{ANCIENNE VERSION - Ce texte est très daté et ne comprend pas la version revue de mon histoire}
« Tes œuvres ne te ressemblent pas. N'est-ce pas la pire des choses ? »
Parfois, quand deux âmes se trouvent, elles se foudroient l'une l'autre dans le n...
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Allongé sur une herbe tendre et fraîche, Taehyung scrutait le ciel d'un air pensif. Les nuages blancs se fondaient dans son regard, ils picotaient ses iris de reflets nacrés.
– Alors ? Tu vas bosser avec Jungkook ?
Les deux amis venaient de terminer leur déjeuner à l'air libre dans un petit parc près du campus universitaire. Il faisait beau, et même si Taehyung n'aimait pas le beau d'ici, il profita de ce temps d'accalmie pour s'allonger dans l'herbe. Son visage baignait dans des éclats de soleil successifs, filtrés par les nuages.
– Je le rencontre en fin de journée. Et toi ? Tu ne me racontes pas grand-chose de tes cours, lança le plus jeune en repliant ses bras derrière la tête.
À côté de lui, Jimin huma l'air pour réfléchir à ce qu'il allait dire puis haussa les épaules.
– Hum... On approche à grand pas de la sélection finale. Certains vont peut-être abandonner la danse, parce que les grands concours approchent et que les places sont limitées. Très limitées.
Après cette confession, Jimin releva une main qu'il étendit à contre-jour sur le ciel.
– Du coup, l'ambiance est un peu tendue. Tout le monde est prêt à se battre pour vivre son rêve, ce que je comprends, bien sûr.
Les mains plongées dans l'herbe fraîche, Taehyung soupira, la mine déjà renfrognée. Les mots de son ami ne le ravissaient pas le moins du monde, d'autant que Jimin avait tendance à tout édulcorer.
– Tes camarades te font du mal ? – Non, du tout. C'est juste un peu hostile.
Rapidement, comme s'il souhaitait évacuer le sujet, il enchaîna.
– Au fait, vendredi de la semaine prochaine, je participe à un concours de danse pour intégrer un spectacle de l'Opéra. Tu penses que tu pourras venir ? C'est à dix-huit heures. – Bien sûr, avec plaisir.
Leur pause s'éternisa dans le silence, elle fut bercée par le bruit du vent dans les feuilles et quelques éclats de voix étouffées au loin. L'atmosphère devint profondément paisible, au point qu'elle lâcha quelque chose en Taehyung. Le cœur entrouvert, il se concentra sur le ciel, se soûlant de tout ce bleu céruléen, comme on remplit sa tête de rêves.
– Avant, j'adorais le bleu, dit-il soudain d'un air apathique. C'était la couleur du bonheur.
Mais de turquoise, le monde s'était obscurci, rhabillé d'une couche marine, puis indigo, jusqu'à devenir profondément abyssal.
– Tu sais ce que donne du bleu mélangé à du rouge, Jimin ?
Tétanisé, le danseur se sentit incapable de répondre. Il revoyait les images de ce fameux jour, ressentait la peine et la détresse de Taehyung dans chaque pore de sa peau. Et ça faisait mal, ça lui étreignait la gorge.
