Partie 4 La colère du roi

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Ces créatures, les Mouhrans en avaient fait leur jouet.
De la sorcellerie dans tout le royaume, le roi avait tellement été exposé à cette magie noire qu'il en avait perdu sa santé, sa chevelure n'était que souvenir, plus que son aspect physique ce fut sa force morale qui l'avait quitté.
C'est dans cet état que les Mouhrans ont laissé le roi et sa cité, pour s'en retourner dans leur camp retranché.
Mais leur esprit maléfique rodait toujours dans les rues de la ville et dans chaque pièce du palais.
Ils avaient bel et bien pris le pouvoir, leur commerce humain pouvait de nouveau recommencer et cette fois-ci sans aucune limite, chaque victime était emmenée aux quatre arbres.
Endroit surréaliste où les arbres étaient disposés de manière à se faire face et aux centres une terre boueuse noire et bouillonnante attendait de recevoir ses victimes, les Mouhrans s'enfonçaient avec sur leurs épaules un innocent. Ils descendaient à plus de mille pieds.
La chute était tellement rapide que nul être humain ne pouvait rester conscient, au réveil chaque victime se retrouvait allonger près d'un autel dominé par une statue représentant le maître des Mouhrans.
Un vautour à corps d'homme amputé du bras droit, le rituel était des plus abominables, douze personnes devaient être éventrées et présentées au maître des lieux, six à sa droite et le même nombre à sa gauche.
Au centre coulait une rivière de sang, et comme pour marquer leur contentement des applaudissements et des cris de joie se faisaient entendre à chaque sacrifice.
Plus d'un million de ces créatures vivaient sous terre, pas de ville, pas de demeures justes entassées comme des bêtes vivant à même le sol, elles attendaient le jour où leurs maîtres reviendraient parmi elles, le jour où les douze cités de l'ombre s'ouvriront.
Après chaque cérémonie, la même promesse leur était faite, leur chef Darar commençait systématiquement son discours dans ces termes.
« Peuple du mal et de la crise nous devons croire que demain nous allons vivres comme des rois, profiter des biens qui nous reviennent, voir les cités de l'ombre nous ouvrir leurs portes, la légende dit que douze personnes doivent être éventrées pour pouvoir entrouvrir les portes des cités.
Douze élus capables de mettre fin à nos malheurs, ces personnes nous sont inconnues, nous devons sacrifier le plus d'êtres humains pour pouvoir accomplir notre mission, quatre des douze portes ont aujourd'hui été ouvertes.
Nous allons être victorieux et permettre aux anciens de pouvoir revenir parmi nous, chaque porte est un espoir et une connaissance de nos maîtres, sur chacune des mers et des terres nous recherchons ses élus et viendra le jour où vous allez pouvoir sortir au grand jour » des cris de victoire résonnaient de part et d'autre.
Darar termina son discours comme suit.
« Nous ne sommes aujourd'hui qu'une poignée de Mouhrans capable de franchir la frontière de la terre ferme, nous avons reçu cette mission de nos maîtres et tenons à vous garantir que bientôt tout le peuple Mouhrans verra la clarté du jour ».
Abattu et combien désemparé par les évènements le roi de la cité allait renoncer à enrayer la machine bien huilée du sacrifice humain, ses forces l'avaient abandonné, il en était réduit à se taire et à obéir aux ordres de Darar.

Les hommes du roi avaient quitté la ville au lendemain du repli des Mouhrans, son vizir n'eut pas la même chance il fut sacrifié pour montrer au roi que rien ne lui appartenait et que l'homme qui l'avait servi pendant plus de vingt ans, sans émettre une seule fois des sentiments contraires au roi, ne méritait pas de vivre.
Cela aurait dû être le coup fatal donné à Fasil El Barid, mais sa réaction inattendue, risquée et presque admirable résonna aux oreilles de Darar, qui fut surpris, mais impassible.
Il ne prit même pas la peine de faire déplacer ses hommes pour corriger cet homme qui n'avait plus sa tête, c'est ainsi que s'exclama Darar.
« Pauvre homme il n'a plus sa tête, il ose parler de récompense à quiconque mettrait fin à nos sacrifices, il parle même de dilapider sa fortune personnelle et de laisser sa place de roi, je le ferai bien taire, mais son obstination me divertit plus qu'autres choses ».
Comme les paroles s'accrochent aux vents pour résonner aux oreilles du loin, il ne fallut que peu de temps pour voir venir des combattants de toutes les contrées.
Des armées entières se rendaient dans la même direction pour combattre ses Mouhrans et s'emparer par la même occasion de la cité, des hommes orgueilleux se voyaient déjà à la tête du royaume, des chefs de guerre envoyés par les cités voisines et même

Les héritiers du bienOù les histoires vivent. Découvrez maintenant