𝑖. 𝗽𝗷𝗺 + 𝗺𝘆𝗴 › i have a fear in my blood

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PAIRING: yoonmin, taekookmin (friendship) ◡̈

WARNING + DESCRIPTION: mention of violence (it's war after all), a lot of angst and sadness, but a bit of love and friendship in this cruel world. korean war (1950-1953).

DEDICATED TO: hepburnout & liebgate because we share the same passion for bts and war stories.

WORDS COUNT: 9654 words.

wicked game,
ursine vulpine + where's
my love, SYML 」
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À LA FRONTIÈRE DE LA CORÉE DU SUD ET DU NORD, 1952

TREMPANT SES BOOTS DE COMBAT DANS LA BOUE plus profondément à chaque aller-retour effectué, Jimin commençait à sérieusement perdre pieds. Cela faisait bientôt dix minutes qu'il tournait en rond, sous les regards inquiets de ses deux meilleurs amis. Taehyung s'était lui-même levé pour le ramener sous la tente, afin qu'il ne prenne pas froid : « Ce serait con que tu tombes malade maintenant ! », mais le brunet ne l'avait pas écouté. Il ne voulait pas.

Au départ, ils ressentaient tous cette fierté de représenter les idéaux de leur pays sur le champs de bataille, convaincus de se battre pour une noble cause. Avec désarroi, ils avaient bien vite découvert que tout cela n'était qu'un tissu de mensonges. À présent, il était fatigué de tous ces ordres qu'on lui donnait sans cesse, pas un moment de répit ne lui était accordé afin de souffler et contempler la misère qu'était sa vie. Maintenant que toutes les horreurs du monde s'étaient dessinées sous ses yeux brillants qui jouissaient de la plus pure innocence autrefois, son corps continuait de se déplacer dans l'espace mais son esprit n'était plus, ravagé par les flammes des bombes qui éclataient devant lui.

« Jimin, amène le mortier ici ! », « N'oublie pas de remettre l'obus à chaque fois ! », « Viens aider à décharger les provisions », « Tu écoutes et tu réponds, oui chef ! ».

Leur section se trouvait proche de la ligne du front, et s'ils s'éloignaient un peu trop de leur campement, ils pouvaient se faire trousser par les ennemis qui attendaient sagement qu'un quelconque soldat faute. Des fois, le noiraud se demandait s'il ne ferait pas mieux de se jeter directement dans la gueule du loup afin de mettre fin ses souffrances : tant de camarades avaient été perdus de cette façon, ne supportant plus ce que l'armée leur faisait subir.

Mental et corps brisés par tant de violence, cette question pendait sur toutes les lèvres : comment allaient-ils sortir entier d'un tel affrontement ? Allaient-ils pouvoir revenir à leur vie d'avant ? Bien sûr que non, la guerre formatait les hommes, elle souhaitait qu'ils oublient tout pour être de parfaits petits soldats effectuant les ordres sans rechigner. De vrais putains de pantins dont on se servait comme chair à canon pour une cause bien souvent connue que des grands dirigeants et politiques.

Jimin détestait autant ses supérieurs que lui-même d'accepter ce genre de barbaries. Mais s'il n'enclenchait pas la gâchette le premier, la balle en plomb se retrouvait logée dans son crâne. Et même si cette solution paraissait être la plus facile, la mort continuait de l'effrayer comme jamais elle ne l'avait fait auparavant. Le simple bruit d'opercule d'une boîte de conserve ressemblait étrangement à celui d'une arme que l'on rechargeait. Si poursuivre sa vie signifiait être effrayé de préparer son repas, cela n'intéressait aucunement le noiraud.

graveyard of stars, os kpopOù les histoires vivent. Découvrez maintenant