Chapter 1

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SEPTEMBRE 1977










Le Poudlard Express n'avait rien de plus que les années précédentes, même peut-être un peu moins de peinture en raison de celle-ci qui s'écaillait par endroit, mais elle l'admirait avec le même enthousiasme que les six années précédentes. On pouvait lire toutes sortes d'émotions positives sur son visage comme si elle n'était qu'un livre ouvert.

Ses cheveux blonds rassemblés dans une queue de cheval approximativement faite, Primrose Blankley poussait son chariot avec un entrain propre à elle-même. La chouette blanche, qui se tenait sagement dans sa cage jusqu'à présent, hulula si fort que la plupart des personnes aux alentours sursautèrent violemment.

Les doigts de Primrose se crispèrent sur les barreaux de la cage, et elle approcha son visage afin de murmurer dans un sourire.

          — Je sais que tu n'aimes pas ça, mais tout ira bien.

L'oiseau ne lui offrit pour réponse qu'un claquement de bec rageur en direction de son nez, qu'elle recula, d'un mouvement de tête rapide, juste à temps.

          — Stupide bestiole, grogna-t-elle en coinçant sa frange derrière ses oreilles.

Elle entreprit, avec un effort qu'elle considéra comme monumental, de soulever sa lourde valise, puis abandonna rapidement, la laissant tomber au sol dans un fracas.

          — Et puis stupide bagage, dit-elle en y donnant un coup de pied.

Elle soupira longuement, s'asseyant sur la valise, essoufflée par l'effort qu'elle venait de produire. La chouette hulula à nouveau.

          — La ferme Calypso.

Ses pensées prirent le contrôle sur sa colère et elle se surprit à retenir un sanglot.

Son frère, cette année, aurait dû être à ses côtés, et découvrir avec émerveillement les lieux, ainsi que le nouveau monde qu'il s'offrait à lui. Cependant il n'était pas là, et ne le serait plus. 

          — Besoin d'aide par ici ?

Son cœur manqua un battement, ou deux peut-être, voir trois.

          — Remus ! hurla-t-elle, attisant à nouveau la colère de sa chouette qui, pour la énième fois, hulula de manière insistante. 

Elle le serra si fort dans ses bras que s'il n'était pas bien plus grand et plus musclé qu'elle, elle l'aurait sûrement étouffé. Elle desserra son étreinte au bout d'une longue minute et lui empoigna les épaules.

Primrose scruta attentivement son ami des pieds à la tête, avant d'en venir à la conclusion qu'il avait aussi changé cette été. Elle aurait même juré qu'une barbe naissait sur son visage. Il attrapa sans difficulté ses bagages et les porta, toujours aussi facilement, jusqu'au wagon où il s'était installé et avait rangé les siens. La blonde attrapa la cage de sa chouette, qui tenta de pincer ses doigts à travers les barreaux, provoquant l'hilarité de chaque personne qu'ils croisèrent.

          — Tu n'as pas vu les autres ? Demanda-t-elle alors qu'il venait de lui prêter sa veste pour qu'elle recouvre la cage de l'oiseau pour étouffer ses hululements furieux.
          — Non, dit-elle en se surprenant elle-même. J'étais trop occupée à soulever cette foutue valise. 

Remus lui accorda un petit sourire moqueur qu'il se transforma en un rire chaleureux lorsqu'elle le frappa à l'épaule. Il l'a prit une nouvelle fois dans ses bras, et murmura : 

          — Tu m'as manqué, Prim. 

La blonde le repoussa violemment

          — Comment ça ? dit-elle, affichant une mine faussement outrée. Mes cinquante-sept lettres ne t'ont pas suffit ?
          — Nous avons eu soixante-deux jours de vacances ! dit-il comme s'il venait d'annoncer le plus grand scandale du siècle. 

Le train s'ébranla quelques minutes plus tard et ils finirent par se calmer, s'asseyant l'un en face de l'autre, de manière à être chacun à côté de la fenêtre. 

          — Mais comment se fait-il que nous n'ayons toujours pas croisé Sirius et James ? s'interrogea Remus, au bout d'une dizaine de minutes.
          — C'est parce qu'ils me fuient ! 

La voix tonitruante et à la fois si charmante de Lily Evans se fit entendre, et ils se retournèrent simultanément, sans même en être surpris. La rousse se trouvait dans l'encadrement de la porte du compartiment qu'ils n'avaient pas fermée, sa valise derrière elle, sa baguette à la main. Elle accompagna sa venue d'un somptueux sourire, qui fronçait légèrement son nez, recouvert de bien plus de tâches de rousseurs qu'auparavant. Les miracles de l'été. 

          — Lily !

L'atmosphère, qui était déjà merveilleuse, le devint encore plus une fois sa valise rangée dans les portes bagages, et la sorcière assise à leurs côtés. 

          — Ne me dis pas que c'est ta chouette là-dessous ! S'écria-t-elle, visiblement véritablement outrée, en se précipitant vers la cage, qui était toujours recouverte de la veste brune de Remus. 

Elle se pencha pour saluer l'oiseau qui, étonnement ne fit aucun bruit, et alla même jusqu'à lui mordiller gentiment l'index. 

          — Je devrais te le filer, grogna Primrose. Elle te préfère à moi. 

Un petit rire s'échappa des lèvres de la rousse, qui lui assura que non, se lançant dans un discours sur « la protection des animaux qui devait être plus prise au sérieux ».

          — Evans tu as pris des fesses, non ?

Les joues de Lily virèrent au rouge vif, se rapprochant, de manière ironique, de la couleur de ses cheveux.

          — Potter. 

Le ton qu'elle employa n'était réservé qu'à James Potter : il était sec, et froid. Elle enchaîna, ne lui laissant pas le temps de répliquer. 

          — Ton nombre de neurones aurait-il encore diminué ? 

Elle se redressa, laissant retomber la veste sur la cage de Calypso, et les hululements reprirent de plus bel. 

          — À moins qu'il n'y en ait même plus à perdre. 

Des ricanements s'élevèrent de derrière le brun, et les têtes de Sirius Black et Peter Pettigrow firent leurs apparitions. 

          — Tu ne l'as pas loupé celle-là James, déclara Remus avant de le serrer dans ses bras. 

Ephemeral But Their LoveWhere stories live. Discover now