Antidote - Drarry [Tome 2]

Chapitre 15

"L'espoir est un calmant, l'espérance un remède."

- Karim Zaidi

J'ai faiblement ouvert les yeux, la lumière du jour caressant avec douceur ma joue jusqu'à s'étirer sur l'entièreté mon visage. Il me fallut quelques instants d'adaptation pour me rappeler où j'avais atterri, mais la mémoire me revint rapidement quand ma tête avait pivoté à ma droite, découvrant la place vide qu'offrait le lit.

Instinctivement, j'ai apposé ma main sur le creu du matelas qu'avait laissé le Serpentard. Les instants passés à ces côtés ressurgissent, m'obligeant à revivre la bulle de bien-être qui nous avait entouré durant ces quelques heures.

Je choisis de finalement me redresser, frottant mes yeux encore légèrement flous quand je geins, mon bas de dos tirant violemment.

J'inspire, tentant de chasser par des pratiques simples cette douleur.

Pourtant, je ne peux m'empêcher de légèrement sourire.

Il est...

"Comme quoi, on ne m'efface pas facilement."

Je tourne ma tête vers le Serpent à la marque noir et il m'observe, main dans les poches, toujours habillé de son éternelle chemise retroussée et d'un pantalon hors de prix munis de la ceinture à l'emblème de la famille Malfoy. Appuyé contre la porte face au lit, les bras croisés, il me regarde comme si j'avais fait quelque chose de grave. Cependant, je doute qu'il soit la meilleure personne pour venir juger mes actions.

"Ce n'était que...-
- Du sexe. Il paraît. Maintenant, au vu de la situation actuelle et des sentiments de Drago, à ta place, je me serai abstenu."

Je me lève, ignorant mes muscles endoloris, déjà agacé par ce début de journée et ramasse dans la volée mes habits étalés sur le sol.

"Tu ne comprends rien, je grogne.
- Je suis dans ta tête. Si moi je suis le bouffon, alors il faut se poser des questions."

J'enfile avec rapidité mon bas et mon pantalon, pour ensuite revêtir la chemise suivie du pull brun uni que m'avait offert Hermione l'an dernier à mon anniversaire en prévision de "l'hiver qui ressemble plus à un frigidaire moldu qu'à une réelle saison".

"Tout ça est derrière moi."

Il hausse un sourcil, dubitatif.

"Presque, j'ajoute donc. Si lui et moi pouvons avoir une relation platonique alors, les problèmes sont résolus.
- Pourquoi es-tu si sentimental, Potter ? Et surtout si têtu."

Je tique et redresse la tête.

"Je ne suis pas sentimental, bien au contraire."

Tandis que je fronce les sourcils, un fin sourire apparait sur ses lèvres, lui donnant un air plein de défi, avant de simplement disparaître, ne laissant derrière lui qu'un sentiment amer de culpabilité.

Ai-je réellement heurté les sentiments de Malfoy ? Pourtant, je ne me joue pas de lui.

Le ventre noué, j'attrape mes lunettes sagement posées sur le bureau qui avait également servi d'appuis pour la soirée précédente et glisse dans la salle de bain dont le miroir reflète une mine plus brillante qu'habituellement.

Non.
Non, je ne suis pas sentimental.

Mon sourire niais, mes joues rouges et mon cœur battant nient ma conclusion cependant, je ne suis pas sentimental.

Je ne suis pas sentimental.

Je ne...

M'apprêtant à me laver le visage, j'abaisse le regard et découvre une boîte contenant les fameuses pilules prescrites par le Ministère dont Ron m'avait parlé rapidement.
J'ai la mine sombre et j'hésite fortement, un mauvais pressentiment triturant mon esprit. Après réflexion, j'ignore mon instinct et m'apprête à passer la porte de la salle de bain quand mes pieds arrêtent leur course, me laissant couler un dernier regard vers la boîte.