Chapitre 24 : Unukalhai

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Il n'y a pas de hasard, il n'y a que des rendez-vous   -Paul Eluard

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Il n'y a pas de hasard, il n'y a que des rendez-vous -Paul Eluard

Marina

Marina avait toujours aimé les aéroports, pourtant aujourd'hui le cœur n'y était pas. Là où d'habitude elle voyait en ces lieux une possibilité d'évasion, de changement et de nouvelle vie, ce sont les adieux déchirants et les valises remplies de souvenirs qui lui sautèrent aux yeux. C'était peut-être vrai, après tout, que l'on perçoit le monde en fonction de nos états d'âme. Quand une personne heureuse verra le soleil briller, une autre plus démoralisée se plaindra du voile de nuages.

L'aéroport, elle le connaissait bien. La jeune danseuse s'y rendait tous les étés pour des voyages plus incroyables les uns que les autres. Cela dit, cette fois elle allait prendre l'avion dans un but seulement professionnel. Elle était à côté d'un couple de personnes âgées, et leur bonheur lui transperça le cœur. Tout le monde allait-il lui rappeler que sa vie amoureuse était un désastre ? Lors du vol, Marina relut pour la dixième fois tous ses papiers administratifs pour être sûre d'être en ordre, et éviter la moindre surprise une fois arrivé. Le vol ne dura pas plus de trois heures. En si peu de temps, la danseuse avait tout quitté derrière elle.

Lorsqu'elle eût retrouvé ses valises, elle appela un taxi pour aller visiter le grand studio où elle aurait cours pour les trois prochaines années. Elle aurait peut-être d'abord du déposer ses bagages à son auberge, mais elle était trop impatiente de découvrir sa future école. A la moitié du trajet, Marina remarqua qu'un autre taxi les suivait. « Il doit sûrement y avoir beaucoup de touristes » pensa-t-elle.

-On est arrivé mademoiselle, je vous attends ici, ne tardez pas, expliqua le chauffeur dans un anglais correct, car Marina ne parlait pas un mot d'espagnol.

Elle entra dans le bâtiment et en fut bouche bée. Tout était si grand. Et elle qui trouvait que sa compagnie en Pologne était spacieuse ! Elle se sentait presque mal à l'aise, tellement d'autres élèves étaient présents. Dans ce genre d'établissement, les professeurs ne devaient sûrement pas connaître le prénom des élèves, ils ne constituaient que des potentielles sources de revenus s'ils arrivaient à briller assez. Ses cours commençaient officiellement lundi, ce qui lui laissait tout le week-end pour découvrir le pays. Personne ne vint à sa rencontre, tous trop occupés à travailler leur pointé. Elle était en train de chercher sa salle parmi les centaines de salles que comportait l'établissement, quand elle aperçut sur le mur, la photo de quelqu'un qui lui semblait familier. C'était Priscillia Lambrecht ! La danseuse contemporaine la plus connue de cette génération. Elle avait été formée ici ? Wow. Marina réalisa seulement à ce moment là, la chance qu'elle avait eu d'être prise ici.

Une fois le tour des lieux fini, elle s'en alla retrouver son taxi, qui l'avait attendu bien sagement.

-Bel établissement, n'est-ce-pas ? S'enquit le chauffeur.

-Oui, oui, c'est sûr... Articula Marina d'un air pas très convaincu. L'école était incroyable, mais peut-être trop pour elle. Elle ne s'imaginait pas s'épanouir, trouver sa place, avec autant d'autres élèves. Mais c'était probablement le stress et la peur de la nouveauté qui lui faisaient penser cela.

Le chauffeur de taxi la conduisit à son auberge et là, enfin, quelqu'un daigna l'accueillir. Une espagnole au visage très gentil, les cheveux noirs tombant sur ses épaules.

-Bienvenida carino. Quieres ver tu dormitorio ? Demanda l'espagnole.

-Euh... si ? Prononça Marina, en n'ayant pas la moindre idée de ce qu'elle venait de lui demander.

-Oh, excuse-moi, tu parles anglais ? Je disais que je vais te montrer ta chambre, expliqua l'espagnole dans un anglais qui laissait à désirer. Tu étais censée avoir une chambre seule mais vu que tu es toute seule tu seras dans une chambre partagée, d'accord ?

Super.

« Prends sur toi Marina, les premiers jours sont toujours difficiles » se répétait-elle en boucle.

Ses deux colocataires si elle pouvait les appeler comme ça, étaient déjà là et s'apprêtaient à dormir. De toute évidence, elle les avait dérangées. Elle s'excusa d'abord en espagnol « pardoname ». Elle avait entendu ce mot dans le taxi. Comme les deux autres femmes ne réagirent pas, elle essaya en anglais « sorry » mais toujours aucune réponse. Soit elles venaient d'un pays totalement étranger, soit elles faisaient semblant de l'ignorer. Marina ne savait pas quelle proposition était la mieux.

Elle décida de déballer ses valises le lendemain, son voyage l'avait épuisé. Elle se coucha dans son lit en espérant que la journée de demain serait meilleure.

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Tell the stars I love you (FINIE)Where stories live. Discover now