Chapitre 4

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Volant au dessus de l'océan, je cherchais la jeune fille à cours d'espoir, même si ma détermination subsistait. Alors que j'étais haut dans le ciel, quelque chose m'intrigua. Je vis la lumière de la lune refléter sur des objets actifs, aux couleurs intenses d'un bleu turquoise. Je sus que Jeanne n'était pas très loin des sirènes alors je volai en basse altitude afin de mieux les suivre. Quand nous arrivâmes à destination, c'est à peine si j'en crus mes yeux. Les femmes mi-poisson étaient toutes réunies autour de Jeanne qui était trempée. Peut-être avaient-elles déjà tenté de l'emporter sous l'eau ? Je me devais d'agir vite, mais avant que je n'eus le temps d'intervenir, le rire argentin de la belle retentit sur toute l'Île du Crâne. Étonné, je me plaçai derrière un rocher pour me cacher et les observer, prêt à bondir en cas de besoin.

-          Oh j'adore le surf, on remet ça quand vous voulez !

-          Justement, on ne pense pas qu'on devrait. Tu sais, Peter a fait des choses bien horribles et si tu n'es pas prête à faire partie de son monde, il vaut mieux retourner chez toi, en sécurité.

-          Oui, je croyais qu'il incarnait l'innocence en jouant comme un enfant, sans foi ni loi.

-          Eh bien, il n'y a pas de loi, que de la foi. Son ombre qu'il a détaché est connectée à lui, les Garçons Perdus le soutiennent et la vicieuse et malicieuse Clochette encore plus ! s'exclama une autre sirène.

-          Tu dois t'en aller, Jeanne. Et on peut t'aider, approche...

Elle s'agenouilla au bord de l'eau et attendit que la main visqueuse dotée de palmes de la sirène saisisse la sienne et la plonge dans l'eau.

-          Nous allons te ramener par la mer, viens..., la tenta-t-elle.

Je décidai d'agir et volai jusqu'à Jeanne pour la pousser. Elle se cogna de plein fouet sur un rocher. Embarrassé d'avoir été aussi maladroit, je lui demandai si elle allait bien. Furieuse, elle se massa le crâne en me crachant au visage :

-          Comment pourrais-je aller bien ? Tu viens d'essayer de me tuer, Peter Pan ! Tu n'es qu'un sale gamin assassin !

-          Hé, calme-toi, voulus-je l'apaiser en la prenant par les épaules mais malheureusement elle se retira très vite.

-          Je ne veux pas à avoir faire à toi. Je pars. Bonsoir s'inclina-t-elle en se voulant insolente.

Elle sauta sur le dos d'une sirène en retenant sa respiration et disparut sous les flots. J'allais plonger pour la sauver d'une noyade certaine mais les charmeuses chantèrent pour me retenir. Leur chant merveilleux me séduit et me fit tourner la tête. Tout devint flou autour de moi, je ne voyais plus que leurs yeux radieux et leurs cheveux soyeux. Bientôt il resta que très peu de ces créatures car les autres avaient plongé sous l'eau. Soudain, je reçu de l'eau salée à la figure, ce qui me piqua les yeux mais me les ouvrit. Elles étaient entrain de m'amadouer pour que j'oublie Jeanne mais j'étais à nouveau conscient. Alors je sautai la tête la première dans la mer pour aller la chercher. Je nageais et m'enfonçais sous l'océan, à tel point que mes tympans pressés me firent souffrirent. Mais sans que je m'y attende, j'aperçus Wendy. Elle avait l'air encore jeune, mais tout de même différente. Elle se mit à ma hauteur et me caressa délicatement les cheveux. Mes oreilles me faisaient mal à cause de la pression, mes poumons étaient vides de tout air, me brûlant presque et pourtant, j'étais loin de me préoccuper de tout ça. Je ne voyais qu'elle. Ses yeux d'un marron chocolat, ses cheveux qui dansaient autour d'elle, son superbe sourire qui avait l'air de dire qu'elle heureuse de me retrouver enfin.

-          Je regrette tellement ce que je t'ai fait, Peter, dit-elle avec une sensualité envoûtante, mais pas aveuglante.

Je compris enfin qu'elle n'était pas Wendy, mais une sirène qui m'avait tendu un piège. Aussitôt, je l'éloignai d'un coup de pied et réunis toute mon énergie pour regagner la surface. Je pris une grande bouffée d'air avant de me munir de mon couteau pour me défendre car les sirènes étaient à présent toutes autour de moi pour m'attaquer et me couler avant de me dévorer. Hélas j'avais peu de chances de gagner ce combat, j'étais en minorité, ne disposais que d'une pauvre petite arme blanche et n'avais même pas les pieds sur la terre ferme. Soudain, j'eus une idée. Je sifflai entre mes doigts pour appeler Clochette. Une traînée de poussière dorée surgit du ciel avant de descendre jusqu'à moi.

Peter Pan et la Fille PerdueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant