Astrid

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Vous savez, peut de personnes sur cette terre peuvent se vanter de raconter à ses proches une histoire remplie de magie, d'amour, de drames et d'anges qui soit vraie. Moi si, car tout ce que je vais vous raconter est la pure et simple vérité. Je vous en conjure, ne dîtes pas de suite que je suis complètement folle ou que je n'ai plus toute ma tête. Je l'entends assez de la part de mon fils aîné et de ma cadette. Mais je suppose que si vous me laissiez le bénéfice du doute, je pourrais vous prouver que ce que je dis est véridique. Et puis si vous ne me croyez pas eh bien grand bien vous fasses, je n'ai pas de temps à perdre pour des inconnus à l'esprit étroit et qui ont la goutte à l'imaginative. J'adore cette expression « la goutte à l'imaginative », Leilani l'utilisait beaucoup et je trouvais cela fort charmant. Au cas où vous ne sauriez pas ce que cela signifie, cela veut tout simplement dire que vous n'avez pas ou peu d'imagination voilà tout. Si je vous parais un peu vieux jeux, c'est que j'ai aujourd'hui même soixante-douze ans, alors je ne suis plus toute jeune.

Je suis suédoise d'où mon prénom peu commun. Saviez-vous que cela veut dire magnifique déesse ? Encore un signe du destin qui me prédestinait à trouver ce carnet. Mais enfin bref, j'adore mon pays, je le trouve tout simplement splendide. La Suède renferme en son coeur de précieux paysages, et des secrets tout aussi précieux. J'ai beau aduler mon pays, je vis en Écosse. Là où tout à commencera où j'ai trouvé le fameux carnet. Depuis ce jour, je n'ai pu me séparer de ces paysages et de son histoire. Je me sens comme redevable à cette terre. Vous devez vraiment me prendre pour une folle maintenant. Mais ce sentiment qui me colle à la peau, je ne peux l'exprimer autrement que par de la reconnaissance. Chaque fois que je ferme les yeux, j'entends ce que nul autre n'entend, j'entends chaque feuille, chaque arbre sous le vent. J'entends le doux bruissement de la rivière, les oiseaux s'envoler, les fleurs éclore. J'aimerai tant vous faire ressentir ce que je ressens en cet instant précis où mes se rouvrent. Ce tourbillon d'émotions et de sensations qui à chaque fois paraissent inédites et nouvelles. Oui voilà c'est cela, un sentiment de nouveauté. À l'heure où tout le monde à déjà tout vu, tout entendu, tout fait, ce sentiment est la chose la plus exquise sur terre.

Lorsque j'ai trouvé ce carnet, je n'avais que vingt-deux ans et j'avais encore la vie devant moi, la tête pleine de rêves. Je faisais des études d'histoire des civilisations, et c'est dans ce cadre que je me suis rendue en Écosse pour la première fois. Je n'avais jamais voyagé avant cela, mes parents ne roulant pas sur l'or, les seules vacances qui étaient à notre portée étant le camping dans les pays limitrophes. J'étais si excitée à l'idée de découvrir une toute nouvelle culture, de rencontrer de nouvelles personnes, d'apprendre de nouvelles choses, mais surtout de me faire de nouveaux amis. En partant de Suède, je ne laissais pas grand chose derrière moi à part mes parents et mon petit frère. Je n'avais pas beaucoup d'amis quand j'étais au lycée et c'était encore pire une fois à l'université. J'avais donc décidé de me focaliser sur mes études, et cela à porter ses fruits puisque j'avais réussit à être acceptée dans ce programme d'échange universitaire. Vous ne pouvez pas imaginer les transports de joie que j'avais eu lorsque je découvris mon nom sur l'affiche des sélectionnés. C'était comme un rêve que devenait réalité, je pouvais enfin découvrir le monde de mes propres yeux. Et oui, je parle bien du monde et non de l'Écosse, car j'avais pour projet une fois mes études terminées, de visiter le monde entier et surtout de voir ces civilisations que je n'avais pour lors qu'imaginer au biais des gravures de mes livres. En quelques semaines, toutes mes valises étaient prêtes, et je l'étais plus encore. La seule ombre à ce tableau était l'heure des au-revoir, ceux-ci furent bien plus déchirant je ne l'aurais cru. Ma mère était en pleure, versant toutes les larmes de son corps en plein milieu du terminal de l'aéroport. Mon petit essayait de rester fort, comme un homme, mais on voyait au fond qu'il était très affecté par mon départ. Mon père quant à lui essayer tant bien que mal de soutenir ma mère même si la tâche s'avéra presque inhumaine. Il m'était pas spécialement affecté par mon départ, cela lui était presque égal. Je dis presque parce qu'il avait du payer lui-même le billet d'avion et cet argent serait donc retirer de son budget cigarette. Mon père fumait énormément, cela déplaisait à mère mais en bonne épouse, elle fermait les yeux. Cela étant dit, elle ne fermait pas que les yeux sur les excès de mon père mais sur bien d'autres choses aussi. En repensant à tout cela, elle me fait de la peine, j'aurais tant souhaité pour elle qu'elle eut un mariage heureux et paisible. Mais elle n'est plus là, il n'y a presque plus personne.

C'est mon sac à dos sur les épaules et mon courage à deux mains que j'embarquais sur cet avion qui devait me conduire vers mon avenir. Je me souviens parfaitement encore, que lors du décollage, je ne pouvais m'empêcher de contempler le sol qui se dérobé sous les roues de l'avion. On aurait une gamine qui découvrait qu'il était possible de voler, je suppose que je devait avoir l'air bien bête à ce moment-là. J'étais subjugué et pourtant ce n'était que le commencement.  

Secrets of the aurora bloomDonde viven las historias. Descúbrelo ahora