Born of Sea, Iron and Blood (•House Greyjoy•)

PROLOGUE

Au coucher du soleil, une lourde brume vint peser sur l'île de Pyk. Seul le bruissement des bateaux amarrés au port et celui des vagues, ainsi que quelques émanations venant des tavernes environnantes venaient perturber le silence, loin de l'agitation quotidienne qui y régnait de jour. Un vieil homme ivrogne marchait tout près des bateaux en sifflotant une vieille chanson guerrière, et Raios Calo, tout en frottant l'une contre l'autre ses deux mains gantées pour palier à la fraicheur de la nuit, ne put s'empêcher de frissonner en reconnaissant l'air de la dite chanson. Bah, ivrogne. Tombe à l'eau et noies-toi, que disparaisse avec toi ton présage. Nous aurons bientôt besoin de bien plus que de vulgaires chansons, autant s'assurer la bénédiction du Dieu Noyé par plusieurs sacrifices si l'on veut espérer quelque chose. Il avançait à la hâte vers l'auberge que lui avait indiqué l'homme. Jamais encore il n'avait de lui-même demandé une entrevue, pas une fois durant les trois dernières années pendant lesquelles Raios avait été au service de l'Araignée. Il se contentait de faire son travail, il avait bien trop honte. Mais là, c'était différent. C'était que l'information qu'il devait lui vendre était capitale. Il était né à Pyk, son sang était de sel et de fer, bien que son père n'était qu'un simple serf, il avait acquis sa liberté, l'avait payé du fer-prix, il priait le Dieu de son peuple, et pourtant durant ces trois années, il avait trahi les siens. Il avait profité de sa place au château de Lord Greyjoy et à tout ce que cela impliquait ; les rumeurs, les informations captés avant tout le reste de l'île, la proximité avec le seigneur des Îles de Fer.

Il n'y avait pas plus invisible. Il était l'homme parfait et cela, Lord Varys l'avait bien compris. Il y a de ça trois ans, alors qu'il avait vingt-huit ans on lui avait fait cette proposition quelque peu alléchante : celle de devenir l'un des espions de celui que l'on appelait à Port-Réal le Maître des Chuchoteurs. Devant la somme d'argent qui lui était promis s'il acceptait, il était aisé d'accepter. De plus, serait-il encore en vie aujourd'hui s'il avait décliné l'offre ? Raios savait qu'il n'était pas le seul. L'araignée jouissait d'une infinité de petits oisillons venant lui chuchoter à l'oreille, une rumeur circulait disant qu'il disposait même d'hommes dans les cités libres. En quelques sorte, je n'avais pas le choix ! Essayait-il de se persuader. Car la chose qu'il allait bientôt devoir révéler causerait sûrement la perte du seigneur qu'il avait juré de servir. Un frisson vint chatouiller son épine dorsale tandis qu'il continua à marcher. Il avait quitté les écuries avec un goût amer en bouche, se demandant ce que son Lord lui infligerait s'il savait. Après plusieurs minutes il arriva devant l'auberge. La dent de requin. C'était la bonne. Après avoir pris une grande inspiration, il y pénétra.

La chaleur qui y régnait vint presque immédiatement le soulager du froid et, enlevant ses gants de cuir, il se mit à chercher des yeux un quelconque indice qui lui permettait de reconnaître l'homme dans cette taverne bondée. Il trouvait tout de même cela étrange de ne pas avoir choisi un endroit moins fréquenté. Il n'eut finalement pas à chercher longtemps car un homme d'une cinquantaine d'années au maximum lui fit signe de venir le rejoindre. C'était donc lui ? L'orsqu'il se figurait l'homme avec qui il collaborait en secret depuis trois ans, il l'imaginait vêtu de noir, les yeux sombres et un capuchon dissimulant continuellement son visage. L'homme qu'il avait en face de lui était beaucoup plus... simple. Il avait les cheveux grisonnants et un début de calvitie se faisait voir, il était habillé des plus simplement, sans non plus ressembler à un mendiant et avait l'allure d'un commerçant, ce qu'il se trouvait peut-être être. Du moins officiellement. Raios ne se fit pas prier longtemps et vint s'asseoir den face de l'homme.

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- Bonsoir, je suis Ra-

- Pas de nom. Le coupa-il. Donnes moi simplement les infos que tu m'as promis, je compte pas y passer la nuit.