III

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Les larmes me montaient aux yeux et ma voix devint plus tremblante :

- Je vais tout te raconter maman.

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Muller's house, Londres. 25 mars, 17h00.

- Une fois arrivés, nous avons voulu décompresser. Nous sommes allés boire un café alors que la nuit commençait à tomber. Alaric était en train de payer donc je suis sortie l'attendre à l'extérieur. Puis un homme a tenté de voler mon sac, il m'a tirée sur la route... et j'ai été percutée. Mais je vais bien ! dis-je sans être sûre de mes derniers propos.

Elle voulut répondre mais au même moment quelqu'un toqua à la porte. Dans un sourire compatissant inattendue, ma mère me fit signe d'attendre et se leva pour aller ouvrir.
En attendant, je fixais la cheminée, les flammes étaient si belles et pourtant si douloureuses, telle une allégorie de l'amour.

- Louise, c'est pour toi !

Je tournai la tête vers l'entrée. Un homme qui approchait la quarantaine s'avançait avec une mallette dont je pouvais voir un stéthoscope dépasser.

C'est lui qui allait s'assurer de mon rétablissement.

Il avait la peau métisse et des yeux verts sapin. Son allure de mannequin me faisait douter de la véracité de son certificat d'aptitude à la profession de médecin. Je remerciai mentalement celui qui m'évita l'affrontement avec ma mère qui prévoyait d'être long. Il vint me serrer la main d'un air amical

- Michael O'Connor. C'est Alaric qui m'envoie, commença-t-il, il se sent affreusement responsable.

Je le regardai d'un air intrigué.

- Il n'y a vraiment pas de quoi. Je vais très bien, répondis-je d'une voix tremblante.

Même ma conscience avait lâché un rire nerveux. Après l'avoir remercié, il me conseilla de rester allongée et d'éviter tout effort. Ma mère entra dans le salon et proposa :

- Vous n'avez qu'à continuer la consultation dans sa chambre.

Il acquiesça tandis que nous nous levâmes de concert. Je sentis alors ma tête tourner et ma vision se troubler. Je fixai un point invisible en face de moi pour essayer de reprendre mes esprits. Le médecin prit ma valise d'une main et mon bras de l'autre pour me conduire à l'étage ayant aperçu l'escalier dès son arrivée. Une fois seuls dans ma chambre, je pus lui avouer ma douleur suite au poids de ma valise qui avait tiré sur mes plaies.

- Vous ne devez plus forcer Louise ! Maintenant mettez-vous dans une tenue détendue, je vais préparer mes affaires de mon côté, dit-il en souriant.

Je vérifiai qu'il avait bien quitté ma chambre pour revêtir des vêtements plus confortables et amples. Posé sur ma table de nuit, mon téléphone semblait me narguer. Je ne pus y résister et m'en emparai pour envoyer un message à Alaric.

De : Louise
À : Alaric

Merci pour le médecin, merci pour l'attention.
NB: je ne t'en veux pas.

Mince ! Pourquoi je me laissais avoir ! Il n'allait pas y répondre bon sang !

On frappa à la porte ce qui me ramena à la réalité. Je lançai un « Entrez ! » à l'attention du docteur, mais à la place, c'était ma mère qui passa sa tête à travers l'entrebâillement de la porte. Elle vint s'asseoir à côté de moi sur mon lit. Ses yeux étaient presque suppliants.

- Je suis désolée j'aurais dû te prévenir, m'excusai-je les lèvres tremblantes.

Ma voix semblait résonner dans la demeure exceptionnellement silencieuse des Muller.

Law TOME 2 [PROF//ÉLÈVE ~ terminée]Where stories live. Discover now