Chapitre 3

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5 heures avant l'incident chez les St-Clairs

Ca fait bizarre d'être dans mon vieille appartement. Je me rappelle avoir déménagé ici quand j'étais encore à l'université. J'étais étudiante en droit et criminologie, maintenant je suis la criminelle, qui l'aurait cru? 

Je n'arrive toujours pas à croire qu'Asher et moi allons vivre ensemble après toutes ces années. Nous avons toujours squatté le loft de Jacob. Pour vous dire la vérité, nous étions rarement dans nos appartements, à moins que l'un d'entre nous n'ait envie de gémir au milieu de la nuit. Ce n'est que quand nous étions en mission -et on l'était souvent-, qu'Asher et moi dormaient dans le canapé de Jacob. Nous voulons lui épargner des cauchemars en restant bien sage et en gardant nos mains chez nous. 

Le coup d'hier était le dernier. Durant nos dernières années, nous avons pu voler assez pour en vivre quelques années, question de se reposer et de peut-être recruter d'autres mini Jacob et Asher. Enfin, c'est encore à voir. Une team comme la notre, c'est assez rare. Beaucoup veulent travailler avec nous, et surtout avec Jacob pour un one shot. Pour un simple vol 50/50. Le truc avec ce genre de vol, ce que l'on ne sait jamais faire confiance aux autres, car il s'agit d'ennemis après tout. Ce ne serait pas la première fois que quelqu'un essaye de nous la mettre à l'envers. 

— Lucy, je mets où ça?! Jacob sort de la salle de bains avec un carton bien rempli. Il le dépose dans la cuisine, qui à présent est vide. 

— Je vais prendre ça avec tantôt. Jacob ouvre la fenêtre pour fumer sa clope. En s'adossant contre la fenêtre, je peux apercevoir que quelque chose le tracasse. 

— Tu hésites? Je lui demande. Il aspire un bon coup et hausse ses épaules. C'est la première fois que Jacob ne sait pas ce qu'il doit faire. Il est le patron, il sait toujours ce qu'il faut dire, ce qu'il faut faire et nous fait garder les pieds sur terre quand Asher et moi commencent à rêver de trop. Il est humble, ce qui est rare chez des voleurs comme nous. 

— T'es con toi aussi de ne pas sauter sur l'occasion! Asher dit soudainement en déposant un carton devant la porte. 

— Ecoute Ash, on a pas de plan. Si on 'saute' sur l'occasion comme tu dis, c'est littéralement se jeter dans la gueule du loup. Jacob tire sur sa cigarette. 

— Ca fait des années que tu veux les voler après qu'ils ont mis ton père à la rue, tu ne vas pas me dire que toi, Jacob, le petit Jack, n'as pas de plan? Je suis sûr que quelque part sous tes vêtements, bien caché au fond du placard, une boîte avec un plan élaboré à la perfection attend d'être ouvert et exécuté. 

Jacob fait part d'un faible sourire. Asher n'as pas tord; on le sait tous. Jacob en parle de temps à autre, de cette mission qu'il s'est imposé: voler les St-Clairs. Même si il essaye d'être discret quand il en parle, nous savons tous qu'il a un plan, du moin un plan pour tuer celui qui à tuer son père. On ne peut pas dire que Jacob 'adore' voler, pour lui ce n'est pas un passe temps, ni un hobby. Voler pour lui, c'est survivre. Même si on prend du plaisir à exécuter nos plans à la perfection, Jacob fait gare à ne jamais se laisser aller. Après tout, nous sommes des criminels, que l'on veuille s'appeler comme ça ou pas, selon la loi nous sommes des criminels. Mais quand il parle de cette mission, c'est comme si toutes ces valeurs disparaissent et qu'une partie de lui prend presque plaisir à vouloir voler les St-Clairs. Même si il ne veut jamais l'avouer, il en a toujours le regard pleine de haine, mais paradoxalement le yeux qui pétillent.  

Bien que je sois proche de lui, il ne m'as jamais réellement parlé de son passé, en tout cas pas de ce qu'il s'est passé avec son père et pourquoi il était depuis petit obligé de voler dans les rues de Paris. C'est aussi un peu ce qu'il le rend lui, ce qui fait de lui la personne qu'il est maintenant, et dévoiler ses raisons, c'est s'offrir au monde. Jacob aime être discret et pratiquement inexistant. Il aime être mystérieux et un peu comme un ombre inexistante dans les rues. 

— On se voit chez moi, dépêchez-vous, je ne vous attend pas pour le dîner si vous êtes en retard.

Jacob jette sa cigarette par la fenêtre et la ferme avant de se tourner vers moi. Il me fait la bise avant de quitter mon appartement, clairement irrité avec le comportement d'Asher, qui jusqu'à présent n'as pas arrêté de mentionner les St-Clairs. Depuis que l'on connais Jacob, le nom des St-Clairs n'as jamais autant tombé. 

Ils nous reste encore quelques cartons que l'on prendra avec demain en remettant nos clefs au propriétaire. Maintenant, il reste qu'à profiter des dernières heures dans mon tout premier appartement, celui qui m'as accompagné quand j'avais le coeur trop lourd, quand je passais mes journées au dessus de la cuvette à vomir et quand j'ai offert mon corps pour la première fois à Asher. 

Je passe mes bras autours de son cou, perçant mes yeux dans les siens. Un petit sourire se répand sur le visage d'Asher, qui comme moi, se remémore tous les moments que nous avons partagés dans cet appartement, aussi peu qu'ils soient. Il fait passer ses bras autour de mes hanches.

— Je t'aime, me dit-il suivi d'un baiser. 

— Moi pas, je lui dit. 

Depuis que l'on a prononcé ces petits mots sacré, l'un de nous deux est toujours obligé de dire 'moi pas', ou 'je ne t'aime pas'. C'est peut-être toxique, mais c'est notre manière de dire que l'on s'aime. 
Si les comptoires de la cuisine étaient encore là, je pense qu'Asher et moi aurions béni cet appartement pour la dernière fois avec nos gémissements. On se contente d'un petit baiser avant de se mettre en route. 

Sa belle camaro qui contenait une belle somme d'argent dans le capot était garé devant l'appartement. La nuit allait tomber, le soleil est presque au plus bas, partageant ses derniers beaux rayons de soleil. Jacob s'adosse contre le capot, allumant une cigarette. 

— Un dernier coup, Lucky, un dernier petit coup et nous n'aurons plus jamais à revenir en arrière, Asher me dit. 

— Ash, tu sais très bien que Jacob ne nous pardonneras jamais, c'est son coup, sa mission... 

— Justement! On le fera pour lui, et puis bébé, c'est avec toi que je veux vivre ma vie. C'est avec toi que je veux passer mes dimanches après-midi sur la plage quand on aura déménagé sur notre île privée au Panama. Putain, Lucky, je ne pense pas que tu comprennes à quel point je t'aime. A deux on pourra le faire.. Mais seulement si tu veux.

— Ash..

— Lucky, s'il te plaît..

Si j'accepte, il y aurait deux fins différentes:

1. On réussi notre dernier coup et on rentre avec de quoi vivre quelques années supplémentaires. 

2. On se fait avoir et on passe le reste de notre vie derrière les barreaux. 

Les deux auraient une chose en commun : Jacob serait en colère et ne nous pardonnerait jamais.

En acceptant cette folle idée, ce dernier coup qui marquerait notre arrêt de mort, je savais qu'on s'apprêtait à jouer un jeux dangereux et qu'on allait pas seulement jouer avec le feu, mais que c'était un coup qui nous pousserait à jouer avec le diable également. 

Un jeux qu'on ne savait clairement pas jouer. La preuve, après ma fuite, je me retrouve à devoir sortir les deux hommes de ma vie de derrière les barreaux. 

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NOUVEAU CHAPITRE! J'espère qu'il vous plait! Dites-moi ce que vous en pensez, bisous Laure xxx

Je compte changer de couverture dans les prochains jours! :D


Lui, malgré toutOù les histoires vivent. Découvrez maintenant