Chapitre 2

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Le coude posé sur la table servant d'appuie à sa tête, Maïra suivait les moindres gestes du professeur et buvait avec une telle facilité de ses paroles. Ce cours de Sciences Politiques suscitait une telle curiosité et une soif de savoir qu'elle même fût surprise par la fin de l'heure.

Comme d'habitude elle était la dernière à sortir de l'amphithéâtre. Elle n'était pas du genre à se coller aux autres. Pas qu'elle se considérait être mieux qu'eux non loin de là , c'est juste que depuis maintenant six ans les contacts physiques et la foule l'oppressaient.

Elle rabatti la capuche de son sweat et fourra ses mains dans ses poches.
Elle devait aller au B.U faire ses devoirs et ensuite rentrer chez elle.

Elle passa près d'un groupe de fille et intercepta une discussion.

- ... les flics ont fait une descente vers la quatrième dans le quartier chinois. Et ils ont descendu un homme noir.

- Je savais qu'il y avait eu une descente mais pas que quelqu'un était mort.

- Et le pire c'est qu'il est mort injustement. Vous êtes au courant de la loi qui dit que si un noir pointe une arme sur un flic ils avaient le droit de le descendre immédiatement ?

- Oui. Pourquoi ?

- Eh bah ce qui c'est passé c'est qu'en fait quand ils ont intimé à l'homme dans sa voiture de descendre,il a d'abord tripatouillé dans sa boîte à gants et quand il a tendu la main ils ont tous commencé à lui tirer dessus.
Mais l'homme ne tenait que ses papiers. Et vous savez le pire dans tout ça ? Eh bah le flic s'est même pas excusé prétextant qu'il croyait avoir vu une arme entre ses mains.

- Mais c'est horrible. Ces gars sont sans cœur.
- Mon petit frère qui voulait devenir agent de police plus tard je sens qu'il sera déçu.

Maïra fût irritée par ce qu'elle venait d'entendre. Inconsciemment, elle sera les poings jusqu'à s'en faire pâlir les jointures. Sa mâchoire se contractait tellement qu'elle aurait pû tomber.

Sa colère était tel qu'on aurait pu discerner une aura sombre flotter autour d'elle.

C'était toujours pareil et personne ne ferait rien pour rendre justice à cet homme. Les autorités étoufferont sans doute cette affaire et le fait d'y penser ne fesait qu'atiser la flamme de colère à l'intérieur de la jeune fille.

Elle était planté dans un des couloirs du bâtiment de droit depuis combien de temps ? Elle ne saurait le dire . Elle prit sur elle et respira fortement à plusieurs reprises pour calmer la colère en elle. Reprenant sa marche, elle ne s'arrêta une fois qu'à l'intérieur de la Bibliothèque Universitaire. Là, elle slalomait entre les étagères de livre à la recherche des documents nécessaires pour ses devoirs et révisions.

Une fois son matériel complet, elle chercha du regard une table vide et se dirigea vers elle.

Mais un corps massif vint se planter devant elle droit comme un piquet.
Fabiano Milagro
 
Sa carrure imposante était en contraste avec le corps frêle de Maïra.
Son mètre quatre vingt dix surplombait la jeune fille de seulement un mètre quatre vingt. En comparaison avec les autres filles de son âge, la jeune fille était très grande mais face à lui, c'était tout autre chose. Fabiano était le cliché typique du beau latino avec ses boucles châtaignes et sa gueule d'ange. Mais par dessus cette gueule d'ange, c'était une vraie ordure. Il aimait voir les gens souffrir et se plier à ses volontés comme ses esclaves. Dès qu'il en avait l'occasion, il s'en prenait à plus faible que lui et personne ne disait jamais rien. Ils avaient tous peur des représailles et c'était compréhensible. Certaines rumeurs couraient comme quoi sa famille était des trafiquants et si cet rumeur s'avérait vrai, avoir des
trafiquants était être mort. Ces gens là étaient sans pitié. Ils tuaient sans hésitation.

NOIRE ET ALORS ? Onde histórias criam vida. Descubra agora