Chapitre 4

2.9K 143 2
                                    

Je me réveillai à cause d'un bruit ressemblant à quelque chose de tomber. J'ouvris les yeux et m'étirai avant de remarquer que j'avais baver sur mes quelques feuilles d'écriture. Et pas qu'un peu. L'écriture est maintenant moins lisible sans parler de la grosse tâche d'ancre qu'a causée la mine de mon stylo plume restée appuyée sur la feuille. Je soupirai et regardai aux alentours. Évidemment, rien avait bougé.
B

izarre, il me semblait que le bruit était à quelques centimètres de moi.
Je me levai de la chaise, les fesses engourdies - à noter pour la prochaine fois, ne jamais dormir sur une chaise.
Ou au moins, une plus confortable.
Je remarquai qu'il y avait un paquet déposé sur le lit avec un mot. Je m'avançai lentement vers celui-ci, le pris et le lis.

Ta robe pour ce soir. Prépare toi, le bal commence à 18h.

Il n'était, certes, pas signé mais je savais très bien qui l'avait écrit. Bon, bah je n'avais plus qu'à me préparer. Il était quelle heure d'ailleurs ? Avec le ciel sombre qu'il y avait dehors, j'aurais dit qu'il était très tôt... ou très tard.
Eh merde. J'espère vraiment que je n'avais pas trop dormi.
J'avais vraiment envie d'aller à ce bal, certes, j'y allais avec mon âme-soeur mais au moins j'allais pouvoir sortir... et peut-être bien m'enfuir, qui sait.

Je partis en direction de la salle de bain dans l'intention de prendre une douche. Je jetai vite fait un coup d'œil dans le miroir avant d'entrer. Oh mon dieu! J'avais de l'encre partout!
Quelle idée de s'endormir un stylo à la main!
J'espérais que ça allait s'enlever facilement. J'entrai dans la douche et allumai l'eau. Ce ne fut qu'après une petite heure que je sortis de la salle de bain en serviette pour prendre la robe et ainsi m'habiller. J'ouvris donc le paquet et découvris à l'intérieur une magnifique robe en satin pourpre. Je la pris délicatement et quand je me rappelai que c'était lui qui me l'avait offerte pour ce bal, je la relâchai aussitôt et elle s'écrasa, une moitié sur le lit, l'autre sur le sol.
Il était hors-de-question que je mette ça si cela venait de lui.
Même si tout ce que je portais venait de lui, une robe pareil pour un stupide bal durant lequel il allait certainement en profiter pour me mater ou plusieurs choses de ce genre ne m'enchantait guère.

Un peu plus tard, alors que je recopiais ma page presque illisible pleine d'encre et de bave sur une autre feuille correctement blanche, la porte s'ouvrit et la silhouette de mon âme-soeur s'y dessina.
Oh non, pas lui.
Je me tournai vers lui pour le voir. Sa bouche était ouverte en un O et ses yeux ne cessaient de monter et descendre, de glisser sur mon corps. Pourtant je ne voyais pas pourquoi il...
Oh mon dieu ! Qu'est-ce qu'il m'avait pris de rester habillée uniquement de cette serviette ?!
Et lui, il en profitait. Je pris aussitôt un bouquin et lui lançai en pleine face.

-Ça va? Tu veux que je l'enlève aussi? ironisai-je.

-C'est assez tentant. Je venais voir si tu étais prête pour ce soir. Mais vu la tenue dans laquelle je te trouve... Tu n'es pas prête.

Je ne répliquai rien. De toute façon, à quoi cela m'aurait servi? Il ne ferait que m'irriter encore plus. Et je détestais parler avec lui.

-Tu devrais mettre ta robe, on ne va pas tarder à partir.

Le troisième doigt de ma main se leva dans sa direction, sans que je ne puisse l'en empêcher.
Mince, quel vilain doigt.

-Très bien, dans ce cas c'est moi qui vais le faire. Retire ta serviette.

C'était une blague j'espère ? Parce que si ce n'était pas le cas, ce type risquait fort de se reprendre un livre dans la figure. Mais cette fois-ci, je réfléchirai bien auquelle.
Une encyclopédie devrait faire l'affaire.

-Tu as trois secondes pour prendre la robe et t'habiller si tu ne veux pas que ce soit moi qui le fasse.

Trois secondes ?
C'était tout de même abusé. J'avais tout juste à peine le temps de retirer la serviette d'autour de mon corps. Je me levai, pris la robe et m'empressai de rentrer dans la salle de bain pour barrer la porte.

-Tu aurais pu t'habiller devant moi.

Avais-je précisé que je détestais ce type? Parce que son humour était aussi détestable que lui-même.

Âme-Soeur PrisonnièreWhere stories live. Discover now