Âme-Soeur Prisonnière

Chapitre 13

Le trajet jusqu'à Seattle - auquel je n'avais pas eu mon mot à dire - avec un abruti poilu qui me servait de loup fut long. Et avec les secousses que donnait la voiture, j'avais vite abandonné l'idée de continuer d'écrire mon livre. De toute façon, à quoi bon ? J'étais retenue prisonnière par un loup con et égoïste. Je ne risquais pas de devenir auteure de si tôt. Sans oublier que j'étais une louve maintenant. J'avais désormais quatre pattes, un museau, des poils et une queue - enfin j'en aurais à partir du moment où je saurais me transformer. Je n'avais aucune hâte à attendre la prochaine pleine lune. J'ai lu énormément de choses sur les loups-garous et leur première transformation était très... douloureuse.

Arrivée très tard dans la soirée, je m'étais empressée de me doucher et m'habiller de mon pyjama afin de me coucher dans ce confortable lit. Je ne savais pas pourquoi mais il semblerait que mon âme-soeur n'avait pas envie de dormir dans le même lit que moi. Peut-être pour me mettre plus en confiance vu ce qu'il s'était passé lors de la nuit suivant le bal.

Ennuyée, je me redressai et sortis du lit afin de faire le tour de la chambre. Mon regard se posa sur une petite bibliothèque vers laquelle je m'avançai et pris un livre parmis la multitude d'histoires disposées sur les étagères. Mais au final, aucune ne me plaisait vraiment. Puis une idée germa dans mon esprit. Alors, tout doucement, je m'approchai de la porte, en baissai la poignée et l'ouvris. Elle n'était ni fermée à clef, ni surveillée par un garde. Qui c'est qui va se faire une p'tite virée ? C'est Allyson!!!

Le sourire aux lèvres, je pris ma valise que je n'avais pas encore défaite et sortis une tenue convenable pour sortir. Et, après m'être habillée, je repris ma valise et sortis de ma chambre. J'espérais que mon âme-soeur n'était pas réveillé.
J'appuyai sur tous les boutons des ascenseurs disponibles et montai dans le premier qui fut arrivé. J'appuyai ensuite sur le bouton zéro et, une fois que les portes s'ouvrirent, je me mis presque à courir vers la sortie. On aurait tellement cru voir une folle que même la dame de l'accueil m'a observée d'un air étrange. Je commençai à sortir de l'hôtel quant une réflexion soudaine passa comme un éclair dans ma tête. Et si tout le personnel de l'hôtel était des loups-garous ? Préviendrait-il mon âme-soeur? Perdrais-je encore ma précieuse liberté ? Il n'y avait qu'une seule façon de le savoir. Liberté, me voilà !