Do you know who you are ? [Larry]

~ 11 ~

Harry

C'est une odeur, des doigts qui courent le long de ma colonne vertébrale pour la caresser, une voix, une présence...

Je ne me souviens pas à proprement parler de Kendall mais j'ai la sensation de retrouver une partie de moi en étant dans ses bras. Et ça me fait énormément de bien.

Je pleure et je crois bien qu'elle aussi lorsque je l'entends renifler. Elle tremble tout contre moi. Je m'en veux de ne pas être capable de me rappeler de quelque chose de concret mais j'espère que par sa simple présence, j'arriverai à recouvrer la mémoire ou une partie aussi infime soit elle.

-Est-ce que tu te souviens de moi alors ? Demande-t-elle d'une voix chevrotante.

-C'est... Je n'ai pas vraiment d'images. Plus des sensations. Je sais qu'on est très proches tous les deux. Que tu es importante pour moi. Pour le moment ça me suffit, dis-je dans un soupir.

-Alors c'est déjà énorme.

Je m'extrais de son étreinte et suis surpris, paniqué à l'idée de ne plus voir Louis dans la pièce. Il avait promis...

-Je... Louis. Où est-ce qu'il est ? M'inquiété-je.

-Il a sûrement voulu nous laisser un peu d'intimité. Harry, n'as-tu vraiment aucune idée de comment tu t'es retrouvé dans cette situation ? Questionne Kendall.

-Pas le moindre petit début d'information. En tout cas, sans Louis, je serais sûrement en train de servir de repas aux poissons.

-Bien...

Bien ? C'est tout ce qu'elle trouve à répondre ?

-Tu n'as rien à me dire ? Fais-je suspicieux.

-Louis a été clair. Je ne dois pas te perturber et te donner trop d'informations, répond-elle en fuyant mon regard.

-S'il te plaît. Juste... Quelques petites choses. Ça pourrait m'aider. J'en ai besoin. Tu comprends ? Insisté-je.

-Je comprends mais... J'ai peur que ce que j'ai à te confier ne te cause plus de mal que de bien, avoue Kendall en regardant ses mains.

-Je suis prêt à tout entendre.

Peut-être pas mais certainement que ça pourrait servir de déclencheur. Je ne suis pas un enfant. Je peux gérer.

-Tu allais très mal ces derniers temps. Tu ne faisais que dire à quel point ta relation avec ton père se dégradait de jour en jour. La pression grandissante qu'il faisait porter sur tes épaules, ses critiques incessantes sur ton mode de vie, ton style et tes préférences... Sans compter ce mariage arrangé que nous ne voulons ni toi ni moi... Tu étais au bout du rouleau Harry. C'est pour ça que tu es venu passer quelques jours avec nous sur le yacht, m'explique la jeune femme.

Un mariage arrangé ? Nom de Dieu ! Jamais de la vie je n'épouse quelqu'un si ce n'est pas...
Une personne que j'ai choisi moi même ! Voilà.

-J'étais donc bien sûr ton bateau...

-Oui mais après que j'ai voulu faire cette excursion en mer, tu m'as dit que tu voulais te poser ici quelques temps. Que cette île te plaisait. Si j'avais su... Bon sang, je m'en veux tellement ! Craque-t-elle sous mon regard impuissant.