Chapitre 3- En route

3.9K 249 34
                                    

Malgré le fait que j'ai du mal à me remettre de la situation, je m'habille et place la sacoche en bandoulière. Je laisse Anna terminer de se reposer un peu avant de m'avancer vers elle.

- Ma chérie, nous allons devoir partir, nous allons... rencontrer des elfes.

A mon grand soulagement la réaction d'Anna fut des plus joyeuses. Nous sortons alors dans la nuit, et nous dirigeons vers mon cheval. Comme prévu, deux besaces pendent de chaque côté de la selle. J'en desserre les liens d'une et découvre à l'intérieur des pommes, des carottes, du pain, de la viande séchée et deux gourdes d'eau. Je jette ensuite un coup d'œil à sa croupe. Plus rien. Je secoue la tête, un sourire aux lèvres.

- Merci Gandalf, je murmure.

Je replace après Anna à l'avant du cheval et lui passe les rênes. J'attache des genouillères de cuir à mes jambes, enroule mes mains et mes avant-bras dans un bandage brun, lace mes bottes et mon cardigan puis jette mon sac sur mes épaules. J'attire le cheval devant la porte d'entrée du village.

- Vous quittez déjà ? demande l'homme dans une voix rocailleuse.

- Une urgence, je réponds simplement avant d'enfourcher le cheval et de quitter la ville.

                                                                     *

                                                           *                 *

Cela fait plus de quatre heures que nous avons quitté "l'Auberge du Poney Fringant". La route que j'ai choisie est sûre, et nous pourrons nous arrêter pour nous reposer et dormir sans difficulté. Le jour avait commencé à se lever, peignant le ciel de couleurs orange et rose.

Je repense alors à mon oncle ; il n'était toujours pas arrivé lorsque nous étions à l'auberge. S'en est-il sorti ? Est-il encore en vie ?

Je l'espère. Tout comme j'espère que Gandalf m'expliquera plus sérieusement cette histoire dans laquelle il m'embarque.


                  Deux heures plus tard, il devait être 6 heures du matin, j'estime qu'une pause pour le cheval est bien méritée. Nous nous arrêtons dans un grand champ, et nous installons au sol pour reprendre des forces. Je montre aussi à Anna comment donner une pomme à la monture, comment lui parler pour la calmer ou comment lui démêler la crinière et retirer les saletés.

Mon attention se reporte une nouvelle fois sur la fiole que Gandalf m'a confiée plus tôt. Son contenu ressemble étrangement à de l'eau et n'a aucune odeur. Je l'examine attentivement : le cristal dans laquelle elle a était conçue ; son bouchon taillé en forme de diamant. Un seul mot est gravé en doré : nestad. De l'elfique. Il me semble que cela signifie « guérir ». Ce liquide pourrait-il donc guérir certaines blessures ?

- Qu'est-ce que c'est ? demande Anna.

- Je n'en sais rien... du moins je n'en suis pas sûre.

Sa tête posée sur ma cuisse, je masse doucement ses épaules.

- T/n ?

- Oui ?

Elle se tourna sur elle-même pour me faire face.

- Plus tard, je veux devenir comme toi ; je veux devenir forte et courageuse ; savoir me battre ; tirer à l'arc et manier l'épée...

Un petit rire amusé s'échappa de ma gorge tandis que je regarde devant moi.

- Je t'enseignerai tout... quand tu seras plus grande.

Je l'observe ensuite et lui souris.

- Maintenant dors un peu ! Nous repartons bientôt...

                                                       *

                                              *                *

Le matin du troisième jour arrive enfin, et je peux voir qu'Anna et le cheval sont de plus en plus fatigués. Elle n'attendait qu'une chose un bon matelas au chaud, et lui un pré confortable dans lequel il puisse brouter tranquillement. 

Gandalf avait prévu la juste dose pour le voyage et il ne reste à présent plus que quelques heures de route.

Je ne suis jamais allée à Fondcombe. Un frisson d'excitation me parcourt la colonne vertébrale. Je me remémore tout mon savoir de la culture elfique que j'ai apprise dans les livres et les connaissances de la langue qu'un ancien du village m'avait enseignées. J'en aurais peut-être besoin. Il y a autre chose dont j'aurai besoin. Je porte la main à mon cou et sors de sous mes couches de vêtement une chaînette d'argent à laquelle est pendue une fiole. La fiole de mon père. J'en aurai besoin ; j'aurai besoin de lui, de sa présence. Je ne l'avais encore jamais ouverte, ne m'étant encore jamais considérée comme seule. Pourtant c'est ce que je risque de ressentir.

A présent il doit être aux environs de midi, et nous entrons enfin dans la Vallée des Monts Brumeux. Nous sommes proche ! Nous passons par le Gué de la Bruinen ; là nous avions dû traverser une rivière avant d'enfin apercevoir un peu plus loin, les fondations de Fondcombe. 

Pour Toujours - Legolas x reader (histoire entière)Where stories live. Discover now