Chapitre 1

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10 ans plus tôt...

-Alerte rouge, alerte rouge !

La voix stridente se fit accompagner aussitôt par une alarme. Je me réveillai en sursaut, recroviller sur moi-même. Je sentais les battements rapides de mon cœur résonner contre mes mains que j'avais repliées sur ma poitrine, espérant garder le peu de chaleur que mon petit corps me transmettait. Mes membres se mirent immédiatement à trembler. Tout comme la veille, mes vêtements étaient trempés de sueur, ma longue chevelure me collait au visage. Pourtant, j'avais froid, j'avais l'impression de me retrouver directement dans un congélateur.

-C'est normal, avait dit le médecin qui était venu m'examiner. Ce sont des symptômes typiques de l'injection. (Il posa son doigt sous mon menton, m'obligeant à lever la tête) Celle-ci est particulièrement importante. Si vous voyez des changements dans son comportement, ou bien physiquement qui pouvait compromettre sa sécurité, bipez-moi.

J'aurais aimé me dégager de sa poigne, mais mon corps ne me répondait plus. Le docteur Wilson m'avait enfin lâché, poussant ma tête sur le côté. Sous cette simple petite pression, je m'étais écroulé au sol sur.

-Si faible, avait-il ricané.

C'était comme cela pour la nuit suivante, et l'autre d'après.

Les larmes me montèrent aux yeux automatiquement. L'image de mes frères et sœur se présentèrent dans mon esprit, propulsant une chaleur réconfortante dans tout mon corps. Un sourire m'étira le coin des lèvres. L'amour. Ce sentiment qui me réchauffait et me permettait de me réveiller encore se trouvait à être ce qui me maintenait encore en vie. Les docteurs disaient que c'était cela notre premier problème. Nous ressentions encore, nous étions encore humains.

Je ne comprenais pas ce qu'il voulait dire par là. À l'orphelinat, il nous apprenait à prendre soin des nôtres. Je m'ennuyais d'eux, je voulais les voir. Le docteur Wilson m'avait promis de me permettre d'aller dans la salle de jeu afin de m'amuser avec eux si je faisais ce qu'il disait. C'est ce que je faisais, même si je ne le voulais pas.

-Alerte rouge, alerte rouge !

Je grimaçai en déposant directement mes mains sur mes oreilles. La voix se faisait plus forte, plus agressante. Tout d'un coup, quand j'ouvris à nouveau les yeux, la noirceur de la pièce dont j'étais plongé disparut. Je clignai plusieurs fois des paupières, observant ma cellule se faire plus claire. Je réussis à poser mes mains sur le béton, me redressant en position assise. Le cliquetis des chaînes enroulé autour de mes poignets et mes pieds me fit baisser les yeux vers le sol.

Cette fois-ci, les larmes se mirent à couler sur mes joues.

Est-ce que mes frères et sœurs subissaient le même traitement que moi ? Je ne pouvais m'empêcher de me le demander malgré les paroles douces du docteur. Il m'avait donné sa parole que si je me comportais bien, ma famille allait avoir des passe-droits, des jeux et de la bonne nourriture. Le plus important, qu'ils sont tous ensemble. Les rires de chacun résonnèrent dans ma tête, me poussant à pleurer en silence.

Il ne fallait pas que je fasse de bruit. Sinon, les gardes allaient être très fâchés.

Soudainement, un cliquetis suivi d'un grincement sourd retentit. Je tournai aussitôt la tête vers le bruit, ayant un geste de recul. Je voyais très bien la grosse porte en métal s'entrouvrir, laissant pénétrer une mince lueur de lumière rouge. L'alarme, compris-je.

Je séchais mes larmes du dos de ma main. Je levai brièvement les yeux, observant la caméra dans le fond de la pièce, accroché au mur. La petite lumière verte que j'étais habitué de voir avait disparu. Je revins à la porte, attendant que les gardes qui surveillaient ma porte se glissent dans ma cellule.

Sublimes créatures (Tome 3)Where stories live. Discover now