Chapitre 5 : Naos

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A mon avis la fin de ce chapitre vous plaira ;)

Tu me crois la marée et je suis le déluge   -Victor Hugo

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Tu me crois la marée et je suis le déluge   -Victor Hugo

Tatiana

Après sa visite chez la psychologue, Tatiana se rendit dans la station de métro la plus proche mais avant, elle fit un saut chez Dunkin Donuts et salua le patron. La jeune femme était une habituée. Pourtant, elle n'avait encore jamais commandé deux fois la même chose. Les clients commandent souvent le même donut qu'ils ont commandé la veille. Peut-être parce que suivre une routine les rassure, ou peut-être qu'ils ont peur de découvrir de nouvelles choses. Sortir de sa zone de confort demande de prendre des risques, dans ce cas-ci, prendre le risque de recevoir une pâtisserie qu'on n'apprécierait pas. Tatiana adorait prendre des risques, surtout dans cette enseigne, pour ses papilles gustatives. Elle s'était promis un jour de goûter toutes les saveurs proposées sur la carte, de profiter de leur goût, comme si c'était le dernier qu'elle mangeait. Finalement, elle opta pour un beignet au caramel avec un chocolat chaud. En s'asseyant sur un des deux poufs en face d'elle, l'adulte repensa à la conversation échangée l'heure précédente. Elle ne comprenait pas pourquoi sa psychologue s'acharnait à lui demander si, vraiment, pour de vrai, elle allait bien.  Elle répondait que oui, avec un grand sourire, mais la femme en face d'elle ne voulait jamais la croire. Est-ce si étonnant que quelqu'un dise qu'il va bien ? Bon, c'est vrai que sa situation, c'était plutôt rare... « Mais je ne suis pas les autres », pensa-t-elle en essuyant sa bouche collante de caramel. Ce donut fut encore un très bon choix. C'est dingue tous les bonnes décisions qu'on peut prendre quand on ne se dit pas qu'il y en a une meilleure que l'autre !

Dans le métro, elle repensa à la jolie blonde qui lui avait donné son numéro et hésita à la contacter. D'habitude, elle n'envoyait jamais de messages car elle avait peur que le lendemain, la fille lui renvoie un message. Mais elle se dit qu'elle pouvait faire une exception, et puis de toute façon le bouton « bloquer » existait. C'est ainsi qu'elle lui écrivit un petit message pour lui demander à quelle adresse elle devait passer. Elle reçut une réponse directement. « Tous accros à leur téléphone », pensa-t-elle. En plus de l'adresse, le message contenait aussi « Tu as passé une bonne journée ? ». Sa réponse ? Un « oui ». Tatiana ne savait jamais quoi répondre à ce genre de questions, elle avait remarqué en grandissant, que les personnes qui avaient le plus à dire, étaient celles qui se plaignaient le plus, et qui avaient une vie nulle et chiante, qui ne leur plaisait pas. Voilà pourquoi elle ne s'éternisait jamais sur cette question, sa vie était telle qu'elle l'aimait.

Quand elle entra chez la jolie inconnue, elle ne s'attendit pas à ce qu'elle vit. Usuellement, les filles l'attendaient sur le lit, en petite tenue. Il n'y avait rien de tout cela. Seulement elle, habillée dans les mêmes vêtements qu'elle portait au musée.

-Hey, je suis contente que tu sois venue ! Tu souhaites boire quelque chose ? De l'eau, du jus d'orange ? interrogea la blondinette.

« Okay, je ne suis pas ici pour ce que j'espérais » pensa-t-elle après avoir décliné la proposition.

-Ecoute, je t'avoue que je pensais être ici pour une autre raison que...échanger autour d'un verre de jus d'orange. Peut-être que j'ai mal compris ou...

-Non non, excuse moi. Si tu veux uniquement des caresses sous la couette, reviens demain. J'ai passé une mauvaise journée au travail et puis...

Tatiana comprenait mieux son message « Tu as passé une bonne journée ? ». L'inconnue ne se souciait absolument pas de la brunette, elle cherchait juste un prétexte pour lui expliquer sa journée. C'est ce que les gens font, ils feignent de s'intéresser aux autres, afin que ces derniers s'intéressent à eux. C'est triste et hypocrite.

Parce que la jeune femme trouvait cela impoli de partir, et parce qu'il lui restait un fond d'humanité, elle écoutait l'inconnue raconter à quel point tout allait mal dans sa vie, pendant le reste de la nuit. Elle n'était pas vraiment douée avec le contact humain, à part le contact physique, mais elle supposait qu'être une oreille attentive ne demandait pas tant d'efforts que cela.

Le lendemain, Tatiana arriva au travail fatiguée, la nuit avait été longue, et pas dans le sens qu'elle espérait. Elle avait fini par s'endormir sur l'inconnue alors que celle-ci continuait toujours son monologue.

La journée fût plutôt calme aujourd'hui, elle était au poste d'agent de sécurité, étant donné que peu de monde s'agitaient sous les peintures exposées. A vrai dire, c'était tellement calme qu'elle manqua à plusieurs reprises de s'endormir debout. Le temps passa lentement, et quand elle vit sa montre indiquer 16h59, elle se dit qu'elle pourra bientôt partir, vu que généralement plus aucun visiteur n'arrive après 17h.

Généralement.

Tatiana pesta intérieurement quand elle découvrit trois personnes pousser les portes du Musée. Son attention se porta en premier lieu sur la femme la plus âgée, celle-ci portait des vêtements très classes et marchait le dos bien droit. La jeune artiste s'y connaissait pour reconnaître les gens fortunés, aucun doute, elle en était une. Cela mina encore plus son moral, ce genre de personnes étaient souvent passionnées d'art. De base, elle adorerait raconter des anecdotes sur le peintre amputé d'une oreille, mais là, non seulement elle était épuisée, mais elle allait sûrement devoir rester avec eux après la fermeture.

Soudain, son regard se porta sur la demoiselle et, toutes ses plaintes d'avant s'effacèrent en un instant. Le cœur de Tatiana manqua un battement. De toutes les œuvres d'art qu'elle avait pu voir dans sa vie –et dieu sait combien elle en avait vu- aucune peinture, aucune gravure ou sculpture n'était aussi époustouflante,  aussi séduisante, que l'était la jeune femme qui avançait vers elle. Elle ne sût pas si ce fut à cause de la grâce naturelle que la jeune bourge dégageait en marchant, ou bien alors son teint pâle qui reflétait la lumière des néons, mais la bouche de Tatiana devint sèche, et ses mains moites.

Peut-être pouvait-elle essayer de la draguer ? Non. Ce qu'elle ressentait était bien trop fort. Elle avait connu ces sensations, une fois, il y a des années. Cela ne pouvait pas recommencer, non, cela ne devait absolument pas se reproduire. Elle devait se défaire du charme de la demoiselle le plus vite possible, afin de limiter les dégâts. C'était simple, elle allait se montrer désagréable une heure ou deux et après ne plus jamais recroiser cette femme, elle devrait pouvoir y arriver.

Mais le destin avait un autre plan en tête.


« Il est plus facile de cacher nos émotions et de prétendre ne pas en avoir, que d'y être confronté. Il est préférable d'éteindre les braises dans notre poitrine, avant qu'elles ne se transforment en un véritable feu qui nous consume. »


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Tell the stars I love you (FINIE)Where stories live. Discover now