VIII

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Nous étions fusionnel.

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Muller's house, dimanche 2 avril, 10:28.

Une fois mon récit terminé, je levai les yeux vers Lisa afin de voir sa réaction. Elle fixait un point invisible derrière moi, à la fois terrifiée et enragée.

- Et j'imagine que vous avez renouvelé cette soirée hier soir ? me demanda-t-elle d'une voix inquiétante en me regardant à présent dans le blanc des yeux.

- Quoi ? Pour-pourquoi tu dis ça ? Il était avec toi ! balbutiai-je.

- Je pensais avoir été très clair à ton sujet. Tu ne dois plus le voir !

- Je ne l'ai pas vu je t'assure !

- Alors pourquoi il y a sa veste sur cette foutue chaise ! s'écria-t-elle.

Mon cœur cessa de battre pendant un instant. Lisa s'approcha de la veste et s'en empara. Elle regarda autour d'elle et me dit d'un ton menaçant :

- Je ne sais pas s'il est parti, mais s'il se cache, il a intérêt à bien l'être car ça voudra dire qu'il a passé sa nuit avec toi.

- Il est parti, il a seulement oublié sa veste, mentis-je.

Brusquement, elle tapa du poing sur mon bureau.

- Je refuse de te croire ! s'exclama-t-elle.

Au loin j'entendis la mère demander "Tout va bien en haut ?" alors j'ouvris la porte de ma chambre pour crier un "oui" sec. En refermant la porte, j'appuyai mon dos contre celle-ci en soufflant. Pendant un moment, personne ne disait rien et on entendit la porte d'entrée claquer.

Il n'y avait plus qu'elle et moi.

Et Alaric qui risquerait de perdre tout ce qu'il avait s'il venait à se dévoiler maintenant.

- Et dire qu'il a annulé notre soirée pour toi, fit-elle avec une pointe de dégoût. Moi je voulais seulement avoir une vie simple où tout le monde me prendrait pour quelqu'un de normale et pas pour la sale folle qui a tenté de suicider lorsque son ex copain l'a quitté parce qu'elle était trop jalouse et possessive ! cria-t-elle les larmes aux yeux.

Ses paroles me laissèrent sans voix. Elle n'était pas méchante, elle avait juste besoin d'aide. Mais comme personne ne l'écoutait alors tout a mal tourné pour elle.

- Maintenant, j'ai Alaric. Et je ne te laisserai pas me l'arracher ! Jamais tu comprends ? pleura-t-elle. Il est à moi. À moi compris ? répéta-t-elle en s'approchant dangereusement de moi.

Elle semblait être dans un état second, consumée par la rage et la détresse. Je ne pouvais reculer face à elle, étant coincée contre la porte. Je tentai de la calmer mais elle s'énerva de plus belle en tapant sur la porte juste à côté de mon oreille.

- S'il te plaît, calmes toi. Nous allons nous arranger mais il faut que tu respires, tentai-je la respiration accélérée.

- Que je me calme ? Que je respire ? Mais c'est toi qui prend tout mon air ! A vouloir piquer mon copain en plus d'attirer l'attention avec ton foutu accident !

- Je n'essaye pas de te le piquer c'est juste lui qui ne t'aime pas ! lui balançai-je au visage.

- Espèce de -

Elle ne termina pas sa phrase et tapa contre la porte des deux poings positionnés de chaque côté de mon visage.

- Tu vas payer pour avoir dit ça ! Tu verras je vais te -

- Tu ne feras rien du tout ! s'exclama une voix derrière nous.

Lisa se tourna d'un coup, la rage déformant son visage. Elle faisait face à un Alaric au regard sombre et à la mâchoire contractée. Après m'avoir lancé un regard empli de haine elle s'approcha d'Alaric en le pointant du doigt :

- Tu m'as menti ! Tu m'avais dit que vous n'aviez jamais couché ensemble !

- Si je te l'avais dit, Louise serait certainement très loin de Londres à l'heure actuelle !!

Je les regardai, terrifiée car j'avais fait une erreur en racontant à Lisa cette nuit où nous avions perdu toutes notions de temps et de responsabilité.

- Et regarde où nous en sommes ! Que t'apprêtais-tu à faire ? La frapper ? il soupira, je refuse que tu deviennes violente, ça serait la goutte de trop.

- Evidemment ! En plus d'être surprotectrice et d'une jalousie maladive, il ne faudrait tout de même pas qu'elle soit violente ! Bien sûr rabaissons tous Lisa ! La folle qui devient violente ! clama-t-elle.

La situation était totalement incontrôlable. Même si Alaric me défendait, il n'arrangeait rien vis-à-vis de Lisa. Ce dernier prit une profonde respiration et se pinça l'arête du nez.

- Ecoute Lisa. Oui nous avons couché ensemble ! Il n'y a pas mort d'homme, tu as bien dû aussi coucher avec quelqu'un avant moi ! Et aussi, pourquoi l'avoir forcé à tout te raconter si ça ne pouvait que te faire du mal ?

- Parce que tu es un menteur ! Et tu l'as toujours été car cette fille est encore dans ta tête et elle le restera pour toujours si elle est encore parmi nous !

Je n'osai rien dire. À tout moment, elle pouvait me sauter dessus et mettre fin à mes jours en une fraction de secondes. Je regardai Alaric, à deux doigts de pleurer. C'était elle qui m'arrachait Alaric ! C'était moi qu'il aimait ! J'aimais cette homme à la folie malgré tout. Je pensais à une après-midi que nous avions passé à St-James' Park.

*

J'avais les yeux fermés, profitant tranquillement du soleil. 'Ric caressait mes cheveux alors que ma tête était posée contre son torse. À l'écart des regards indiscrets, nous profitions de pouvoir sortir sans avoir peur d'être repérés par une connaissance. Posés derrière une énorme saule pleureur, nous avions pique-niqué sur l'herbe en donnant parfois des morceaux de pains aux pigeons. Mais dans ce moment de calme, il se redressa sur le coude et me regarda un instant. Je levai les yeux vers lui, embarrassée, et lui lançai un regard interrogateur. Il replaça une de mes mèches de cheveux derrière mon oreille

- Je n'ai jamais été aussi comblé, avoua-t-il en soupirant d'aisance.

Je souris et posai une main sur sa joue pour venir l'embrasser. Il m'était impossible de croire que cette homme était à moi.

- Non, c'est toi qui me comble, qui a boulversé ma vie et l'a rendue meilleure, répliquai-je.

Il lâcha un petit rire, sachant pertinemment qu'une guerre de « non c'est toi ! » allait commencer. J'appuyai alors sur son épaule pour le faire basculer sur le dos. Je le regardai de haut en arrangeant une de ses boucles. Je l'attrapai pas le col pour l'attirer contre moi. Il posa ses lèvres sur les miennes alors qu'une douche chaleur m'envahit.

- Je t'aime.

Rares étaient les fois où je lui disais nettement ces deux mots. Et...

- Hm, pas moi ! ria-t-il.

...rares étaient les fois où il y répondait sérieusement. Mais tout ça valait largement mieux qu'un « je t'aime » vide de sens et dit un peu trop souvent.

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Déjà le chapitre 8 *.*

Enjoy ;)

Xoxo

Sara <3

Law TOME 2 [PROF//ÉLÈVE ~ terminée]Where stories live. Discover now