Chapter 37

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Lorsque je rouvris les yeux, je savais mon visage crispé et une vive douleur au niveau de la mâchoire me rappela que je pouvais arrêter de la serrer autant. Tout était calme. Trop calme. 

Mes doigts étaient légèrement recroquevillés, comme s'ils se tenaient, et se cramponnaient à une main. Mais j'étais seul. Seul dans ce lieux aussi lumineux que les prunelles de mon fils. Au bout de dix minutes, et alors que j'avais fermé les yeux, je me demandai si j'étais devenu sourd, car aucun bruit ne m'étaient parvenus aux oreilles. 

Même pas le battement de mon cœur.

Je portai une main hésitante à la gauche de ma poitrine. Battait-il encore ? Lorsque je me redressai, je me rendis compte que je n'étais pas dans une pièce, mais au beau milieu d'une longue étendue d'herbe fraîche, et le vent me soufflai sur le visage. 

          — Salut Mus, murmura une voix douce à mon oreille. 

Mais je ne sursautai pas. J'avais compris. 

Je me relevai sur des jambes qui, alors que je les pensai encore tremblantes, étaient fermes, et guéries. J'étais en bonne santé, au milieu d'un champs, parsemé par endroit de toutes sortes de fleurs. Les mêmes fleurs qu'elle avait coincé dans ses long cheveux blonds, presque dorés. Leur parfum était délicieux mais ne masquait pas cette odeur de cannelle qui lui semblait être un si lointain souvenir. 

Je courus presque vers elle pour la serrer dans ses bras. 

          — Tout va bien se passer, me murmura-t-elle au creux de mon oreille, après m'avoir rendit ma fougueuse étreinte.
          — Et Dora ? demandai-je, dans un souffle. 

Je replaçai une mèche derrière son oreille, et y ôtai la fleur qui s'y trouvait. 

Ces fleurs.

Elles étaient identiques en tout point à celles qu'il déposait régulièrement sur sa tombe. 

Des Primevères. 

          — Tu la rejoindras dans quelques minutes, m'informa-t-elle, alors qu'un sourire radieux se dessinait sur ses lèvres. Je voulais juste passer et dire bonjour. 

Primrose était mignonne, mais c'était son sourire, et ses émotions qui se baladaient librement dans ses yeux qui la rendaient belle. 

          — Teddy va s'en sortir, m'assura-t-elle, alors que je la serrai une nouvelle fois dans mes bras.
          — Je suis désolée, parvins-je à balbutier entre deux sanglots.
          — Pourquoi le serais-tu ?

Je voulais tout lui raconter, lui dire pourquoi j'avais eu tant de mal avec Nymphadora, et pourquoi j'avais voulu m'enfuir quand elle m'avait annoncé sa grossesse. 

Elle sembla deviner mes pensées car elle ajouta aussitôt :

          — Tu n'aurais pas pu me faire plus beau cadeau que cela. 

Elle réajusta le col de ma chemise, qui étonnement, était propre. 

          — Marié et avec un enfant, chuchota-t-elle. Même dans mes rêves les plus fous je n'osais pas l'espérer.

Et elle s'en alla avec le vent, ayant juste le temps de me m'embrasser délicatement sur la joue. J'avais compris. Je n'étais plus. 

          — Alors tu m'observais, tout ce temps ?

Si la vie sur Terre était éphémère, l'amour lui, ne l'était pas. 

Ephemeral But Their LoveWhere stories live. Discover now