- IX -

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Poudlard

Albus Dumbledore regardait devant lui : plusieurs lettres se tenaient là, posées sur l'imposant bureau du directeur qu'il était. Ces feuilles de parchemin étaient prêtes à partir. Des hiboux viendraient bientôt les prendre pour les emmener vers leurs destinataires respectifs. En contemplant ces bouts de papier, si fragiles mais pourtant si importants, Dumbledore se demanda si ils auraient l'impact espéré. Le directeur de Poudlard comptait beaucoup sur ces lettres. D'elles dépendrait peut-être l'avenir du monde magique. Parce que Dumbledore devait bien se rendre à l'évidence : son projet, aussi noble soit-il, piétinait. Apparemment, les volontaires pour lutter contre Voldemort ne couraient pas les rues du monde magique. Des personnes sur lesquelles Dumbledore pensait pouvoir compter, mais qui, pourtant, avaient répondu négativement à l'appel de l'auguste directeur de Poudlard. La plupart prétendait que leurs activités étaient trop prenantes pour avoir le temps de se pencher sur la demande de Dumbledore. D'autres, encore, assumaient le fait qu'ils ne voulaient pas se mettre en danger. Ceux-là, Dumbledore les comprenait parfaitement. Après tout, il leur demandait de prendre part à une lutte sans merci, une guerre impitoyable dont certains ne ressortiraient pas vivants, ni plus ni moins.
Mais tout de même... Dumbledore connaissait personnellement chaque personne à qui il avait écrit. Le vieux sorcier, même s'il s'attendait à essuyer des refus, ne pensait pas qu'ils seraient si nombreux. Albus Perceval Wulfric Brian Dumbledore avait fait le tour de ses connaissances. Ne restaient plus que ceux à qui il destinait les missives posées sur le bureau.

Une lettre, d'abord, pour Elphias Dodge, son très vieil ami, et compagnon à Poudlard. L'inconvénient était qu'il se trouvait actuellement en Papouasie-Nouvelle-Guinée. Elphias avait toujours eu le goût des aventures hors du commun.

Une lettre, ensuite, pour Norbert Dragonneau, ancien élève qu'il tenait en haute estime. Il avait apporté une aide précieuse à Dumbledore lors de la lutte contre Gellert Grindelwald. Mais Dragonneau était maintenant un vieil homme, et il vivait une retraite tranquille dans le Minnesota, avec sa femme et ses créatures fantastiques.

Puis, une lettre pour miss Dorcas Meadowes. La jeune femme était en Irlande, accompagnée par Sirius Black, et semblait déterminée à échapper à son fiancé. Lequel fiancé était un disciple du Mage noir. L'aide de miss Meadowes allait sans doute d'avérer précieuse. Le directeur de Poudlard devait donc s'assurer qu'elle était toujours disposée à rejoindre la lutte contre Lord Voldemort.

Et enfin... une lettre groupée, à destination de jeunes sorcières et sorciers qui commençaient à peine leur vie en dehors des murs de Poudlard. Dumbledore savait qu'ils étaient courageux, intelligents, et qu'ils feraient de très bonnes recrues pour l'organisation qu'il voulait créer.

Les hiboux finirent par arriver, et Dumbledore leur ouvrit une fenêtre. La neige tombait à gros flocons, et une rafale blanche entra dans le bureau avec les oiseaux. Ceux-ci saisirent les lettres, et s'envolèrent sans demander leur reste. Et Albus Perceval Wulfric Brian Dumbledore les observa se fondre dans la nuit tourmentée, en espérant voir de bonnes nouvelles arriver sous peu...

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Ce fut Lily qui trouva la lettre en rentrant du Ministère. Les cheveux ébouriffés, pleins de neige, elle faillit marcher sur l'enveloppe tant elle était pressée de rentrer pour se mettre au chaud. Elle ramassa la missive, perplexe, et la contempla un instant : ni elle, ni Alice ni Frank n'attendaient de courrier. Haussant les épaules, elle entra dans l'appartement, où Franck faisait des exercices techniques. Assis devant un miroir, il essayait de se faire pousser magiquement une moustache rousse. Le résultat était douteux, puisque seuls des favoris verts lui étaient poussés jusqu'alors. Il vit Lily dans la glace, et la salua.

Le réveil du PhénixOù les histoires vivent. Découvrez maintenant