où viennent de s'emparer de moi. Je ressens cette jalousie maladive qui peut m'ammener à ma perte. J'ai envie de défoncer le joli minois de la fille qu'il regarde intensément. Je me lève, bafouille une excuse bidon et me dirige d'un pas rapide et ferme vers ma chambre. Je ne sais pas pourquoi j'agis comme ça. J'entend des pas me suivre. Pitié, tout sauf ça.
Je jette un coup d'oeil en arrière. Bucky me suis. Je m'en doutais au fond.
Je me grouille de rentrer dans ma chambre à toute vitesse et ferme la porte à clé. Il vient juste de se la prendre violemment en pleine figure.
Je m'adosse contre celle-ci et me laisse descendre jusque par terre. Je pleure en silence. Je me rend compte que je suis amoureuse d'une personne qui a 90 ans de plus que moi. Il continue de tambouriner à la porte avant d'abandonner et de partir vers le salon. Le fait qu'il ne m'entende plus me soulage et je hurle de toute mes forces. Je recommence à pleurer bruyamment, j'ai plus envie de me retenir. Maintenant que je comprend mes sentiments et qu'il les a sûrement compris aussi, tout sera plus ambiguë. Plus rien ne sera comme avant, et ça m'énerve. J'aimais tellement notre relation et je viens de tout gâcher juste à cause de mon petit caprice.
Je finis par m'endormir par terre, toujours la porte verrouillée.