Chapitre 3

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— Molly ? C'est moi, Sherlock.

— Je suis désolée Monsieur, je comprendrais que vous vouliez me remercier mais j'ai fait ce que j'ai pu... Je ne peux pas continuer comme ça. Mentir sur mon identité, je n'en ai cure, mais mentir sur mes sentiments, je ne le puis.

— Je sais Molly, descendez, je suis navré de vous avoir fait souffrir inutilement ainsi. Je ne peux pas vous promettre de vous aimez, je ne sais pas vraiment ce que cela veut dire, mais je peux être là pour vous témoigner autant d'affection que vous le désirez. En contrepartie, j'aimerais que vous puissiez m'aider sur mes enquêtes, vous avez une intelligence que je ne retrouve pas ailleurs, et votre "Instinct féminin" pourrais m'être utile.

— Vos... Enquêtes ? répéta la servante, dubitative.

— Parfois, les gens viennent mander mes services, pour une disparition, un vol ou parfois même sur des meurtres... Mais je m'égare, il ne faudrait pas que je parle de ça en compagnie d'une jeune femme telle que vous.

— Je pense que je sais plus de choses que vous ne puissiez l'imaginer.

Elle rit en se souvenant avoir fureté toutes les encyclopédie qui se trouvaient dans la bibliothèque de Bakerstreet et s'être émerveillé dans les bois environnant quand ses parents étaient encore là. Elle avait abandonnée sa chasse à la culture quand elle eut treize ans, ses parents périrent d'une chute sur les routes de montagne. La charette qu'ils tiraient pour amener le trop plein de légumes au marché avait fait une embardée et ils avaient finis au fond du ravin.

Molly avait été inconsolable et s'était réfugiée dans le travail. En parallèle, elle avait développé une phobie pour les charettes et n'était pas remonté dessus depuis. Son sourire s'effaça à ce souvenir. Ils lui manquaient. Encore plus maintenant qu'elle était devenue une jeune femme instruite et qui les rendait peut-être fiers. Elle vit Sherlock tendre les bras vers elle pour l'aider à descendre. Elle se laissa couler contre lui. Le comte quand à lui eût le palpitant rapide et une drôle de boule qui se forma dans sa gorge.

Il toussa pour essayer d'endiguer le mal qu'il avait mais rien n'y fit. La jeune femme s'inquiéta mais il négligea cela. Il lui dit simplement qu'il devait être fiévreux. Or, ce fut lorsqu'elle posa sa main sur son front qu'il se mit alors à fort bouillir.

— Vous pratiquez la magie ? s'enquérit-il.

— Vous croyez en la magie ? Je pensais que vous étiez cartésien.

— Je le confesse mais votre main sur mon front a dégagé une forte chaleur dans tout mon être.

— Je pense que cela m'arrive aussi quand vous posez votre regard sur moi.

— Qu'elle est donc cette maladie ?

— Pour en être sûre, il faudrait que je fasse quelque d'outrageant mais je ne veux pas perdre mon travail, alors je m'abstiendrai.

— Et si je vous donne ma parole que vous resterez dans notre famille, pouvez-vous me montrer votre geste si impudent ? promit-il, curieux.

— Si j'ai votre parole, alors, consentit-elle en se rapprochant du jeune homme, se mettant sur la pointe des pieds.

Elle lui prit la nuque à deux mains, l'inclinant vers elle et approcha ses lèvres sans toucher celle de Sherlock. Elle attendait son approbation. Frustré, il n'attendit pas qu'elle termine ce qu'elle faisait pour réduire l'espace entre leurs bouches. Il sentit en lui une explosion d'émotions. Chez Molly, c'était plutôt du soulagement, elle ne s'était pas trompée, il était vraiment attiré par elle, et son égo se gonfla un peu, elle prenait confiance en elle. Pourtant, elle mit un terme à leur baiser sous un grognement de frustration de la part de son compagnon.

— Je pense pouvoir affirmer que vous m'aimez... Malheureusement, il est déconvenu que nous continuions cela. Une fois que vous aurez de nouveau acquérit vos terres, il vaut mieux que nous fassions comme avant.

— Molly taisez-vous. Il est déconvenu que j'épouse Molly Archer, mais je peux toujours demander la main d'Élisabeth Hooper non ?

— Effectivement, vous avez raison, mais si quiconque découvre la supercherie ?

— Quand vous serez devenue ma femme, personne ne le saura jamais.

— Vous êtes conscient de l'honneur que vous me faites ?

— Ce n'est que partie remise pour l'aide que vous m'apportez.

— Alors ce n'est qu'un service ? Je ne suis pas sûre de comprendre...

— Non, j'en ai autant envie que vous, mais tant que vous n'êtes pas noble je ne puis rien, disons que c'est une étape obligatoire pour que nous soyons heureux. Ensemble, rajouta-t-il avec un sourire.

Elle ne l'avait jamais vu sourire, ni si confiant. Il voulait vraiment l'avoir pour femme. Son coeur bondissait de joie et pour peu, elle aurait pleuré mais elle se contint pour éviter que le moment devienne gênant pour eux deux. Il la porta comme une mariée jusqu'à la cuisine où elle remit sa robe. Les cuisinières les informèrent qu'on les cherchait partout car on s'inquiétait pour eux. Ils rirent tous les deux, les remercièrent et ils refirent leur apparition dans la pièce.

Tout le monde fut bouche bée de les revoir mais plus encore quand Sherlock se mit à genoux pour demander la main de Molly. Certains chuchotèrent sur le déconvenu du manquement à la tradition mais le jeune homme insista sur le fait qu'elle était orpheline et qu'elle n'avait pas de proche parent alors c'était à elle seule de décider. Cela suffit pour que lorsque Molly acquiesça, on applaudisse. Mycroft approcha tel un requin qui observe sa proie, il était toujours sceptique et attendait la moindre faille.

— Vous accepterez donc d'être uni par le prêtre de notre paroisse ? tenta-t-il conscient des tours de mains que pouvait faire son frère.

— On en serait très heureux, accepta Molly. Laissez-nous le mois pour les préparatifs. Juste une chose, mon fiancé m'a appris le malheureux incident administratif qui est survenu après le décès de votre père. J'espère que cela sera réglé une fois unis. Vous pensez bien que ce serait honteux pour moi d'épouser un désargenté.

— En effet, cela devrait pouvoir se régler assez facilement, ne vous en faites pas pour cela.

— Merci Mycroft, dit-elle en s'inclina.

— De rien Elisabeth, répliqua l'aîné en lui baisant la main. C'était un plaisir.

— De même.

Le couple fut félicité par tous les convives qui partirent un à un en promettant de venir au mariage. Lorsque la salle fut vide, tous les domestiques s'affairèrent, aidés de Molly qui ne voulut pas laisser ses amis tout faire tous seuls. Ce fut ce moment que choisit la comtesse pour se glisser au côté de son fils.

— Alors ? Vous pensez toujours que le beau sexe ne peut que rougir et broder ?

— Non effectivement, mais Molly n'appartient pas au beau sexe... Elle est bien mieux que cela, avoua Sherlock avec un sourire timide.

Le beau sexe ne sert à rien !Where stories live. Discover now