Jour 4 : Pets

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Bon bon.

J'ai trop rien à dire.
À part que cet os est particulièrement court (même pas 500 mots olala).

Le manque d'inspiration se faisait sentir, je crois.

Du coup, j'espère quand même qu'il va vous plaire, et je vous donne rendez-vous demain, pour un os "Historical Event" !

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Il pleuvait.

Une pluie soudaine et légère, une averse, une ondée.

À droite, une femme traverse la rue d'un pas pressé, sans se soucier de ses chaussures trempées. Sur le trottoir opposé, un enfant saute à pied joins dans une flaque transparente, sous les réprimandes de son aîné.

Cela n'a beau être que de l'eau tombée du ciel, un phénomène courant et grisonnant, il n'en reste pas moins magnifique si l'on prête attention à ses détails infimes.
Malheureusement, peu de personnes savent observer la pluie dans toute sa beauté, apprécier ses son petit nombre de qualités.

Il pleuvait, ce jour là.

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Deux chats dormaient paisiblement, cachés dans l'angle d'un muret.
Ils avaient habilement évité toutes les flaques, pour trouver un lieu où se reposer, à l'abri des torrents.

L'un arborait un ravissant pelage beige, son visage parsemé de tâches brunes, et ses pattes recouvertes d'une couleur blanc-neige.
Le museau enfoui dans la fourrure de son compagnon, le second chat, aux poils flamboyants, trahissait une énorme différence de taille.
Tous deux ronronnaient calmement, à moitié endormis, bercés par le sifflement du vent.

Des chats errants, voilà ce qu'ils étaient.
Pas de maître pour les caresser, les chouchouter, pas de nourriture à volonté, ni de lit douillet où récupérer.
Non.
Car tout ça, ils n'en avaient pas besoin.
La présence de l'autre suffisait à l'un, et inversement. C'était tout ce qui comptait.
La faim, la soif, des détails futiles qui ne méritaient pas leur attention.
Ils avaient beau se chamailler sans arrêt, sortant les griffes, se poussant dans le bas à sable du parc, ils ne pouvaient pas vivre l'un sans l'autre.
Ils s'aimaient.

Mais qui, dans ce monde, pouvait savoir ce qu'ils ressentaient ?
Personne.
Personne ne pouvait retranscrire leur histoire, plonger dans les méandres de leurs souvenirs, puiser dans la moindre source émotionnelle.
Parce qu'il étaient des chats, voilà, pourquoi.
Et qu'aucun être humain, si égoïste soit cette espèce, ne pouvait comprendre ce que pensait un félin, un animal.

Deux chats dormaient paisiblement, ce jour là.

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Une petite fille s'arrêta pour contempler le spectacle.
Ces deux créatures errantes, animales, sauvages, qui semblaient plus humaines que jamais.
Le plus petit avait légèrement tourné la tête, laissant voir son nez rose et le bout de ses pattes noircies.

"- Elise, qu'est-ce que tu fais ? Tu vas salir ta robe sous la pluie." S'exclama  un homme en blouse blanche, juste derrière l'enfant.

Cette dernière se releva, épousseta ses vêtements écarlates, et prononça de sa voix enfantine :

"- Ils ne te font pas penser à deux idiots ?"

L'homme se pencha en avant, et observa la scène avec plus d'intérêt. Il laissa échapper un rire amusé au bout de quelques secondes, avant de tourner les talons, la dénommée Elise lui emboîtant le pas.

En effet, ces deux chatons lui rappelaient bel et bien son duo d'imbéciles favoris, soit un maquereau, et une limace.

Soukoku Week 2020 - Bungo stray dogsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant