Chapitre 2

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 Sans chercher à me faire attendre, Luc débarque dans les toilettes une minute à peine après moi. Je l'attendais devant les lavabos, et à peine est-il apparu j'ouvre la porte de la cabine pour handicapés, de loin la plus spacieuse de toutes. Une fois refermée sur nous, il commence immédiatement à déboutonner son pantalon et m'affirme avec les yeux brillants : « Le travail ici ne va pas me manquer, mais toi par contre oui. Très régulièrement, je m'excitais à mon bureau en te regardant déambuler. On a été idiots de ne pas se retrouver ici plus souvent. » J'ai à peine le temps de lui sourire et de me demander s'il n'est pas en train de se repentir de n'avoir pas entamé une relation sérieuse avec moi que d'un geste autoritaire il appuie sur ma tête pour me faire m'agenouiller. Pas de doute possible, ses regrets sont d'ordre sexuel et en aucun cas romantique. Sa queue est déjà libérée de tout vêtement, et n'a évidemment pas changé de morphologie depuis nos précédents échanges : courte, épaisse, et avec une forte courbure sur le côté droit. Il la place directement dans ma bouche et commence à remuer. Nos deux rencontres il y a quelques mois m'ont appris qu'il est plutôt du genre rapide – rien de surprenant à vrai dire dans ce genre de contexte. Ayant bien appris la leçon, j'ouvre ma ceinture et fais glisser sur mes cuisses mon pantalon, tandis que Luc me pénètre la bouche avec fougue. Je sais qu'il faut que je commence immédiatement à me masturber, si je ne veux pas le voir terminer avant d'avoir pu réellement me chauffer.

Mais cette fois-ci, peut-être saisi par le caractère spécial de ces derniers ébats entre nous, mon amant cesse d'un coup ses mouvements et me propose de me sodomiser. Je suis un peu pris au dépourvu, mais ne vois aucune raison de refuser. Cela rendra à coup sûr nos échanges un peu plus longs, et aussi plus intenses. Sans rien dire, je me déplace sur les genoux et me positionne à quatre pattes, le postérieur bien offert vers le haut. Puis, d'une main agile, je saisis un préservatif dans ma poche, le retire de son étui et le tends à Luc, qui l'enfile sans faire de manière. Et en quelques secondes à peine, je sens son membre pénétrer progressivement en moi, à un rythme lent mais sûr. Une fois bien ancré, il a la courtoisie de me laisser un temps d'adaptation avant de bouger, et j'en profite pour retirer rapidement mon t-shirt, afin de lui offrir une vue de mon corps. Il en profite pour prendre solidement mes hanches dans ses mains, et entame de lents va et viens. Rapidement, en sentant mon corps se détendre, il accentue ses mouvements et commence à s'en donner à cœur joie. De mon côté, je gémis le plus silencieusement possible, frustré de ne pouvoir dans un lieu public manifester avec plus de clarté mon plaisir, et commence à me masturber en rythme. La forme particulière du sexe de Luc, et sa courbure sur un côté, offre un bénéfice imprévu : il caresse lors de sa pénétration une zone très érogène, ce qui décuple mes sensations. Je ressens chacun de ses mouvements avec une immense amplitude, c'est délicieux !

Très vite, nos efforts pour rester discrets sont rendus inutiles par le claquement puissant des testicules de mon collègue contre mes fesses. J'adore ce bruit caractéristique de ces moments somptueux où les deux partenaires prennent leur pied à l'unisson. Au vu de ce vacarme croissant, je me permets des gémissements un peu plus sonores, qui eux aussi semblent amplifier mes sens. Ma main, agrippée à ma bite, la masturbe avec une grande frénésie et je sens que l'un comme l'autre nous approchons de l'orgasme. Mais tout d'un coup, un son de porte nous arrête net : quelqu'un vient d'entrer dans les toilettes ! Nous restons absolument immobiles, à quatre pattes avec le pieu de Luc encore solidement enfoncé en moi, et prêtons l'oreille avec une immense préoccupation. Est-il possible que la personne qui vient de surgir, en s'approchant, ne nous ait pas entendu prendre notre pied ? Il semblerait que non, car avec un grand naturel elle pousse la porte de la cabine adjacente à la notre et dézippe son pantalon. Sans conteste, il s'agit d'un homme, et plus précisément de l'un de ces exemplaires qui aiment pisser dans l'eau en produisant le plus de bruit possible.

En luttant pour ne pas éclater de rire, nous restons absolument immobiles Luc et moi. Il porte toutefois rapidement sa main à ma bouche et mes narines, comme s'il voulait m'empêcher d'être trop indiscret en respirant. La sensation de cette paume ferme et de ce sexe ancré en moi n'est pas déplaisante, loin s'en faut. Tandis que notre voisin tire la chasse d'eau, j'en profite pour exercer un très léger mouvement des hanches, afin de permettre à mon amant de coulisser en moi. Puis, provocateur, je parviens en ouvrant la bouche à me saisir avec les dents d'un de ses doigts et le mordiller. Il est incapable de résister à cette invitation, et reprend sa pénétration, avec des mouvements d'une grande discrétion. Sa bite entre et sort de moi avec une immense délicatesse, et cela a pour effet d'augmenter plus encore mon plaisir. Je lui fais passer le message en suçant son doigt avec avidité et accompagnant ses mouvements doux avec mon bassin.

Au moment où l'homme rejoint les lavabos et fait couler l'eau à grand débit pour se laver les mains, Luc se dégage rapidement de moi et me fait signe de me retourner, d'un geste ferme sur mon épaule. Je m'exécute, toujours à quatre pattes, et me retrouve face à son sexe, qu'il vient de libérer du préservatif. Son projet est facile à comprendre, et je commence à le sucer tout en le masturbant d'une main. Il est visiblement proche de la jouissance, et il nous faut un grand contrôle pour pratiquer cette caresse sans émettre le moindre bruit. Le robinet, heureusement, couvre parfaitement le son de nos gestes. L'homme a le bon goût de se laver les dents, désormais, tout en laissant l'eau couler. Si tout se passe bien, nous allons pouvoir jouir avec une excitation redoublée par la présence de ce témoin imprévu, susceptible de nous surprendre à tout moment. Il faut faire vite, et terminer avant que le brossage de dents soit terminé. Tout en accélérant ma fellation, je m'empare de mon sexe à nouveau. Dans une situation à ce point périlleuse et exaltante, il est évidemment facile d'atteindre l'orgasme. Au bout de vingt secondes à peine, Luc sort rapidement son sexe de ma bouche et inonde mon visage de son sperme, tandis que moi-même j'arrose le carrelage. C'est divin !

Comme par miracle, c'est au moment précis où nous commençons à pouvoir reprendre notre souffle que notre voisin arrête le flux du robinet. Nous restons attentifs et immobiles, attendant qu'il s'en aille pour nous rhabiller, mais soudain nous entendons sa voix. Il semble se parler à lui-même devant le miroir, et se donner du courage pour affronter la journée : « Pas d'hésitation, Albert ! A peine assise, tu lui annonces qu'elle est virée et le montant des indemnités. Pas de pitié. Et immédiatement tu lui montres la porte, sans lui laisser le temps de protester. On ne construit pas d'empire sans imposer sa force. Elle a osé te contredire devant d'autres journalistes, et ils verront de quel bois tu te chauffes : dès le lendemain, elle fait ses valises, ça leur servira de leçon. Après ça, tu les auras tous au garde à vous. Non mais... Je vais la flinguer, cette connasse ! »

A peine ce voisin encombrant sorti des toilettes, je me rhabille à grande vitesse, tandis que Luc a du mal à s'en remettre : nous avons failli être pris en flagrant délit par le grand boss lui-même. Nous nous sourions avec stupeur et complicité à la fois, puis je me dépêche de filer le plus vite possible. Mon tyran est arrivé plus tôt que d'habitude, et dans quelques instants il réclamera ma sélection personnalisée d'informations. Il ne faut pas tarder...

Joli coeurWhere stories live. Discover now