Chapter 27

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          — Un enfant, c'est cela ? soupira Albus Dumbledore. 

Remus serra les poings si fort que ses ongles s'enfoncèrent profondément dans ses paumes, y laissant des marques. 

          — Si ça avait été évitable il n'y en aurait pas, croyez-moi.
          — Remus ! s'indigna Primrose. 

Le sorcier à la barbe argentée leva la main. Ce n'est pas le moment pour un crêpage de chignon de couple. 

Primrose jeta un regard noir à son mari tandis que Dumbledore continuait : 

          — Tu devras continuer les missions tant que tu n'as pas trouvé de remplaçant.
          — James s'est proposé, intervint Alice Londubat.
          — Nous avons classé l'affaire des Potter depuis un certain temps, grogna le vieil homme. 

Personne autour de la table n'ose dire un mot. 

          — Vous m'avez accordé un congé direct lorsque j'étais enceinte de Neville, continua la jeune femme.
          — Ce n'était pas pareil. 

Remus soupira bruyamment. Le même scénario qu'il y a quelques semaines était en train de se dérouler. 

          — Laissez-moi deviner, intervint une nouvelle fois Primrose. Ce n'était pas en pleine guerre ? 

Elle avait emprunté le ton de voix de l'homme. Albus Dumbledore hocha lentement la tête. 

          — Vous savez quoi ? déclara la blonde en se levant. Ça m'est égal. Je servirai l'Ordre jusqu'au bout, dans tous les cas, je vois que personne n'a envie de voir cet enfant naître. Alors croisez tous les doigts pour que je meure en mission !

Elle se leva en faisant basculer sa chaise dans un grand vacarme. Plusieurs personnes portèrent leurs mains à leur bouche, d'autres soupirèrent. Remus baissa les yeux et elle finit par sortir de la pièce à grandes enjambées. 

          — Fin de la réunion, soupira Dumbledore. 

Le lycanthrope se leva lentement. Les Londubat virent à sa rencontre. 

          — Tu aurais dû la soutenir, dit gentiment Alice. C'est dur pour elle, tu sais.
          — Je sais, murmura-t-il. Mais ça l'est pour moi aussi.
          — Ça ne devrait pas, affirma Frank. La naissance d'un enfant, aussi inattendue soit-elle, reste une bénédiction. 

Remus soupira.

          — Je le sais bien, je suppose que je dois juste m'y faire. Excusez-moi, je dois retrouver Prim avant qu'elle ne fasse une bêtise. 

À cet instant précis, un crac sonore retentit. 

          — Ne me dites pas que, murmura Remus en s'élançant au dehors tandis qu'un deuxième bruit similaire retentissait.
          — Merde, grogna Abelforth. Plus personne ne transplane ! cria-t-il. 

Tous les membres de l'Ordre se rassemblèrent autour du vieil homme. 

          — Qu'est-ce qu'il se passe, soupira son frère en arrivant, bien trop calmement.
          — Ce qu'il se passe, pauvre idiot, c'est que la jeune Prim vient de se faire enlever par des mangemorts, et sous tes yeux ! Beugla-t-il.

Remus sentit ses jambes se dérober sous lui. 

Non, ce n'était pas possible, pas elle.




Je me sentais brûler de l'intérieur. J'étais en colère, mais j'avais peur également. Il y a seulement une dizaine de minutes, j'étais en train de me disputer avec elle, maintenant je me retrouvais à organiser un plan pour la retrouver. 

— Remus, tu pars avec Alice et Frank, m'indiqua Dumbledore.

Mes jambes étaient lourdes et je luttai contre les larmes. On venait de m'arracher mon unique et vrai amour, enceinte de mon enfant. 

— Remus ? 

Je levai les yeux, les Londubat me regardaient tristement. 

— On y va ? Dis-je en essuyant mes joues humides.

— Dumbledore a conseillé que tu restes ici, murmura Alice en s'approchant de lui. 

Je refermai un peu plus mes doigts sur ma baguette. 

— Il en est hors de question, dis-je en serrant les dents. 

— Comme tu veux, intervint Frank. Mais nous devons y aller.

— Avant que vous y alliez, dit Dumbledore à l'intention de tous les petits groupes. Souvenez-vous de la règle : si quelqu'un est hors de cause, on sauve sa propre peau avant celle de ses camarades. 

v Je déteste cette règle, marmonnai-je. 

J'attrapai le bras de Frank et nous transplanèrent. 


Nous arrivons directement à la demeure des Lestrange. C'était là où on nous avait envoyé. 

— Je n'ai aucune envie d'entrer là, murmura Alice. 

— Tout va bien se passer, la rassura son époux. 

Je fixai avec insistance les quelques fenêtres sales qui trouaient la façade dégarnie de la sombre maison. Aucune lumière n'était allumée, mais une faible bougie en fin de vie révéla du mouvement dans une pièce tout à droite de l'habitation.

— Il y a quelqu'un ici, chuchotai-je. 

— Oui, confirma Frank sans grande utilité.

— Comment être sûr qu'il n'y a personne dans les couloirs, s'inquiéta la brune à voix basse.

— On ne peut pas, dis-je simplement. 

J'ignorai le regard préoccupé du couple et déverrouillai doucement la porte à l'aide de ma baguette. Mon pouls s'accéléra vivement : moi aussi j'avais peur. Peur pour ma vie, pour celle de mes amis, mais surtout pour celle de Primrose. 

— Je pense qu'Alice va rester ici pour surveiller, conclut mon camarade. Elle appellera du renfort s'il y a Primrose. 

— Comment être sûr que c'est bien elle ? Interrogea son épouse.

— Je la reconnaîtrai, affirmai-je.

On perdait du temps. Frank embrassa sa femme et cette dernière resta sur le pas de la porte d'entrée en nous regardant, inquiète, entamer la montée de l'escalier.

Nous étions silencieux, mais l'escalier en colimaçon grinçait légèrement. Cependant on parvenait tout de même à percevoir des éclats de voix, bien qu'on ne puisse pas en comprendre exactement le sens. Le deuxième étage ne contenait que deux pièces au bout d'un couloir exigu et extrêmement angoissant. Je jetai un coup d'œil à mon partenaire et il me fit signe que tout allait bien. Je m'avançai, ma baguette devant moi lorsque la porte du fond s'ouvrit brusquement. 

Ephemeral But Their LoveWhere stories live. Discover now