Ɯσя∂ѕ

Suffocate

Suffoquer.

Penser s'étouffer lorsque la réalité revient.
Supposer mourir lorsque les souvenirs rassurants s´éteignent. Tousser une fois pour camoufler les mots d´amours disparus. Inspirer et se brûler la gorge de ces espoirs qui fanent plus vite encore que les pétales d'une rose. Expirer difficilement et essayer d'oublier, juste le temps d'un instant, qu'on a éclaté nos rêves sur des murs taggés à la tristesse d'âmes égarées. Hyperventiler et détester la noirceur qu'offrent les pensées rationnelles. Avoir le souffle coupé, absent, dévasté, et réaliser qu'on a tué à grands coups de matraques les gamins qu'on était. Haleter et comprendre qu'on a recousu nos cœurs déchirés avec du fil de soie. S´essouffler et voir finalement toutes ces folies auxquelles on a pas osé  tendre la main. Avoir le souffle coupé,  encore, et réaliser qu'on a pas su vivre.

Et puis mourir enfin.

Pas par manque d´oxygène, non. Mourir par manque d'aventures et de belles inspirations. Mourir parce qu´on pend nos espoirs aux rampes de ponts fissurés. Mourir parce qu´on place nos cœurs dans des pièces sans issues. Mourir parce qu´on attache nos âmes à des amoureux corrompus. Mourir parce qu'on abandonne nos jeunes nous au détours d'une route embrumée. Mourir parce qu'on noie nos êtres dans les contours incertains de ces choses dépourvues d'âme.

Suffoquer, parce qu´on laisse nos Vies s'enfermer dans des pièces sans issues, et qu'au plus les murs se rapprochent, au plus on étouffe dans ces choses dont on est dépourvus.

Oh, j'aime bien ce texte.
Grandement inspiré par le style
D'écriture  de Félix Radu.