Chapter 5

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Les formes qu'elle voyait étaient floues, comme une espèce de cauchemar dont elle n'arrivait pas à se débarrasser. Quelqu'un serrait sa main au point d'empêcher le sang d'y circuler correctement, mais elle n'arrivait pas à savoir qui, et le blanc autour d'elle était bien trop lumineux pour ses yeux affaiblis. Primrose se redressa d'un coup. Ce mouvement lui coûta quelques secondes d'étourdissement. 

          — Calme-toi Prim. Tu es à l'infirmerie, tu as fait un malaise hier.

La voix de Remus était calme et réconfortante, si bien qu'elle se laissa tomber sur les gros oreillers qu'on avait placé sous sa tête, et observa le plafond. 

          — Je t'ai vu mort, hier.

Il y eu un petit silence de quelques secondes, durant lequel, Remus s'autorisa un léger rire.

          — Primrose Hazel Blankley, murmura-t-il arborant un sourire taquin.
          — Quoi ? grogna-t-elle, se sentant stupide, humiliée.
          — Les épouvantards. Ne me dis pas que je ne t'en ai pas assez parlé.

Tout prit alors un sens, mais un sens qui ne lui plaisait pas spécialement, puisqu'il était connu que les épouvantards se transformait en la plus grande peur de la personne qui le confrontait. 

          — Tu tiens tant que ça à moi ? enchaîna Remus, dont le sourire ne voulait visiblement pas s'atténuer.
          — Je voudrais dormir, marmotta Primrose en fermant les yeux, remontant la couverture jusqu'au bas de sa tête, pour cacher le rouge qui lui montait aux joues. 



La journée était passée relativement vite, et après une dizaine de minutes de « dernières vérifications » durant lesquelles madame Pomfresh palpa presque chaque centimètre du corps de Primrose, l'adolescente put enfin se faufiler hors de l'infirmerie. 

À peine elle eut franchi quelques mètres qu'elle tomba sur un Remus assis par terre, à côté de son sac de cours, un livre déjà bien entamé à la main. Lorsqu'il la vit, il glissa un vulgaire bout de parchemin qu'il utilisait comme marque-page dans son livre et se leva afin de venir à sa rencontre, lui offrant son bras comme soutient. 

          — Je peux marcher, s'indigna Prim avec un haussement de sourcils.
          — Pas droit en tout cas, fit-il remarquer en retenant un rire moqueur. 

Le contact chaud de la main de son ami sur directement sa hanche, puisqu'il l'avait posée sous son tee-shirt, la fit bégayer une réponse inaudible. Elle aurait tout fait pour qu'il l'enlève, afin que ses joues cessent d'être aussi rouge qu'un sa cravate, mais rien ne pouvait le faire changer d'avis, et marchèrent ainsi pendant cinq bonnes minutes avant que Primrose ne s'arrête brusquement. 

          — Tu as mal quelque part ? Tu veux qu-
          — Remus, le coupa-t-elle.
          — C'est mon nom.
          — Je sais crétin. On est le huit aujourd'hui ?
          — Oui et demain le neuf, c'est bien, au moins tu te souviens de la date
          — Ne fais pas l'idiot. C'est la pleine lune ce soir. 

Ce n'était pas un question, c'était une affirmation. 

          — Je sais. 

Son ton n'avait plus rien d'amical ou même de sympathique. 

          — Ça me met hors de moi : tu t'occupes comme ça de moi comme si tu n'allais pas te tr-

Il lui plaqua une main sur sa bouche et la força à avancer. 

          — On a compris, Prim. 


Le soleil se couchait à vingt heures douze, très exactement. Remus regarda les fines aiguilles de sa montre en or. Il était dix-huit heures vingt-huit : c'était l'heure d'aller manger. Il soupira, regardant Primrose, endormie, la tête sur ses genoux. Pour rien au monde il ne l'aurait réveillée : elle avait l'air si paisible ainsi. Ses sourcils étaient relâchés, contrairement à lorsqu'elle était éveillée et qu'elle passait son temps à les froncer à n'importe quelle occasion, même sans s'en rendre compte, et sur ses lèvres se dessinait un petit sourire satisfait. La porte s'ouvrit en trombe, réveillant Prim en un sursaut. 

           — Sirius ! gronda Remus en accordant un regard accusateur à ce dernier. 

Il aida Primrose à se redresser tandis que Sirius haussait les sourcils, avant de s'excuser relativement rapidement. Il tira l'une des chaises et s'assit dessus à l'envers, positionnant ses bras sur le dossier, avant de prendre une grande inspiration, un sourire en coin : 

          — Vous nous cachez quelque chose ? 

Primrose, jusqu'ici somnolente éclata de rire.

          — Toujours pas, non.

Remus se cacha derrière sa main pour rire discrètement. Il rassembla ses parchemins en laissant Prim continuer ce qu'elle avait commencer.

          — Nous avons juste décidé de réviser au calme. 

Elle avait accentuer les deux derniers mots de sa phrase dans un énorme sous-entendu, mais lorsqu'elle constata que Sirius ne semblait pas le comprendre elle continua : 

          — Ose me dire que rester avec toi et James aurait été simple pour réviser.
          — Je peux être calme aussi, marmonna Sirius. Il suffit de le demander gentiment. 

Ils rirent de bon cœur. James apparut dans l'encadrement de la porte. 

          — Ce n'est pas tout, mais nous, on va manger.
          — Et on vous cherchait. J'ai du utiliser la carte.
          — Tu devrais te dépêcher Lunard. 

Sirius et Remus se levèrent simultanément, mais avant qu'il ne franchisse la porte, Primrose attrapa le bras de son ami. 

          — Je peux venir, ce soir ?
          — Non, répondit-il, catégorique. 

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