Falling for you : Through your eyes - Tome 1 [SOUS CONTRAT D'ÉDITION]

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A L L I S O N

— Vous serez combien ce soir ? m'interroge ma mère, concentrée sur la route.

— Juste une dizaine. Enfin, je pense...

Car Elly, une de mes amies du collège, finit toujours par inviter trop de personnes chez elle quand elle organise une « petite soirée en comité restreint ».

— Qui y sera ?

Je hausse les épaules tout en précisant :

— Aucune idée. À part Maria, je ne sais pas trop qui va répondre présent.

— Et tu dors bien là-bas, hein ?

— Oui, je ne compte pas filer en douce chez un gars.

Elle me jette un rapide coup d'œil avant de continuer sa route vers la maison de Maria que l'on doit récupérer en chemin.

— On ne sait jamais, peut-être que tu me caches que t'as un copain.

— Démasquée, lancé-je faussement dépitée.

— Aucun garçon en vue cette année ?

Je ne comprends pas pourquoi le visage de Lucas s'impose dans mon esprit suite à cette question. Même s'il est très beau garçon, je garde en travers de la gorge son absence au soutien et il ne me plaît pas.

— Non, aucun.

Je n'ai pas besoin d'avoir de crush ; je dois penser à moi en priorité. Le dernier m'a trop coûté en temps, en pensée et en moral. Je n'ai aucune envie de réitérer l'expérience de sitôt.

Le véhicule s'arrête devant la maison de Maria et je lui envoie un message pour la prévenir qu'on est là. Mon amie ne tarde pas à arriver pour s'installer dans la voiture. Elle nous salue d'un grand sourire, puis ma mère redémarre.

Durant le chemin jusqu'à chez Elly, Maria raconte sa rentrée à Londres. Il y a trois ans, elle a déménagé du jour au lendemain après que sa mère a obtenu une proposition de travail impossible à refuser. Aussi, depuis toutes ses années, on se voit seulement pendant les vacances scolaires ou les weekends qu'elle vient passer chez son père – qui, heureusement, n'a pas bougé d'ici. Et malgré la crainte que la distance et le peu de temps pour se voir nuisent à notre amitié, je suis toujours ravie de constater à chacune de nos visites que rien n'a changé entre nous.

Arrivées chez Elly, ma mère nous souhaite une bonne soirée et nous fait promettre d'être prudentes et de l'appeler si besoin. On quitte le véhicule, puis avance vers la maison de notre amie, qui dans ce quartier plutôt huppé de la ville, a le privilège d'être séparée par quelques mètres des autres habitations.

— Ton haut te va super bien, me complimente Maria en détaillant ma tenue. C'est nouveau ?

Je jette un œil à mon débardeur, léger et fluide, d'un rouge vif, dans lequel je me sens plus à l'aise que je ne l'avais imaginé.

— Non, mais j'avais pas trouvé l'occasion pour le mettre.

Elle opine du chef, les lèvres courbées de compassion. Elle comprend que si je ne l'ai jamais porté avant ce soir, c'est parce que je ne me sentais pas d'essayer quelque chose de nouveau ; que j'avais l'impression d'être horrible dans ce haut ; et que je ne voulais surtout pas attirer l'attention avec un vêtement, dont la couleur et le décolleté en V, ouvert sur ma forte poitrine, compliquent la possibilité de passer inaperçu.

— Tu devrais le porter plus souvent, en tout cas, m'assure-t-elle d'un clin d'œil.

Je dois avouer que je me sens plus en confiance que prévu, même si l'envie de le tronquer contre un pull large me saisit à chaque pas que j'effectue en direction de la maison d'Elly. Parce que je ne sais pas qui sera là et que, comme toujours, je crains d'être jugée sur mon apparence, même lorsque celle-ci me convient assez pour une fois.