Switched Twin Jenner

Chapitre 1 : Another Me

J'enlevais mon gilet, couleur pourpre, que je jetais sur mon nouveau divan, acheté lors de mon aménagement. La chaleur atténuante de Los Angeles me changeait de la fraîcheur de l'Alaska, où j'avais vécu les dix-sept premières années de ma vie. Le soleil tapait contre les baies vitrées de mon appartement, situé au dernier étage de l'immeuble en face de ma faculté. Je m'avançais devant cette baie vitrée et me mis à observer le parc de l'université où je passais de temps en temps pour rejoindre mes cours. Je me mis à me revoir, il y a quelques semaines, à la fenêtre de ma chambre, chez mes parents, où j'observais la neige se répandre sur notre gazon ainsi que sur les routes en face.
Je soufflais de nostalgie.
Ma vie avait changé, maintenant, je devais me rendre à l'évidence. Cela faisait deux petites semaines que j'étais ici, dans mon « nouveau chez moi ». Bizarrement je n'étais pas à l'aise... Je me sentais différente des autres.
Les étudiants me scrutaient à chaque pas, à chaque mouvement, garçons comme filles. Ils chuchotaient au moment où je passais à quelques mètres ou quelques centimètres d'eux. Je trouvais cela normal au début, on ne se connaissait pas et je n'essayais pas de m'adapter aux autres. Puis ensuite j'ai mis ça sur le compte de la Mercedes g-class... et enfin de la mode. Mais enfaîte non... Je n'avais rien de différent niveau matériel. Je me posais de plus en plus de questions, ayant même envie de fuir les bancs de la fac.
Je secouais la tête, m'enlevant cette idée de la tête. Il était hors de question que je m'arrête pour faire plaisir aux autres. J'allais continuer même s'il fallait pousser un coup de gueule pour ça. J'attrapais mon sac, posé à côté de la table basse, le mis sur mon épaule et attrapais mes clés de maison avant de sortir de l'appartement et de fermer derrière moi. Je descendais les escaliers doucement, croisant quelques jeunes au passage, à qui je faisais un hochement de tête en guise de bonjour.
Ma voiture était garée devant l'immeuble mais je refusais de l'utiliser pour un, aussi, court trajet. Alors je marchais à mon rythme en écoutant le bruit des voitures, des klaxons, des conversations des gens où de la musique que certaines personne écoutaient assez fortement.
En arrivant à l'entrée de la fac, les regards se remirent à jaillirent de gauche à droite comme si c'était la première fois que je franchissais les portes de l'université. J'avançais un peu plus rapidement quand je fonçais dans une fille sans le vouloir. Je voulais m'excuser mais elle me regarda avec de grands yeux en bafouillant des excuses. J'étais surprise de sa réaction. Encore plus quand elle s'en alla en me fixant l'air intimidée.
Ok j'étais définitivement tomber dans un endroit de psychopathes et je sentais que les emmerdes ne venaient que commencer.

En sortant de ma salle de cours, je mis mes écouteurs pour oublier le monde qui m'entourait. J'étais totalement perdue sans ma mère et je pouvais dire qu'elle me manquait un peu trop à mon goût. J'avais eue besoin de quitter mon monde, besoin de quitter l'Alaska mais je ne m'en sortais pas pour autant.
Arrivée dans le parc, je m'asseyais sur un banc et sortis mes cours pour réviser un peu à l'air libre, avant de m'enfermer dans mon studio bien trop meublé pour une fille seule.
Je ne voyais pas le temps passer quand mon téléphone se mit à vibrer fortement sur ma cuisse. En regardant l'écran je découvrais une photo de ma mère et moi. Je décrochais rapidement.

« Salut maman ! » M'exclamais-je
« Bonsoir ma belle. Comment tu vas ? » Demanda-t-elle
« Oh bah ça va assez bien, malgré le lourd boulot que j'ai à faire. Et toi ? »
« Ca va comme je veux... Malgré le fait que mon petit bébé soit partit à l'autre bout du continent. » Se plaignait-elle
« Maman tu sais très bien que c'est pour mon avenir ! »
« Hum... »

Je regardais ma montre et m'étonnai moi-même en constatant qu'il était déjà dix-neuf heures alors que j'étais sorti des cours il y a déjà deux heures. Le bip de la batterie de mon portable me rappela à l'ordre.

« Écoutes maman je te rappelle en rentrant, je n'ai plus de batterie ! » dis-je en rassemblant mes affaires
« Tu n'es pas encore chez toi ? » demanda-t-elle horrifiée
« Je suis juste en face d'accord ? J'ai juste à traverser le parc et je suis chez moi. »